Septembre 2012 - JDS.fr

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-ma-
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L’Arrivée en gare de
la Ciotat, un thriller
français de 1895
prêt pour le grand frisson ?
Pour observer une tendance, il
faut un certain recul mais en
septembre 2012 nous possédons
assez de distance pour affirmer
que le cinéma grand public
nourrit aujourd’hui comme hier
et demain son imaginaire dans
la haute technologie et le frisson.
Le septième art a toujours été séduit par
l’innovation. Le son, puis l’image ont bénéficié
de telles avancées technologiques qu’il
devient amusant de comparer L’Arrivée d’un
train en gare de la Ciotat des Frères Lumière
(1895) avec The Expendables 2 (2012). Dans
le premier cas, un scénario implacable, avec
des acteurs inconnus. Ce thriller français
muet de 52 secondes a marqué le public à
chapeau claque et robe à froufrous du XIX e
siècle. On y aperçoit en perspective diagonale
une voie ferrée lorsque soudain surgit
silencieusement une locomotive à vapeur.
Des gens descendent du train et d’autres
y montent, le tout avec un réalisme quasi
photographique.
vers plus de sf
Si l’on en croit les journalistes de l’époque,
ce court métrage a eu un gros impact : oui,
il a provoqué la crainte, la terreur, et même
la panique … Le public se précipitait à l’arrière
de la salle pour éviter la catastrophe.
Vous pouvez le visionner gratuitement sur
Youtube pour constater qu’ils étaient quand
même assez peureux. Il faudra attendre 40
ans, en 1935, pour que les deux mêmes
frangins présentent sa version en stéréoscopie,
l’équivalent balbutiant de la 3D. On
peut affirmer que si le principe marketing
reste identique, les délais ont quand même
été raccourcis.
The Expendables 2 repose sur le même principe
que L’Arrivée d’un train en gare de la
Ciotat mais dure plus longtemps. L’affiche
s’encombre à présent du nom des acteurs
et j’ai volontairement choisi celui-là car il
dispose d’un casting de rêve dans le rôle
de la locomotive et des wagons. Sylvester
Stallone, Jason Statham, Jet Li, Arnold
Schwarzenegger, Bruce Willis, Jean-Claude
Van Damme, et même l’excellent Chuck
Norris. Ici, le suspense est quasi-identique
et - sans vouloir dévoiler la fin - vous vous
doutez bien que c’est la locomotive et les
wagons qui gagnent, une fois de plus.
Après Ghost Rider 2, The Avenger, Prometheus,
The Amazing Spiderman, de
prochaines grosses locomotives vont, elles
aussi, tenter de vous estomaquer. Citons
Gravity, en novembre qui réunira George
Clooney et Sandra Bullock dans une navette
spatiale qui explose. Ils dériveront, seuls
dans l’univers puis feront du stop pour rentrer.
Ou encore Elyséum, par le réalisateur
de District 9, qui embarque Matt Damon
dans le registre du très gros budget et des
créatures bizarres qui foutent les chocottes
avec les dents (sortie en mars 2013). Plus
près de nous, en décembre, Le Hobbit, réalisé
par Peter Jackson qui perpétuera à son
tour la tradition de matérialiser des rêves
ou des cauchemars.
Lucide, Charles Foster Kane n’aurait sûrement
pas loupé le train du futur pour faire
prospérer sa fortune. Son regard lourd de
sens sur sa luge eût été identique. Orson
Welles, dès son premier long métrage
découvrait la puissance phénoménale de la
projection du minuscule indicible. Il savait,
à 18 ans, qu’aucun spectateur ne sortirait
indemne de l’autopsie d’une âme. ☛ Harty.
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