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Photo : Claude Candille<br />
Que prévoit cet accord ?<br />
C’est un accord très précis, qui prévoit<br />
des cellules de reclassement interne,<br />
des aides à la recherche d’emploi ou à<br />
la création d’entreprise et des indemnités<br />
de licenciement qui vont au-delà<br />
de ce qui est prévu par les conventions<br />
collectives et qui sont très supérieures<br />
aux conditions du plan de départs<br />
volontaires négocié fin 2004. Sont<br />
aussi prévus des plans de formation.<br />
Pour nous, il est primordial que les<br />
vies familiales et professionnelles ne<br />
soient pas ravagées par des licenciements<br />
secs. Malgré tout, l’accord ne<br />
lève pas l’épée de Damoclès des<br />
départs contraints. La direction n’a<br />
pas abandonné l’idée de licencier en<br />
septembre si les économies ainsi réalisées<br />
n’étaient pas suffisantes.<br />
Les salariés du Monde sont-ils satisfaits<br />
de cet accord ?<br />
Nous avons eu leur accord pour le<br />
signer, mais il ne faut pas se leurrer,<br />
ils ne sont pas totalement satisfaits,<br />
les inquiétudes demeurent et les incertitudes<br />
sur l’avenir sont pesantes.<br />
En ce qui nous concerne, nous n’accepterons<br />
pas un plan de départs<br />
contraints. D’autres solutions doivent<br />
être trouvées.<br />
Mais l’intersyndicale et les salariés ont<br />
estimé qu’il fallait pousser la direction<br />
à négocier sur les conditions dans le<br />
cadre du départ volontaire. Pour sa<br />
part, la Société des rédacteurs a communiqué<br />
sur le fait que c’était un plan<br />
nécessaire, même s’il était trop dur,<br />
qu’on ne pourrait pas éviter des réductions<br />
d’emplois pour sauvegarder l’entreprise.<br />
Ce positionnement a sans<br />
doute affaibli le mouvement, mais cela<br />
ne veut pas dire que la mobilisation ne<br />
se fera pas en cas de nécessité.<br />
Le plan de la direction ne concernait<br />
pas que le quotidien. Le pôle magazine<br />
est touché aussi par des ventes<br />
cessions. Les salariés de ces rédactions<br />
se sont eux aussi mobilisés. Comment<br />
avez-vous travaillé avec eux ?<br />
Le Monde avait acquis un certain<br />
nombre de magazines prospères pour<br />
servir de flotteurs au navire amiral. Il<br />
a vendu leurs immeubles, a restructuré<br />
et fermé plusieurs titres, entraînant<br />
des dizaines de licenciements.<br />
Aux titres conservés, le Monde a<br />
imposé une redevance groupe très<br />
lourde. Tous ces titres ont souffert de<br />
cette attitude prédatrice. Les salariés<br />
demandent aujourd’hui plus de transparence<br />
et des garanties sur les éventuels<br />
repreneurs. Leur exigence de<br />
rester une presse indépendante de<br />
qualité, leur refus de brader leurs<br />
emplois rejoint notre combat. C’est<br />
dans cette perspective que nous avons<br />
rencontré les délégués de Fleurus<br />
pour faire un point sur leurs revendications.<br />
Lors de notre comité d’entreprise,<br />
nous avons fait entendre leur<br />
voix et affirmer notre solidarité. Dans<br />
tous les cas, nous soutenons et soutiendrons<br />
toute initiative permettant<br />
de trouver une solution pérenne pour<br />
ces salariés.<br />
■<br />
TÉMOINS<br />
N° 34 / JUILLET 2008 5