- L’univers auto-explicatif : il y aurait une boucle causale ou explicative fermée, ne permettant qu’auxunivers contenant <strong>de</strong> la conscience d’exister. Ceci fait référence au <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> Participatifque nous avons vu en I.2.c.- <strong>Le</strong> faux Univers : nous vivons dans une simulation <strong>de</strong> réalité virtuelle. Cette interprétation a étépopularisée en philosophie par la question du philosophe américain Hilary Putnam, dans son livreReason, Truth and History (1983), consistant à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si nous ne sommes pas un “cerveau dansune cuve” (brain in a vat) qui se verrait imposé <strong>de</strong>s influx nerveux par un ordinateur puissant etévoluerait ainsi dans une réalité virtuelle aussi vraie que nature. Plus récemment, le film Matrix(1999) a illustré au cinéma cette expérience <strong>de</strong> pensée.À ceci nous <strong>de</strong>vons ajouter l’hypothèse <strong>de</strong> <strong>Le</strong>e Smolin dite <strong>de</strong> la Sélection Naturelle Cosmologique 68 , aussiappelée hypothèse <strong>de</strong>s Univers Féconds, selon laquelle les Univers auraient <strong>de</strong>s “<strong>de</strong>scendants” (peut-être àl’intérieur <strong>de</strong>s trous noirs), “survivant” d’autant mieux qu’ils ont <strong>de</strong>s caractères comparables à ceux <strong>de</strong> notrepropre Univers.Dans les sections qui vont suivre, nous allons étudier <strong>de</strong> façon plus précise ces questions. Nouscommencerons par traiter l’alternative la plus répandue chez les physiciens, celle <strong>de</strong>s multivers. Puis noustraiterons dans la section suivante <strong>de</strong> la finalité et <strong>de</strong>s questions philosophiques et épistémologiques liées auxnotions <strong>de</strong> loi fondamentale, <strong>de</strong> probabilité, <strong>de</strong> modélisation. Cette mise en perspective nous permettrad’avoir un panorama complet <strong>de</strong> ce qui peut être dit du <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong>, <strong>de</strong> ses interprétations et <strong>de</strong> seslimites.68<strong>Le</strong>e Smolin, The Life of the Cosmos, Oxford University Press, 199738
II. L’alternative <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s multiplesEn soulevant le problème <strong>de</strong> la spécificité <strong>de</strong>s conditions initiales (les divers paramètres utilisés pourmodéliser la dynamique <strong>de</strong> l’Univers en cosmologie) ainsi que <strong>de</strong>s constantes fondamentales (vitesse <strong>de</strong> lalumière ou constante <strong>de</strong> Planck par exemple) <strong>de</strong> notre Univers, le <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong> a ouvert la voie à<strong>de</strong>ux grands types <strong>de</strong> réflexions : soit notre Univers a été “conçu” pour être ainsi, soit il est né du pur hasard,sans entité transcendante proclamant son existence par rapport à d’autres possibles. <strong>Le</strong> premier cas, plutôtprisé <strong>de</strong>s théologiens 69 , mène à <strong>de</strong>s considérations finalistes auxquelles ne peuvent se résoudre lesscientifiques. Par contre, le second cas permet d’envisager <strong>de</strong>s modèles d’un “méta-univers” dont nousserions part et où s’actualiseraient diverses possibilités d’Univers, liées à diverses conditions initiales et/oudiverses constantes, voire lois fondamentales, et où l’improbabilité apparente que <strong>de</strong>s êtres vivantsapparaissent serait compensée par l’infinité <strong>de</strong>s univers existant. L’aspect plus scientifique <strong>de</strong> ce second typed’explication, nourri par les progrès en cosmologie et en physique quantique réalisés au cours du XX èmesiècle, ainsi que par les nouveaux concepts introduits par la toute jeune théorie <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s, en ont faitl’apanage <strong>de</strong>s scientifiques qui voulaient outrepasser le caractère métaphysique et théologique lié à la“création” d’univers, et remplacer la finalité par le hasard. C’est notamment le cas du physicien AurélienBarrau, dont le mémoire Quelques éléments <strong>de</strong> physique et <strong>de</strong> philosophie <strong>de</strong>s multivers 70 donne un compterenducomplet et précis <strong>de</strong> l’histoire et <strong>de</strong> la pensée actuelle <strong>de</strong>s multivers. Nous nous centrerons dans cettesection sur cet aspect <strong>de</strong> la réponse apportée au <strong>Principe</strong> <strong>Anthropique</strong>. Nous verrons comment la pensée <strong>de</strong>smultivers a déjà pu traverser les époques, jusqu’à s’introduire chez les scientifiques au cours du XX èmesiècle. Nous étudierons les différents types <strong>de</strong> multivers, puis verrons comment il est possible <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>sprédictions à partir <strong>de</strong>s modèles que nous en faisons, et comment ils passent le critère <strong>de</strong> réfutabilité <strong>de</strong> KarlPopper qui fait aujourd’hui office <strong>de</strong> critère <strong>de</strong> scientificité.1. Histoire <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s multiplesLa problématique <strong>de</strong> la pluralité <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s a déjà été longuement étudiée en philosophie, <strong>de</strong>puis lesphilosophes grecs jusqu’aux plus contemporains. <strong>Le</strong>s modalités du nécessaire, du possible et du contingentqui y apparaissent nous servirons pour une analyse philosophique plus détaillée en section III.69<strong>Le</strong> théologien Richard Swinburne est notamment un défenseur <strong>de</strong> l’idée selon laquelle le fine-tuning serait un actedivin (voir par exemple Swinburne, R., “Argument from the Fine-Tuning of the Universe” in Mo<strong>de</strong>rn Cosmology andPhilosophy, ed. John <strong>Le</strong>slie, Amherst, NY: Prometheus Books, 1998, pp. 160–79)70Barrau, A., op.cit.39
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ConclusionNous voici arrivés au te
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Nous avons pour cela tenté de rend
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