L´IMPACT DES SYSTEMES DE NEGOTIATION SUR LE ... - FATK
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Les années 80 : la réduction de la durée du travail et une politique salariale<br />
qualitative<br />
Au début des années quatre-vingts, les mécanismes régulateurs de la politique<br />
salariale ont été marqués par une sévère récession qui atteignit son paroxysme<br />
en 1982 et fit passer le chômage au-dessus du cap des 2 millions ; en outre le<br />
changement au gouvernement fédéral - les sociaux-libéraux cédant la place<br />
aux conservateurs-libéraux - a marqué un tournant dans la politique avec pour<br />
conséquence une politique économique et financière fortement orientée sur<br />
l’offre et une suppression sensible des prestations sociales et des droits de protection.<br />
Plus le chômage s’amplifiait, plus les considérations des syndicats se<br />
concentraient sur les possibilités d’une réduction de la durée du travail régie<br />
par des accords salariaux. La revendication de la semaine des 35 heures et la<br />
lutte pour l’imposer devait devenir le thème dominant de la politique salariale<br />
des années 80. Avec un conflit social de six à douze semaines dans l’industrie<br />
de la métallurgie et de l’imprimerie, l’année 1984 a connu le conflit social le plus<br />
dur de l’histoire de l’après-guerre. Dans un premier temps, une réduction d’une<br />
heure et demie, passant à 38,5 heures, a pu être ainsi obtenue dans certaines<br />
branches.<br />
La réduction de la durée du travail pour tous a eu des conséquences étendues<br />
pour l’évolution et la mise au point ultérieures des conventions collectives de<br />
branche et de son rapport avec l’aménagement des conditions de travail et de<br />
rémunération dans l’entreprise. Cela dépendait de façon déterminante du prix<br />
que les syndicats devaient payer pour la semaine des 35 heures, celui-ci se<br />
présentant sous la forme d’une modulation étendue des dispositions conventionnelles<br />
de la durée du travail.<br />
1.4 L'articulation des intérêts au niveau des entreprises<br />
Le système allemand des relations professionnelles se base sur une structure<br />
duale bien particulière. Alors que le syndicat est l’organisme de représentation<br />
des intérêts au niveau supérieur à celui de l'entreprise, le conseil d'établissement<br />
1 (Betriebsrat, dans le secteur public : les délégués du personnel) joue ce<br />
rôle à l'intérieur des établissements. En Allemagne, il ne s'agit pas d'organes<br />
syndicaux mais de représentants de tous les salariés. En 1994, 40 000 entreprises,<br />
dans l'Allemagne entière, avaient des conseils d'établissement rassemblant<br />
220 000 membres. Environ 76 % d'entre eux appartiennent à l'un des<br />
syndicats du DGB, 21 % ne font partie d'aucune organisation syndicale, et le<br />
reste se partage entre le DAG et les autres fédérations. Ce taux élevé d'adhésion<br />
traduit bien le fait, que la grande majorité des conseils d'établissement<br />
conçoivent leurs activités sur une toile de fond syndicale. Par ailleurs, la large<br />
1 Différe de l'homologue français « comité d'entreprise ». C'est la raison pour laquelle on emploiera<br />
ici le terme de conseil d'établissement (Dorison, traductrice).<br />
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