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Dynamiques chinoises - Etudes économiques du Crédit Agricole

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La sous-évaluation <strong>du</strong> yuan<br />

A M I N A L A H R È C H E - R É V I L<br />

La fixité de facto <strong>du</strong> change et la convertibilité de la monnaie<br />

pour les opérations courantes imposent à la Banque populaire<br />

de Chine (BPC) d’intervenir sur le marché des changes.<br />

Depuis la fin des années 1990, l’afflux massif d’investissements<br />

directs étrangers (la Chine est le premier récipiendaire<br />

asiatique d’IDE, et le premier parmi les pays émergents) surfinance<br />

le solde courant chinois, et impose à la BPC d’accumuler<br />

des réserves de change de plus en plus importantes : si le<br />

gouvernement américain considère que la Chine ne détient<br />

que 174 milliards de dollars de bons <strong>du</strong> Trésor, selon certains<br />

analystes, les réserves pourraient s’élever aujourd’hui à<br />

500 milliards de dollars (2) . Quel qu’en soit le montant exact,<br />

cette accumulation de réserves n’est pas soutenable à long<br />

terme (Aglietta et Rzepkowski, 2004), et justifie les appels à<br />

davantage de flexibilité : l’appréciation prévisible <strong>du</strong> yuan à<br />

court terme soulagerait la politique monétaire.<br />

Pourtant, si les autorités <strong>chinoises</strong> admettent volontiers que le<br />

yuan devra progressivement évoluer vers davantage de flexibilité,<br />

elles opposent pour l’instant une assez forte résistance à<br />

tout mouvement dans cette direction. Pour une part, cela<br />

s’explique par leur peu d’entrain à céder à la pression extérieure.<br />

En outre, comme de nombreux pays en change fixe, la<br />

Chine est confrontée à la question de la sortie de l’ancrage<br />

dans une situation où les échanges de capitaux se libéralisent :<br />

tant que le contrôle des capitaux est strict, un régime de<br />

change fixe est viable, même si les politiques économiques <strong>du</strong><br />

pays concerné sont très différentes de celles <strong>du</strong> reste <strong>du</strong><br />

monde. Lorsque le compte de capital devient poreux, un<br />

grand pays comme la Chine doit s’orienter vers la flexibilité.<br />

Mais il est alors très difficile de trouver le « bon » moment et<br />

le « bon » calendrier.<br />

Dans le contexte actuel d’inquiétude sur le marché des<br />

changes, la pression sur le régime de change de la Chine est<br />

moindre, car l’ancrage de facto <strong>du</strong> pays sur le dollar soutient<br />

la demande mondiale de monnaie américaine, et stabilise<br />

donc le marché des changes. Il est par conséquent probable<br />

que le projet affiché par les autorités <strong>chinoises</strong> d’un glissement<br />

de l’ancrage vers un panier euro-dollar ne se fera pas « à<br />

chaud ». Le choix <strong>du</strong> calendrier de libéralisation pose moins<br />

de problèmes : à court terme, les structures institutionnelles<br />

<strong>du</strong> pays ne permettent pas d’instaurer rapidement un flottement<br />

complet. Ceci n’exclut pas pour autant davantage de<br />

flexibilité dans la gestion <strong>du</strong> change (Eichengreen, 2004). /...<br />

(2) Source : Barclays Capital, cité par l’International Herald Tribune <strong>du</strong><br />

26 novembre 2004 ; http://www.iht.com/articles/2004/11/26/business/dollar.html<br />

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