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pages simples - Snj-cgt

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PRÉCAIRES<br />

Correspondants locaux de presse<br />

Un statut à revoir<br />

Depuis leur création de nombreux quotidiens régionaux font appel<br />

à des «collaborateurs extérieurs», qui «couvrent» un territoire donné.<br />

Au départ, l’instituteur, le secrétaire de mairie, une personnalité de<br />

la commune féru de cinéma ou de musique assuraient ce que l’on a<br />

coutume de nommer la «correspondance». Dans les années quatre-vingt,<br />

les journaux «utilisent», parfois à plein temps, ces correspondants,<br />

leur confiant des tâches habituellement réservées aux journalistes.<br />

Eliane Faucon-Dumont<br />

Les correspondants se mobilisent, et<br />

certains demandent leur carte de presse,<br />

ce qui n’est pas sans inquiéter les responsables<br />

des différents journaux qui les<br />

« utilisent ». Il faut absolument remédier au<br />

«problème» et construire un statut pour ces<br />

personnels. Le 27 janvier 1987, après d’âpres<br />

discussions patronales et syndicales, la loi<br />

n° 87-39 est adoptée à l’Assemblée. Désormais,<br />

le correspondant de la presse quotidienne régionale<br />

est rattaché au régime des travailleurs indépendants<br />

pour une période transitoire expirant<br />

le 31-12-1990. La mesure sera prorogée à deux<br />

reprises, puis pérennisée à compter du 1 er janvier<br />

1993 par l’article 16 de la loi n°93-121 du<br />

27-01-93. Pour la petite histoire, précisons que<br />

cette loi est votée à la sauvette, entre minuit et<br />

une heure du matin, dans un texte fourre-tout<br />

dit DOMS (loi portant sur diverses mesures<br />

d’ordre social).<br />

Désormais les CLP ont un statut qui définit leur<br />

travail : «Le correspondants local de la presse départementale<br />

et régionale contribue selon le déroulement<br />

de l’actualité à la collecte de toute information de<br />

proximité relative à une zone géographique déterminée<br />

pour le compte d’une entreprise éditrice.» Il<br />

s’agit d’un apport d’informations soumises avant<br />

éventuelle publication à la vérification d’un<br />

10<br />

journaliste professionnel. Le CLP est un travail<br />

indépendant et ne relève pas, au titre de cette<br />

activité, du code du travail.<br />

Sitôt adoptée, sitôt bafouée<br />

Cette loi «arrange» les patrons de presse, qui<br />

s’empressent de l’oublier. Quinze années plus<br />

tard, y a-t-il dans l’Hexagone, un seul correspondant<br />

qui ne fait qu’«informer» une rédaction<br />

? On peut légitimement en douter. En<br />

effet, l’informatisation est passée par là. Aujourd’hui,<br />

équipé d’un ordinateur parfois fourni par<br />

son organisme de presse, doté d’un appareil<br />

photo, le ou la correspondante suit l’actualité<br />

de sa commune, rédige et expédie, tout comme<br />

un journaliste, ses papiers et photos, prêts à être<br />

mis en page, aux SR dont il dépend.<br />

Le travail a forcément évolué, mais la rémunération,<br />

elle, n’a guère changé. Nos journaux<br />

ignorent vraisemblablement l’augmentation du<br />

prix de l’essence, de l’électricité nécessaire au<br />

bon fonctionnement d’un ordinateur. Pour rester<br />

joignable à toute heure du jour (et parfois<br />

de la nuit), le correspondant possède son indispensable<br />

portable, et s’est abonné à Internet<br />

(certains journaux exigent qu’il possède une<br />

ligne ADSL). Toutes ces commodités ont aussi<br />

TÉMOINS<br />

N° 34 / JUILLET 2008<br />

un coût, mais là encore, nos journaux ignorent<br />

le prix de ces différents abonnements, qu’ils<br />

imposent (silencieusement parfois) à leurs correspondants.<br />

Mal payé, pas considéré, le correspondant<br />

avoue souvent son découragement, mais il ne<br />

démissionne pas pour autant, au grand dam de<br />

certains. Pourquoi? À chacun sa réponse. Certains<br />

trouvent dans la correspondance un vrai<br />

complément de salaire. D’autres ont la passion<br />

de l’info locale. Plusieurs apprécient la certaine<br />

souplesse de ce travail «posté». Il n’en reste pas<br />

moins que, depuis déjà longtemps, un mouvement<br />

de ras-le-bol se fait sentir. Dans la Sarthe,<br />

les « correspondants en colère » ont créé un<br />

blog dont la lecture est édifiante*.<br />

Depuis 2001, le SNJ-CGT soutien les correspondants.<br />

Plusieurs ont pu participer aux travaux<br />

du syndicat, à des formations, aux différents<br />

congrès. En mars dernier, le conseil<br />

national a voté une motion par laquelle il<br />

déclare soutenir et défendre les actions des correspondants.<br />

Ceux-ci peuvent à présent se syndiquer.<br />

Ceux qui adhèrent déjà au SNJ-CGT<br />

veulent former un groupe animé par des CLP.<br />

Celui-ci réfléchirait aux actions à définir, en<br />

tentant d’améliorer le statut des CLP. ■<br />

* http://corres72.hautetfort.com.

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