Cinétique pré-stationnaire et réactions rapides - IBMC
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produits. Elle perm<strong>et</strong> ainsi de discriminer entre mécanisme séquentiel ordonné (Bi Bi<br />
ordonné), mécanisme séquentiel aléatoire (Bi Bi aléatoire), mécanisme de Theorell-Chance<br />
(où le second substrat réagit avec le premier complexe enzyme/substrat dans un processus<br />
bimoléculaire) <strong>et</strong> mécanisme ping-pong (où le premier produit est libéré avant la fixation du<br />
second substrat). Dans le cas de l’inhibition des réactions à un substrat, la cinétique à l’état<br />
<strong>stationnaire</strong> perm<strong>et</strong> de déterminer l’affinité relative de l’inhibiteur, I, pour E <strong>et</strong> pour ES. On<br />
distingue ainsi l’inhibition compétitive (I ne se fixe qu’à E), l’inhibition anti-compétitive ou<br />
incompétitive (I ne se fixe qu’à ES) <strong>et</strong> l’inhibition non compétitive (I a la même affinité pour<br />
E <strong>et</strong> ES). Tous ces cas ne sont que des cas particuliers de l’inhibition mixte, où I à une affinité<br />
non nulle <strong>et</strong> différente pour E <strong>et</strong> ES.<br />
Au plan expérimental, la cinétique à l’état <strong>stationnaire</strong> présente de nombreux<br />
avantages. Elle est économique : puisque l’on travaille en large excès de substrat(s) par<br />
rapport à l’enzyme, la quantité d’enzyme requise est limitée (E 0 = 10 -10 à 10 -5 M,<br />
généralement 10 -9 à 10 -6 ). Elle est simple : en jouant sur la concentration en enzyme <strong>et</strong> en<br />
substrat, il est possible de mesurer v sur des domaines de temps allant de quelques minutes à<br />
quelques heures <strong>et</strong> aucun appareillage sophistiqué n’est requis. Elle est adaptable: la<br />
concentration du (des) substrat(s) ou du (des) produit(s) peut être déterminée par un très grand<br />
nombre de techniques biochimiques ou biophysiques. La caractérisation d’une enzyme<br />
commencera donc toujours par l’étude de la cinétique à l’état <strong>stationnaire</strong>, malgré ses<br />
limitations.<br />
Dans les cinétiques à l’état <strong>stationnaire</strong>, on ne suit généralement que la disparition du<br />
substrat ou l’apparition du produit <strong>et</strong> on obtient généralement peu ou pas d’information sur<br />
le(s) complexe(s) enzyme/substrats.<br />
Considérons une réaction impliquant plusieurs étapes, par exemple :<br />
E + S ES1 ES2 …<br />
k1 k2<br />
k n<br />
k +1<br />
k +2<br />
k + n<br />
ESn <br />
k p<br />
k + p<br />
E + P (14)<br />
où les complexes ES 1 , ES 2 , …ES n peuvent différer par la conformation de l’enzyme ou des<br />
modifications covalentes de celle-ci. Dans le meilleur des cas, la vitesse globale de la<br />
réaction à l’état <strong>stationnaire</strong> coïncide avec l’étape la plus lente <strong>et</strong> ne fournit en aucun cas<br />
d’information sur les étapes les plus <strong>rapides</strong>. Ainsi, si l’étape la plus rapide est mille fois plus<br />
rapide que l’étape la plus lente <strong>et</strong> qu’une mutation de l’enzyme la ralentit d’un facteur cent,<br />
l’eff<strong>et</strong> ne sera pas détectable en cinétique <strong>stationnaire</strong>. Pour comprendre le mécanisme d’une<br />
réaction enzymatique, il est nécessaire d’obtenir des informations sur les étapes <strong>rapides</strong> autant<br />
que sur les étapes lentes.<br />
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