(requirement) qu’il existe <strong>de</strong>s endroits où la vie à base <strong>de</strong> carbone puisse évoluer et par le fait que l’Universsoit assez vieux pour que ce soit déjà accompli”. 39Immédiatement, les auteurs mettent cette définition en relation avec son corollaire : “le <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong>Faible nous invite à isoler les propriétés <strong>de</strong> l’Univers qui sont nécessaires à l’évolution et au maintien <strong>de</strong>notre forme <strong>de</strong> vie” 40 . Ces propriétés sont par exemple l’âge et la taille <strong>de</strong> l’Univers, ou encore les constantesfondamentales (ce que Carter réserve au <strong>Principe</strong> Fort). L’accent est directement mis sur la possibilité <strong>de</strong>contraindre <strong>de</strong>s paramètres fondamentaux, sortant ainsi du cadre <strong>de</strong> la simple tautologie pour procurer unprincipe effectivement utilisable. Néanmoins, pour les auteurs, l’évolution par sélection naturelle ayant uncaractère essentiellement non téléologique, les conditions que nous trouverons seront nécessaires mais passuffisantes pour qu’apparaissent <strong>de</strong>s êtres vivants à base d’éléments carbonés.Contrairement aux versions plus spéculatives que nous allons voir après, le <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Faible n’a,pour les auteurs, rien <strong>de</strong> choquant ou qui sorte du domaine établi <strong>de</strong> la méthodologie scientifique : “<strong>Le</strong><strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Faible n’est qu’une reformulation, quoique subtile, <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s principes les plusimportants et les mieux établis <strong>de</strong> la science : le fait qu’il soit essentiel <strong>de</strong> prendre en compte les limites <strong>de</strong>l’appareil <strong>de</strong> mesure lorsque l’on interprète ses observations” 41 . Aussi, comme le dit Marc Lachièze-Rey,“[<strong>Le</strong> <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Faible] ne constitue rien d’autre que la simple définition d’une mesure physique,telle qu’on peut l’effectuer à partir <strong>de</strong> l’expérience ou <strong>de</strong> l’observation : les principes <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la scienceexigent que toute loi <strong>de</strong> la nature, tout modèle <strong>de</strong> l’univers et <strong>de</strong> son évolution soient compatibles avec lesrésultats d’observations ; y compris, mais pas particulièrement, le fait que nous existions” 42 .b. <strong>Le</strong> <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Forti. La version <strong>de</strong> CarterAlors que dans le cas du <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Faible, Carter restreignait sa distribution <strong>de</strong> probabilité à unesimple mise en lumière spatio-temporelle <strong>de</strong> la présence d’observateurs, il l’étend dans le cas fort à unensemble <strong>de</strong> modèles cosmologiques ayant différentes valeurs pour les constantes “fondamentales”. Voicicomment se formule alors la définition du <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Fort :39Barrow, J., & Tipler, F., op.cit., p 16 (“The observed values of all physical and cosmological quantities are not equallyprobable but they take on values restricted by the requirement that there exist sites where carbon-based life can evolveand by the requirement that the universe be old enough for it to have already done so”)40Barrow, J., & Tipler, F., op.cit., p 16 (“the WAP [Weak Anthropic Principle] also challenges us to isolate that subset ofthe Universe’s properties which are necessary for the evolution and continued existence of our form of life”)41Barrow, J., & Tipler, F., op.cit., p 23 (“the WAP is just a restatement, albeit a subtle restatement, of one of the mostimportant and well-established principles of science : that it is essential to take into account the limitations of one’smeasuring apparatus when interpreting one’s observations”)42Lachièze-Rey, M., op.cit., p 198.28
<strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Fort <strong>de</strong> Carter : “L’Univers (et donc les paramètres fondamentaux dont il dépend) doitêtre tel qu’il admet l’apparition d’observateurs en son sein à un moment donné. Pour paraphraserDescartes, ‘cogito ergo mundus talis est’.” 43La citation en latin (“Je pense, donc le mon<strong>de</strong> est tel [qu’il est]”) explicite le fait que le “must be” (“doitêtre”) est ici une déduction faite à partir du fait <strong>de</strong> notre existence, faisant aussi <strong>de</strong> cette définition unetautologie, quoique plus élaborée que la version faible. Aussi, on voit qu’à l’origine, le principe <strong>Anthropique</strong>,que ce soit dans sa forme faible ou forte, ne postule en rien que l’Univers ait été créé pour l’homme. Lareformulation donnée par Dominique <strong>Le</strong>court rapproche ce <strong>Principe</strong> Fort du <strong>Principe</strong> Faible <strong>de</strong> Barrow etTipler : “La présence d’observateurs dans l’Univers impose <strong>de</strong>s contraintes, non seulement sur leur positiontemporelle, mais aussi sur l’ensemble <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> l’univers” 44 . Comme nous l’avons vu pour le<strong>Principe</strong> Faible, cette tautologie est utilisable en postulant qu’on accè<strong>de</strong> aux autres mon<strong>de</strong>s possibles danslesquels nous aurions pu nous trouver par variation <strong>de</strong> quelques paramètres essentiels. Dans ce cas, onexplique la valeur <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> notre Univers en remarquant que dans d’autres modèles avec <strong>de</strong>s valeursdifférentes, la vie ne pourrait pas apparaître. C’est bien parce qu’aucune théorie fondamentale n’explique cesvaleurs <strong>de</strong> constantes que ce principe revêt un intérêt scientifique. Ainsi que le dit Carter lui-même : “Bienque je serais personnellement plus satisfait par <strong>de</strong>s explications liant les valeurs <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> couplagefondamentales etc. à une structure mathématique plus profon<strong>de</strong> (dans laquelle elles ne seraient plusfondamentales mais dérivées), je pense qu’il vaut la peine <strong>de</strong> réaliser entre-temps une explorationsystématique <strong>de</strong>s limites a priori qui peuvent être placées sur ces paramètres (tant qu’ils restentfondamentaux) par le <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Fort” 45 .ii. La version <strong>de</strong> Barrow et TiplerPour Barrow et Tipler, la formulation du <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Fort est la suivante :<strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Fort <strong>de</strong> Barrow et Tipler : “Il faut que l’Univers possè<strong>de</strong> les propriétés qui conduisentau développement <strong>de</strong> la vie à un moment donné dans son histoire” 4643"The Universe (and hence the fundamental parameters on which it <strong>de</strong>pends) must be such as to admit the creation ofobservers within it at some stage. To paraphrase Descartes, 'cogito ergo mundus talis est'."44 <strong>Le</strong>court, D., op.cit., p. 88845Carter, B., “Large number coinci<strong>de</strong>nces and the anthropic principle in cosmology”. “Large number coinci<strong>de</strong>nces andthe anthropinc principe in cosmology », in Confrontations of Cosmological Theories with Observational Data (I.A.U.Symposium 63) ed. M. Longair, Rei<strong>de</strong>l, Dordrecht, 1974 p. 298. (“Even though I would personally be happier withexplanations of the values of the fundamental coupling constants etc. based ona <strong>de</strong>eper mathematical structure (inwhich they would no longer be fundamental but would be <strong>de</strong>rived), I think it is worthwhile in the meanwhile to make asystematic exploration of the a priori limits that can be placed on these parameters (so long as they remain fundamental)by the strong anthropic principle”).46Barrow, J., & Tipler, F., op.cit.. p 21. (“The universe must have those properties which allow life to <strong>de</strong>velop within itat some stage in its history”.)29
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ConclusionNous voici arrivés au te
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