chapitre 3 : usages et fonctions de l'eau et des milieux aquatiques
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Institution Interdépartementale du Bassin <strong>de</strong> l’Huisne<br />
Schéma d’Aménagement <strong>et</strong> <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s Eaux<br />
Etat <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s <strong>milieux</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>usages</strong> <strong>et</strong> détermination <strong>de</strong>s manques<br />
la ressource <strong>et</strong> la protection diffuse contre les inondations passe par une i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s<br />
zones les plus à risques du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’agriculture 138 .<br />
5.8 Synthèse : la formulation <strong>de</strong>s objectifs<br />
Le bassin <strong>de</strong> l’Huisne appartient à la région agricole du Perche. C<strong>et</strong>te région a subi, <strong>et</strong><br />
subit encore, une modification sensible <strong>de</strong>s pratiques agricoles. La transformation du<br />
paysage <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’espace agricole s’est notamment traduite par une diminution sensible du<br />
cheptel bovin, ce qui a pu entraîner la disparition d’importantes surfaces <strong>de</strong> pâturages. Ce<br />
r<strong>et</strong>ournement <strong>de</strong>s prairies a eu plusieurs inci<strong>de</strong>nces, à la fois sur la dégradation <strong>de</strong> la<br />
qualité <strong>de</strong>s eaux souterraines (augmentation du taux <strong>de</strong> nitrates en particulier), mais aussi<br />
sur les apports directs <strong>de</strong> matières en suspension aux cours d’eau par ruissellement.<br />
L’irrigation, qui représente seulement 6 % <strong>de</strong>s prélèvements totaux avec environ 50<br />
millions <strong>de</strong> mètres cubes par an), concerne essentiellement les surfaces agricoles en aval<br />
<strong>de</strong> Montfort-le-Gesnois.<br />
La pression d’élevage en terme d’équivalent U.G.B. a sensiblement diminué <strong>de</strong>puis 1988.<br />
On note par contre – bien que les données récentes du R.G.A. ne traduisent pas<br />
réellement ce phénomène <strong>et</strong> qu’il soit difficile <strong>de</strong> le quantifier – une augmentation du<br />
nombre d’élevages porcins <strong>et</strong> <strong>de</strong> volailles. En terme d’apports globaux aux eaux, c<strong>et</strong>te<br />
nouvelle pression d’élevage ne paraît cependant pas compenser, loin s’en faut, la baisse<br />
<strong>de</strong>s apports liés à l’élevage bovin. En revanche, on observe une tendance à<br />
« l’industrialisation » <strong>de</strong> certains élevages du fait <strong>de</strong> la diminution du nombre<br />
d’exploitations <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’augmentation du nombre <strong>de</strong> têtes, ce qui peut créer une pression<br />
locale plus forte <strong>et</strong> impacter considérablement le milieu 139 .<br />
La pression liée à la céréaliculture s’est particulièrement développée dans les têtes <strong>de</strong><br />
bassin, les plus vulnérables, <strong>et</strong> s’est accompagnée d’une modification durable, voir<br />
irréversible, <strong>de</strong> l’espace rural (recalibrage, disparition <strong>de</strong>s haies, remembrement,…). Il<br />
semble cependant que la sensibilisation du mon<strong>de</strong> rural soit en cours, avec la<br />
multiplication d’actions locales (ex. C.T.E., proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> réhabilitation <strong>de</strong>s haies <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
structures bocagères) <strong>et</strong> une stabilisation <strong>de</strong>s apports sous la forme d’engrais.<br />
Rapport principal.Ver12<br />
De fait, l’approche pour réduire les impacts <strong>de</strong> la pression agricole sur la ressource est<br />
multiple <strong>et</strong> dépend d’un grand nombre <strong>de</strong> critères associés à la sensibilité <strong>et</strong> à la<br />
vulnérabilité <strong>de</strong>s <strong>milieux</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la ressource. Les thèmes à abor<strong>de</strong>r par entité géographique<br />
seront :<br />
• La mise à conformité <strong>de</strong>s bâtiments d’élevage en cas d’insuffisance <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong><br />
stockage <strong>de</strong>s effluents,<br />
• La mise en place <strong>de</strong> plans d’épandage,<br />
• L’application <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> fumures conseillés par les chambres d’agriculture,<br />
• L’adoption <strong>de</strong> rotations <strong>de</strong>s cultures afin d’optimiser l’utilisation <strong>de</strong>s reliquats d’azote,<br />
• La plantation <strong>de</strong> haies (« utiles » d’où la nécessité <strong>de</strong> l’approche spatiale) <strong>et</strong> le<br />
maintien <strong>de</strong>s prairies dans les secteurs sensibles à l’érosion <strong>et</strong> au ruissellement,<br />
• La mise en place <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s enherbées dans les secteurs où les cultures jouxtent les<br />
cours d’eau,<br />
138 Avec hiérarchisation territoriale <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> pollution d’origine agricole <strong>et</strong> corrélation avec les principaux<br />
critères <strong>de</strong> sensibilité <strong>et</strong> <strong>de</strong> vulnérabilité (pentes, distance <strong>de</strong>s cultures, présence <strong>de</strong> haie <strong>et</strong>/ou <strong>de</strong> ripisylve,…).<br />
139 Ce qui justifie une nouvelle fois l’approche spatiale « du risque » qu’il faudrait privilégier lors du diagnostic.<br />
Rapport principal – page 134<br />
ASCONIT Consultants Juin 2003 B.C.E.O.M.