Dynamiques chinoises - Etudes économiques du Crédit Agricole

L’assurance renaît en Chine
S E R G E O P P E N C H A I M
ou du bassin méditerranéen. Mesuré en pourcentage du PIB,
le poids économique de l’assurance est en effet de 3,33 % en
Chine, dont 2,30 % en vie et 1,03 % en non-vie, tandis
qu’elle se situe par exemple à 3,02 % en Pologne, dont 1,12 %
en vie et 1,90 % en non-vie. De même, le montant de primes
par habitant est en moyenne de 36,3 USD en Chine, dont
25,1 USD pour l’assurance-vie et 11,2 USD pour l’assurance
dommages, à comparer avec les 42,8 USD par habitant au
Maroc, se répartissant en 12 USD pour la vie et 30,8 USD
pour les dommages.
UN SECTEUR STRATÉGIQUE POUR LE PAYS
Comme dans tous les pays, et plus encore dans les pays en
voie de développement, l’assurance concentre des responsabilités
stratégiques. À elle, en effet, de participer au financement
de l’économie, de contribuer à la transformation sociale
du pays en proposant des mécanismes de protection se substituant
aux interventions étatiques, d’œuvrer à la stabilité en
justifiant la confiance des épargnants chinois. À elle aussi de
permettre l’insertion de la Chine dans le système financier
international.
Au regard de ces objectifs, le bilan est contrasté.
• La croissance du marché, extrêmement séduisante,
demeure concentrée sur les zones côtières.
Près des deux tiers de l’activité sont en effet réalisés dans dix
régions, dont les six régions côtières représentant 350 millions
d’habitants, soit un quart de la population chinoise.
Ainsi, les régions de Beijing ou de Shanghai représentent chacune
8,5 % du marché de l’assurance-vie et 5,8 % de celui de
l’assurance dommages. Autre illustration de ces disparités, le
montant moyen de cotisation par habitant : il varie de 116 Renminbi
dans le Sichuan à 1 785 Renminbi à Shanghai et Beijing,
c’est-à-dire de 14 USD à 210 USD.
• Le marché est dominé par l’assurance-vie.
On l’a vu, l’assurance-vie représente depuis quelques années
plus des deux tiers de l’activité totale. En 1990, les proportions
étaient inverses. Plusieurs facteurs expliquent ce retournement
: l’augmentation des revenus des ménages, la réforme
des systèmes de protection sociale, la crainte des habitants
face au risque d’épidémies telles la pneumonie atypique... On
peut également y voir le fruit du lancement de nouveaux produits
et de l’arbitrage réalisé par des épargnants constatant la
faible rémunération des dépôts bancaires. Par contre, les compagnies
ont engrangé un nombre important de contrats à ren-
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