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La Morgen Post et la Volkszeitung soulignent l'im-<br />
possibihté pour l'Allemagne <strong>de</strong> livrer les coupables.<br />
L'organe du Centre, la Germania se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quel<br />
Wt 1« but que poursuit l'Entente avec cette liste <strong>de</strong><br />
coupables. Si les Alliés espûrent par là lutter contre<br />
U militarisme et en prévenir le retour en Allemagne,<br />
ili se battent 'contre <strong>de</strong>s dangers imaginaires, contre<br />
<strong>de</strong>s fantômes. Si l'Entente veut <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong> infliger à<br />
l'Allemagne la plus sanglante humiliation, on peut<br />
dire que la mesure est déjà à son comble. L'Entente<br />
veut-elle prouver que l'Allemagne a dépassé les limites<br />
<strong>de</strong> la barbarie dans sa conduite <strong>de</strong> la guerre<br />
Que le gouvernement allemand livre enfin à la publicité<br />
tous ses documents relatifs <strong>au</strong>x crimes et <strong>au</strong>x t<br />
délits <strong>de</strong> guerre. Alors le mon<strong>de</strong> jugera si le soldat<br />
allemand a été plus barbare que le soldat allié.<br />
La Post,- la Deutsche Tageszeitung, qualifient la<br />
liste <strong>de</strong>s coupables <strong>de</strong> document <strong>de</strong> honte, la Kreuzzeitung<br />
parle <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong> humiliation qui est infligée<br />
à l'Allemagne. Le Tœgliche Rundsch<strong>au</strong> déclare<br />
que le i février, jour <strong>de</strong> la remise à l'Allemagne <strong>de</strong><br />
la liste <strong>de</strong>s coupables est le jour du triomphe du bolehevisme.<br />
Deux hommes <strong>de</strong>vaient se réjouir <strong>de</strong> cette<br />
action honteuse Lenine et Trotzki. Si l'Entente veut<br />
les coupables, qu'elle vienne les chercher. » Le gou<br />
vernement allemand se refuse à les livrer. Il s'agit<br />
maintenant <strong>de</strong> faire bloc avec le gouvernement afin<br />
<strong>de</strong> détourner du peuple allemand cette honte. »<br />
EN AUTRICHE<br />
L'EUROPE NOUVELLE<br />
L'Entente et les Habsbourg<br />
LE VETO<strong>de</strong> L'ENTENTEA une RESTAURATIONh<strong>au</strong>sboijr-<br />
GEOISEEN Hongrie. LA PRESSE liuékale ET SOCIALdémocrate<br />
ET LADÉCISIONDELACONFÉRENCEDESAMBAS-<br />
SADEURS.<br />
Il y a quelques semâmes, les Alliés inquiets <strong>de</strong><br />
l'agitation toujours croissante <strong>de</strong>s réactionnaires en<br />
Hongrie et craignant que ces tentatives <strong>de</strong> rest<strong>au</strong>ration<br />
monarchiste n'aient une influence sur la jeune<br />
République d'Autriche, avaient engagé le chancelier<br />
Rennar à essayer d'une politique <strong>de</strong> rapprochement<br />
avec la République tchéco-slovaque. Le voyage à<br />
Prague a abouti, comme on le sait, à un accord entre<br />
le gouvernement <strong>au</strong>trichien et le gouvernement tchecoslovaque<br />
« <strong>au</strong> sujet d'une défensive commune contre<br />
tout essai <strong>de</strong> réaction et contre le rétablissement <strong>de</strong><br />
l'ancien régime <strong>au</strong>ssi bien dans le domaine politique<br />
qu'économique ».<br />
Depuis les négociations <strong>de</strong> Prague, les élections hongroises<br />
ont <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong> suscité les inquiétu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'Entente<br />
<strong>au</strong> sujet d'une rest<strong>au</strong>ration monarchiste et d'un<br />
rappel <strong>de</strong>s Habsbourg en Hongrie. Aussi, le 2 février,<br />
la conférence <strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs a-t-elle adressé<br />
<strong>au</strong> gouvernement hongrois une note, dans laquelle<br />
les gouvernements alliés nient d'une manière formelle<br />
qu'ils reconnaissent ou favorisent les tentatives en<br />
faveur d'une rest<strong>au</strong>ration <strong>de</strong>s Habsbourg en Hongrie;<br />
les gouvernements alliés déclarent qu'une semblable<br />
rest<strong>au</strong>ration serait en contradiction avec l'esprit du<br />
traité <strong>de</strong> Saint-Germain en conséquence les Alliés<br />
b« s<strong>au</strong>raient ni l'accepter ni y consentir. •<br />
Les journ<strong>au</strong>x libér<strong>au</strong>x et social-démocrates <strong>au</strong>trichiens<br />
eommentent le veto <strong>de</strong> l'Entente à une rest<strong>au</strong>ration<br />
habsbourgeoise. Der Abend, qui en général<br />
•it bien Informé <strong>au</strong> sujet <strong>de</strong> la politique tchéco-slo-<br />
~aqu», déclare que la décision <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong>s<br />
ambassa<strong>de</strong>urs a été prise sous l'instigation du gouvernement<br />
relèvmt<br />
tchèque. Les Wiener Slfmmer<br />
c«tte insinuation <strong>de</strong> l'Abend<br />
(4 février) qui<br />
Illi<br />
font justement<br />
