chapitre 3 : usages et fonctions de l'eau et des milieux aquatiques

Institution Interdépartementale du Bassin de l’Huisne
Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux
Etat des lieux des milieux et des usages et détermination des manques
Si pour certains cours d’eau, malgré un faible débit d’étiage, on note encore la présence
de l’écrevisse à pattes blanches (Jambette dans le bassin de la Rhône, Marche et Courbry
dans le bassin de la Même), la survie de cette espèce en est que plus fragile, puisque
toute atteinte à la qualité de l’eau en période estivale peut être fatale du fait de la faible
capacité de dilution.
A signaler une nouvelle fois que l’absence d’observatoire de la qualité de l’eau et des
débits, ne permet pas une approche exhaustive chiffrée par unité géographique.
8.2.3 Modification des faciès d’écoulement
L’étude de l’Huisne et ses affluents dans le département de l’Orne, réalisée par la
Fédération de Pêche de l’Orne en 1996, fait apparaître une situation très contrastée en ce
qui concerne la diversité des écoulements 146 . L’alternance mouille - radier est très
favorable au développement de la truite. Elle existe dans la Donnette, la Villette et dans
une moindre mesure dans la Commeauche et la Jambée. La dominance des écoulements
lents (proportion supérieure à 60 %) se rencontre dans l’Erre, la Coudre, le Chêne Galon.
Cette dominance atteint plus de 80 % dans l’Huisne en aval de Rémalard.
L’uniformisation des faciès et des conditions de microhabitats qui en résulte est donc très
préjudiciable à la production biologique et la richesse faunistique.
Le découpage de certains affluents en biefs successifs est aussi préjudiciable à la qualité
du milieu aquatique. Dans les biefs, à l’étiage, la température de l’eau augmente et
l’oxygène dissous diminue ce qui accroît la sensibilité du milieu à tout apport polluant. Le
colmatage des fonds évoqué précédemment y est d’ailleurs souvent conséquent.
8.2.4 Protection des berges et entretien de la ripisylve
Un défaut d’entretien ou un entretien trop drastique de la végétation de berges ont des
conséquences sur la fonctionnalité du milieu aquatique. Dans les vallées où l’élevage bovin
domine, les prairies bordent généralement les cours d’eau. Le piétinement des berges
provoqué par le bétail qui va s’abreuver directement dans le lit entraîne un colmatage des
substrats situés en aval et une déstabilisation de la berge.
Dans les zones de cultures, le maintien d’une ripisylve assez large joue un rôle de « filtre »
vis-à-vis des apports polluants transportés par les eaux de ruissellement au cours d’eau.
Un des principaux problèmes posés par les cultures en bordure de cours d’eau réside dans
l’absence de la ripisylve et du manque d’entretien qui favorise le ruissellement rapide des
eaux pluviales.
C’est le cas notamment de la partie amont du bassin versant du Narais et du Dué où les
problèmes d’érosion de berge sont importants du fait de l’absence de végétation
rivulaire 147 . Le défaut d’entretien concerne particulièrement la Cloche, la Jambette (et
d’une manière générale les cours d’eau situés en Eure-et-Loir), le Narais, le Montreteau,…
Rapport principal.Ver12
A l’inverse, une ripisylve très dense et de nombreux embâcles sont signalés dans les
affluents du secteur amont de la Vive Parence, notamment le Ru du Moulin au Moine.
146 On se reportera à cette étude pour une évaluation de la situation par cours d’eau. Ses conclusions seront
reprises pour une évaluation par entité géographique du couple altération – usage proposé en conclusion
(prédiagnostic). L’état de la connaissance est bien moindre et plus ancien en Sarthe.
147 Végétation située sur les rives d’un cours d’eau.
Rapport principal – page 146
ASCONIT Consultants Juin 2003 B.C.E.O.M.