chapitre 3 : usages et fonctions de l'eau et des milieux aquatiques

Institution Interdépartementale du Bassin de l’Huisne
Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux
Etat des lieux des milieux et des usages et détermination des manques
Les fonctions de l'eau peuvent donc se définir et se classer suivant les propriétés de l'eau
qui les déterminent. On entend par fonction « biologique » l'eau comme constituant de la
matière vivante et vecteur d'échanges internes et externes (l'eau aliment). On entend par
fonction « écologique », l'eau en tant que biotope aquatique.
Ainsi l’altération du milieu physique et de l’habitat résulte de causes parfois
concomitantes :
• Des habitats colmatés, particulièrement dans les secteurs où les cultures bordent les
cours d’eau, mais aussi à l’aval de certains rejets de stations d’épuration, voire dans
des cours d’eau circulant sur fonds sableux et favorisant une remise en suspension des
fines,
• Des régimes hydrauliques parfois perturbés (débits d’étiage insuffisants),
• Des faciès de cours d’eau profondément modifiés par les actions de remembrement et
de recalibrage, mais aussi par le découpage de certains affluents en biefs séparés par
des ouvrages dont on peut douter de l’utilité actuelle.
• Un entretien des berges et la ripisylve insuffisant, hormis dans le département de
l’Orne où de nombreux projets émergent ou sont en cours de réalisation.
• Des ouvrages souvent infranchissables qui n’autorisent pas la libre circulation des
poissons et des salmonidés en particulier.
A noter qu’il n’existe pas de données suffisamment homogènes et exhaustives pour
qualifier par cours d’eau et par unité géographique cohérente ces différents paramètres,
notamment dans le département de la Sarthe.
La satisfaction de la fonction écologique nécessite de se fixer des objectifs en terme de :
• Réhabilitation et préservation des habitats sur les secteurs les plus sensibles et les plus
vulnérables,
• Restauration et protection des berges en veillant particulièrement aux rôles
fonctionnels de la ripisylve et à la qualité écologique de l’interface berge - eau.
• Rétablissement des connectivités longitudinales en « libérant » les cours d’eau d’intérêt
patrimonial des ouvrages qui ne trouvent plus leur justification. Ce qui permettrait en
outre une diversification des faciès, favoriserait l’ « autocurage » et l’autoépuration des
cours d’eau et améliorerait la qualité de l’eau.
Un objectif de connaissance de la situation réelle n’est pas forcément un enjeu immédiat
du S.A.G.E. dans la mesure où l’on sait corréler un état potentiel avec les risques de
dégradation des habitats. Une analyse sectorielle des sensibilités et des vulnérabilités des
biotopes aquatiques aux différents critères d’altération est sans doute la démarche à
privilégier.
Rapport principal.Ver12
Rapport principal – page 151
ASCONIT Consultants Juin 2003 B.C.E.O.M.