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Banque Commerciale du Nord-Est, fondée en<br />
1919, capital 7 millions<br />
Banque du Rhin, fondée en 1919, capital 50 millions.<br />
Ces banques régionales se développent rapi<strong>de</strong>ment<br />
et certaines, malgré leur date récente <strong>de</strong>naissance<br />
ont procédé déjà à d'importantes <strong>au</strong>gmentations<br />
<strong>de</strong> capital.<br />
D'<strong>au</strong>tre part^ d'utiles relations régulières s'établissent<br />
entre elles et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s banques d'affaires<br />
<strong>de</strong> Paris qui paraissent <strong>de</strong>voir leur servir<br />
d'utiles points d'appui. C'est ce qu'avait compris le<br />
Crédit Industriel et Commercial qui avait, avant<br />
la guerre, joué ce rôle vis-à-vis <strong>de</strong>s banques locales.<br />
C'est ce que semble voir <strong>au</strong>jourd'hui<br />
l'Union Parisienne qui est engagée dans d'étroites<br />
relations avec certaines banques régionales<br />
comme la Banque Générale dit Nord ou la Ban-<br />
que du D<strong>au</strong>phiné.<br />
Tout cela permet d'espérer que les banques do<br />
province, sous leur forme nouvelle <strong>de</strong> banques<br />
régionales, seront en mesure <strong>de</strong> continuer à fournir,<br />
dans notre pays le crédit d'affaires que recherchent<br />
les initiatives privées et qu'elles ne<br />
peuvent trouver qu'<strong>au</strong>près <strong>de</strong> directeurs <strong>de</strong> banques<br />
vivant sur place, connaissant les ressources<br />
locales et les hommes qui se préparent à les mettre<br />
en valeur. Mais il f<strong>au</strong>t, en outre, que ces banques<br />
fassent un gros effort pour s'adapter <strong>au</strong>x<br />
règlements extérieurs qui sont <strong>de</strong>venus un <strong>de</strong>s<br />
éléments les plus indispensables <strong>au</strong>x affaires<br />
d'<strong>au</strong>jourd'hui, <strong>de</strong> plus en plus engagées dans les<br />
relations internationales.<br />
Léon Pouek.<br />
LES RESSOURCES PUBLIQUES<br />
ET LE BUDGET<br />
UN ESSAI DE COMPRESSIONFICTIVE<br />
Ce qu'on a pu lire dans le Matin, le Temps et l'Echo<br />
<strong>de</strong> Paris. L'opinion vulgaire et les déclarations<br />
du nouve<strong>au</strong> Ministre <strong>de</strong>s Fmances. Une politique<br />
<strong>de</strong> blu{{. Dépenses définitives et trésoiene.<br />
Un bon article du Temps. – Dépenses ordinaires et<br />
dépenses extraordinaires leur quasi-incompressibilité.<br />
La réparation <strong>de</strong>s dommages <strong>de</strong> gueire et<br />
les pensions militaires. Peut-on faire <strong>de</strong>s économies<br />
<strong>au</strong> détriment <strong>de</strong>s pays dévastés ? Une appréciation<br />
ironique.<br />
Des illusions perdues. Les déclarations <strong>de</strong> M. Fran-<br />
çois-Marsal et les trois sortes <strong>de</strong> dépenses pour<br />
l'Exercice 1920. Trav<strong>au</strong>x retardés et personnel réduit<br />
en pays envahi. L'avis d'ixn sénateur <strong>de</strong><br />
l'Aisne. Les régions libérées <strong>au</strong> pillage.<br />
Il ne s'agit pas d'une vraie compression. La Trésorerie<br />
est seule intéressée. Le 5e Emprunt <strong>de</strong> D. N.,<br />
te Bubget extraordinaire, les comptes spéci<strong>au</strong>x et les<br />
prêts étrangers à rembourser. – Une popularité<br />
compromise.<br />
« Le gouvernement n'a pas perdu son dimanche. Il<br />
a décidé <strong>de</strong> réaliser sur le budget <strong>de</strong> 1920 une économie<br />
<strong>de</strong> huit milliards. » (Matin, 9 février 1920.)<br />
« Si l'on en doit croire aes notes infiniment intéressantes,<br />
le nouve<strong>au</strong> ministère n'a pas mal employé sa<br />
L'EUROPE NOUVELLE<br />
journée d'hier. Le repos dominical lui ayamt permis<br />
<strong>de</strong> travailler sans être distrait <strong>de</strong> son labeur par <strong>de</strong>s<br />
séances parlementaires, il s'est mis à regar<strong>de</strong>r, notamment,<br />
les propositions financières que le ministère<br />
précé<strong>de</strong>nt avait soumises <strong>au</strong>x Chambres. De ce coup<br />
d'oeil, le résultat <strong>au</strong>rait été le suivant le projet <strong>de</strong><br />
