l’Actu 40 ans de l’OSM Gwennolé Rufet à la baguette Alors que l’Orchestre symphonique de Mulhouse (OSM) fête ses 40 ans en tant qu’orchestre régional, Gwennolé Rufet, chef assistant depuis 2009, prend la tête de la direction musicale. Il a concocté une saison de transition, plus ouverte et surprenante, en attendant l’arrivée du nouveau directeur Patrick Davin en 2013. Par Sandrine Bavard Gwennolé Rufet, directeur musical par intérim de l’Orchestre symphonique de Mulhouse 12 L’OSM vit une saison de transition, avec le départ de Daniel Klajner en <strong>2012</strong> et l’arrivée de Patrick Davin pour 2013. Comment l’avez-vous conçue? Il s’agissait pour moi d’être dans la continuité de ce qu’avait fait Daniel Klajner, en rajoutant quelques petites touches personnelles. Je poursuis ainsi ce que j’avais mis en place dans les saisons précédentes, par exemple un concert carnaval avec des musiques de films, les concerts famille ou décentralisés. J’essaye aussi de croiser les répertoires, comme lorsque j’avais invité Jon Lord de Deep Purple (décédé cet été, ndlr) pour fusionner musique rock et classique. Il s’agit d’ouvrir les portes des salles de concert au plus grand nombre et de dire qu’elles ne sont pas réservées qu’à une élite ou à des connaisseurs. Vous avez choisi également d’avoir un réel fil conducteur dans chaque programme… C’est bien d’avoir un concert uniquement de musique <strong>fr</strong>ançaise ou russe, mais je trouve plus intéressant d’avoir une grande thématique. Nous avons par exemple en octobre un concert sur la rencontre entre le populaire et le savant, qui permet de con<strong>fr</strong>onter des compositeurs qui ont vécu à des époques et dans des pays différents, autour d’une même thématique pour voir comment chacun s’y est adapté selon ses envies et ses possibilités. Pour l’auditeur, cela fait 3 ou 4 esthétiques différentes à découvrir lors d’une même soirée. Pour les 40 ans de l’OSM en tant qu’orchestre régional, vous avez choisi les ballets russes. Pourquoi ? Pour leur esthétique flamboyante et leur côté festif. C’est une orchestration très rutilante, qui met à contribution tous les pupitres de l’orchestre de manière virtuose. Les partitions, très difficiles, permettent de mesurer tout le chemin parcouru par l’OSM en 40 ans et le niveau de professionnalisme qu’il a atteint aujourd’hui. Ce concert sera dirigé par Enrique Mazzola, déjà présent l’an dernier dans la programmation. Les musiciens comme le public souhaitaient le revoir ? Après chaque concert, il y a un vote de la part des musiciens pour savoir si la collaboration s’est bien passée, et ils ont beaucoup apprécié le travail avec Enrique Mazzola, quelqu’un qui communique très bien, d’une grande simplicité et extrêmement intéressant musicalement. Il y a eu une véritable adéquation entre le chef et l’orchestre, ce qui a provoqué un bel enthousiasme du public. Notre collaboration va mûrir encore et atteindre un niveau artistique plus élevé. Grande première, l’orchestre donnera deux concerts gratuits à la Kunsthalle lié à la nouvelle exposition d’Elena Costelian. Comment s’est concrétisé ce projet ? La Kunsthalle a pris contact avec nous et j’ai rencontré Elena Costelian pour voir comment il était possible de mettre un orchestre live dans son exposition. Son installation reproduit une salle d’un conservatoire à côté de la centrale de Tchernobyl, avec un piano renversé, de manière théâtralisée (voir notre article p.22). L’idée est de reconstituer les derniers morceaux joués avant la catastrophe nucléaire. Ce sera une performance avec une vingtaine de musiciens, beaucoup de cordes et quelques vents. C’est l’occasion pour les musiciens de jouer dans un cadre inhabituel, de faire de la musique différemment, de se mettre en danger. C’est une première initiative et j’espère qu’il y en aura d’autres. Vous renouez aussi avec un concert de carnaval en mars. Envie de fantaisie ? Cet événement avait eu un grand succès il y a deux ans, et on va essayer de le fidéliser toutes les deux saisons. Ce sera un concert sur le thème de l’espace, avec des musiques de film, comme Les Planètes de Holst qui a inspiré tous les compositeurs de musique de film hollywoodien (Arnold, Goldsmith, Williams…). Nous entendrons d’ailleurs la musique de Star Trek, Rencontre du 3 e type, 2001 Odyssée de l’Espace… Les musiciens seront bien sûr déguisés ! Vous invitez toujours de grands solistes. Quels sont les incontournables cette saison ? Nous recevrons en octobre Richard Galliano, un accordéoniste qui vient d’un autre milieu que la musique classique, celui du jazz et de la musique populaire, même s’il a fait il n’y a pas longtemps un enregistrement de Bach. Nous recevrons également deux solistes de la jeune génération, promis à un très bel avenir : la violoniste Fanny Clamarigand qui va jouer en plus un concerto de Brahms très dur sur le plan technique, et le clarinettiste Raphaël Sévère. On a la chance de les voir à Mulhouse avant que leur notoriété n’explose et qu’ils ne soient indisponibles. les rendez-vous Ballet russes - concert anniversaire Ve.21 et Sa.22 à 20h à la Filature 8/16/22/26€ Concert Tchernobyl on Tour Sa.15 et Di.16 à 17h à la Kunsthalle (entrée libre)
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