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journées d'étude - Palais des Beaux Arts de Lille

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journées d’étu<strong>de</strong><br />

Histoire <strong>de</strong> l’Art | Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong><br />

journées d’étu<strong>de</strong><br />

Histoire <strong>de</strong> l’Art | Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong><br />

sont pas spécifiques. Je connais les objections :<br />

comment enseigner un champ dont on n’a pas<br />

la maîtrise ? à l’école primaire, la polyvalence<br />

permet cette richesse et cette ouverture. Pour<br />

nous, en collège, cela va nécessiter un travail<br />

collégial <strong>de</strong> groupe ainsi qu’un intérêt et une<br />

curiosité que l’on aimerait voir se développer<br />

chez l’élève. C’est donc un minima que <strong>de</strong> la<br />

développer chez les enseignants.<br />

Il existe trois niveaux <strong>de</strong> cursus scolaire pour<br />

l’Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong>, l’école, le collège et le lycée<br />

et lycée professionnel, qui instaurent <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

situations pédagogiques pluridisciplinaires et<br />

partenariales en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> champs qui sont<br />

nommés. L’enseignant pourra construire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

partenariats afin que les élèves rencontrent les<br />

œuvres dans le cadre <strong>de</strong> concerts, <strong>de</strong> la<br />

découverte <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux tels que les musées, les<br />

centres d’art, les lieux <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> l’art pour<br />

la vidéo, pour le cinéma puisque cela reste dans<br />

le champ <strong><strong>de</strong>s</strong> disciplines visuelles et cela<br />

implique la participation <strong>de</strong> tous les professeurs<br />

français, histoire, géographie, éducation<br />

physique et sportive, langue vivante et<br />

philosophie. De la même façon, pour les<br />

disciplines scientifiques, un encart a été réservé<br />

à l’explicitation <strong>de</strong> l’Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong> ainsi que<br />

pour les disciplines économiques, sociales et<br />

techniques.<br />

Cet enseignement va instaurer <strong><strong>de</strong>s</strong> situations<br />

pédagogiques transdisciplinaires ou pluridisciplinaires<br />

en provoquant la rencontre avec<br />

l’œuvre et je voudrais insister sur la pratique :<br />

vous, dans vos écoles, vos élèves pratiquent.<br />

La dimension <strong>de</strong> l’Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong> doit<br />

accompagner cette pratique <strong>de</strong> l’élève. Ce n’est<br />

pas un enseignement qui est déconnecté <strong>de</strong><br />

l’expérience, <strong><strong>de</strong>s</strong> créations, que les élèves<br />

peuvent conduire tout au long <strong>de</strong> leurs cursus.<br />

La difficulté pour la mise en œuvre en collège<br />

c’est que cet enseignement croise trois piliers.<br />

Le premier, c’est les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> pério<strong><strong>de</strong>s</strong> historiques<br />

données par l’enseignement <strong>de</strong> l’histoire.<br />

Le second pilier sont les six grands domaines<br />

et le troisième pilier la liste <strong><strong>de</strong>s</strong> références. Ces<br />

thématiques suivent le programme d’histoire<br />

mais le cadre chronologique n’implique pas<br />

l’enfermement dans une pério<strong>de</strong> étroite. On a<br />

du mal au collège à faire travailler uniquement<br />

les élèves sur l’antiquité et <strong>de</strong> les couper<br />

d’autres formes <strong>de</strong> création artistique qui<br />

seraient postérieures à ces dates. La difficulté,<br />

donc, est <strong>de</strong> faire en sorte que les élèves créent<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> repères spatio-temporels qui sont liés à <strong>de</strong><br />

gran<strong><strong>de</strong>s</strong> pério<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l’histoire. C’est une <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

préoccupations <strong>de</strong> cet enseignement mais elle<br />

doit permettre d’aller et venir dans l’histoire<br />

pour créer <strong><strong>de</strong>s</strong> liens et comprendre aussi les<br />

filiations. Les six grands domaines artistiques<br />

sont les arts <strong>de</strong> l’espace recouvrant<br />

l’architecture, l’urbanisme, l’art <strong><strong>de</strong>s</strong> jardins,<br />

