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Le Principe Anthropique - Laboratoire de Physique Statistique

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notre planète <strong>de</strong>vrait être typique et la vie serait banale. Dans le cadre du principe anthropique, cela resteinexplicable si l’on suppose que l’évolution biologique peut se faire aisément sur <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> tempspetites comparées à celle <strong>de</strong> l’évolution stellaire. Néanmoins, “c’est exactement ce à quoi on s’attendrait sil’évolution biologique <strong>de</strong> vie comme la nôtre dépendait d’évènements acci<strong>de</strong>ntels avec <strong>de</strong>s tempscaractéristiques longs comparés à ceux <strong>de</strong> l’évolution stellaire” 65 . Aussi l’observation anthropique permetelle<strong>de</strong> déduire la rareté <strong>de</strong>s observateurs anthropiques dans l’univers. En rencontrer serait une réfutation àcette théorie.iv. <strong>Le</strong> doomsday argumentLa <strong>de</strong>uxième proposition traite <strong>de</strong> la fin du mon<strong>de</strong>. Elle est connue sous le nom du Doomsday Argument(l’argument du jugement <strong>de</strong>rnier), et a été développée par Brandon Carter et le philosophe John A. <strong>Le</strong>slie.Voici en quoi elle consiste. Soit n notre position sur une liste ordonnée <strong>de</strong> tous les hommes nés <strong>de</strong>puisl’origine <strong>de</strong> l’humanité. Soit N le nombre total d’hommes qui existeront dans l’histoire <strong>de</strong> l’humanité. Selonle principe anthropique, il y a plus <strong>de</strong> chances que l’humanité arrive à terme dans <strong>de</strong>s délais qui sont <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> notre présence sur Terre, faisant ainsi <strong>de</strong> nous <strong>de</strong>s observateurs typiques (ni tropproches du début, ni trop proches <strong>de</strong> la fin), plutôt que <strong>de</strong> s’éterniser, et <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> nous <strong>de</strong>s observateursspéciaux (car il serait surprenant que nous fassions partie <strong>de</strong> l’infime première fraction d’êtres humains).Ceci amène à poser <strong>de</strong> manière a priori que notre distribution <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> présence sur la liste estuniforme. Nous avons donc 95% <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> nous trouver dans les 95% finaux <strong>de</strong> l’intervalle [0,N]. Or, onpeut estimer que déjà 60 milliards d’hommes ont habité la Terre jusqu’à présent (c’est notre rang n), ce quicorrespond à 5% <strong>de</strong> N. Aussi, à un niveau <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> 95%, on peut dire que N ne dépassera pas 20*n(sans quoi nous serions <strong>de</strong>s observateurs “exceptionnels” se situant dans les premiers 5%). Il y aura doncmoins <strong>de</strong> 1200 milliards d’hommes. En estimant que la population se stabilise à 10 milliards d’hommes, celacorrespond à l’an 9120. Des contre-arguments peuvent être formulés, qui reposent sur l’analyse en termes <strong>de</strong>probabilités bayesiennes. Par exemple, le cosmologue Ken Olum pense 66 qu’avant même <strong>de</strong> considérer notrerang dans l’ensemble <strong>de</strong>s N humains qui auront vécu, nous <strong>de</strong>vrions considérer le fait même que nousvivions comme augmentant la probabilité a priori qu’un grand nombre <strong>de</strong> personnes vivent (car plus N estgrand, plus il y a <strong>de</strong> chances que moi-même, en tant qu’observateur, j’existe dans cet échantillon).v. ConclusionAussi les arguments et contre-arguments reposant sur le <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Faible semblent liés <strong>de</strong> façonimportante à la légitimité <strong>de</strong> ce que nous admettons comme pertinent pour le calcul <strong>de</strong> probabilité a priori.<strong>Le</strong>s “utilisations” du <strong>Principe</strong> Faible semblent au mieux se borner au jeu scientifique, au pire n’être rien <strong>de</strong>plus qu’une manière anthropocentrique <strong>de</strong> concevoir la mesure physique. En s’attaquant à la question <strong>de</strong>s65Carter, B., “Anthropic principle in cosmology”. (“it is just what would be expected if the biological evolution of lifelike ours <strong>de</strong>pends on chance events with characteristic timescales long compared with those of stellar evolution”)66Ken D. Olum, “The doomsday argument and the number of possible observers”, Phil.Q. 52, 2002, 164, arxiv gr-qc/000908136

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