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Dynamisme 240 - Union Wallonne des Entreprises

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Marc de vesteleLe bonheur <strong>des</strong>entrepreneurs allemandsL’Allemagne interpelle : moteur économique de l’Europe, elle génère le plus grand excédent commercial au monde.Mais d'où vient la compétitivité de nos voisins allemands? Nos entreprises peuvent-elles négliger ce marché àl’exportation ? Réponses avec Marc De Vestele, Attaché économique et commercial pour l'Agence wallonne àl'exportation et aux investissements étrangers à Munich. Il a écrit le guide «Comment exporter en Allemagne».propos recueillis par Yves-Etienne MASSARTL’AWEX enAllemagneL’AWEX a <strong>des</strong> bureauxà Munich, Hambourg,Cologne, Aix-la-Chapelleet Berlin. Marc DeVestele, Licencié ensciences économiquesà l'UCL, travaille depuishuit ans comme Attachééconomique et commercialpour l'Agence wallonneà l'exportation et auxinvestissements étrangers àMunich, Allemagne. Il a écritle guide «Comment exporteren Allemagne» avec <strong>des</strong>témoignages d’entrepriseswallonnes qui sont activesen Allemagne. Vous pouvezvous procurer un exemplairegratuit du guide «Commentexporter en Allemagne»en envoyant un courriel aubureau de l’AWEX à Munich :munich@awex-wallonia.comMarc De Vestele intervient dans<strong>Dynamisme</strong> à titre personnel.DYNAMISME : On explique parfoisla compétitivité allemande parun dialogue social différencié, la«Tarifautonomie». Vous confirmezque c’est un élément-clé?Marc De Vestele : Sous le nazisme et pendantle régime communiste est-allemand, régnaitl’interdiction de s’associer en dehors <strong>des</strong> structuresdu parti. L'autonomie tarifaire, c'est-à-dire ledroit en vertu duquel les partenaires sociauxdéterminent aujourd'hui eux-mêmes, sansingérence de l'État, les conditions salariales, a étéinscrite au titre de fondement démocratique dansla Loi fondamentale allemande au lendemainde la Seconde Guerre mondiale. Le nombreélevé (on parle ici de de 73.000 accords-cadres)indique un système différencié qui répond auxbesoins sectoriels <strong>des</strong> entreprises et qui reconnaîten même temps la concertation sociale. Parailleurs, les entreprises conservent le droit dene pas participer à la concertation salarialecollective. Ainsi, près de 10.000 entreprises ontadopté leurs propres accords tarifaires internes.Le «Friedenspflicht» engage les syndicats àrenoncer aux actions de grève pendant la duréed’application de l’accord tarifaire. Par conséquent,il y a très peu de grèves sauvages en Allemagne.Le principe de «Tarifeinheit» stipule qu’unseul accord vaut par entreprise. Il empêchela surenchère entre syndicats au sein d’unemême entreprise. En 2010, la «Tarifeinheit»a été affaiblie par une décision du tribunaldu travail. L’actuel gouvernement cherche unnouveau consensus en la matière.A l’image de ce qui réussittrès bien en communautégermanophone, la compétitivités’explique-t-elle égalementpar un système de formationen alternance généralisé,la «Duale Ausbildung» ?La formation professionnellese déroule à deux endroits enAllemagne : dans une entrepriseet sur les bancs de l'école, d'oùson appellation «duale» . Cesystème est appliqué aussi bienaux métiers techniques, commela construction mécanique, qu'au secteur tertiaire,tel que les assurances. Concrètement: un élève,dans le cadre d'une formation de trois ans,travaille trois à quatre jours par semaine dansune entreprise et rejoint l’école le reste du temps.Afin de renforcer ce système, les employeurs etles pouvoirs organisateurs ont signé un pactegarantissant 570.140 stages en 2011. Grâce ausystème de la «duale Ausbildung», l'Allemagneprésente le plus faible taux de chômage parmi lesjeunes en Europe. En août 2012, le chômage <strong>des</strong>jeunes en Allemagne atteignait d’ailleurs 8,1%,contre 17,70% en Belgique.La sous-traitance occupeaussi une place centrale dansle fonctionnement de l’économieallemande…En 2011, quinze <strong>des</strong> trente entreprises cotées àl'indice DAX ont réalisé les bénéficies les plusimportants de leur histoire. Parmi elles : BMW,Linde, SAP et BASF. Entre 1970 et 2010, la part dela production industrielle allemande sous-traitéeà <strong>des</strong> tiers a augmenté de 10% pour s'établirà 70%. Ce chiffre élevé met en évidence lesrapports extrêmement complexes au seinde l'industrie allemande et les modèles degestion incroyablement raffinés de la soustraitance.Les réorganisations ont amélioréles marges bénéficiaires <strong>des</strong>entreprises, offrant <strong>des</strong> moyenspour de nouveaux investissements.<strong>Dynamisme</strong> Décembre 2012 .37

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