Septembre 2012 - JDS.fr

Parlez-vous
le français
2012 ?
Tous les jeunes vous le diront.
Pour être « in » ou pas à la
rentrée, c’est aussi au niveau du
langage et de la terminologie
(oh, le joli mot !) que ça se passe.
Vous dites : « je kiffe », vous
êtes « so 2008 ». C’est-à-dire
complètement has-been. Une
vraie quiche. Quels sont les
mots ou expressions tendances
à utiliser absolument pour être
dans la vibes ? Après, si vous
détestez massacrer le français,
c’est vous qui voyez... dans ce cas,
abstenez-vous de lire les lignes
qui suivent. Par Mike Obri
• Fail, ex : « Il s’est pris un 4 en philo au
Bac, le gros fail ! » C’est la version 2012 du
verbe foirer, ou rater, directement piqué
de l’anglais to fail. Sans doute le mot le
plus à la mode de la rentrée 2012. Dans
les années 2000, on aurait plutôt dit : « Se
planter ».
• Bourratch, ex : « J’aime pas ce bar, y’a
que des bourratch au comptoir... » Se dit
d’une personne ivre ou pompette. Très
usuel en milieu estudiantin.
• Bolosse, ex : « Mathieu et Julien
s’habillent ringard, ce sont deux vrais
bolosses. » Voilà le petit sobriquet tendance,
pas forcément très gentil, il va de
soi, utilisé pour qualifier les personnes
que l’on trouve ringardes, pas à la page, ou
aussi trop gentilles. A supplanté les classiques
« relou » ou « cave ».
• Buzz, ex : « T’as vu la dernière vidéo de
Norman, ça fait le buzz ! » Aujourd’hui,
tout fait le buzz, que ce soit sur internet,
à la télé, à la radio, dans la cour de récré...
On utilise le terme à toutes les sauces et
tout le temps. Hollande dit une bourde
sur France Info, ça fait le buzz. Vous avez
filmé votre patron en train de se ramasser
dans les escaliers de la boîte, ça va buzzer.
A la base, le mot est anglais et caractérise
le bourdonnement d’une abeille en vol...
bzzzzzzz, bzzzzzz...
• Über, ex : « Faut que je révise, jeudi, on
a un über-partiel de maths... » Ce préfixe
est directement extrait de la langue de
Goethe et signifie « sur » ou « au-dessus
de ». A la base, l’expression nous provient
de Nietzsche et de son concept philosophique
du Surhomme, l’Übermensch. On
ne comprend cependant pas pourquoi le
terme est (ré)apparu à la mode en France
plus d’un siècle plus tard...
• Bref, ex : « J’ai raté le bus ce matin, j’ai
bousillé mon écran d’iPhone et je suis célibataire.
Bref. C’est la lose ! » Bien sûr,
tout le monde utilisait cet adverbe avant
la fameuse série à succès de Canal+.
Mais depuis la vague Bref, tout le monde
s’amuse à reprendre à son compte le
phrasé de Kyan, l’acteur principal, pour
essayer de paraître fun et cool. Mais
comme on entend ça cent fois par jour,
en fait, ça n’est plus drôle. Du tout, même.
Bref. Ça saoule, quoi.
• Teaser, ex : « Mais crache le morceau,
arrête de me teaser ! » Si votre ado vous
dit ça, ne vous inquiétez pas, rien à voir
avec un strip-tease. Cela veut simplement
dire « arrête de me faire languir/poireauter/donner
l’eau à la bouche ».
• Trop pas, ex : « - Tu sors avec Maurice
? - Non mais trop pas, quoi. » C’est
la déferlante depuis quelques années et
une référence absolue du bien-parler
adolescent. Si tu ne commets pas cette
hideuse faute de français, t’es trop pas
un jeune dans ta tête. La variante « grave
pas » semble par ailleurs s’éteindre,
sonnant très 2007, évincée dans les
conversations par le « trop pas », bien
plus 2012 dans l’esprit.
• Checker, ex : « Checke la tête du nouveau
prof de sport ! » Au bureau, on utilise
cet anglicisme pour dire que l’on vérifie
ses messages électroniques : checker ses
mails. Mais aujourd’hui, tout peut se
checker : le niveau d’huile, un tweet, son
compte en banques, la tête à Miss Alsace...
• Être/passer en mode (qqchose),
ex : « Ghislaine est en mode stress, mais
dans cinq minutes, elle va passer en mode
Viking. » Solécisme (faute de syntaxe)
fulgurant, cette expression est so 2012.
Servant généralement à complexifier
gratuitement une phrase sans intérêt,
l’expression donne l’impression d’avoir
un discours plus dense. C’est juste une
impression.
© David Davis - Fotolia.com
Journal
des Spectacles
Mensuel gratuit
n°245 - Septembre 2012
4 rue Daniel Schœn
68200 Mulhouse
03 89 33 42 40 - info@jds.fr
Dépôt légal à parution - Impression CE
Éditeur : Info Région Édition,
Sàrl au capital de 20 000 €
Directeur de la Publication :
Jean-Marc Henni
Rédaction :
Sandrine Bavard
Corinne Bottlænder
Mike Obri
Ont collaboré à ce numéro :
Harty (ciné, gastronomie, déco’home)
Françoise Henni (expositions)
Infographie :
Hassina Merrouche
Bertrand Riehl
Web - jds.fr
Laurent Henni
Stéphane Lach
Maryline Pross
Céline Zimmermann
Maquette :
Jean Wollenschneider - jean-w.fr
Publicité : 03 89 33 42 40
Jean-Marc Henni
Samir Steti
Pierre Widlœcher
Distribution :
Spectacles est distribué chaque mois,
dans tout le Haut-Rhin, trois jours ouvrables
avant le début du mois, dans 1 200 points
de diffusion : centres commerciaux, commerces,
parkings, espaces culturels, salles de sport,
salles de spectacles, mairies, offices du
tourisme, librairies, bars, restaurants, hôtels...
Audience :
126 000 lecteurs lisent Spectacles
(Source = sondage Decryptis réalisé sur un
échantillon représentatif de 500 Haut-rhinois)
Tirage mensuel et distribution :
60 000 exemplaires
1 200 points de diffusion
107 communes desservies
Prochain numéro :
Octobre 2012
Distribution le 26 septembre
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