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Le Principe Anthropique - Laboratoire de Physique Statistique

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c. Niveau II : variation <strong>de</strong>s constantes fondamentalesDans une approche plus générale du multivers, on pourrait voir varier <strong>de</strong>s quantités aussi fondamentales quela charge <strong>de</strong> l’électron ou le nombre <strong>de</strong> dimensions spatiales. Celles-ci pourraient notamment varier dans letemps, ou encore changer à chaque Big-Bang dans le cadre d’un univers cyclique (ou un Univers emboîté dutype <strong>Le</strong>e Smolin, ou les Big-Bangs se produisent au sein <strong>de</strong>s trous noirs). Ou enfin, nous pouvons penser àune théorie <strong>de</strong> physique <strong>de</strong>s particules qui produise une distribution <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s constantesfondamentales dans l’Univers : c’est ce qui a été tenté avec les “théories <strong>de</strong> jauge chaotiques”. Celles-cipermettent en principe <strong>de</strong> calculer la probabilité d’observer une certaine loi <strong>de</strong> la nature ou une certainesymétrie en physique <strong>de</strong>s particules après un certain nombre d’années (l’âge <strong>de</strong> l’univers par exemple). Nousnous intéresserons ici aux <strong>de</strong>ux premiers cas <strong>de</strong> multivers <strong>de</strong> niveau II.- Un multivers “en étendue”C’est le cas le plus simple <strong>de</strong> multivers <strong>de</strong> niveau II. Reprenons le multivers <strong>de</strong> niveau I. Il peut se rentrerdans une bulle <strong>de</strong> volume fini, car comme nous l’avons vu, l’introduction <strong>de</strong> courbure dans les dimensionsspatiales permet <strong>de</strong> raisonner à la façon d’une sphère <strong>de</strong> surface illimitée mais <strong>de</strong> volume fini. On peut alorspenser un multivers contenant plusieurs <strong>de</strong> ces bulles, avec <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s lois physiques, ou du nombre<strong>de</strong> dimensions spatiales entre ces différents Univers. L’espace entre les bulles est en inflation éternelle, <strong>de</strong>sorte qu’aucun observateur ne puisse les joindre (si l’on considère que la vitesse <strong>de</strong> la lumière est unelimitation fondamentale dans le multivers <strong>de</strong> niveau II aussi).Dans ce multivers <strong>de</strong> niveau II, une méta-loi régit les variations aléatoires <strong>de</strong>s autres lois. Ainsi, la loi“ultime” <strong>de</strong> la physique reste i<strong>de</strong>ntique partout dans le multivers, mais les équations effectives varient d’une“bulle” à l’autre. <strong>Le</strong> “paysage” <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s est un exemple d’un tel multivers.C’est ce multivers <strong>de</strong> niveau II qui permet véritablement <strong>de</strong> crédibiliser le principe anthropique dans saversion forte. Nous retrouvons chez Aurélien Barrau un discours typique <strong>de</strong> ce que les physiciens peuventrépondre au <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> en utilisant les multivers : “pour rendre compte <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong>s loiseffectives, le multivers <strong>de</strong> niveau II est requis. Si le proton était plus lourd <strong>de</strong> 0.2%, il serait instable etdéstabiliserait les atomes. Si l’interaction faible était plus faible l’hydrogène n’existerait pas ; si elle étaitplus forte les supernovae ne pourraient pas enrichir le milieu interstellaire avec <strong>de</strong>s éléments lourds. Si laconstante cosmologique était plus élevée, l’Univers aurait “explosé” avant <strong>de</strong> former les galaxies. <strong>Le</strong>svaleurs “ajustées” <strong>de</strong> ces constantes s’expliquent naturellement par un effet <strong>de</strong> sélection au sein dumultivers <strong>de</strong> niveau II” 94 .Ce modèle est aujourd’hui assez populaire chez les physiciens, en ce qu’il est basé sur <strong>de</strong> réelles théoriesphysiques (ici la théorie <strong>de</strong> l’inflation, étendue au multivers entier), qu’il permet <strong>de</strong> “résoudre” le problèmedu fine-tuning en multipliant les Univers et les lois possibles, faisant <strong>de</strong> tout événement improbable un94 Barrau, A., op.cit., p. 8050

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