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JOURNALISTES REPORTERS-PHOTOGRAPHES<br />
Enfin un accord…<br />
au grand dépit des patrons<br />
Le 10 mai 2007, les syndicats de journalistes unanimes ont signé<br />
un accord avec la Fédération nationale des agences de presse photos<br />
et informations (FNAPPI) sur le « traitement social des revenus<br />
complémentaires des journalistes reporters-photographes d’agences tirés<br />
de l’exploitation de leurs œuvres photographiques dans la presse ».<br />
Cet accord a une longue histoire;il mérite explication.<br />
Michel Diard<br />
La loi n° 93-121 du 27 janvier<br />
1993 introduisait subrepticement,<br />
sur intervention patronale,<br />
la notion de revenus complémentaires<br />
pour les journalistes reporters-photographes.<br />
Le législateur soumettait<br />
les conditions d’application de<br />
cette disposition à la signature d’un<br />
accord collectif de branche.<br />
En revanche, la loi instituait un moratoire<br />
de trois ans pour que les très<br />
nombreux reporters-photographes<br />
soumis aux dispositions des artistes<br />
auteurs, c’est-à-dire payés en<br />
AGESSA (Association de gestion de la<br />
Sécurité sociale des auteurs), voient<br />
leurs rémunérations soumises au<br />
régime général de la Sécurité sociale,<br />
donc en salaires, à l’exception des<br />
revenus complémentaires.<br />
Les syndicats de journalistes refusaient<br />
cette notion de « revenus complémentaires<br />
», estimant que la réexploitation<br />
ou l’exploitation plusieurs mois,<br />
voire plusieurs années après la prise de<br />
vues d’une photo ou d’un reportage<br />
devait être rémunérée en salaire en<br />
tant que « revenu différé ».<br />
Des négociations ont néanmoins été<br />
ouvertes en 1993 pour négocier un<br />
accord de branche. Une commission<br />
mixte paritaire s’est réunie, présidée<br />
par un inspecteur du travail, pendant<br />
près de deux ans sans qu’aucun accord<br />
ne soit signé.<br />
Les patrons, plus efficaces dans le relationnel<br />
avec la droite que dans la vente<br />
de photos, persuadèrent les parlementaires<br />
de voter une loi (le 4 février 1995)<br />
précisant qu’un décret en Conseil<br />
▲<br />
Photo : Claude Candille<br />
TÉMOINS<br />
N° 34 / JUILLET 2008 19