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<strong>ELECTROui</strong>n.16 (17 ème numéro)30 novembre 2003Observatoire Urbain d'IstanbulInstitut Français d’Etudes AnatoliennesNuru Ziya sok, 22PK 5480072 Beyoğlu/ISTANBUL+90 212 244 17 17 (116)E-mail : ouistanbul@yahoo.frLettre rédigée par Elif AKSAZ et David BEHAR“Il enroulait les immeubles trempés avec voracité celourd brouillard droit descendu du ciel. Cette nuit-là il yavait des ombres centenaires dans les petites rues de lagrande ville, et il y avait aussi le regard de l’obscuritéentre les murs moites. L’écho des horribles histoires queracontait le vent résonnait entre les portes mouillées ; semêlant aux respirations haletantes des chiens de ruesurexcités” (trad. D.B). Première planche de YüzyıllıkGölgeler (Ombres centenaires), d’Ergün Gündüz (dessin)et Turgut Yüksel (textes), paru en sept. 2003 chezEpsilon, Istanbul.


Table des matièresChronologie d’Istanbul (1er septembre – 30 octobre 2003)........................................ 3Transports............................................................................................................................................. 3Urbanisme et construction................................................................................................................... 3Environnement et patrimoine..............................................................................................................6Politique................................................................................................................................................. 8Vie économique..................................................................................................................................... 9Populations et vie quotidienne........................................................................................................... 12Risques urbains................................................................................................................................... 14Culture, sport et médias..................................................................................................................... 16Séries thématiques.........................................................................................................19La campagne municipale 2004 à Istanbul........................................................................................ 19L’évolution du système éducatif en Turquie.................................................................................... 27Evénements.................................................................................................................... 30Références, sites et adresses utiles................................................................................32Références............................................................................................................................................32Sites...................................................................................................................................................... 34L’OUI informe ..............................................................................................................35Séminaires............................................................................................................................................35Séminaires OUI :.............................................................................................................................. 35Autres séminaires <strong>IFEA</strong> :................................................................................................................. 35Groupe de travail des doctorants...................................................................................................... 36Stages à l’OUI......................................................................................................................................37Sorties...................................................................................................................................................38Programme des excursions urbaines de l’OUI 2003-2004...............................................................38Yayla/Feriköy/Bomonti : « Présence rélictuelle arménienne, patrimoine immobilier et cimetièresdes fondations communautaires » (12 novembre 2003) :................................................................39Les « Festivités de Rize » sur la place de la République à Kadıköy (15-28 septembre 2003)........ 39Publications......................................................................................................................................... 42Colloques, appels à candidature et informations sur des instituts de recherche.......................... 432


Chronologie d’Istanbul (1 er septembre – 30 octobre 2003)A partir de la presse turque (Dünya : D., Zaman : Z., Cumhuriyet : C, Evrensel : E., Yeni Gündem: Y.G., Sabah : S, Sabah-İstanbul- : S-İ, Hürriyet : H, Tü : Türkiye, FF : Finansal Forum, R :Radikal, M : Milliyet).Transports- Dans le cadre du vaste programme de remise aux normes des équipements publics enprévention d’un prochain tremblement de terre, les principaux viaducs et ponts d’Istanbul verrontleurs supports renforcés d’ici la fin de l’année 2003. Du 2 au 22 octobre, le trafic sur l’autorouteO-2 a été fortement perturbé pour permettre la surélévation de 10 cm du viaduc Mahmutbey, quifranchit cette autoroute. Les 22 ponts et viaducs qui franchissent le TEM et l’E-5, les deuxpériphériques d’Istanbul, subiront le même traitement avant la fin 2003. 02/10/03, R., p.4. D.5- 30/10 : Le « Pont du Bosphore », premier pont sur le Bosphore, a fêté son trentièmeanniversaire. Près d’1,5 millions de véhicules ont traversé ce pont, qui a rapporté à l’Etat plus d’1milliard de dollars. Le projet de construction de ce pont a été soumis à l’Assemblée nationale en1957, sous le 4 ème gouvernement d’Adnan Menderes. En 1968, la construction du pont est confiéeà une entreprise anglaise. Le chantier est inauguré en janvier 1970, en présence de SuleymanDemirel, Premier Ministre de l’époque, et la firme anglaise s’engage à terminer les travaux en 34mois. Le pont entre finalement en service le 30 octobre 1973, avec 10 mois de retard sur la dateprévue. Il fait 1074 mètres de long – auxquels il faut ajouter 22 km de périphérique – et 165mètres de haut. Son armature est en acier. Durant les 4 premières années, le pont était ouvert auxpiétons. Cependant, en raison du grand nombre de suicides et pour des raisons de sécurité, il a étéensuite fermé aux piétons. Le premier marathon « Eurasie » est organisé en 1979. 34 coureursparticipent à cette première édition d’un événement sportif qui a désormais acquis une notoriétéinternationale. 28/10/03, E. p.4. D.1D.- 28/10 : La Municipalité du grand Istanbul a lancé un vaste projet intitulé « Rendre les places aupeuple ». Ce projet prévoit de vider les grandes places d’Istanbul de tous leurs élémentssuperflus. La première étape du projet consiste à déplacer les arrêts d’autobus hors des placesconcernées. Les premiers arrêts déplacés ont été ceux de la place d’Eminönü, nœud du trafic desautobus où se trouvaient des dizaines d’arrêts, repoussés 200 m plus loin. Les usagers, quin’étaient pas au courant de l’opération, ont dû courir dans la boue pour attraper leurs autobus. Lamême opération est prévue sur les places de Taksim, Mecidiyeköy, Kadıköy et Üsküdar…29/10/03, C., p.9. D.1.Urbanisme et construction- 02/09 : Le Sporcular Parkı (Parc des sportifs), projet de la Mairie de Beşiktaş, a ouvert sesportes, en présence de l’Equipe nationale de football, et de plusieurs médaillés olympiques (lutte,karaté…). Le Maire de Beşiktaş Yusuf Namoğlu, ancien arbitre de football international etprésident de la ligue des arbitres de football, s’est déclaré « heureux de pouvoir léguer ce parcaux futures générations ». La parc, situé dans le quartier de 4.Levent, s’étend sur 10 hectares.L’équipe nationale de football troisième à la dernière Coupe du monde est représentée sur unmur en relief, et les bustes des récents champions olympiques, et bien sûr de l’athlète SüreyyaAyhan, arrivée seconde du 400m aux derniers championnats du monde (celle-ci est venueinaugurer sa propre statue le 15 septembre) ont été disposés à divers endroits du parc. 03/09/03,R., p.5. D. Beşiktaş.3


