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Dynamiques chinoises - Etudes économiques du Crédit Agricole

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La sous-évaluation <strong>du</strong> yuan<br />

A M I N A L A H R È C H E - R É V I L<br />

mations plus divergentes : sur le marché des non-deliverable<br />

forward, l’appréciation anticipée n’a pas dépassé 5 % au plus<br />

fort de la pression de l’été 2003, ce qui semble appuyer l’estimation<br />

de Wang (2004), qui considérait qu’en 2003 le taux<br />

de change réel <strong>du</strong> yuan était à son niveau d’équilibre. Mais<br />

d’autres travaux (Goldstein, 2003, Artus, 2003, Coudert et<br />

Couharde, 2004) concluent au contraire à une forte sous-évaluation<br />

de la monnaie chinoise.<br />

On dispose de nombreux outils pour mesurer la distorsion <strong>du</strong><br />

taux de change réel (encadré page 48). Au CEPII, les travaux<br />

en cours s’appuient sur le modèle théorique développé par<br />

Alberola et al. (2002) et Alberola (2003), dans lequel le taux<br />

de change d’équilibre dépend de l’effet Balassa-Samuelson,<br />

synthétisé dans l’évolution des prix relatifs <strong>du</strong> secteur abrité<br />

et <strong>du</strong> secteur exposé, et de l’évolution de la position extérieure<br />

nette.<br />

L’équation estimée est donc la suivante : q t = f(nfa t , relp t ) (1)<br />

avec q t le logarithme <strong>du</strong> taux de change effectif réel, nfa t la<br />

position extérieure nette rapportée au PIB et relp t le logarithme<br />

des prix relatifs internes.<br />

Le taux de change réel doit s’apprécier avec l’amélioration de<br />

la position extérieure nette, car l’accumulation de créances<br />

internationales engendre des revenus <strong>du</strong> capital, qui permettent<br />

de soutenir des prix relatifs plus élevés et un déficit commercial.<br />

Le taux de change réel doit également s’apprécier<br />

avec l’augmentation relative de pro<strong>du</strong>ctivité dans le secteur<br />

exposé, synthétisée dans le ratio des prix à la consommation<br />

aux prix à la pro<strong>du</strong>ction (3) .<br />

En raison de la définition <strong>du</strong> taux de change réel (une hausse<br />

signale une dépréciation réelle), les signes atten<strong>du</strong>s sont négatifs<br />

sur les deux variables.<br />

Il est relativement aisé d’estimer une telle équation sur un<br />

échantillon de pays de l’OCDE, pour lesquels on dispose de<br />

séries temporelles relativement longues – et donc d’informations<br />

relativement abondantes. Mais pour étudier une telle<br />

relation dans le cas de la Chine, il est difficile de ne s’appuyer<br />

que sur les informations fournies par les statistiques de ce<br />

pays : avant la période de libéralisation, elles ont peu de sens,<br />

et l’on ne peut donc guère travailler qu’à partir des années /...<br />

(3) D’après l’effet Balassa-Samuelson, les gains de pro<strong>du</strong>ctivité dans le secteur<br />

exposé doivent con<strong>du</strong>ire à l’élévation <strong>du</strong> niveau général des prix par le biais d’une<br />

hausse des prix dans le secteur abrité. Puisque l’indice des prix à la consommation<br />

est majoritairement composé de biens non-échangeables, et l’indice des prix à la<br />

pro<strong>du</strong>ction de biens échangeables, le rapport prix de consommation/prix de pro<strong>du</strong>ction<br />

est utilisé comme approximation des prix relatifs internes.<br />

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