L´IMPACT DES SYSTEMES DE NEGOTIATION SUR LE ... - FATK
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pas en 1993, avec en toile de fond la plus sévère récession économique depuis<br />
la fin de la seconde guerre mondiale, à franchir le pas et à demander des accords<br />
sur des augmentations salariales restant inférieures aux taux d'augmentation<br />
des prix. Aucune autre augmentation (nominale) des coûts du travail ne<br />
devait être acceptée dans le cadre des conventions collectives. Pour la première<br />
fois, le patronat (notamment de la métallurgie) exigeait ouvertement une<br />
baisse du niveau des salaires conventionnels et liait ses revendications d’un<br />
abaissement des coûts, d’une flexibilité notamment de la durée du travail, et<br />
d’une plus grande liberté d'action pour les entreprises à la question fondamentale<br />
du maintien du système des conventions collectives.<br />
En même temps, il apparaissait clairement qu'une répartition claire et nette des<br />
rôles, selon laquelle les syndicats définissaient les revendications auxquelles le<br />
patronat répondait (tout au moins partiellement), appartenait manifestement au<br />
passé. Dans la politique contractuelle, apparaissait une nouvelle stratégie patronale<br />
systématique, caractérisée par un recours de plus en plus fréquent de<br />
la part du patronat à la possibilité de résilier lui-même certains accords. D'autre<br />
part, le patronat établissait désormais, avant le début des négociations ou pendant<br />
celles-ci, une liste, parfois très détaillée, où figuraient ses propres revendications.<br />
Alors que par le passé ces revendications portaient essentiellement sur<br />
la modification des réglementations conventionnelles relatives à la durée du<br />
travail, elles incluaient désormais également des dispositions relatives à la rémunération<br />
(salaires, mais aussi composantes du revenu).<br />
Une autre proposition visant à un abaissement des normes salariales conventionnelles<br />
était le projet, soumis par la Confédération des associations<br />
d´employeurs allemandes en 1997, d'un « salaire composé » ouvrant les portes<br />
à une nouvelle catégorie de bas salaires. Le rehaussement du plafond de la<br />
rémunération que les bénéficiaires de l’aide sociale sont autorisés à toucher<br />
pour un travail salarié sans perdre pour autant le bénéfice de leur allocation<br />
devait permettre de créer en grand nombre de nouveaux emplois. Ce modèle<br />
s'est heurté à un refus de principe au sein des syndicats.<br />
La crise économique et la forte augmentation du taux de chômage ont entraîné<br />
une détérioration persistante des conditions générales pour les syndicats qui se<br />
sont vus soumis à une pression politique de plus en plus forte exercée sur les<br />
parties contractuelles en vue de la conclusion d'accords salariaux « modérés ».<br />
Un changement structurel profond au niveau des revendications syndicales et<br />
de la capacité des syndicats à imposer leurs revendications est apparu en<br />
1994, lorsque les revendications ont essentiellement (et même exclusivement)<br />
visé à obtenir une compensation pour l'augmentation des prix ou à maintenir le<br />
revenu réel, et lorsque les syndicats ont dans bien des cas renoncé à quantifier<br />
leurs revendications. En même temps les syndicats ont exigé des mesures<br />
pour la sauvegarde des emplois. Vue la position défensive désespérée dans<br />
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