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Le Principe Anthropique - Laboratoire de Physique Statistique

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déterministe. Nous reviendrons sur ces considérations plus tard, en partie II, lorsque nous nous intéresseronsà l’interprétation <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s multiples d’Everett.La théorie quantique <strong>de</strong>s champs est donc la prise en compte <strong>de</strong>s fonctions d’on<strong>de</strong> comme <strong>de</strong>s excitationsplus ou moins localisées du champ. <strong>Le</strong> principe d’incertitu<strong>de</strong>, appliqué au cas <strong>de</strong>s observables “énergie” et“temps”, stipule aussi que <strong>de</strong>s excitations ayant une certaine énergie peuvent se produire pendant un certaintemps sans que cela puisse être observé (car il faut pour qu’il y ait observation que nous soyons au-<strong>de</strong>làd’une valeur critique non nulle). Aussi le vi<strong>de</strong> quantique va-t-il être vu comme un bouillonnement incessant<strong>de</strong> création <strong>de</strong> particules dites ‘virtuelles’ en ce qu’elles ne sont pas observées, mais qui se révèlent êtrenécessaires à la théorie <strong>de</strong> la renormalisation décrivant les interactions entre particules et champélectromagnétique.- Modèle standard et physique <strong>de</strong>s particulesDe même que la Relativité Générale est le socle théorique sur lequel est bâtie la cosmologie, la théoriequantique <strong>de</strong>s champs a permis l’édification du modèle standard <strong>de</strong>s particules, c’est-à-dire le modèle quidécrit l’ensemble <strong>de</strong>s particules élémentaires (<strong>de</strong>s protons aux quarks en passant par <strong>de</strong>s particules plusexotiques), leurs propriétés (charge, spin, masse etc.), ainsi que les forces d’interaction à cette échelle. Àpropos <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières, les physiciens <strong>de</strong>s particules tentent d’élaborer une théorie <strong>de</strong> la “gran<strong>de</strong>unification” (on parle <strong>de</strong> Grand Unified Theories, ou GUT), consistant à unifier les quatre forcesfondamentales <strong>de</strong> la nature : la force forte assurant la cohésion <strong>de</strong>s noyaux atomiques, la force faibleintervenant dans les réactions <strong>de</strong> désintégration nucléaire, la force électromagnétique et la forcegravitationnelle. Or, il se trouve que pour une température <strong>de</strong> 10 27 K, cette unification est théoriquementpossible! <strong>Le</strong>s recherches en cosmologie primitive furent alors lancées : car si le Big-Bang permet d’atteindre<strong>de</strong> telles énergies, alors nous pouvons penser le début <strong>de</strong> l’univers comme une “transition <strong>de</strong> phase” entre unétat symétrique <strong>de</strong> “vi<strong>de</strong> quantique” rompant par la suite sa symétrie en différenciant les forcesfondamentales. Pour le philosophe <strong>de</strong> la physique Dominique <strong>Le</strong>court, c’est ainsi que les physiciens <strong>de</strong>sparticules ont approché le problème du <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> 2 : en exhibant un “sens” <strong>de</strong> l’Univers, unetransition <strong>de</strong> l’homogénéité primordiale à l’hétérogénéité observée aujourd’hui à travers le modèle standard,ce qui permit à la matière <strong>de</strong> se structurer et à l’homme finalement d’exister. Reste un problème <strong>de</strong> “taille”quant à l’unification telle que l’entreprennent les physiciens contemporains 3 : les objets que l’on considèrecomme “ultimes” dans la théorie unifiée, par exemple les cor<strong>de</strong>s unidimensionnelles <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s,sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la longueur obtenue en combinant la Relativité Générale et la MécaniqueQuantique, appelée longueur <strong>de</strong> Planck, qui vaut environ 10 -35 m. L’observation semble donc difficile : en2 <strong>Le</strong>court, D., “<strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong>”, in Dictionnaire d’histoire et philosophie <strong>de</strong>s sciences, PUF, 4° éd., Paris, 2006, p8883Ceux, disons, partisans d’une physique “réductionniste”, au sens où ils espèrent pouvoir réduire l’ensemble <strong>de</strong>sphénomènes physiques à <strong>de</strong>s conséquences plus ou moins complexes d’une ou <strong>de</strong> quelques loi(s) simple(s) décrivant lesubstrat fondamental du mon<strong>de</strong> matériel. Cette distinction se révélera importance en partie III.15

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