Dynamiques chinoises - Etudes économiques du Crédit Agricole

L’assurance renaît en Chine
S E R G E O P P E N C H A I M
son contrôle sur les compagnies existantes, quitte à faire
entrer au capital des partenaires étrangers. Ceux-ci devront
apporter des fonds propres mais aussi leur expertise technique
et managériale. Suivant quels schémas cette montée en capacité
pourrait-elle se faire ?
• Comme on l’a vu, seulement trois acteurs significatifs sont
présents dans chacune des branches « vie » et « dommages », et
un seul en « réassurance ». Il est peu vraisemblable qu’un assureur
étranger obtienne des relations exclusives avec l’un ou
l’autre de ces acteurs, car cela reviendrait à lui offrir une clé
en or pour accéder au marché chinois. Plus probablement,
chacune des compagnies chinoises nouera des accords financiers,
commerciaux ou techniques avec plusieurs partenaires
étrangers et entretiendra une certaine rivalité entre eux.
• L’attitude des petites compagnies chinoises, nées ou à naître,
sera naturellement différente. Elles seront tentées de trouver
un partenaire exclusif, mais n’apporteront qu’un fonds de
commerce initial limité.
• Sauf pour quelques grands noms décidés, comme AIG, à se
doter aussi d’un accès autonome à la clientèle, le partenariat
avec des réseaux locaux sera la voie de pénétration privilégiée.
Les difficultés à opérer en direct devraient en effet durablement
persister.
• Dans cette prospection aux réseaux de distribution locaux,
les intervenants étrangers pourraient être aidés par la marche
de la Chine vers la « bancassurance / assurfinance ». Des jalons
balisant la constitution de groupes financiers polyvalents se
mettent en effet en place. La possibilité a ainsi été donnée aux
banques en 2001 de commercialiser des produits d’assurancevie,
et l’autorité de contrôle des assurances, la China Insurance
Regulatory Commission (CIRC), n’exclut pas de
fusionner avec ses homologues du secteur bancaire et des marchés
financiers lorsque les frontières entre les différents
métiers s’atténueront. Des accords croisés entre banques
étrangères et assureurs chinois, et symétriquement entre assureurs
étrangers et banques chinoises, s’observent déjà. La
CNP, on l’a vu, a ainsi noué un accord avec la Poste chinoise,
tandis que la banque HSBC devient le premier actionnaire de
l’assureur Ping An.
Au total, l’assurance chinoise n’a pas encore stabilisé le chemin
qu’elle entend prendre pour se moderniser. La manière
dont seront appliqués les engagements pris lors de l’adhésion
à l’OMC, et notamment l’octroi de licences, donnera une
indication sur la direction et sur la vitesse retenues.
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