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Dynamisme 213 - Union Wallonne des Entreprises

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Réseaux I Manager positif<br />

LA DIVERSITÉ GÉNÉRATIONNELLE, ÇA N’EST PAS SI FACILE !<br />

surtout entre trentenaires<br />

et vingtenaires<br />

Selon le sociologue Jean-Luc Excousseau, l’épicentre du "séisme Gen Y"<br />

se situe là, au point de rencontre entre les 30-39 ans (génération X) et les<br />

20-29 ans (génération Y), deux générations qui, si elles s’entendent, porteront<br />

l’entreprise vers une plus grande exigence de vérité et de bien-être.<br />

par Jean-Luc EXCOUSSEAU, sociologue, interviewé par Audrey TROTEREAU<br />

“20% DES EFFEC-<br />

TIFS POUR 80%<br />

DES PROBLÈMES !<br />

MAIS QUE<br />

VA-T-ON EN FAIRE<br />

DE CES IRRES-<br />

PONSABLES ?”<br />

Jean-Luc EXCOUSSEAU<br />

La génération Y ne représente que 24%<br />

de la population active en Europe,<br />

contre 27% pour la Génération X (30-39<br />

ans) et 49% pour les Baby Boomers ; mais<br />

son arrivée sur le marché du travail fait<br />

beaucoup parler d’elle. Le buzz provoqué par<br />

cette génération est largement dû au<br />

véritable clash qui oppose les Gen Y à leurs<br />

aînés directs, les trentenaires de la<br />

Génération X.<br />

Les raisons d’un clash<br />

En Europe, le trentenaire est arrivé dans le<br />

monde du travail dans les années 90 en<br />

privilégiant une stratégie caméléon de<br />

l’adaptation en opposition à l’affirmation<br />

individuelle propre au Gen Y. Pourquoi la<br />

Génération X s’est-elle ainsi pliée au monde<br />

du travail, sans remettre en cause les co<strong>des</strong><br />

de l’entreprise ? Parce qu’elle est aussi la<br />

génération précaire (CDD, emplois jeunes…),<br />

entrée sur un marché du travail saturé et<br />

contrainte d’accepter ce qu’on lui proposait.<br />

Elle en a gros sur le cœur, cette génération,<br />

puisqu’aujourd’hui un salarié de trente ans a<br />

<strong>des</strong> revenus inférieurs de 40% à ceux d’un<br />

quinquagénaire. Depuis 2000, une génération<br />

toute différente fait son entrée dans la vie<br />

active : la Génération Y. Elle affirme sa<br />

personnalité et elle est convoitée par <strong>des</strong><br />

recruteurs soucieux d’anticiper la pénurie<br />

annoncée de talents.<br />

Expérience<br />

Que veut la Génération Y ?<br />

Matérialiste, elle veut <strong>des</strong> faits, pas <strong>des</strong><br />

idées; elle veut la vérité, au-delà <strong>des</strong> mots.<br />

Elle dira oui aux chartes de convivialité ou de<br />

qualité, aux promesses de bien-être dans<br />

l’entreprise, mais demandera où se trouve le<br />

coin détente ou fumeurs, si vous avez une<br />

playstation pour les moments de pause,<br />

quels sont les équipements de la salle de<br />

sport, si l’espace est aménagé de plantes<br />

vertes, de quelles couleurs sont les murs, si<br />

on peut écouter son i-phone en travaillant,<br />

etc. Comme toutes les générations, elle a <strong>des</strong><br />

idéaux, mais elle veut surtout du concret !<br />

C’est aussi une génération qui oscille entre<br />

les extrêmes : instinctive et adulte, elle veut<br />

que l’entreprise recouvre tous les registres de<br />

l’humain : réfléchir mais s’amuser, travailler<br />

mais "déconner". Elle est ainsi en parfaite<br />

rupture avec la génération <strong>des</strong> 35 ans, qui est<br />

davantage dans la recherche de la moyenne<br />

efficace, <strong>des</strong> procédures, <strong>des</strong> checklists<br />

horodatées. La génération X a défini en effet<br />

un monde du travail pénible, réservant les<br />

moments de détente et d’épanouissement à<br />

la vie hors bureau ; elle a ainsi tendance à<br />

imposer son rythme, rapide, efficace, qui<br />

permet d’aller à l’essentiel pour "en finir plus<br />

vite". Le réflexe de la Gen Y est inverse :<br />

"puisque nous allons travailler longtemps,<br />

nous voulons évoluer dans un environnement<br />

concrètement agréable, bien nous entendre<br />

avec nos collègues, etc." ■<br />

JEAN-MARIE ONCLIN, ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ DE TDS OFFICE DESIGN<br />

S.A. (TOLERIE DE SCLESSIN), membre du club APM "Liège Principauté"<br />

emploie 150 personnes de toutes générations. Il constate <strong>des</strong> difficultés de<br />

recrutement (<strong>des</strong> <strong>des</strong>sinateurs industriels en particulier) et <strong>des</strong> changements<br />

de comportements: "certains jeunes ont <strong>des</strong> difficultés à respecter l’organisation<br />

de l’usine, d’arriver à l’heure,…". Il plaide pour que les employés ne quittent<br />

pas prématurémment le travail afin de sauvegader notre sécurité sociale ;<br />

par ailleurs "les plus anciens sont très attachés à l’entreprise, ils l’ont vu grandir.<br />

Ils sont <strong>des</strong> exemples et ont un message à faire passer aux plus jeunes".<br />

APM Belgique Luxembourg Rue Bois Saint-Jean 29 - 4102 OUGREE<br />

04/232.10.36 - apm.belux@skynet.be<br />

<strong>Dynamisme</strong> Mai-Juin 2008 .47

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