le paysage aménagé. L’art du langage concerne<br />

la littérature écrite et orale, les romans, les<br />

nouvelles, les fables, les contes, les mythes, les<br />

poésies, les théâtres, les expressions épigraphiques,<br />

calligraphiques et typographiques. Les<br />

arts du quotidien concernent les arts appliqués,<br />

le <strong><strong>de</strong>s</strong>ign, les métiers d’art, les arts populaires,<br />

les arts du son relèvent <strong>de</strong> la musique vocale,<br />

musique instrumentale, <strong>de</strong> film, <strong><strong>de</strong>s</strong> bruitages,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> technologies <strong>de</strong> création et diffusion<br />

musicale. Les arts du spectacle vivant<br />

concernent le théâtre, la musique, la danse,<br />

le mime, les arts du cirque, les arts <strong>de</strong> la rue,<br />

les marionnettes, les arts équestres, les feux<br />

d’artifice, les jeux d’eau. Et enfin, les arts<br />

du visuel concernent les arts plastiques tels<br />

que la peinture, la sculpture, la photographie<br />

et le cinéma ce qui est nouveau chez nous.<br />

Les objectifs <strong>de</strong> cet enseignement est <strong>de</strong> créer<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> situations <strong>de</strong> rencontres réfléchies et<br />

sensibles avec l’œuvre d’art. à travers ces<br />

rencontres, cet enseignement va nourrir l’élève<br />

<strong>de</strong> façon plus aiguisée. Cet enseignement<br />

conduit aussi à se construire une culture<br />

personnelle à valeur fondée et universelle<br />

même si les œuvres sont à caractère régional,<br />

local mais aussi national ou international. Cela<br />

permet aussi d’accé<strong>de</strong>r au rang d’amateur<br />

éclairé. M. Tapié disait que ce qui fon<strong>de</strong> le<br />

musée, c’est <strong>de</strong> créer <strong>de</strong> nouveaux publics et<br />

d’espérer que nos élèves arrivés à l’âge adulte<br />

puissent pousser la porte d’un musée sans<br />

complexe. Cette dimension d’ouverture au<br />

mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> maîtrise est éminemment<br />

citoyenne et va bien au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la culture, elle<br />

va donner à l’élève <strong><strong>de</strong>s</strong> outils <strong>de</strong> la création du<br />

mon<strong>de</strong>. Cela leur permet aussi <strong>de</strong> les ai<strong>de</strong>r à<br />

comprendre leur patrimoine pour mieux<br />

abor<strong>de</strong>r la création contemporaine. Il y a<br />

également une dimension liée à l’orientation<br />

qui est <strong>de</strong> bien comprendre la vocation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

métiers d’art, métiers qui se font aussi à<br />

l’intérieur <strong><strong>de</strong>s</strong> musées et pas seulement les<br />

métiers <strong>de</strong> la création artistique.<br />

En ce qui concerne l’organisation : évi<strong>de</strong>mment,<br />

il y a l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres qui s’organisent selon<br />

quatre axes : l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> formes, l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

techniques, l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> significations et l’étu<strong>de</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> usages. On rejoint le propos <strong>de</strong> M r Tapié<br />

quant à l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> formes car nous sommes là<br />

dans un apprentissage purement plastique <strong>de</strong><br />

la construction d’une œuvre. L’histoire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

techniques permet <strong>de</strong> comprendre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

phénomènes liés à <strong><strong>de</strong>s</strong> inventions techniques,<br />

je pense par exemple à l’invention du tube en<br />

étain au XIX e siècle qui va pouvoir permettre à<br />

l’école <strong>de</strong> Barbizon <strong>de</strong> pouvoir sortir et d’aller<br />

peindre sur le motif. Pour l’histoire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

significations, à l’école primaire, on va être<br />

mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te mais au collège et au lycée, on<br />

comprendra que le discours sur l’art n’est pas<br />

figé, qu’il évolue avec le temps et qu’il propose<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> approches qui sont complémentaires.<br />

