Premire partie : Partie introductive - FOD Sociale Zekerheid
Premire partie : Partie introductive - FOD Sociale Zekerheid
Premire partie : Partie introductive - FOD Sociale Zekerheid
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
- Emploi convenable v. Etat social actif -<br />
social actif prône le lien entre les droits et les devoirs de participation, ces derniers étants devenus<br />
les corollaires naturels des premiers.<br />
Le premier socle, l'égalisation des chances, souhaite "égaliser les chances et non les<br />
résultats, donner des ressources et non des allocations, 'faciliter' et non 'compenser'. Cette<br />
conception<br />
égalitaire de la justice sociale entraîne par conséquent une obligation dans le chef de<br />
l'État. Il est du devoir de ce dernier de donner les moyens nécessaires aux citoyens afin de leur<br />
permettre de réaliser leur propre conception de la vie bonne. Monsieur Arnsperger ajoute qu'il<br />
faut entendre par "moyens", les moyens dits de base, telle l'éducation fondamentale et spécialisée.<br />
Des moyens distribués de la sorte ont le net avantage d'opérer en vue d'un succès plutôt qu'en<br />
compensation d'un échec 45 . Les réflexions qu'engendrent le concept d'État social actif et plus<br />
précisément l'égalité des chances qui le sous-tend nous renvoient assez aisément aux différentes<br />
réflexions articulées autour de la question plus générale d'une justice sociale. Différents auteurs<br />
ont proposé différentes pistes ayant comme finalité une société "juste" ou "égalitaire". Ces<br />
quelques prémisses sur la question de l'égalité se verront relayées par une réflexion plus tenue<br />
grâce à la contribution d'auteurs tels John Rawls et Amartya Sen.<br />
Sous "l'affirmation des devoirs" il faut entendre que la possibilité<br />
de recevoir des aides se<br />
doit d'être subordonnée à la disponibilité des citoyens à participer à la société soit par une activité<br />
productive,<br />
soit par une activité non productive mais socialement utile 46 . La justification de ce<br />
devoir de participation repose tant sur une conception sociologique qu'une conception morale 47 .<br />
Selon la première, vivre en société crée une dette automatique de chacun envers chacun. D'où<br />
l'exigence de réciprocité car c'est l'ensemble de la communauté et de sa cohésion sociale qui<br />
risque d'être menacé si la dette mutuelle n'est pas honorée. D'un point de vue moral, "il est<br />
intrinsèquement bon pour tout être humain de se consacrer à une tâche jugée socialement utile au<br />
sein des normes et des valeurs en vigueur parce que c'est ainsi qu'il acquiert sa légitimité aux yeux<br />
des autres, son existence sociale et son estime de soi 48 ". Giddens ajoute "qu'étant donné la place<br />
centrale qu'occupe le travail dans nos sociétés, pour l'estime de soi et les standards de vie, l'accès<br />
à celui-ci et à l'éducation en soi et vu son lien avec le travail (formation qualifiante), en<br />
constituent les fondements". Il ajoute que "la participation à la force de travail est pleinement<br />
vitale pour attaquer l'exclusion involontaire 49 ". Pour Vandenbroucke, "encourager la participation<br />
45 CH. ARNSPERGER, ibidem, 2001, p. 54.<br />
46 CH. ARNSPERGER, ibidem, 2001, p. 54.<br />
47 G. MATAGNE, op.cit., 2001, p.21 à 22.<br />
48 G. MATAGNE, op.cit., 2001, p.22.<br />
49 G. MATAGNE, op.cit., 2001, p. 21.<br />
- 16 -