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DANS LA RÉGION DE TOMBOUCTOU
L'Azalai
Les dernières nouvelles de Tombouctou signalent
que l'azalaï est rentré dans la capitale de la boucle,
le 25 décembre dernier, rapportant plus de vingt tonnes
de sel. Le voyage s'est effectué sans incident, ni
difficultés, grâce à. l'abondance des pluies, emtje
Araouan et Taoudém, qui ont rempli les puits et revifié
les pâturages.
On sait ce qu'est l'azalaï, cette caravane de plusieurs
milliers de chameaux, qui, deux fois par an,
en avril-mai (azalai d'été} et novembre-décembre (azalaï
d'hiver) part de Tombouctou son point de concentration
et s'enfonce à trente jours de marche dans le
Nord en plein désert, pour aller chercher du sel aux
carrières de Taoudém. C'est de ce sel-là que depuis
un temps immémorial vivent les populations de la
boucle du Niger, et il leur sert même de monnaie
d'échange sur beaucoup de marchés.
Les nombreux chameaux de la caravane ont toujours
attiré la cupidité des pillards du Nord, tant
Arabes du Maroc méridional, que Touareg du Sahara
central, et il est assez rare que les azalaï parviennent
à Tombouctou sans avoir subi quelque razzia,
généralement partielle, quelquefois totale. La chaleur
et le manque d'eau, en été, le froid en hiver, éprouvent
aussi souvent la caravane. C'est ainsi que lors
du dernier azalaï d'hiver, plus de mille chameaux
périrent de îroid,
Le dernier azalaï d'été fut marqué par des circonstances
angoissantes qu'on peut relater maintenant.
Le 8 mai 1919, un fort rezzou de 3 à 400 hommes,
composé surtout de Rcgueïbat et d'Ahel Abd el-Ouahab,
tous gens du Sud marocain, attaquait à Taoudéni
même, la caravane en instance de formation
pour le retour, et qui comprenait 2.000 chameaux.
L'escorte composée d'une centaine de partisans bera-
bich, sous le commandement de Arouata ould Sidi Eli,
chef des Berabich de l'Ouest, engagea aussitôt le
combat en se retirant vers le kçar, et en couvrant
la caravane. Le lendemain; le rezzou s'installait sur
la montagne à l'Est du kçar et restait en observation.
empêchant ainsi le départ de l'azalaï. La situation
était critique, car si les chameaux pouvaient à la rigueur
être abreuvés sommairement aux puits creusés
autour du kçar, l'absence complète de pâturage fai
sait prévoir une rapide et effrayante mortalité parmi
ces animaux. Tombouctou aussitôt prévenu organisa
ûn goum de secours sur lequel, d'ailleurs, vu la distance
considérable, il n'était permis de fonder que peu
d'espoir, si l'azalaï ne parvenait pas à se dégager par
ses propres moyens. Il en fut, heureusement, ainsi
Le,rezzou ne renouvela pas son attaque. Il resta dix
jours en observation passive à Afoum Ellous, à 15 kilomètres
au Sud de Taoudéni sans essayer même de
contrarier les corvées de fourrage de l'azalaï, puis
partit s'abreuver à Teleg et, enfin, le 20 mai, prenait
la direction d'El Guettera et de l'Adrar des Iforas, où
il devait se signaler par maints exploits.
L'azalaï ainsi dégagé, reprenait aussitôt la route
d'Araouan où il arrivait le 5 juin, avec douze mille
barres de sel, et ralliait Tombouctou le 12 juin. On
n'avait eu à déplorer dans l'engagement sous le kçar
que la perte de cinq hommes dont le brave chef de
goum Cheikh Sidi Ahmed; et l'enlèvement de sept serviteurs
noirs.
Tout le mérite de cette heureuse affaire revenait
au chef de l'azalai, Arouata précité, qui, par la suite,
reçut la récompense que son sang-froid, son courage
et eon habileté méritaient.
L'EUROPE NOUVELLE
Ces azalai d'été ne sont pas à encourager. Elles en.
traînent toujours de lourdes pertes en chameaux, par
suite de la chaleur effroyable qui sévit alors au Sa I
hara, et de l'assèchement des puits. De plus, leur
protection militaire est fort difficile à, assurer. Des
ordres ont été donnés par l'administration pour
qu'elles soient suspendues. L'azalaf d'hiver, beaucoup
plus importante, d'ailleurs, et à la protection de
laquelle la compagnie saharienne de la Saoura. (Algérie),
ordre.
peut concourir, subsistera donc jusqu'à nouvel
Il est à prévoir, d'ailleurs, que d'ici quelques années
les avalai ne seront plus seules à approvisionner
de sel les marchés soudanais. Le développement des
saline^) de Lyndiane (Sénégal), permettra, dès que le
rail du Thiès-Kayes sera achevé, un écoulement facile
du précieux condiment dans les villages du
moyen Niger.
A L' "OFFICIEL"
AFRIQUE DU NORD
CHEIKH Au.
JOURNALOFFICIELDU 13 JANVIER1920. – Décret du
8 janvier réglant le budget de l'Algérie pour l'exercice
1920 ce budget s'élève en recettes à la somme
de 508.145.801 francs, et en dépenses à celle de 508 millions
139.736 francs.
t JOURNALOFFICIELDU 17 JANVIER1920. Décret du
15 janvier chargeant M. Abel, député, à titre de mission
temporaire, des fonctions -de Gouverneur général
de l'Algérie.
COLONIES
i
JOURNALOFFICIELDU 13 JANVIER1920. Décret du
2 janvier approuvant le budget des Etalblissements
français de l'Océanie pour 1920 ce budget s'élève en
recettes et en dépenses à la somme de 4.193.057 francs.
JOURNALOFFICIELDU 16 JANVIER1920. Décret du
7 janvier rendant applicable aux colonies et pays de
protectorat relevant du Ministère des Colonies le décret
du 23 août 1919 modifiant les articles 18 et 22 du,
décret du 18 novembre 1882 relatif aux adjudications
et marchés passés au nom de l'Etat.
Décret du 23 décembre 1919 portant modification
du décret du 5 avril 1913 instituant la Commission de
vérification des comptes des Chemins de fer coloniaux.
JOURNALOFFICIELDU 18 JANVIER1920. Décret du
13 janvier
l'Indochine
portant modification au tarif des douanes de
les coefficients de majoration des droits
spécifiques prévus par le décret du 8 juillet
1919 mo-
difié par les décrets des 23 septembre et 4 octobre 1919
et la loi du 7 novembre 1919 sont rendus applicables
à l'Indochine.
JOURNALOFFICIELDU 20 JANVIER1920. Arrêté du
17 janvier approuvant une décision