20.01.2015 Views

Entreprendre sept 08.. - BECI

Entreprendre sept 08.. - BECI

Entreprendre sept 08.. - BECI

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

oîte à outils<br />

DROIT SOCIAL<br />

Quelles responsabilités pour les dirigeants de société <br />

Depuis le 1er <strong>sept</strong>embre 2006, les gérants et administrateurs de sociétés peuvent devenir<br />

« responsables », c’est-à-dire co-débiteurs du paiement des cotisations de sécurité sociale<br />

dues par la société qu’ils dirigent.<br />

Cette nouvelle responsabilité<br />

vise également les dirigeants<br />

de fait, ces derniers étant définis<br />

comme « toute autre personne qui<br />

a effectivement détenu le pouvoir de<br />

gérer la société » (Art. 409 § 1er et 530 §<br />

1er du Code des Sociétés).<br />

Le mécanisme nouveau est conditionné<br />

tantôt par l’existence de la « faute<br />

grave » du dirigeant (faillites), tantôt<br />

par le défaut d’information (ou l’information<br />

tardive ou incomplète) du dirigeant<br />

chargé de la gestion journalière<br />

des sociétés et des « grandes ASBL »,<br />

quant aux propres débiteurs de leur<br />

société ou association.<br />

Ces responsabilités solidaires et personnelles<br />

présentent un caractère<br />

d’automaticité à ce point redoutable<br />

qu’il paraît indispensable que chaque<br />

dirigeant de société en connaisse les<br />

conditions de mise en œuvre de façon<br />

à prévenir toute faute (notamment de<br />

distraction ou de réticence administrative).<br />

Exemple de nouvelles<br />

obligations solidaires des<br />

dirigeants de société ou<br />

d’associations: en cas de faillite,<br />

des fautes graves présumées<br />

lourdes de conséquences !<br />

La loi programme du 20 juillet 2006 a<br />

complété respectivement les articles<br />

265 (SPRL), 409 (SCRL) et 530 (SA) du<br />

Code des Sociétés pour donner à l’ONSS<br />

un responsable personnel et solidaire<br />

pour la totalité ou une partie des cotisations<br />

dues au moment de la faillite.<br />

Dans quelles hypothèses cette voie<br />

s’ouvre-t-elle à l’ONSS Chaque fois<br />

que la personne physique, mandataire<br />

sociale de la société a commis une faute<br />

grave qui était à la base de la faillite<br />

ou si au cours de la période de cinq ans<br />

qui précède le prononcé de la faillite,<br />

cette même personne s’est trouvée impliquée<br />

dans au moins deux faillites,<br />

liquidations ou opérations similaires<br />

entraînant des dettes à l’égard d’un<br />

organisme de recouvrement de cotisations<br />

de sécurité sociale.<br />

Le dirigeant de société devient le débiteur<br />

solidaire pour l’ensemble des<br />

cotisations sociales, majorations, intérêts<br />

de retard et également éventuelles<br />

indemnités forfaitaires spéciales. La<br />

seule limitation concerne la date d’exigibilité<br />

de ces cotisations : l’action spécifique<br />

en paiements procurée à l’ONSS<br />

vise la totalité de ces sommes dues au<br />

moment du prononcé de la faillite. La<br />

prescription de l’action est de cinq ans<br />

aux termes de l’article 199 du Code des<br />

sociétés.<br />

Est considérée comme faute grave notamment<br />

toute forme de fraude fiscale<br />

grave et organisée au sens de la législation<br />

propre au blanchiment.<br />

Quelles responsabilités des<br />

dirigeants de sociétés engagés<br />

dans le cadre d’un contrat de<br />

travail <br />

La jurisprudence admet aujourd’hui<br />

que le mandat social, autant que la seule<br />

délégation à la gestion journalière,<br />

puissent constituer l’objet du contrat<br />

de travail.<br />

La vie économique connaît ces administrateurs<br />

qui sont des cadres-employés,<br />

dépêchés comme administrateurs<br />

dans une société filiale, ces cadres<br />

dont l’activité subordonnée consiste<br />

exclusivement dans leur chef d’assumer<br />

la gestion journalière de la société,<br />

par exemple. Il est essentiel dans ces<br />

hypothèses, relativement répandues,<br />

de situer le cadre fonctionnel dans lequel<br />

l’acte fautif aurait été commis. Ou<br />

encore, si l’activité est exclusivement<br />

logée dans le contrat de travail, d’invoquer<br />

le « bouclier salarial » au plan de<br />

la responsabilité civile.<br />

Faute grave ou faute lourde <br />

Cette particularité en soi importante,<br />

est à confronter aux nouvelles responsabilités<br />

solidaires. Par exemple, la<br />

« faute grave » présumée par le nouveau<br />

texte et qui engage la responsabilité<br />

du dirigeant – employé n’est pas<br />

nécessairement la faute lourde fatidique<br />

de l’article 18.<br />

L’appréciation de la faute lourde qui<br />

est une faute grossière et inexcusable,<br />

résultera du contrat de travail ou<br />

des normes légales auxquelles le travailleur<br />

est tenu dans l’exécution de<br />

son contrat de travail. Elle sera souvent<br />

fonction des responsabilités ou<br />

du poste occupé par le travailleur.<br />

Le droit du travail nous paraît en effet<br />

maintenir ses faveurs à l’égard du dirigeant<br />

employé ; les dettes solidaires<br />

ne peuvent à nos yeux être récupérées<br />

directement auprès des dirigeants<br />

de sociétés ayant agi<br />

dans la sphère d’exécution de<br />

leur contrat de travail que dans<br />

les seules hypothèses évoquées<br />

(dol, faute lourde, fautes légères<br />

mais répétées). ●<br />

Jacques van Drooghenbroeck<br />

Avocat<br />

Janson Baugniet<br />

Ce sujet vous intéresse <br />

Participez au séminaire « Les dirigeants de sociétés<br />

: responsables et débiteurs personnels –<br />

Aspect de droit social », le lundi 13 octobre 2008,<br />

de 14h00 à 17h00.<br />

29<br />

N° 9 - SEPTEMBRE 2008 - ENTREPRENDRE<br />

Infos : Frédéric Simon<br />

t 02 643 78 17 ou via mail fs@beci.be

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!