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Louise Desjardins

Lettres boréales, revue littéraire des finissants en Arts et Lettres du Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue. Revue littéraire portant sur cinq romans de Louise Desjardins.

Lettres boréales, revue littéraire des finissants en Arts et Lettres
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Revue littéraire portant sur cinq romans de Louise Desjardins.

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Paternités<br />

Cédric Héroux<br />

Alors que la littérature québécoise évolue au rythme des changements de la société, les personnages qui<br />

peuplent les œuvres littéraires se voient transformés. Tel est le cas des pères de famille que <strong>Louise</strong> <strong>Desjardins</strong><br />

décrit dans ses romans. En effet, elle dresse le portrait de cinq pères différents, que l’on peut classer<br />

dans trois grandes catégories qui feront l’objet de cette étude. On retrouve d’abord le père traditionnel,<br />

celui des années 1940 et 1950 qui défend les valeurs conventionnelles. Le modèle paternel qui lui succède<br />

ensuite vit dans la société contemporaine et prône des valeurs modernes. La troisième figure paternelle<br />

est celle du père absent, qui rejette pour un temps ses responsabilités pour ensuite les assumer, mais en<br />

dehors du couple.<br />

Tout d’abord, dans les romans La love et So long de <strong>Louise</strong> <strong>Desjardins</strong>, le père de Claude et celui de Katie<br />

représentent tous deux un modèle traditionnel, celui du père pourvoyeur qui inspire la peur et impose le<br />

respect. Ces deux personnages exercent des métiers conventionnels, lesquels étaient associés aux hommes<br />

uniquement. Le père de Claude travaille dans le bois, on peut présumer qu’il est bûcheron, alors que le<br />

père de Katie œuvre dans une mine avant d’ouvrir son magasin de disques et d’instruments de musique.<br />

Ils véhiculent des valeurs traditionnelles et font la loi dans la famille. Ces derniers se montrent durs, colériques,<br />

parfois violents. Ils infligent notamment, de temps à autre, des corrections physiques à leurs enfants :<br />

« Il ne se gêne pas pour donner des volées à mes frères, […] et ma mère lui donne entièrement raison [...] »,<br />

raconte Claude dans La love. (<strong>Desjardins</strong>, 2000, p. 12). La femme donne ici son appui total à son mari et<br />

se montre en accord avec ses agissements. Dans So long, le père frappe sa fille lorsqu’il constate qu’elle<br />

s’est maquillée : « Un jour, mon père est entré sans frapper alors que je tentais de me dessiner des lèvres<br />

Marylin Monroe, Bitch, what the hell are you doing there ? Et le coup est parti. Le rouge du sang se mêlait<br />

au rouge gras des lèvres [...] » (<strong>Desjardins</strong>, 2005, p. 65). Cet extrait témoigne des excès de violence de<br />

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