Selon que l’on ait à faire avec un historien <strong>de</strong><br />

l’art, un sociologue ou un esthéticien, un<br />

psychanalyste ou un philosophe, les approches<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres seront <strong>de</strong> nature différente mais<br />

complémentaire d’où la nécessité <strong>de</strong> mettre en<br />

regard ces différentes approches. Evi<strong>de</strong>mment,<br />

un élève n’est pas obligé <strong>de</strong> connaître tous les<br />

discours sur l’art pour apprécier l’art, mais cela<br />

peut permettre <strong>de</strong> comprendre que l’œuvre<br />

d’art est réactualisée par le regard porté<br />

sur elle, notion importante qui permet <strong>de</strong><br />

comprendre la notion <strong>de</strong> chef-d’œuvre.<br />

Mentionnons l’histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> commanditaires, il<br />

y a un ouvrage très intéressant <strong>de</strong> Baxandall<br />

« l’oeil du quattrocento » qui met l’accent sur<br />

l’œuvre dépendant <strong><strong>de</strong>s</strong> commanditaires. C’est<br />

une dimension qui va perdurer longtemps dans<br />

l’Histoire <strong>de</strong> l’Art. Evi<strong>de</strong>ment, l’objet va nous<br />

donner <strong><strong>de</strong>s</strong> émotions mais il faut aussi<br />

apprendre à les organiser, à les trier, à faire du<br />

lien avec les expériences que l’on a déjà vécues<br />

mais aussi avec les connaissances. La dimension<br />

partenarialle va se faire avec toutes les<br />

institutions artistiques et culturelles <strong>de</strong> l’Etat,<br />

les établissements <strong>de</strong> formation, les écoles<br />

d’art, les universités, les écoles d’architecture,<br />

les écoles d’art appliqué, les établissements<br />

publics à vocation artistique et culturel, les<br />

ensembles patrimoniaux, les lieux <strong>de</strong> mémoire,<br />

les chantiers <strong>de</strong> fouilles archéologiques,<br />

les villes d’Art et d’Histoire, l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

bâtiments civils religieux et militaire et les<br />

ouvrages d’art, avec les collectivités territoriales<br />

et les dispositifs artistiques qu’elles conduisent,<br />

qu’elles financent. Vous avez dû entendre parler<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> rési<strong>de</strong>nces-mission qui prennent peu à<br />

peu le pas sur les ateliers artistiques et puis<br />

l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> structures artistiques ou<br />

culturelles dont l’état partage la tutelle avec les<br />

collectivités territoriales.<br />

Les acquis attendus sont <strong>de</strong> trois types, articulés<br />

aux socles <strong><strong>de</strong>s</strong> compétences, <strong><strong>de</strong>s</strong> connaissances,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> capacités et <strong><strong>de</strong>s</strong> attitu<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

Les connaissances concernent un certain<br />

nombre d’œuvres paradigmatiques <strong>de</strong> notre<br />

culture occi<strong>de</strong>ntale. Il y plusieurs métho<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

d’analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres qu’il faut recontextualiser.<br />

On parlait <strong><strong>de</strong>s</strong> mouvements et <strong><strong>de</strong>s</strong> écoles tout<br />

à l’heure, <strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux, <strong><strong>de</strong>s</strong> repères<br />

historiques et artistiques mais aussi littéraire<br />

et artistiques et <strong><strong>de</strong>s</strong> métiers relevant <strong>de</strong> la<br />

création.<br />

En ce qui concerne les capacités, elles vont<br />

s’exercer dans l’observation ou dans l’écoute<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres d’art, dans l’édification <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

caractéristiques fondamentales, être capable<br />

<strong>de</strong> situer dans le temps ou dans l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

œuvres. M. Tapié parlait <strong>de</strong> la dimension<br />

politique et symbolique <strong>de</strong> l’érection <strong>de</strong> ce<br />

<strong>Palais</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> face à la préfecture et<br />

les inci<strong>de</strong>nces que cela pouvait avoir dans la<br />

compréhension <strong>de</strong> l’organisation sociale.<br />

Dimension importante à enseigner en<br />

particulier dans l’architecture, les signes sont<br />

construits dans l’espace urbain et on peut les<br />

interpréter à d’autres niveaux que stylistiques.<br />

L’analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> contextes, <strong><strong>de</strong>s</strong> environnements<br />

sociaux, techniques, économiques, culturels et<br />

donc la faculté à consulter les musées, les<br />

cinémas d’art et essai, etc.<br />

Et enfin, <strong><strong>de</strong>s</strong> attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> qui impliquent une<br />

sensibilité et une création artistique, on dirait<br />

du sensible à l’intelligible. Rester strictement<br />

dans le sensible peut être très dangereux<br />

même avec <strong><strong>de</strong>s</strong> petits, aller du sensible à<br />

