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Entreprendre sept 08.. - BECI

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oîte à outils<br />

ENTREPRISES FAMILIALES<br />

Comment trouver un successeur légitime et crédible <br />

En Belgique, deux entreprises sur trois sont familiales et contribuent pour plus de 60% de<br />

l’emploi et du PNB. Elles se caractérisent par l’intrication de deux systèmes (l’entreprise<br />

et la famille) dans lesquels les objectifs, les logiques et les intérêts peuvent tantôt converger,<br />

tantôt s’opposer avec véhémence. Ce qui fait leur force et leur dynamisme peut tout<br />

autant générer des conflits destructeurs.<br />

26<br />

N° 9 - SEPTEMBRE 2008 - ENTREPRENDRE<br />

le plus crucial pour<br />

une entreprise familiale est<br />

L’événement<br />

sans aucun doute la succession<br />

de son dirigeant qui en est souvent<br />

aussi son fondateur. Ce phénomène<br />

inéluctable (transmettre son entreprise)<br />

est une tâche complexe qui nécessite<br />

un long processus de préparation,<br />

et de mise au point. Bon nombre d’entreprises<br />

créées par la génération des<br />

« Baby-boomers » devront être transmises<br />

dans les dix prochaines années.<br />

Vu leur importance économique, la<br />

réussite de ces transmissions est un<br />

enjeu politique majeur.<br />

Passage de pouvoir délicat<br />

La succession intergénérationnelle<br />

peut être source de difficultés psychologiques<br />

et relationnelles. La plupart<br />

des dirigeants propriétaires souhaitent<br />

que ce soit son enfant (ou leurs<br />

enfants) qui reprennent l’entreprise<br />

et la perpétue. Mais la succession intergénérationnelle<br />

peut être source<br />

de nombreuses difficultés d’ordre psychologique<br />

et relationnel. Un des moments<br />

les plus délicats se révèle être la<br />

passation effective du pouvoir. Même<br />

si un successeur a été choisi et désigné,<br />

on constate souvent que la transmission<br />

ne s’opère pas et que le dirigeant<br />

demeure toujours en place dans un climat<br />

souvent délétère et préjudiciable à<br />

l’entreprise.<br />

La passation de pouvoir comporte en<br />

fait une double bascule. L’une au niveau<br />

familial où la relation asymétrique parent-enfant<br />

se transforme en relation<br />

entre adultes demandant aux deux<br />

parties des changements d’attitude et<br />

l’abandon de certains a priori du passé.<br />

L’autre bascule, plus radicale, réside<br />

dans la modification de l’autorité décisionnelle<br />

de l’entreprise. Comme tout<br />

changement, ces nouveaux rôles et statuts<br />

posent aux personnes concernées<br />

des problèmes sous des formes et à des<br />

degrés divers.<br />

Il en est ainsi pour le successeur, qui<br />

en plus des difficultés inhérentes à la<br />

direction d’une entreprise, peut être<br />

confronté à la peur de devoir exercer le<br />

pouvoir, d’entrer en conflit avec le père,<br />

de décevoir sa famille ou de ne pas être<br />

à la hauteur ou encore l’idéalisation<br />

paralysante de l’ancien dirigeant, une<br />

incapacité de communiquer ouvertement<br />

avec son prédécesseur.<br />

Soutenir le successeur<br />

Comment se prémunir contre ces désagréments,<br />

et bien d’autres par la même<br />

occasion<br />

Un principe à retenir est de s’assurer<br />

qu’envers toutes les parties prenantes<br />

(famille, actionnaires, personnel,<br />

clients, banque,...), le successeur soit<br />

perçu comme légitime et crédible, et<br />

aussi que lui-même se sente légitime<br />

et crédible.<br />

C’est une condition essentielle pour<br />

qu’il obtienne la confiance de tous et<br />

que se crée autour du projet successoral<br />

une adhésion générale. Pour cela il faut<br />

que le dirigeant sortant lui apporte un<br />

soutien explicite et sincère (mais réaliste!).<br />

Ce qui ne pourra se faire que s’il est<br />

convaincu d’avoir un bon successeur,<br />

et qu’il a décidé en toute conscience et<br />

sérénité de se retirer. Aucun successeur<br />

ne sera crédible s’il reste dans l’ombre!<br />

En d’autres termes, si vous avez élevé,<br />

formé, choisi, initié et désigné votre<br />

successeur, ne serait-il pas logique de<br />

le laisser diriger ..<br />

Incarner des valeurs<br />

Pour asseoir sa légitimité, le successeur<br />

devra être l’incarnation des valeurs<br />

familiales afin d’assurer la cohésion<br />

au sein des actionnaires familiaux,<br />

comme dans l’entreprise. De plus, sa<br />

formation et son parcours devront<br />

correspondre aux exigences reprises<br />

dans la Charte familiale (diplômes,<br />

stages, expériences extérieures,...).<br />

Parmi les nombreuses qualités qu’il<br />

devra posséder, le successeur a besoin<br />

de se sentir à l’aise dans l’exercice du<br />

pouvoir. L’entreprise familiale demeure<br />

une structure plutôt pyramidale, et<br />

il faut donc veiller à ce que celui qui<br />

en reprend les rênes soit capable non<br />

seulement de motiver et d’encadrer<br />

ses collaborateurs mais aussi de les<br />

évaluer et de pouvoir les récompenser,<br />

ou les sanctionner, avec justesse<br />

et pertinence. C’est un des aspects les<br />

plus difficiles du pouvoir que celui du<br />

bon exercice de l’autorité. Et à nouveau,<br />

ce rôle indispensable n’est possible<br />

que par un successeur<br />

légitime et crédible. ●<br />

Charles Sasse<br />

Président de l’Association<br />

Belge de Psychothérapie<br />

et administrateur de<br />

l’Institut de l’Entreprise<br />

Familiale.<br />

En savoir plus <br />

«7 Règles d’Or de la transmission de<br />

l’entreprise familiale»<br />

de Charles Sasse,<br />

paru chez Anthémis, 20<strong>08.</strong>

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