Dynamiques chinoises - Etudes économiques du Crédit Agricole
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N U M É R O 3 2 3 – D É C E M B R E 2 0 0 4<br />
La sous-évaluation <strong>du</strong> yuan<br />
AMINA LAHRÈCHE-RÉVIL<br />
CENTRE D’ÉTUDES PROSPECTIVES<br />
ET D’INFORMATIONS INTERNATIONALES (CEPII)<br />
La question <strong>du</strong> yuan doit être analysée à la fois dans son<br />
aspect institutionnel – quel est l’avenir de la fixité <strong>du</strong> yuan ? –<br />
et dans son aspect quantitatif – le taux de change <strong>du</strong> yuan<br />
est-il sous-évalué ? Et de combien ?<br />
La polémique sur le niveau <strong>du</strong> change en Chine a commencé<br />
au milieu de l’année 2003. L’énorme déficit courant bilatéral<br />
des États-Unis par rapport à la Chine (plus de 100 milliards<br />
de dollars en 2002) nourrissait alors la crainte de la désin<strong>du</strong>strialisation<br />
de l’économie américaine. Le glissement <strong>du</strong> dollar,<br />
la résurgence de l’inflation en Chine et le ralentissement prévisible<br />
de la croissance dans ce pays, ont contribué à alléger<br />
les pressions sur le yuan (1) . Pourtant, le taux de change de la<br />
monnaie chinoise reste un enjeu de la coopération monétaire<br />
internationale : lorsqu’en février 2004, réuni à Boca Raton, le<br />
G7 appelait à plus de flexibilité des monnaies, il visait de fait<br />
la Chine ; il en était de même après la réunion <strong>du</strong> G20 à Berlin<br />
en novembre 2004.<br />
Le débat monétaire international se focalise donc sur le<br />
régime de change de la Chine, dont la monnaie est fixe par<br />
rapport au dollar depuis 1995. Mais c’est le niveau <strong>du</strong> yuan<br />
qui est fondamentalement en cause : la très grande majorité<br />
des analyses conclut en effet à la sous-évaluation <strong>du</strong> yuan,<br />
dans une fourchette qui reste large, puisqu’elle va de 5 %<br />
(Eichengreen, 2004) à 40 % (Coudert et Couharde, 2004).<br />
Le régime de change est mis en cause dans le cas de la Chine<br />
car il contribue à entretenir la sous-évaluation : compte tenu<br />
d’une part de sa très forte croissance, et d’autre part des<br />
entrées de capitaux qu’elle enregistre, la Chine devrait<br />
connaître une élévation <strong>du</strong> niveau de ses prix ou une appréciation<br />
de son taux de change nominal, et dans tous les cas<br />
une appréciation de son taux de change réel. La période de /...<br />
(1) La monnaie chinoise est le renminbi, le yuan étant le nom de l’unité de compte.<br />
Mais c’est ce terme qui s’est diffusé, et c’est celui que l’on utilise dans cet article.<br />
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