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Recueil 2012. A la Casse.com numéros 27à 30 ... - Robin des Bois

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La rentabilisation <strong>des</strong> méga porte-conteneurs pousse aussi vers <strong>la</strong> sortie <strong>des</strong> navires de plus en plus<br />

jeunes. La moyenne d’âge est tombée à 21 ans, elle était de <strong>30</strong> ans en 2011 et de 25 ans pour <strong>la</strong><br />

période précédente ; 51% d’entre eux sont âgés de 20 ans ou moins. Le plus jeune a 15 ans.<br />

70% seront démolis en Inde et 11% au Bang<strong>la</strong><strong>des</strong>h même si 70% appartiennent à <strong>des</strong> armateurs de<br />

l’Union Européenne ou de l’AELE, et 41% à <strong>des</strong> armateurs allemands. Le Northern Vitality de <strong>la</strong><br />

Reederei Karl Schluter GmbH & Co KG a eu <strong>la</strong> malchance de se trouver sous les feux de <strong>la</strong> rampe au<br />

nouveau port à conteneurs de Wilhelmshaven à l’arrivée du MSC F<strong>la</strong>minia; justement soupçonné d’être<br />

vendu à <strong>la</strong> casse, le navire, sous pavillon Antigua & Barbuda, a dans un premier temps interdiction de<br />

quitter l’Allemagne. Le 12 octobre, il appareille à <strong>des</strong>tination de Varna (Bulgarie). Sa démolition va être<br />

légèrement différée.<br />

La vertu trouve très vite ses limites et <strong>la</strong> rétention provisoire du Northern Vitality ressemble à une<br />

opération poudre aux yeux : dans le même temps, un navire de <strong>la</strong> même <strong>com</strong>pagnie, le Northern Dignity<br />

était échoué sans en<strong>com</strong>bre pour démolition à A<strong>la</strong>ng, vite rejoint par les Buxcrown, Northern Felicity,<br />

Conti La Spezia et Conti Asia, propriétés de …l’armateur allemand du MSC F<strong>la</strong>minia, NSB - Niederelbe<br />

Schiffahrtsgesellschaft mbH & Co KG. Prudents, ces quatre derniers sont discrètement arrivés en tant<br />

que Crown, Felicity, Lais et Asia.<br />

La démolition précoce <strong>des</strong> porte-conteneurs va se poursuivre. Selon le Lloyd’s List, à <strong>la</strong> mi-octobre, 279<br />

unités sont en attente d’une reprise du trafic ou de <strong>la</strong> casse.<br />

Le Lepse<br />

Les cargos et les déchets radioactifs ont une vieille histoire <strong>com</strong>mune qui fait parfois <strong>la</strong> une. En Arctique,<br />

un vétéran est devenu un déchet radioactif flottant. Jusqu’à quand ?<br />

2012, préparation du Lepse avant le voyage final vers Nerpa © Thomas Nilsen Barents Observer<br />

A <strong>la</strong> mi-septembre 2012, le convoi maritime le plus dangereux du siècle a eu lieu dans une re<strong>la</strong>tive<br />

discrétion. Il a fallu 5 heures au Lepse tiré et escorté par trois remorqueurs pour franchir les 38 km qui<br />

séparent le port de Mourmansk <strong>des</strong> chantiers navals Nerpa au nord de <strong>la</strong> presqu’île de Ko<strong>la</strong>. Le Lepse,<br />

78 ans d’âge, retient plus de radioactivité que celle libérée par <strong>la</strong> catastrophe de Tchernobyl.<br />

Le Lepse, du nom d’un ouvrier héros de <strong>la</strong> révolution <strong>com</strong>muniste a été mis en chantier en 1934 à<br />

Niko<strong>la</strong>yev en Ukraine au bord de <strong>la</strong> Mer Noire. Le chantier <strong>des</strong> « 61 Communards » était spécialisé dans<br />

<strong>la</strong> construction de sous-marins et autres navires de <strong>com</strong>bat réputés pour leur robustesse et leur fiabilité.<br />

Les « 61 Communards » construisaient aussi <strong>des</strong> cargos de ravitaillement de <strong>la</strong> flotte militaire russe. Le<br />

Lepse est de cette lignée. En 1936, sa construction a été interrompue. En 1937, <strong>la</strong> coque a été<br />

transférée dans un chantier naval de Kherson où les travaux devaient être <strong>com</strong>plétés. En fait, ils ont été<br />

à nouveau retardés. Le Lepse a été mouillé en attente dans un affluent du Dniepr et torpillé en octobre<br />

1942 pendant <strong>la</strong> Seconde Guerre mondiale. En 1945, il a été renfloué et il est resté sans affectation<br />

jusqu’en 1958 dans le port de Poti en Géorgie. Considérant l’exceptionnelle robustesse de sa coque, le<br />

<strong>com</strong>mandement suprême soviétique décide en 1958 d’adapter le Lepse à sa nouvelle vocation de<br />

ravitailleur en <strong>com</strong>bustible <strong>des</strong> brise-g<strong>la</strong>ces nucléaires. Pour ce faire, le Lepse est remorqué de <strong>la</strong> mer<br />

Noire à <strong>la</strong> Mer Baltique, puis transformé et achevé dans un autre chantier naval historique, le chantier<br />

Galerny près de Léningrad.<br />

A <strong>la</strong> casse.<strong>com</strong> n° 29 – Octobre 2012 – <strong>Robin</strong> <strong>des</strong> <strong>Bois</strong> - 8/64

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