remarquer que la teneur même <strong>de</strong> la note montre<br />
qu'elle n'a pas été dictée par un seul <strong>de</strong>s Alliés mais<br />
par eux tous et d'un commun accord. En effet, d'après<br />
la note <strong>de</strong> l'Agence Havas, les gran<strong>de</strong>s puissances<br />
alliées nient d'une manière formelle qu'elles soient<br />
disposées à reconnaître ou à favoriser les tentatives<br />
<strong>de</strong> rest<strong>au</strong>ration <strong>de</strong>s Habsbourg sur le trône <strong>de</strong> Hongrie.<br />
11 f<strong>au</strong>t donc que d'un côté ou <strong>de</strong> l'<strong>au</strong>tre un<br />
reproche semblable ait été adressé <strong>au</strong>x puissances<br />
alliées pour que celles-ci éprouvent le besoin <strong>de</strong> se<br />
disculper d'une manière explicite et formelle.<br />
On ne s<strong>au</strong>rait s'étonner, déclarent les IViener Slimnier<br />
du 4 février que l'Entente s'oppose à un rappel<br />
<strong>de</strong> la dynastie habsbourgeoise. N'est-ce pas cette<br />
même Entente qui a interdit à l'Autriche alleman<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> s'unir h l'Allemagne en vertu d'une <strong>de</strong>s cl<strong>au</strong>ses<br />
du traité <strong>de</strong> paix qui nous a condamnés à la famine,<br />
à la misèie, et réduits à la mendicité cette même<br />
Entente qui nous a refusé le droit <strong>de</strong> disposer librement<br />
<strong>de</strong> nous-mêmes qui exige l'extradition <strong>de</strong> ?exempei<br />
eur et <strong>de</strong> huit cent cinquante Allemands, hommes<br />
<strong>de</strong> guerre ou politiciens, parmi lesquels Hin<strong>de</strong>nburg<br />
et Mackensen qui exerce sur la Hollan<strong>de</strong> une<br />
incroyable pression afm que celle-ci viole les lois <strong>de</strong><br />
l'hospitalité ?<br />
Le Neue Tag, i fé\ner, qui accueille assez favorablement<br />
la décision <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs,<br />
déplore que l'Entente s'immisce dans les affaires<br />
d'<strong>au</strong>trui.<br />
Nous <strong>au</strong>rions préfère que le peuple hongrois renonçât<br />
<strong>de</strong> sa propre volonté ù rest<strong>au</strong>rer la dynastie <strong>de</strong>s Habsbourg<br />
et en general à toute tentative <strong>de</strong> réaction. Une pression<br />
exercée par l'etranger est toujours déplorable. Les procè<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> 1 Entente sont raament singuliers. Elle proclame<br />
solennellement qu'elle ne s'immiscera pas dans la politique<br />
intérieure <strong>de</strong>9 <strong>au</strong>tres pays et c'est ce qu'elle ne cesse pas <strong>de</strong><br />
faire.<br />
En veitu <strong>de</strong> la décision <strong>de</strong> la Conférence, écrit le<br />
Morgen, la dynastie <strong>de</strong>s Habsbourg est à jamais<br />
écartée du trône. Les Alliés jugent que les Habs-<br />
bourg ont une lour<strong>de</strong> responsabilité dans les origines<br />
<strong>de</strong> la .guerre et qu'en conséquence ils doivent être ù<br />
jamais éloignés du pouvoir. Ce jugement est-il juste<br />
ou injuste ?peu importe. Les Alliés n'interdisent pas<br />
<strong>au</strong>x Hongrois <strong>de</strong> choisir leur forme <strong>de</strong> gouvernement,<br />
ils déclarent seulement que, si le peuple hongrois se<br />
prononce en faveur <strong>de</strong> la monarchie, la dynastie <strong>de</strong>s<br />
Habsbourg doit être écartée du trône <strong>de</strong> Saint-Etienne.<br />
Le Neues Wiener Tageblatt (3.2) affirme que si<br />
l'Entente a pris cette décision <strong>au</strong> sujet <strong>de</strong>s affaires<br />
hongroises, c'est qu'elle était convaincue que le choix<br />
d'un Habsbourg pour le trône <strong>de</strong> Hongrie constituerait<br />
un danger constant pour la situation politique<br />
<strong>de</strong>s Etats voisins et <strong>de</strong> toute l'Europe centrale.<br />
L'Arbeiter Zeitung accueille avec <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong><br />
joie la note Havas et saisit cette occasion nouvelle <strong>de</strong><br />
déverser sa haine contre l'ancienne dynastie ré-<br />
gnante.<br />
Ces incarnations du principe du mal, les Habsbourg, disparaîtront<br />
donc à jamais <strong>de</strong> la scène du mon<strong>de</strong>.Ils ont<br />
été et sont encore un objet <strong>de</strong> haine pour tous les peuples,<br />
ils n'ont jamais été aimés, on les a seulement supportés,<br />
lorsqu'il était impossible <strong>de</strong> faje <strong>au</strong>trement.<br />
Est-ce pas un misérable animal<br />
que l'homme ? A peine est-il en son<br />
pouvoir. par sa condition naturelle,<br />
<strong>de</strong> goûter un seul plaisir entier et<br />
pur, encore se met-il en peine <strong>de</strong> le<br />
retrancher par discours il n'est<br />
pas assez cheti f, si par art et par<br />
estu<strong>de</strong> il n'<strong>au</strong>gmente sa misère.<br />
MONTAIGNE(Essais.Ch.XXX).