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A l'heure actuelle. tout ce commerce est tombé entre
les mains des Anglo-Hindous et tous les efforts seront faits
pour tenir définitivementà l'écart le ledoutable compétiteur
d'autrefois.
Au trafic ancien s'ajoutera la vente d'un matériel de
transport considérable de camionset voituresautomobiles,
car, durant la guerre, les Anglais ont développé au maximum
toutes les voies de communication.
Le combustible ne manquera pas, comme on le sait
celui de Bakou pour la partie nord et celui de la vallée du
Karoun pour la partie sud.
Des machines sont aussi assez demandées en particulier
des machinesagricoles.
Mais, à l'heure même où s'ouvrent tant d'espoirs, où
l'« Ours russe » va hiberner pour longtemps, croit-on,
voilà que le Nippon apparaît furtivementsur la scène.
Depuis la guerre surtout, tel un jeune et vigoureux odopus,
il a fait un tour d'horizon, palpé de ses tentacules
toutes les proies assimilables partout il s'est glissé, infiltré,
se masquant de sépia, se dérobant lorsque nécessaire,
mais vrillant, pénétrant inlassablement.
Aussi il y a quelques mois, John Bull s'est-il aperçu
que le « d. Jap », comme il l'appelle, quand
L'EUROPE NOUVELLE
il est en
colère, avait mordu, de son bec corné, dans le gâteau persan.
Des marchandises japonaises avaient réussi à atteindre
l'intérieur de l'Iran mais comment. puisque le Janon
n'expédie rien directement vers le golfe Persique ? Par
l'étape de l'Inde tout simplement. Venues de Kobé et
« stockées » à Bombay, par exemple, puis démarquées,
elles s'acheminent vers la Perse par l'intermédiaire d'un
commerçanthindou, sans doute.
VOIESDECOMMUNICATION
Le haut plateau de l'Iran, avec sa ceinture montagneuse,
ne présente guère de facilités pour l'établissement de bonnes
routes, surtout dans la direction nord-sud, par exemple
de la Caspienne au golfe Persique ou vice-versa. Les
seules voies naturelles utilisables ont été la vallée de la
Diyala, affluent du Tigre et cellfedu Karoun, affluent du
Chat-el-Arab.
Heureusement, d'est en ouest, ou plutôt suivant une ligne
sud est nord-ouest, la masse intérieure du plateau est
découpée en profonds sillons parallèles, d'une remarquable
continuité, lesquels ont fourni des pistes naturelles d'un
grand développement, c'est-à dire s'étendant presqued'une
extrémité à l'autre du territoire telle la route suivie
de
toute antiquité, reliant le golfe d'Oman à la Caspienne,
en passant par Kerman, Yezd et Téhéran.
Les Anglais ayant dû, cea trois dernières années, aller
défendre l'Inde en Perse, au Turkestan et au Caucase, se
sont trouvésdevant un grave problème de transports aussi
ont-ils entrepris avec vigueur la transformation des pistes
persanes. Leur œuvre a été considérable toutes les an
ciennes routes de caravanes de quelque importanceont été
rendues carrossables,à l'exception de celle d'Ahwaz-Isoahan,
laquelle est abandonnée pour un tracé nouveau, très
supérieur, permettant la construction d'une voie ferrée ou
d'une solide route pour camions. Cette voie a une grande
importance, puisqu'elle ouvre largement au commerce la
répion des pétroles, ainsi que les districts à céréales.
Une autre route, plua importante encore, au point de
vue « transit » général, et complètementtransformée, est
celle Bagdad Kanikhin-Kermanchah-Hamad'n, av^r bifurcation
sur Téhéran, d'une part, Karvin-Recht-Enzeli,
d'autre part, atteignant ici la mer Caspienne.
Les Anglais, partant de Bagdad, sont venus souder leur
nouvelle route avec les excellentes chaussées déjà construites
par les Russes, avec tant de difficultés, à travers
la chérie de l'Elbourz.
Tabriz, l'Azeïbeidjan, soit la partie la plus riche de
la Perse, sont désormais reliés, par une grande voie à
Baïdad, soit au golfe Persique donc à l'Inde.
Mais ce n'est pas tout une puissante Voiejerrée est en
projet un « Transpersan » qui ne sera plus russe quel-
que temps, du moins un « Grand Central », qui, d'Erivan
ou de Joulfa au nord-ouest, ou plutôt de Tiflis, viendra
par Tabriz, Téhéran, Yezd et Kerman, se souder à
la ligne ferrée qui, partie de Quetta (Beloutchistan)et progressantrapidement
vers l'ouest, a déjà presque complètement
contourné l'Afghanistan, est à Mirjawa, c'est-à-dire
presque à la porte du Séistan.
Ce sera ainsi la jonction de la vallée de l'Indus à la
Caspienne, à la mer Noire un « Transperso-indien » sa
jonction aussi, par Hamadan et Khanikin, avec le Berlin-
Bagdad, devenu le Londres-Bagdad.
Mais la Méditerranée sera encore plus rapidement atteinte
par un grand tronçon projeté reliant Bagdad à la
Palestine, à Caïffa, en ligne droite, d'est en ouest, à travers
le désert syrien une grande ligne Bagdad-Damas,
Caïïfa-Le Caire soudant politiquement l'Afrique et l'Asie
britanniques.
Le « Transpersan » aura une variante, un long rameau
des plus importants, au point de vue de la stratégie navale
anglaise ce rameau se détachera de Khirman pour
descendre sur le golfe persique à Bender-Abbas et, de là,
vers l'est, suivant le littoral de la mer d'Oman, atteindre
Kurratchi, le grand port du delta de l'Indus.
FRONTIÈRES
Les autres lignes projetées sont plutôt d'intérêt régional
ou encore d'intérêt stratégique et commercial à la fois,
commecelle de Méshed-Askhabad, sur le Transcaspien, et
celle de Téhéran à Enzeli et Bakou, appelées à jouer un
grand rôle dans la défense des frontières.
La plus importanteligne régionale est celle Mohaminerah-Ahwaz
Dizfoul-Khoramabad, qui desservira le district
du pétrole et rejoindra, par un prolongementsur Hamadan,
la grande transversale perso-syrienne le Transpersan syrien.
Les moyensde transit sont déjà pleinement assurés dans
le Nord la Perse exportait, autrefois, vers la mer Noire
par la grande route de caravanes Tabriz-Erzeroum-Trébizonde,
mais, à l'heure actuelle, elle dispose de la ligne
ferrée Tabriz-Djoulfa-Erivan-Tiflis-Batoum, dont le rôle
stratégique peut être considérable.
Avec la mer Caspienne, elle communique facilement
depuis que les Russes ont taillé une route le long des gorgea
de l'Elbourz et relié Recht à Téhéran.
La Perse, déjà en relation avec le Turkestan russe, si
important pour elle, pour sa sécurité, en relation par la
route carrossable de Méshed à Askhabad, l'est aussi par
la vallée de l'Héri-Roud, dans laquelle se trouve Hérat,
fameux lieu de passage, de temps immémorial,entre la
Perse et l'Inde.
Cette cité afghane commandela route qui mène à la tête
de vallée de la rivière Kaboul, porte de l'Inde avec Hérat.
L'Héri-Roud qui, vers la partie moyennede son cours,
sert de frontière commune à la Per=e et à l'Afghanistan,
traverse'le fameux défilé de Zuljik_ar,bien connu des
grands conquérants,et s'en va se perdre dans l'oasis de
Tcd;on relié par fer à Merv, ce noeud îtratégique de si
grande valeur, Merv se complète par le centre