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Vol. 35 – 2009 - Ecologia Mediterranea - Université d'Avignon et des ...

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cinement est adapté pour valoriser les faibles<br />

réserves hydriques du sol (Neffati <strong>et</strong> al. 1993).<br />

Les conditions climatiques sévères peuvent<br />

avoir une certaine influence sur la dynamique<br />

de la végétation steppique. Pour Rodin <strong>et</strong> al.<br />

(1970) cités par Aidoud (1983), l’espèce<br />

Lygeum spartum peut dépérir presque entièrement<br />

si la sécheresse de l’été continue<br />

durant l’automne <strong>et</strong> une partie de l’hiver.<br />

L’amplification de la sécheresse estivale qui<br />

est passé de 5 à 10 mois (voir Sites <strong>et</strong><br />

métho<strong>des</strong>, 3. Bioclimatologie) a contribué à<br />

une aridification saisonnière du climat qui, au<br />

moins pour les zones de l’ouest algérien, a pu<br />

influer sur une restructuration du matériel biologique<br />

de c<strong>et</strong> écosystème steppique en modifiant<br />

les processus de concurrence interspécifique<br />

<strong>et</strong> en favorisant, comme c’est le cas<br />

aujourd’hui dans les vieux peuplements, la<br />

constitution de formations steppiques mélangées.<br />

Les travaux antérieurs dont ceux de<br />

Hirche (1987) <strong>et</strong> Melzi (1995) ont mis l’accent<br />

sur ce phénomène. Plus récemment<br />

Hirche <strong>et</strong> al. (2007) dans leurs travaux sur<br />

quelques stations ari<strong>des</strong> du centre <strong>et</strong> de l’ouest<br />

de l’Algérie (Djelfa, Saida, Mechria <strong>et</strong> El<br />

Bayadh) montrent l’existence d’une tendance<br />

à la sécheresse sur les trente dernières années<br />

en particulier aux décennies allant de 1980 à<br />

fin 2000. Selon ces mêmes auteurs l’assèchement<br />

augmente à mesure que l’on se dirige<br />

vers l’Afrique du Nord occidentale.<br />

Actions anthropiques<br />

Le tableau 7 montre une n<strong>et</strong>te régression qui<br />

semble être liée au facteur anthropique.<br />

L’homme exerce en eff<strong>et</strong> continuellement son<br />

action sur ces hautes plaines en particulier à<br />

Hassi Mellah par l’intermédiaire du pastoralisme<br />

<strong>et</strong> de l’agriculture. L’action du troupeau<br />

sur les parcours modifie considérablement la<br />

composition floristique. Les animaux choisissent<br />

les espèces <strong>et</strong> par conséquent imposent<br />

à la biomasse consommable offerte une action<br />

sélective importante. Il s’agit là de l’appétence<br />

<strong>des</strong> espèces qui représente le degré de<br />

préférence qu’accorde le bétail aux différentes<br />

espèces (Bouazza <strong>et</strong> Benabadji 1998). Achour<br />

<strong>et</strong> al. (1983) confirmaient que les faciès à<br />

sparte constituaient cependant <strong>des</strong> parcours<br />

d’assez bonne qualité en général. Leurs intérêts<br />

proviennent de leur diversité floristique<br />

<strong>et</strong> de leur productivité relativement élevée<br />

(100 kg MS/ha/an en moyenne).<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong><br />

La régression <strong>des</strong> steppes méditerranéennes : le cas d’un faciès à Lygeum spartum L. d’Oranie (Algérie)<br />

Ces pâturages permanents <strong>et</strong> incontrôlés du<br />

parcours entraînent donc la diminution d’espèces<br />

appétentes qui sont remplacées par<br />

d’autres espèces rudérales peu appétentes,<br />

délaissées en général par le bétail (Grime<br />

1977 ; Ferchichi <strong>et</strong> Abdelkebir 2003 ; Kadi<br />

Hanifi 2003 ; Fikri Benbrahim <strong>et</strong> al. 2004).<br />

La diminution de ce couvert végétal semble<br />

trouver son explication par un prélèvement de<br />

végétaux dépassant largement leur capacité de<br />

reproduction (Aidoud-Lounis 1997). À travers<br />

un suivi dans le temps <strong>et</strong> dans l’espace<br />

de la steppe à Stipa tenacissima située dans le<br />

sud oranais sous climat aride, Aidoud <strong>et</strong> Touff<strong>et</strong><br />

(1996) montrent que la régression du couvert<br />

alfatier est due essentiellement au surpâturage.<br />

Selon Aidoud <strong>et</strong> Aidoud-Lounis<br />

(1991), la dégradation du tapis végétal s’accompagne<br />

globalement d’une baisse de la biomasse,<br />

de la productivité <strong>et</strong> de la richesse floristique.<br />

Lorsque la pression pastorale augmente, l’espèce<br />

de meilleure valeur fourragère, donc la<br />

plus exploitée, est remplacée par d’autres<br />

d’intérêt moindre. Ceci se traduit dans notre<br />

cas par la diminution de fréquence de Lygeum<br />

spartum <strong>et</strong> d’Artemisia herba-alba, <strong>et</strong> la disparition<br />

de Stipa tenacissima qui est bien<br />

signalée dans les travaux de Bouazza <strong>et</strong> al.<br />

(2004). En revanche, les espèces épineuses<br />

Noaea mucronata <strong>et</strong> Atractylis serratuloi<strong>des</strong>,<br />

caractéristiques de la dégradation <strong>et</strong> qui occupent<br />

les anciens faciès à Lygeum spartum<br />

selon Kadi Hanifi (2003), voient leur fréquence<br />

augmenter. L’apparition de Peganum<br />

harmala (espèce toxique se développant<br />

lorsque le taux de nitrates dans le sol est<br />

important <strong>et</strong> se localisant surtout au niveau<br />

<strong>des</strong> stationnements d’animaux, Aimé 1988)<br />

est un indice de surpâturage affectant le secteur.<br />

Les sta<strong>des</strong> finaux de dégradation révèlent<br />

ainsi une augmentation de la pauvr<strong>et</strong>é floristique<br />

<strong>et</strong> une dégradation <strong>des</strong> parcours. Ce<br />

qui est fort inquiétant, c’est la <strong>des</strong>truction<br />

quasi totale <strong>des</strong> ressources biologiques dans<br />

beaucoup d’endroits, <strong>et</strong> on se trouve parfois<br />

en présence d’un faciès sol nu, caillouteux <strong>et</strong><br />

érodé. À Hassi Mellah <strong>et</strong> plus au sud dans la<br />

steppe (Méchria, El Aricha <strong>et</strong> Abdelmoula…)<br />

le couvert végétal <strong>et</strong> le sol ont été largement<br />

affectés. La sédentarisation <strong>des</strong> populations<br />

conduit à la surcharge pastorale sur <strong>des</strong> surfaces<br />

parfois de plus en plus réduites <strong>et</strong> provoque<br />

une dégradation accélérée du milieu<br />

naturel, notamment par compactage <strong>des</strong> sols,<br />

ce qui réduit la capacité d’infiltration d’eau <strong>et</strong><br />

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