L 'arme nucléaire : Totem et tabou - Alternatives non-violentes
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<strong>Alternatives</strong> <strong>non</strong> <strong>violentes</strong> n° 130 • L’arme <strong>nucléaire</strong> : totem <strong>et</strong> <strong>tabou</strong><br />
Danielle Bernard<br />
Seabrook 7 sur la côte est des États-Unis, près de Boston.<br />
Les activistes américains ont eux-mêmes étudié les techniques<br />
employées à Wyhl en 1975 par l’initiative de<br />
citoyens de Bade <strong>et</strong> d’Alsace qui avait acquis des expériences<br />
à Fessenheim, en Alsace, dès 1971 : le groupe initiateur<br />
de l’opposition à c<strong>et</strong>te centrale s’était formé à<br />
l’action <strong>non</strong>-violente auprès de Jean Goss, secrétaire itinérant<br />
du Mouvement international pour la réconciliation<br />
(ou Ifor, International Fellowship of Reconciliation) pour<br />
les pays francophones 8 . Forts de c<strong>et</strong>te tradition, les activistes<br />
de Großengstingen s’organisent en groupes d’affinité<br />
d’environ vingt personnes <strong>et</strong> s’entraînent à l’action<br />
<strong>non</strong>-violente par des jeux de rôles pour prendre conscience<br />
de leurs peurs, se préparer aux réactions de l’adversaire,<br />
à des prises de décision rapides sans vote, mais<br />
selon le principe du consensus (un accord de tous qui<br />
n’implique pas forcément l’unanimité, mais un effort<br />
dans le sens du groupe).<br />
Préparation d’un jeu de rôle :<br />
certains vont jouer les policiers<br />
Le groupe d’action <strong>non</strong>-violente de Tübingen<br />
avait répondu en août 1979 à l’appel de l’initiative de<br />
citoyens de Lüchow-Dannenberg pour s’opposer au<br />
Les « faux policiers » en action<br />
dépôt de déch<strong>et</strong>s atomiques <strong>et</strong> dispositif de r<strong>et</strong>raitement<br />
de Gorleben. Il avait pratiqué à c<strong>et</strong>te occasion pour la<br />
première fois la technique des groupes d’affinité 9 . Selon<br />
le même principe, il avait soutenu ensuite des blocades à<br />
Brockdorf (centrale atomique près de Hambourg) <strong>et</strong> à<br />
Ramstein dans le Rhénanie-Palatinat (première blocade<br />
d’une base militaire en juin 1981 avec des groupes venus<br />
de toute la RFA dans le cadre de la sixième marche internationale<br />
<strong>non</strong>-violente pour la démilitarisation), ainsi<br />
que des actions <strong>non</strong>-<strong>violentes</strong> à l’exposition internationale<br />
de défense électronique militaire (IDEE) de Hanovre<br />
(Basse-Saxe) en 1982. L’action de Hanovre avait eu un<br />
précédent à l’exposition MEDE (Military Electronic<br />
Defense Expo) de Wiesbaden en 1980. Les deux actions<br />
furent si bien orchestrées que les firmes de matériel électronique<br />
re<strong>non</strong>cèrent à exposer en RFA. D’après la presse<br />
locale, quarante mille opposants ont manifesté à<br />
Hanovre : seulement cent quarante-deux firmes sur les<br />
deux cents prévues ont exposé ; des huit mille visiteurs<br />
attendus, seuls quatre mille vingt-sept sont venus.<br />
La blocade de Großengstingen est aussi un point<br />
de départ dans la mesure où elle servit de modèle à des<br />
blocades contre le stationnement des Pershing-2 dans<br />
une centaine de localités en RFA. ■