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Dynamiques chinoises - Etudes économiques du Crédit Agricole

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Banques <strong>chinoises</strong> : des ambitions de titans<br />

S E R G E O P P E N C H A I M E T D A N I E L L E M O N S I M I E R<br />

Cette situation révèle la persistance d’une longue tradition de<br />

crédit administré. Des années de comportements procé<strong>du</strong>raux,<br />

d’autorisations politiques et d’absence de contraintes de<br />

rentabilité ont <strong>du</strong>rablement marqué les organisations, jusqu’à<br />

créer ce que l’OCDE qualifie de « contre-culture <strong>du</strong> crédit ».<br />

Elle tient également aux collusions d’intérêts entre les dirigeants<br />

des banques et des entreprises publiques et les responsables<br />

locaux. Ces renvois d’ascenseur sont renforcés par la<br />

garantie, implicite ou perçue comme telle, d’une intervention<br />

publique en cas de défaillance.<br />

En l’absence d’amélioration de la gestion des engagements<br />

envers les entreprises d’État, les crédits qui leur sont octroyés<br />

sont susceptibles de former de nouvelles créances douteuses,<br />

en finançant des projets surcapacitaires et peu viables. Déjà<br />

vulnérable pour cause d’endettement élevé, la situation financière<br />

des entreprises d’Etat est en effet fragilisée par la proche<br />

maturité de la dette : 55 % des crédits distribués le sont à<br />

court terme. Devant cette situation bien connue, la Banque<br />

centrale a mis en place dès juin 2003 des mesures pour ralentir<br />

la progression des prêts, en particulier ceux destinés aux<br />

secteurs en surcapacité.<br />

Les entreprises non étatiques ne reçoivent, de leur côté,<br />

qu’une petite fraction des prêts des banques commerciales.<br />

Cette situation est aggravée dans les zones non côtières : principalement<br />

financés par la Banque agricole de Chine, les<br />

emprunts des entreprises de bourgs et de villages représentent<br />

moins de 3 % des engagements totaux des quatre banques<br />

commerciales d’État.<br />

Cette difficulté structurelle à accéder aux financements<br />

directs ou intermédiés préoccupe les PME-PMI <strong>chinoises</strong>. En<br />

effet, elles dépendent toujours très largement de l’autofinancement.<br />

Leur capital de départ est fourni par les fondateurs,<br />

les personnels d’origine et leur famille. Leurs investissements<br />

postérieurs sont financés sur ressources internes ou par<br />

recours à différents types d’institutions à la légalité plus ou<br />

moins assurée, telles que prêteurs sur gage ou fonds d’investissement<br />

boursiers et immobiliers (4) .<br />

Ce manque d’allant des banques envers les petites entités économiques<br />

tient à plusieurs facteurs. La concurrence limitée<br />

entre établissements, l’accent mis sur la ré<strong>du</strong>ction des<br />

/...<br />

(4) Le poids respectif des différentes sources de financement dépend évidemment de<br />

la taille de l’entreprise. À mesure qu’elle grandit, les sources internes tendent naturellement<br />

à perdre de leur importance tandis que les prêts des banques commerciales<br />

jouent un rôle grandissant. Celles-ci se placent aujourd’hui au second rang,<br />

après les bénéfices non distribués, comme source de capitaux des plus grandes entités<br />

relativement prospères.<br />

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