l’intelligible, être créateur, cela permet <strong>de</strong><br />

comprendre les processus <strong>de</strong> création. C’est<br />

important pour nos élèves qu’ils soient<br />

confrontés à la matière, à la résistance <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

matériaux, qu’ils soient dans une vraie<br />

expérience physique <strong>de</strong> la création et cela n’est<br />

pas remplaçable. Il est important <strong>de</strong> veiller à<br />

une création artistique, une curiosité et une<br />

ouverture d’esprit ainsi qu’un esprit critique.<br />

Pour la validation, on conseille à l’élève <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong>r la mémoire <strong>de</strong> son parcours dans un<br />

cahier personnel d’Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong>. Je ne sais<br />

pas ce que cela peut produire dans ce qui a été<br />

fait à l’école primaire, qui serait annoté par<br />

l’élève et visé par le professeur qui assure cet<br />

enseignement. L’évaluation sera portée sur le<br />

bulletin scolaire et il y aura une validation sur<br />

le bulletin national <strong><strong>de</strong>s</strong> brevets. Cela est reporté<br />

à la session <strong>de</strong> 2010, dont on ne connaît pas<br />

encore la forme.<br />

à l’école primaire, il s’agit surtout <strong>de</strong> travailler<br />

à partir du cycle 3 mais en cycle 1 et 2 les œuvres<br />

sont choisies <strong>de</strong> manière buissonnière.<br />

En cycle 3, l’enseignement se fon<strong>de</strong> sur les<br />

mêmes trois piliers : pério<strong><strong>de</strong>s</strong> historiques, les<br />

6 grands domaines artistiques et les listes<br />

<strong>de</strong> référence. Pério<strong>de</strong> historique <strong>de</strong> la préhistoire<br />

à l’antiquité romaine, le Moyen-Âge, les temps<br />

mo<strong>de</strong>rnes, le XIX e et le XX e siècle jusqu’à notre<br />

époque. Les six grands domaines sont les<br />

mêmes. La liste <strong><strong>de</strong>s</strong> références rejoint plus ou<br />

moins les périodisations historiques et les<br />

différents domaines artistiques et au niveau<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> acquis, on retrouve cette répartition<br />

tripartite <strong><strong>de</strong>s</strong> connaissances, <strong><strong>de</strong>s</strong> capacités et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> attitu<strong><strong>de</strong>s</strong>. Dans les connaissances <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

formes d’expression, reconnaître <strong><strong>de</strong>s</strong> médiums,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> techniques, <strong><strong>de</strong>s</strong> supports, <strong><strong>de</strong>s</strong> formes<br />

d’expression, <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux, <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> outils, acquérir un premier vocabulaire<br />

spécifique pour <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres d’art appartenant<br />

à différents domaines artistiques et à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

grands repères historiques. Pour les capacités,<br />

c’est surtout ce qui relève <strong>de</strong> la verbalisation<br />

c’est à dire la capacité <strong>de</strong> l’élève à nommer ce<br />

qu’il voit, à dire ce qu’il ressent face à une<br />

œuvre. Dans les capacités, on retrouve aussi la<br />

faculté d’i<strong>de</strong>ntifier une œuvre par le titre, par<br />

leur auteur, par rapport à leur contexte <strong>de</strong><br />

nature différente. Pour les attitu<strong><strong>de</strong>s</strong>, il s’agit<br />

<strong>de</strong> valoriser une curiosité et une créativité<br />

artistique, une initiation au dialogue et à<br />

l’échange et une première découverte <strong>de</strong> la<br />

diversité culturelle <strong><strong>de</strong>s</strong> arts et <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes.<br />

J’espère qu’on aura un peu <strong>de</strong> temps pour<br />

échanger. J’aimerais avoir votre sentiment par<br />

rapport à cet enseignement puisque vous l’avez<br />

testé. Je voudrais continuer avec la distinction<br />

entre l’Histoire <strong>de</strong> l’Art et l’Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong>.<br />

