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.177Perte de continuité écologiqueDe la même manière, les nouveaux modes d’aménagement et de gestion du territoire occasionnentdes ruptures localisées dans les continuités des réseaux écologiques. Le développement résidentiel,industriel et commercial, l’aménagement d’infrastructures de transport et de production d’énergieainsi que la destruction des haies en sont à l’origine. Ces constats révèlent, de fait, deux manques :un manque de stratégie en termes de développement territorial et une méconnaissance de la dimensionéco-paysagère des territoires de la part du grand public et des décideurs.Pollution de l’air, de l’eau, du solSi l’Auvergne est aujourd’hui reconnue pour laqualité de ces paysages naturels, elle n’en restepas moins victime des mêmes maux relatifs à notremonde contemporain en termes de pollutions.L’eau, à ce titre, est la première touchée avec ponctuellementdes atteintes plus que préoccupantesautour des lacs de retenue, des secteurs de grandescultures et des agglomérations. Le retour inattendude la loutre dans nos rivières est-il porteur d’espoirquant à la qualité de l’eau ? Ou cet animal espièglese serait-il adapté ? Il faut sans doute y voir davantageun relâchement de la pression cynégétique...Dérèglement climatiqueLes conséquences du changement climatique (tempêtes, sécheresses, inondations, augmentationde la température moyenne...) ne sont plus seulement des prévisions, on en constate déjà les premierseffets dans notre région. Si nous ne pouvons pas facilement et rapidement agir sur ces évènements,nous pouvons anticiper sur nos modes de gestion et de production. En Auvergne, les forêtset les zones ouvertes d’altitude sont particulièrement concernées par ces questions. Les choix degestion et de production doivent permettre de répondre au dépérissement annoncé de nos paysagessylvicoles. Cette réflexion doit également s’appliquer à nos modes et nos choix de productionsagricoles qui demandent, dans certaines parties du territoire, toujours plus d’eau, toujours plus d’intrants.De même, une réflexion globale sur les politiques d’aménagement à des fins touristiques etsurtout sportives (stations de ski) de nos montagnes, grandes consommatrices de paysages et debiodiversité, doit avoir lieu : à l’inexorable raréfaction de l’or blanc, en particulier, le canon à neigeapporte-t-il la réponse la plus adéquate ?13ReconnaissanceLa connaissance et la reconnaissance du patrimoine naturel en Auvergne est un travail ancien quise poursuit et qui porte ses fruits. Les grands espaces patrimoniaux font l’objet de nombreux inventaires,suivis et protection. En revanche, un chantier est à ouvrir dans l’urgence concernant la biodiversitéordinaire : celle de nos campagnes, de nos villes, de nos jardins. Tout comme les paysagesdu quotidien sont souvent laissés de côté au profit des lieux emblématiques, la nature ordinaire estcruellement délaissée et sous pression. Pourtant, sans elle, c’est toute la biodiversité qui s’effondre.Qu’elle soit exceptionnelle ou non.Si on s’attarde à qualifier les paysages auvergnats, on s’aperçoit assez rapidement qu’ils sont, et cepeut-être plus qu’ailleurs en France, le résultat visible d’une conjugaison vertueuse entre les dynamiquesnaturelles (origine géologique, importance de l’eau, pays vert...) et les dynamiques humaineset culturelles (pratiques agricoles, légendes, artisanat...). C’est sur ce constat évident que se basebon nombre d’activités socio-économiques auvergnates avec notamment le tourisme. La questionaujourd’hui est de pouvoir projeter dans l’avenir ces qualités essentielles afin de les transmettre auxgénérations qui prendrons notre suite.