budget est ramené, est-il dit, <strong>de</strong> 47 milliards et <strong>de</strong>mi<br />
à 39 milliards. » (Temps, 10 février 1920.)<br />
« Après examen <strong>de</strong>s dépenses projetées et <strong>de</strong>s<br />
.moyens <strong>de</strong> trésorerie correspondants, le Conseil a<br />
décidé que le chiffre précé<strong>de</strong>mment envisagé <strong>de</strong> quarante-sept<br />
milliards et <strong>de</strong>mi, comprenant le budget ordinaire,<br />
le budget extraordinaire et les dépenses, dont<br />
le remboursement incombe à l'Allemagne, serait comprimé<br />
et ramené à un chiffre total <strong>de</strong> trente-neuf milliards<br />
environ. » (Echo <strong>de</strong> Paris, 9 février 1920.)<br />
Voilà, dira le lecteur peu <strong>au</strong> courant <strong>de</strong>s questions<br />
financières, une nouvelle excellente. La même in<strong>format</strong>ion<br />
a d'ailleurs été reproduite sous diverses<br />
formes dans la plupart <strong>de</strong>s quotidiens. The man in<br />
the street pensera le Ministre <strong>de</strong>s Finances actuel,<br />
technicien distingué, montre dès son ascension <strong>au</strong> pouvoir<br />
sa supériorité sur le Ministre <strong>de</strong>s Finances d'hier,<br />
politicien non moins distingué, mais piètre financier,<br />
dont les tendances démagogiques se reflétaient mal-<br />
heureusement pour moi dans l'exagération <strong>de</strong>s dépenses<br />
budgétaires et l'accroissement <strong>de</strong>s charges fiscales<br />
présentes ou futures et puis, M. Emmanuel Brousse,<br />
Sous-Secrétaire d'Etat « <strong>au</strong>x Economies n, rara<br />
avis s'est souvenu <strong>de</strong> ce qu'il pensait et disait<br />
quand il était simple député <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales.<br />
Pour ma part, j'ai songé, à la lecture <strong>de</strong>s citations<br />
par lesquelles débute cette chronique, que la politique<br />
du bluff allait continuer, qu'il était impossible<br />
<strong>de</strong> diminuer dans <strong>de</strong>s proportions <strong>au</strong>ssi considérables<br />
nos dépenses délinitives et que le public ne tar<strong>de</strong>rait<br />
pas à s'apercevoir, non pas qu'on lui a menti, mais<br />
qu'on lui a une fois <strong>de</strong> plus h bourré le crâne », ce<br />
qui n'est pas tout à fait la même chose. On peut, en<br />
effet, « bourrer le crâne » à quelqu'un en lui fournissant<br />
<strong>de</strong>s renseignements exacts, mais en les lui ex-<br />
posant <strong>de</strong> telle façon qu'il ne puisse les interpréter<br />
conformément à la réalité.<br />
C'est précisément là ce qu'a fait le Gouvernement<br />
la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s gens ont été. persuadés que,<br />
pour 1920, nos charges budgétaires réelles allaient,<br />
d'un coup <strong>de</strong> baguette magique, être <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> huit<br />
milliards inférieures à ceMes que prévoyait M. Klotz,<br />
alors qu'il ne s'agissait, pour ainsi dire, que d'une<br />
question d'écritures et <strong>de</strong> trésorerie<br />
Le Temps, pourtant si favorable à M. François-<br />
Marsal dès ses débuts, avait laissés entrevoir la réalité,<br />
en termes très mesurés. Mais il suffisait <strong>de</strong> lire<br />
entre les lignes. Voici, pour le démontrer, une analyse<br />
<strong>de</strong> son .article précité du 20 courant sur « Nos Finances<br />
».<br />
Le projet Klotz prévoyait pour les dépenses totales<br />
<strong>de</strong> l'exercice 1920 47.5ii* millions <strong>de</strong> francs, budgets<br />
annexes exclus et cependant M. Klotz avait déjà procédé<br />
à une compression énergique. Les dépenses ordinaires<br />
figuraient pour 17.861 millions le service <strong>de</strong><br />
la <strong>de</strong>tte absorbant à lui seul 9.360 millions, la réduction<br />
<strong>de</strong> 8 milliards et <strong>de</strong>mi ne pouvait porter uniquement<br />
sur elles. En outre, les dépenses ordinaires <strong>de</strong><br />
la défense nationale, soit 2.537 millions, ne peuvent<br />
guère être réduites, non plus que celles du Ministère<br />
<strong>de</strong>s Affaires étrangères, soit 57 millions.