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Les données de l'immigration professionnelle et étudiante

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II. L’immigration <strong>professionnelle</strong> :<br />

un phénomène économique mondial mais peu marqué en France<br />

8. Quelques orientations <strong>de</strong> réforme <strong>de</strong> la procédure d’autorisation <strong>de</strong> travail<br />

Toute procédure <strong>de</strong> recrutement a un coût pour l’employeur. Ce coût augmente si le recrutement<br />

nécessite une recherche à l’étranger ou une pério<strong>de</strong> spécifique d’intégration dans l’entreprise du fait<br />

<strong>de</strong>s origines étrangères <strong>de</strong> la personne recrutée. Ce coût peut encore s’accroître en raison <strong>de</strong> taxes<br />

imposées par la puissance publique visant spécifiquement le recrutement <strong>de</strong> travailleurs étrangers.<br />

Par suite, le choix d’un employeur se porte plus volontiers sur un travailleur déjà présent sur le marché<br />

domestique d’autant plus que le recrutement d’un salarié étranger peut aussi être soumis au coût<br />

indirect d’une procédure administrative d’autorisation <strong>de</strong> travail.<br />

La procédure d’autorisation <strong>de</strong> travail dont les modalités sont fixées à l’article R. 5221-20 du co<strong>de</strong><br />

du travail poursuit quatre objectifs :<br />

– sanctionner les employeurs qui n’ont pas respecté les normes sociales <strong>et</strong> qui n’ont entrepris<br />

aucune démarche pour s’amen<strong>de</strong>r, en leur interdisant le droit <strong>de</strong> recruter un travailleur étranger par<br />

une procédure d’introduction ;<br />

– sauvegar<strong>de</strong>r l’ordre public social en protégeant le marché du travail par un examen <strong>de</strong> la situation<br />

<strong>de</strong> l’emploi <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> <strong>de</strong> rémunération proposées à l’étranger ;<br />

– contrôler la qualité du recrutement en vérifiant l’adéquation <strong>de</strong>s diplômes ou <strong>de</strong> l’expérience<br />

<strong>professionnelle</strong> au regard <strong>de</strong> l’offre d’emploi ;<br />

– garantir au salarié étranger recruté qu’il bénéficiera d’une égalité <strong>de</strong> traitement en termes <strong>de</strong><br />

rémunération <strong>et</strong> <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> qu’il conclut un contrat avec un employeur respectueux<br />

<strong>de</strong>s normes sociales.<br />

Ces différents objectifs conduisent d’une part à imposer aux employeurs une procédure particulièrement<br />

exigeante <strong>et</strong> d’autre part à accroître la charge <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s services administratifs, alors même que<br />

l’objectif <strong>de</strong> réduction du déficit budgétaire rend nécessaire une diminution <strong>de</strong>s charges publiques.<br />

Il paraît donc opportun <strong>de</strong> s’interroger sur <strong>de</strong> possibles simplifications administratives tout en sécurisant<br />

la procédure d’introduction d’un travailleur salarié étranger <strong>et</strong> en tenant compte <strong>de</strong> la situation<br />

<strong>de</strong> l’emploi.<br />

a) La piste radicale <strong>de</strong> la suppression <strong>de</strong> l’autorisation <strong>de</strong> travail ne peut être suivie<br />

D’une manière générale, les travailleurs étrangers entrant sur le territoire français ne sont soumis à<br />

autorisation <strong>de</strong> travail que si le mobile professionnel constitue la cause <strong>de</strong> leur entrée sur le territoire.<br />

<strong>Les</strong> étrangers bénéficiant du droit <strong>de</strong> séjourner à un autre titre (par exemple, vie privée <strong>et</strong> familiale)<br />

ont, le plus souvent, un accès libre au marché du travail. C<strong>et</strong>te caractéristique est cohérente : il<br />

serait inconstitutionnel <strong>de</strong> priver <strong>de</strong> l’accès au marché du travail <strong>de</strong>s personnes ayant juridiquement<br />

vocation à <strong>de</strong>meurer sur le territoire pour <strong>de</strong>s motifs politiques, humanitaires ou familiaux.<br />

De même, l’exercice d’une activité <strong>professionnelle</strong> par les étudiants étrangers n’est plus soumis à<br />

autorisation <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>puis le 1er juill<strong>et</strong> 2007. Le titulaire d’une carte <strong>de</strong> séjour temporaire ou d’un<br />

visa long séjour valant titre <strong>de</strong> séjour portant la mention « étudiant » peut <strong>de</strong>puis c<strong>et</strong>te date, sauf s’il est<br />

ressortissant algérien, exercer librement, <strong>et</strong> à titre accessoire, une activité <strong>professionnelle</strong> à temps<br />

partiel pendant la durée <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s. Le droit au travail salarié d’un étudiant étranger résulte, par<br />

suite, directement du titre <strong>de</strong> séjour étudiant qu’il possè<strong>de</strong> <strong>et</strong> qu’il présente à un employeur. L’exercice<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te activité <strong>professionnelle</strong> à temps partiel est limité à 60 % <strong>de</strong> la durée légale du travail, soit<br />

964 heures par an. L’employeur est tenu uniquement <strong>de</strong> déclarer à la préfecture l’embauche <strong>de</strong><br />

l’étudiant étranger <strong>et</strong> <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à la vérification <strong>de</strong> l’authenticité <strong>de</strong> son titre <strong>de</strong> séjour.<br />

Enfin, les titulaires <strong>de</strong> la carte « compétences <strong>et</strong> talents », créée par la loi 24 juill<strong>et</strong> 2006 relative à<br />

l’immigration <strong>et</strong> à l’intégration, ne sont pas soumis à la procédure d’autorisation <strong>de</strong> travail.<br />

Il aurait pu être envisagé d’élargir, en accord avec les partenaires sociaux, la liste <strong>de</strong>s catégories<br />

d’étrangers soumises au régime déclaratif <strong>et</strong> non à une autorisation <strong>de</strong> travail. Toutefois, le régime<br />

d’autorisation <strong>de</strong> travail perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dissua<strong>de</strong>r efficacement l’entrée <strong>de</strong> salariés étrangers sur <strong>de</strong>s<br />

métiers qui ne sont pas en tension, ce qui explique très certainement le nombre très faible <strong>de</strong> titres<br />

accordés chaque année sur ce fon<strong>de</strong>ment. Compte tenu <strong>de</strong> la situation que connaît le marché <strong>de</strong><br />

l’emploi, il serait dangereux <strong>de</strong> modifier l’équilibre général <strong>de</strong> la réglementation relative au recrutement<br />

<strong>de</strong> salariés étrangers, à l’exception peut-être <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> très faible durée.<br />

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