Institut Béarnais Institut Béarnais - Institut Béarnais Gascon
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6<br />
La létre de l'Enstitut Biarnés e Gascoû<br />
A Navarrenx<br />
le béarnais naturel s’affiche !<br />
Roger Lapassade<br />
poète béarnais<br />
Par Marilis Orionaa<br />
Tout ceci va dans le sens d’une politique cohérente de mise<br />
en valeur de notre patrimoine et de notre culture spécifique<br />
qui a un caractère particulier qui veut se distinguer d’une<br />
généralité noyée dans un « flou » sud-français.<br />
IBG : Finalement, cette politique à aussi une finalité de<br />
développement touristique <br />
JB : Tout à fait, c’est pourquoi nous avons aussi adhéré au<br />
projet de « Pays d’art et d’histoire » dans le cadre de la Communauté<br />
du « Béarn des Gaves » qui a pour objet de favoriser<br />
cette politique que nous venons de décrire, et qui sera un<br />
atout complémentaire pour le développement touristique.<br />
J’ai rencontré Roger Lapassade en 1989.<br />
Jean Baucou, a inauguré une plaque signalétique au quartier Mousserolle<br />
J’étais professeur de lettres et je voulais devenir<br />
chanteuse béarnaise. Il avait publié un<br />
En ce 19 septembre pour la journée européenne du<br />
seul recueil<br />
patrimoine,<br />
de poésie<br />
le maire<br />
presque<br />
de Navarrenx<br />
vingt<br />
:<br />
ans<br />
Jean<br />
auparavant,<br />
et inauguré j’avais une appris plaque par signalétique cœur, à l’âge au quartier de quinze Mousse-<br />
Baucou, à<br />
ans, rolle en un fête de et ses la nouvelle poèmes signalétique les plus émouvants, en « <strong>Béarnais</strong> naturel<br />
! Je » aux me trois suis entrées occupée de la ville. des trois recueils qui ont<br />
Lo<br />
crit.<br />
suivi, choisissant les textes, leur agencement,<br />
IBG : Pourquoi et jusqu’au cette titre nouvelle des ouvrages, signalétique en béarnais<br />
puisqu’il « naturel me » comme faisait vous confiance. le dites, et non pas en une écriture<br />
importée du Languedoc <br />
Une œuvre mince, donc, mais intense.<br />
Jean Baucou : C’est dans la logique de mes engagements<br />
Roger Lapassade était la bonté même,<br />
et de ceux du Conseil municipal, de promotionner la langue<br />
la bonté faite homme, une bonté lucide.<br />
béarnaise, comme de favoriser les cours de l’I.B.G. plutôt<br />
Nous<br />
que ceux<br />
nous<br />
d’une<br />
épaulions,<br />
graphie extérieure<br />
moi la chanteuse<br />
que personne ne comprend.<br />
débutante, lui le vieux<br />
professionnelle<br />
poète A l’occasion fragile. des Je me journées souviens européennes surtout du de patrimoine, qui<br />
sa coïncidaient fantaisie avec incroyable, la fête du de quartier son humour Mousserolle à Navarrenx,<br />
j’ai souligné l’attachement de notre ville à sa culture et<br />
extravagant.<br />
sa riche histoire, pas seulement pour le patrimoine militaire<br />
bâti, Roger mais Lapassade aussi et solidairement était charmeur avec le patrimoine et drôle. immatériel,<br />
beaucoup des hommes, ri de avec ses traditions lui. Je l’ai et de entendu notre langue, à plu-<br />
qui<br />
J’ai<br />
sieurs forment reprises un tout indissociable. faire la cour en béarnais, les jours<br />
de marché à Orthez, à de vieilles dames de sa<br />
IBG : Mais le financement de cette signalétique qui un<br />
connaissance rencontrées au coin de la rue, et<br />
temps était proposée par le Conseil général, paraît être<br />
qui<br />
mise<br />
lui<br />
« en<br />
récitaient<br />
sourdine<br />
la<br />
»<br />
litanie de leurs douleurs. Il les<br />
réconfortait d’un compliment: « Mais Germaine<br />
[ou JB Antoinette, : Effectivement, ou le Augustine…], Conseil général se que désengage me ditesvoute<br />
opération, là Pour par conséquent moi, vous notre êtes Commune toujours à décidé la même, d’agir<br />
de cet-<br />
aussi sur ses fraîche propres ressources et vermeille pour que financer le bouton ces panneaux, de la rose à côté<br />
musquée d’ailleurs de ». ceux Elles qui éclataient signalent de l’ancien rire et statut retournaient de Bastide,<br />
à qui leur eux train-train, ont fait l’objet requinquées. d’une opération concertée avec les<br />
autres Bastides en partie subventionnée.<br />
Propos recueillis par Joseph Miqueu.<br />
Photos : Joseph Miqueu<br />
Jusqu’à sa mort — ne serait-ce que par admiration<br />
pour lui et parce qu’il était un rempart — je<br />
me suis efforcée de croire à l’occitanisme tel qu’il<br />
le concevait, une sorte d’humanisme du Sud, un<br />
Sud aux frontières indifférentes, du reste. Mais<br />
dix ans plus tard, sa disparition ayant laissé le<br />
champ libre à tous les appétits, l’occitanisme<br />
subventionné s’est tellement déconsidéré<br />
que le mot occitan lui-même est<br />
devenu détestable : nationalisme infect,<br />
endoctrinement des enfants, embrigadement<br />
des jeunes gens, dénigrement de la<br />
langue française, sectarisme, éviction (ou<br />
récupération pour recyclage) de tous les<br />
poètes, écrivains, chercheurs, chanteurs,<br />
conteurs de Béarn et Gascogne qui refusent<br />
de se prosterner devant la croix occitane,<br />
au pied de laquelle se bousculent<br />
désormais cuistrerie, pédanterie, goinfrerie, opportunisme,<br />
carriérisme, cynisme, et autres malfaisances<br />
totalement étrangères à la personnalité<br />
de Roger Lapassade, toute de simplicité et de<br />
grandeur d’âme. Tant et si bien qu’aujourd’hui,<br />
paradoxalement, la seule manière d’être fidèle à<br />
la mémoire du poète occitan Roger Lapassade,<br />
et à son œuvre, c’est de s’opposer à l’avancée<br />
de l’Église d’Occitanologie en refusant catégoriquement<br />
d’employer le mot occitan pour désigner<br />
le béarnais et le gascon.<br />
Les nouvelles plaques signalétiques aux entrées de la ville