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pages simples - Snj-cgt

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LUTTES<br />

Grève du 16 mai dans la PQR<br />

Les journalistes de la Montagne se sont opposés à une parution<br />

gratuite de leur titre sur Internet.<br />

Dominique Parat<br />

Suite à l’annonce d’une grève au<br />

journal la Montagne pour le<br />

16 mai initiée par la FILPAC en<br />

réponse au naufrage des négociations<br />

salariales au SPQR, la direction a<br />

envisagé une parution gratuite du titre<br />

sur Internet.<br />

Alertée la veille, par nos adhérents, de<br />

la volonté de notre direction de mettre<br />

en ligne gratuitement le journal le<br />

17 mai (jour de non-parution), notre<br />

section a immédiatement réagi pour<br />

s’opposer à ce projet. Les journalistes<br />

étaient unanimes à n’y voir qu’une<br />

volonté patronale de « briser » une<br />

grève parfaitement légitime, d’autant<br />

plus que les rédactions étaient également<br />

concernées par les décisions prises<br />

par le syndicat de la PQR.<br />

Le matin du 16 mai, nous organisons une<br />

distribution massive de tracts, en nous<br />

appuyant sur les comptes-rendus de nos<br />

représentants au SPQR, pour alerter et<br />

informer les journalistes des diverses agitations<br />

parisiennes et de la volonté de<br />

notre direction de mettre en ligne gratuitement<br />

le journal. Nous entrons également<br />

en contact avec les représentants<br />

des autres syndicats de journalistes. Dans<br />

la foulée, une AG des journalistes a été<br />

décidée pour 14 heures au siège.<br />

Une délégation formée par nos soins<br />

rencontre le directeur des rédactions à<br />

son arrivé au journal. En quelques mots,<br />

nous lui annonçons un appel immédiat à<br />

la grève des journalistes si la direction ne<br />

revenait pas sur son projet de mise en<br />

ligne. Nous indiquons attendre une<br />

réponse avant midi.<br />

Grâce à une bonne communication, la<br />

plupart des agences et l’ensemble des services<br />

du journal ont pu être informés pratiquement<br />

en temps réel. La mobilisation<br />

naissante n’avait d’égal que la profonde<br />

indignation des journalistes devant<br />

cette volonté de «contourner» la grève<br />

initiée par la FILPAC.<br />

À 10 h 30, le directeur des rédactions<br />

nous invitait à le rencontrer dans son<br />

bureau. Il nous annonça que la direction<br />

renonçait à son projet. Décision très sage<br />

que nous avons immédiatement diffusée.<br />

A 14 heures, l’AG ayant été maintenue,<br />

nous informons les journalistes des problèmes<br />

concernant les négociations salariales<br />

à Paris et les raisons de la grève<br />

votée par les salariés de la fabrication et<br />

du départ. Le lendemain, notre journal<br />

était absent des kiosques, le mouvement<br />

lancé par la FILPAC ayant été particulièrement<br />

bien suivi.<br />

■<br />

Jean<br />

Levin<br />

Jean Levin nous a quittés.<br />

Ancien membre du bureau national<br />

de notre syndicat, Jean, journaliste<br />

à France 3 Auvergne, était un<br />

homme de cœur. Sa disparition<br />

plonge nos sections auvergnates<br />

du SNJ-CGT dans une peine<br />

immense.<br />

«C’est super! » Pour beaucoup<br />

d’entre nous, cette exclamation<br />

restera dans nos mémoires comme<br />

emblématique de celui qui vient<br />

de s’endormir pour toujours.<br />

Jean Levin, journaliste rédacteur au<br />

bureau clermontois de France 3<br />

Auvergne vient de s’éteindre,<br />

plongeant sa famille, ses amis et<br />

la cohorte de ceux qui avaient été<br />

séduits par ses immenses qualités<br />

humaines dans la grande tristesse<br />

de l’absence.<br />

La droiture, la fidélité, l’humour<br />

constituèrent l’armature d’une vie<br />

bien vécue, pleine de surprises et<br />

de chemins différents.<br />

La passion fut aussi un maître mot pour<br />

Jean, plus suggérée par une attitude que<br />

par des grandes phrases. Passion pour<br />

l’engagement syndical tendu par<br />

l’abnégation et le service des autres.<br />

Passion pour la littérature, jamais<br />

démentie et toujours plus forte tandis<br />

que la vie avançait. Passion pour un<br />

métier qu’il avait épousé en deuxième<br />

ou troisièmes noces, à partir de 1982.<br />

Enfin, passion pour Yveline, compagne<br />

et romancière, à l’adresse de laquelle<br />

il n’avait pas de mots assez doux.<br />

Mais Jean avait deux cœurs. L’un,<br />

immensément grand pour accueillir<br />

l’ami de passage, l’histoire de celui-là,<br />

rencontré au hasard d’un reportage<br />

sur les anciens mineurs, ou défendre<br />

la cause de son métier au mépris<br />

parfois de sa propre carrière. Et puis,<br />

il y avait l’autre cœur, de chair et de<br />

sang, fatigué depuis longtemps,<br />

peinant à fournir l’énergie nécessaire<br />

à ce dévoreur de vie. Mais bien que<br />

ne croyant pas au ciel, on sait bien<br />

qu’il avait conquis parmi les hommes<br />

sa part d’éternité. Et à part sa façon<br />

de conduire une automobile,<br />

on regrettera tout de Jean.<br />

Rémi Bouquet-des-Chaux<br />

Photo Jean-Louis Gorce<br />

TÉMOINS<br />

N° 34 / JUILLET 2008 11

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