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.193> Famille 3 >les composants éco-paysagersliés à l’activité agricole et à samosaïqueHaie, bocageLectureÉvolutionsLa haie est certes une forêt bien étroite et linéaire à nos yeux mais, à l’échelle des insectes, desoiseaux, des petits mammifères et de certaines plantes, ce mince espace permet d’y passer touteune vie. Pendant des siècles, la haie a rendu bien des services : sa simple présence permettaitde parquer les animaux, une taille méthodique procurait un fourrage pour l’hiver et une coupeséléctive fournissait du bois de chauffage. Le réseau linéaire de haies structure le paysage. Ceréseau freine également le ruissellement et favorise l’infiltration et l’épuration de l’eau ; il limitel’érosion des sols, fait barrage au vent, modérant les effets de la sécheresse et jouant un rôleimportant dans l’identité des paysages et dans la préservation de la biodiversité (intérêt cynégétique).Les haies ont joué un rôle important dans la structure des paysages au moins jusqu’aumilieu du XX e siècle. Actuellement, une partie d’entre elles a disparu entraînant l’atténuation ducaractère bocager de certains versants et plateaux. En Auvergne, seul le département de l’Allier aconservé un remarquable patrimoine de haies. On en retrouve des vestiges sur certains secteursde moindre échelle, notamment à proximité des villages, le long des chemins (voir à ce mot).Elles participent à l’image de campagne des paysages auvergnats. La physionomie des haies estétroitement liée à son entretien (taille manuelle ou motorisée, débroussaillage par le feu...).Sur certaines petites régions (Meygal, Devès, planèzes et vallées du Cantal...), ces haies ou vestigesde haies sont doublées ou complétées par un maillage de murets d’épierrement. Ces réseauxconstituent de véritables structures pour les paysages et pour les réseaux écologiques garantissantune fonctionnalité optimale aux espaces bocagers (abri, garde-manger, habitat, couloir dedéplacement...).Depuis 1960 et les premiers remembrements, la tendance est à l’arrachage des haies et à l’arrasementdes murets. Si cette tendance n’est pas rapide, elle reste insidieuse et la dégradation dela qualité éco-paysagère de ces espaces se poursuit. Cette disparition pure et simple est d’autantplus inquiétante que se développe conjointement une pression liée au développement de lafilière bois-énergie et un questionnement majeur concernant le renouvellement de ces haiesdans un contexte de déréglement climatique. Désormais, la protection du bocage, son maintienet son renforcement doit être au cœur des préoccupations. La replantation de haie est en coursdepuis une dizaine d’années sur certains secteurs (notamment dans le Cantal). L’enjeu actuel estl’entretien et le renouvellement pour lutter contre l’appauvrissement et la dégénéréscence deshaies.29Répartition régionaleGrands enjeuxSimplification et banalisation des paysages / Appauvrissement de la biodiversité