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Hiver 2005/2006 faire
faire
édito
Le bloc béton se rebiffe
Cela faisait des années qu’il s’était “muré” dans le silence. Bien que
leader sur son marché, le bloc béton ne pouvait rester sans réagir face
à l’accroissement régulier des produits de construction en terre cuite
et de la brique “Monomur” en particulier (voir Faire Faire n°38).
Alors, Batimat 2005 et développement durable aidant, le bloc béton
– sous l’égide de Blocalians® – a décidé de remettre les pendules
à l’heure, non sans une once de provocation. Et l’actuelle et large
campagne de communication n’y va pas par quatre chemins :
le parpaing est dixit “le produit de construction écologique
par excellence”… Ça en a laissé plus d’un perplexe ; une partie
de la profession s’est même émue d’un tel discours.
Il faut dire que le bloc béton n’a pas, a priori, la réputation d’un
matériau écologique. Pourtant, il est effectivement et majoritairement
constitué d’éléments naturels, il est durable, recyclable,
à l’instar de la brique de structure. Seuil écueil, il n’est pas isolant
par nature et requiert un système d’isolation thermique/phonique
pour rivaliser avec le “Monomur”. Néanmoins, l’analyse de son cycle
de vie semble être favorable quand on aborde le chapitre des dépenses
énergétiques. Et l’on sait tous que ce paramètre est un des fondamentaux
des actuelles et futures réglementations.
Alors, que doit-on penser de ce sursaut d’orgueil ? Rien qui ne remette
en cause les valeurs établies. L’utilisation des matériaux de structure
– quelle que soit leur nature – demeure une affaire régionale.
Les arguments environnementaux et de confort de vie ne sont que des
questions de choix et promettent, à l’avenir, peut-être de grandes surprises.
En effet, les fiches de cycle de vie n’en sont qu’à leurs prémices
et rien n’existe encore pour les constructions en pierre ou en bois, ces
dernières étant pourtant réputées comme étant les plus performantes.
Or, il est prouvé qu’une maison en parpaings construite aujourd’hui
et dotée d’une isolation ad hoc obtient des chiffres annuels de consommation
énergétique autour de 50 kWh par m 2 . Il en est bien sûr de
même pour la maison en briques ou en bois. Tout est question de budget
et de style de vie.
Au vu des matériaux existants et à ceux qui arriveront prochainement
sur le marché, la polémique n’a pas fini d’enfler. Comme il est
désormais de coutume dans notre société actuelle, la bataille économique
prendra certainement le dessus sur la bataille idéologique et ces
querelles de chapelle seront bien vite oubliées.
Numéro 39
Marc Wast
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