chapitre 3 : usages et fonctions de l'eau et des milieux aquatiques

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Institution Interdépartementale du Bassin de l’Huisne Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux Etat des lieux des milieux et des usages et détermination des manques Les travaux menés dans le cadre des opérations de remembrement, surtout entre 1988 et 1995, ont modifié l’espace agricole du fait de l’arrachage des haies, de la suppression des talus et des travaux connexes, en particulier recalibrage des cours d’eau, drainage,...) Les haies ne sont pas seules à rentrer en jeu : elles sont le plus souvent accompagnées de fossés, la terre excavée étant accumulée en talus au pied de la haie. La disparition d’une haie entraîne également le comblement du fossé par arasement du talus. Les fonctions écologiques des haies sont, à l’instar des ripisylves, multiples : • Refuge pour la faune, biodiversité végétale, valeur patrimoniale paysagère ; • Ralentissement et diminution des eaux de ruissellement : stockage dans les fossés, obstacle des talus et système racinaire favorisant l’infiltration des eaux ; • Drainage de surface par le réseau de fossés ; • Lutte contre l’érosion des sols : rôle de brise-vent, piégeage des particules mobilisées par les eaux de ruissellement et limitation des apports de matières en suspension aux cours d’eau. Les haies, structures fondatrices du bocage, sont un « élément essentiel à l’identité des paysages du Perche 130 ». Leur aspect et la densité du maillage bocager sont traditionnellement disparates selon les secteurs du bassin de l’Huisne, mais les mutations des activités agricoles et les remembrements depuis les années 60 ont profondément changé les paysages, le plus souvent aux dépens des haies. Les données permettant d’apprécier l’état du maillage bocager sont peu nombreuses ; elles concernent de plus uniquement la partie du bassin faisant partie du parc naturel régional du Perche 131 . La tendance générale est à la disparition des haies, et ce pour plusieurs raisons : • Agrandissement des parcelles agricoles et gain de superficie en parallèle de la mécanisation, particulièrement dans la partie orientale du bassin, sous l’influence des pratiques culturales beauceronnes et de la Politique Agricole Commune de 1992, qui pénalise les haies et pousse à la diminution du ratio longueur de haie / surface de la parcelle : « plus les parcelles sont grandes et de contour simple, plus elles sont faciles à déclarer et économiquement avantageuses » 132 ; ce qui se traduit par une disparition progressive du bocage et des prairies au profit des cultures céréalières. • Diminution de la valeur économique intrinsèque de la haie liée à la quasi disparition de son caractère productif de bois d’œuvre ou de chauffage et de complément d’alimentation pour le bétail, en particulier dans la partie sarthoise où le bois était récupéré par les propriétaires terriens manceaux. Ainsi, les secteurs très pauvres en haies se trouvent principalement à l’est du bassin, mais de manière générale, les zones de plateaux ou de collines atténuées, cibles préférentielles des mises en cultures récentes, présentent un paysage d’openfields où les haies sont devenues rares. Localement, les haies sont conservées à proximité des espaces boisés et des zones habitées. Rapport principal.Ver12 130 Enquête auprès des élus des communes du P.N.R. Perche dans le cadre de l’Atlas de Paysages ; Agence Folléa – Gautier. 131 Dans l’Atlas des Paysages du P.N.R. Perche est dressé un inventaire de la densité de haies sur le territoire du parc. Un inventaire des haies est également systématiquement réalisé sur les parcelles contractualisés dans le C.T.E. collectif du Perche ornais. Le P.N.R. Perche lancera en 2003 une étude de recensement des haies par photo-interprétation sur les 118 communes du Parc. 132 Compte-rendu de réunion d’un comité de pilotage de la Chambre d’Agriculture de l’Orne. Rapport principal – page 128 ASCONIT Consultants Juin 2003 B.C.E.O.M.
Institution Interdépartementale du Bassin de l’Huisne Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux Etat des lieux des milieux et des usages et détermination des manques A l’inverse, les zones qui gardent un maillage bocager dense (sur le territoire du parc) se concentrent sur un axe est-ouest, de Bretoncelles à Pervenchères, sur les coteaux et collines encadrant la vallée de l’Huisne à l’amont de Condé-sur-Huisne. Les départements proposent actuellement des aides financières pour la replantation de haies. Nous n’avons pas aujourd’hui de données précises (longueur d’émissaires recalibrés, de haies arrachées...) ou d’éléments d’appréciation « scientifique » sur les impacts possibles des remembrements sur la gestion de la ressource en eau, en terme de qualité (érosion, matières en suspension,...) ou de quantité (ruissellement, influence sur le risque inondation). Seules les constatations et d’éventuelles corrélations sont possibles. 5.3.2 Vers une agriculture respectueuse de l’environnement Dans le Perche, une opération « fermes pilotes environnement » a été mise en œuvre pour avoir un réseau d’exploitations (une par canton) à la pointe qui pourront servir d’exemples, de site de visite et de test pour les autres agriculteurs. En l’absence de classement en zone vulnérable, les P.M.P.O.A. n’entraînent que la mise en conformité des élevages de plus de 90 U.G.B. Dans le département de l’Eure-et-Loir, deux opérations agri-environnementales ont été initiées en 1999 dans le bassin de la Cloche puis dans le bassin de la Rhône en 2000. Les mesures agri-environnementales préconisent un aménagement du bassin dont les quatre principales mesures sont : • Entretien des haies, • Gestion des prairies humides, • Conversion des terres arables en prairies permanentes extensives, • Enherbement des fonds de vallée Dans le département de l’Orne les dispositions techniques des C.T.E. (Contrats Territoriaux d’Exploitation) ont été rédigés par l’A.D.A.S.E.A. (Association Départementale pour l’Aménagement des Structures d’Exploitations Agricoles) et validés par la commission Européenne à Bruxelles en avril 2000. Les mesures intéressant les cours d’eau sont les suivantes : • Implantation d’une culture intermédiaire sur sol laissé à nu l’hiver, de type graminée (ray-grass, seigle…) ou crucifère (moutarde, colza…), • Implantation de dispositifs enherbés : de préférence graminée fourragère sur une largeur minimale de 10 m. Prairie exclusivement fauchée, pâturage interdit, • Remise en état des berges pour lutter contre l’érosion Rapport principal.Ver12 En Sarthe, des exemples de Contrats Territoriaux d’Exploitation « réussis »nous ont été signalés par le Chambre d’Agriculture, en particulier dans la mise en place de bandes enherbées. Rapport principal – page 129 ASCONIT Consultants Juin 2003 B.C.E.O.M.
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