Je parle pour ma discipline en arts plastiques.<br />

La répartition <strong>de</strong> la prise en charge <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

enseignements est quantifiable dans les textes,<br />

on retrouve 50 % <strong>de</strong> l’enseignement d’art<br />

plastique dévolu à l’histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> arts, 50 % du<br />

programme à l’éducation musicale et 25 %<br />

à l’enseignement <strong>de</strong> l’histoire. On ne va pas<br />

découper ces faibles séances d’arts plastiques<br />

au collège (55 minutes) pour introduire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cours magistraux, ce serait revenir en arrière<br />

par rapport à l’évolution <strong>de</strong> nos enseignements<br />

et cet enseignement culturel existe déjà, il fait<br />

une partie consubstantielle <strong>de</strong> la pratique, la<br />

pratique n’existe que par ce qu’il existe <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

œuvres. Les situations pédagogiques ne sont<br />

construites qu’à partir d’un corpus que l’on<br />

appelle le champ référentiel d’où l’on part pour<br />

construire une situation <strong>de</strong> cours. Aucune<br />

pratique artistique ne se fait au collège sans<br />

l’ancrage par rapport à <strong><strong>de</strong>s</strong> problématiques<br />

répertoriées dans le champ <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’art,<br />

cette dimension culturelle existe déjà. Une<br />

séquence d’art plastique se termine toujours<br />

par une séance <strong>de</strong> diapositives montrée aux<br />

élèves qui va les conforter dans leurs recherches<br />

personnelles et c’est au moment <strong>de</strong> l’évaluation<br />

que l’élève va retrouver <strong><strong>de</strong>s</strong> problématiques<br />

vécues par <strong><strong>de</strong>s</strong> artistiques proches <strong><strong>de</strong>s</strong> siennes.<br />

C’est <strong>de</strong> cette façon là que l’éducation artistique<br />

se construit dans notre discipline qui n’est<br />

jamais déconnecté <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> l’élève.<br />

C’est la pratique qui fon<strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> l’élève<br />

et pas le contraire. Petite parenthèse pour<br />

vous indiquer comment fonctionnent nos<br />

enseignements d’art plastique : la dimension<br />

culturelle existe, mais ce que j’observe en<br />

inspection, c’est qu’elle est rarement formalisée.<br />

Les élèves voient <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres <strong>de</strong> toutes natures,<br />

<strong>de</strong> toutes pério<strong><strong>de</strong>s</strong>, <strong>de</strong> tous médiums mais ils<br />

n’en gar<strong>de</strong>nt pas beaucoup <strong>de</strong> traces et<br />

n’arrivent pas à construire <strong><strong>de</strong>s</strong> repères spatiaux<br />

temporels à cause <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> méthodologie,<br />

d’outillage mais aussi parce que les<br />

enseignants n’en éprouvent pas la volonté en<br />

collège. Au lycée, c’est différent puisqu’on a<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> programmes limitatifs, on outille les<br />

élèves pour se repérer dans les pério<strong><strong>de</strong>s</strong>, les<br />

mouvements, pour comprendre les filiations.<br />

Cet enseignement d’Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong> va inscrire<br />

la dimension culturelle dans les enseignements<br />

dans la perspective <strong>de</strong> l’utilisation dans<br />

l’analyse critique, dans la comparaison, dans<br />

une meilleure compréhension <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes<br />

du mon<strong>de</strong> et pas pour construire une culture<br />

stricto-sensu. C’est cette dimension qui fait la<br />

distinction avec l’Histoire <strong>de</strong> l’Art. L’Histoire <strong>de</strong><br />

l’Art, elle, a toujours pour objet l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

œuvres ainsi que l’analyse du sens qu’elles<br />

peuvent prendre. La dimension d’approche<br />

par contexte qu’a cité M. Tapié ai<strong>de</strong> à la<br />

compréhension <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes artistiques.<br />

L’Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Arts</strong> a pour objet, au sein d’un<br />

enseignement scolaire obligatoire, l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

œuvres liées aux catégories, son objectif est <strong>de</strong><br />

créer un contact sensible et approfondi, direct<br />

avec les œuvres, d’analyser ces œuvres ou les<br />

objets artistiques <strong>de</strong> différents arts et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

différents domaines <strong>de</strong> la culture, en mettant<br />

en évi<strong>de</strong>nce la relation entre les formes, les<br />

techniques, les significations et les usages et<br />

14 | 29-30 janvier 2009 • lille, palais <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-arts lille, palais <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-arts • 29-30 janvier 2009 | 15

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