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Aimants et boussoles - Palais de la découverte

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DÉCOUVERTE N°346 MARS 2007<br />

47<br />

Repères étymologiques<br />

Aimant<br />

En chinois, le sens premier du mot qui désigne<br />

l’aimant naturel correspond à « pierre qui<br />

aime ». En est-il <strong>de</strong> même en français <br />

Non, le mot « aimant » n’a aucune parenté<br />

étymologique avec « aimer » ou « amour »,<br />

mais avec... diamant. Ainsi, jusqu’au XII e<br />

<strong>et</strong> même XIII e siècle encore, en français<br />

« aimant » signifiait « diamant ».<br />

Progressivement, on emploie <strong>de</strong> plus en plus<br />

souvent « diamas » pour désigner <strong>la</strong> pierre<br />

précieuse, <strong>et</strong> « aymant » pour l’aimant.<br />

Néanmoins, pendant longtemps encore, le<br />

diamant <strong>et</strong> l’aimant restent conceptuellement<br />

liés, comme en témoigne c<strong>et</strong> extrait d’une<br />

encyclopédie du XIII e siècle, De propri<strong>et</strong>atibus<br />

rerum (Des propriétés <strong>de</strong>s choses), que<br />

Charles V fait traduire en français un siècle<br />

plus tard :<br />

Lorsqu’un diamant est proche d’un morceau<br />

<strong>de</strong> fer, il empêche celui-ci d’être attiré par un<br />

aimant, mais au contraire, il est repoussé avec<br />

violence.<br />

Quelques chapitres plus loin, on peut lire<br />

comment à l’ai<strong>de</strong> d’un aimant ou d’un diamant<br />

il est possible <strong>de</strong> reconnaître une femme<br />

chaste d’une femme infidèle...<br />

Magnétisme<br />

L’étymologie <strong>de</strong> « magnétisme » n’est pas<br />

connue avec certitu<strong>de</strong> : <strong>de</strong>ux récits très<br />

différents r<strong>et</strong>racent <strong>la</strong> racine <strong>de</strong> ce mot.<br />

L’un est dû à Lucrèce (98-55 av. J.-C), l’autre<br />

à Pline (23 apr. J.-C -79). Selon Lucrèce, le mot<br />

tire son origine d’une ville en Lydie sur <strong>la</strong> mer<br />

Egée où l’on trouvait <strong>de</strong>s aimants naturels :<br />

<strong>la</strong> Magnésie. Ce<strong>la</strong> expliquerait pourquoi le<br />

poète grec Sophocle (496-406 av. J.-C) désigne<br />

l’aimant par « pierre <strong>de</strong> Lydie ». Pline, lui,<br />

se réfère au poète grec Nican<strong>de</strong>r selon lequel<br />

un certain berger, appelé Magnès, aurait,<br />

le premier, découvert l’aimant naturel en<br />

remarquant un jour que <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> son bâton<br />

ainsi que les clous en fer <strong>de</strong> ses sandales<br />

se col<strong>la</strong>ient à c<strong>et</strong>te pierre.<br />

abandonne l’usage d’aimants dans sa métho<strong>de</strong><br />

thérapeutique <strong>la</strong>quelle s’appuyait pourtant<br />

toujours sur sa théorie du magnétisme animal.<br />

C<strong>et</strong>te thérapie, que l’on désignait par mesmérisme,<br />

rencontre quelques oppositions, en<br />

particulier celle du neurochirurgien écossais<br />

James Braid (1795-1860). Pour ce <strong>de</strong>rnier, <strong>la</strong><br />

thérapie <strong>de</strong> Mesmer relevait d’eff<strong>et</strong>s<br />

psychiques. Aussi, déci<strong>de</strong>-t-il <strong>de</strong> désigner le<br />

mesmérisme par un terme – à ses yeux – plus<br />

adapté. Il forge ainsi en 1843 le mot « hypnotisme<br />

». Ce<strong>la</strong> marque le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong><br />

l’abandon <strong>de</strong> <strong>la</strong> croyance en un flui<strong>de</strong> magnétique<br />

: les « magnétiseurs » al<strong>la</strong>ient bientôt<br />

être qualifiés <strong>de</strong> mystiques ou <strong>de</strong> char<strong>la</strong>tans.<br />

De nos jours, en milieu médical, on parle plus<br />

volontiers d’hypnose (<strong>de</strong> préférence à hypnotisme),<br />

car ce terme suggère un fon<strong>de</strong>ment<br />

scientifique sur lequel s’articulerait ce savoir.<br />

Signalons qu’avant Braid, en 1784, Louis<br />

XVI avait décidé <strong>de</strong> réunir une commission<br />

pour évaluer l’efficacité du mesmérisme.<br />

Parmi les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, il y<br />

avait Benjamin Franklin (1706-1790), Joseph<br />

Guillotin (1738-1814), <strong>et</strong> Antoine Lavoisier<br />

(1743-1794) guillotiné onze ans plus tard.<br />

Après enquête, <strong>la</strong> commission était arrivée à<br />

<strong>la</strong> conclusion que <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétisation<br />

était en fait l’art <strong>de</strong> faire croître l’imagination<br />

par <strong>de</strong>grés.<br />

L’histoire scientifique<br />

On trouve <strong>de</strong> nombreux écrits anciens qui<br />

décrivent les aimants naturels <strong>et</strong> qui cherchent<br />

parfois à en expliquer les propriétés.<br />

P<strong>la</strong>ton (vers 428-348 av. J.-C.) par exemple,<br />

note qu’un morceau <strong>de</strong> fer en contact avec un<br />

aimant se comporte lui-même comme un<br />

aimant. À <strong>la</strong> même époque, Démocrite (460-<br />

370 av. J.-C.) tente <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> l’attraction<br />

qu’un aimant exerce sur le fer.<br />

Il appuie son explication sur le vi<strong>de</strong> supposé<br />

plus grand qui séparerait les atomes <strong>de</strong> l’ai-

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