- Les équipes de la Direction des constructions autour du Bosphore de la Mairie d’Istanbul sesont heurtées à la résistance des habitants d’un gecekondu, aidés par leurs voisins, à Poyrazköy(arrondissement de Beykoz), tentant d’empêcher la destruction des logements. L’opération anécessité l’intervention des gendarmes, qui ont procédé à 3 arrestations. 5 personnes dont 3policiers ont été blessées au cours de l’émeute. 10/09/03. C., p.3. D.10.- 13/09 : Les premières pluies d’automne ont été particulièrement dévastatrices. La majorité deschantiers lancés par la mairie du Grand Istanbul (IBB) étant toujours en cours, lesarrondissements d’Eminönü et Zeytinburnu en particulier ont été littéralement inondés. Leniveau de l’eau aux alentours de la Gare de Sirkeci a dépassé un mètre. De nombreux véhiculesont dû être abandonnés par leurs propriétaires dans les tunnels et souterrains de cesarrondissements. La rentrée des classes, qui avait lieu la même semaine, a causé de gigantesquesembouteillages. 14/09/03, R., p.3. D.3.- Près de 400 chantiers lancés par IBB sont toujours en cours : 10 participent de l’établissementdu réseau ferré, 30 sont des nouveaux points de jonction en construction, 50 des chantiers deconstruction de routes, plus de 100 sont des travaux de réfection de routes, et plus de 100également sont des travaux d’infrastructures tels que la rénovation des canalisations. 15/09/03,R., p.5. D.1.- Les débats se poursuivent à l’Assemblée nationale autour de l’article 2B, relatif aux zonesdéforestées. En attendant, les habitants des zones concernées spéculent sur les bénéfices que lenouvel article peut leur apporter. Dans l’arrondissement de Beykoz, composé à 86% de forêts,200 000 personnes ont acheté des terrains ou des maisons dans les zones protégées interdites à laconstruction. A l’heure actuelle, les agences immobilières et les entreprises en bâtiment ont gelétoutes leurs activités en attendant la promulgation du nouvel article 2B. Ils espèrent un triplementde la valeur des terrains concernés. 19/09/03, R. p.4. D.3.- Le Dr. Hayati Tüfekçioğlu, du département de sociologie de l’Université d’Istanbul, a menéune recherche tendant à montrer que l’évolution des noms de rue est un miroir fidèle deschangements sociaux. Sa recherche a porté sur les rues de trois quartiers d’Istanbul, représentanttrois moments importants de l’histoire récente d’Istanbul : Cihangir pour la période prérépublicaine,Fındıkzade (arrondissement de Fatih) pour la période républicaine, et Pendik, dontl’essor urbain date des années 1980. H. Tüfekçioğlu explique qu’à Fındıkzade les noms de rueont été choisis conformément à l’idéologie de la turcité durant les années 1950 : Vatan Caddesi(Avenue de la Patrie), Millet Caddesi (Avenue de la Nation), Türkçü Sokak (Rue des turquistes),Kızılelma Caddesi (Avenue de la Pomme rouge), Ziya Gökalp Caddesi, etc.. A Cihangir, quartiercosmopolite qui n’a pas eu besoin d’un tel « coup de pouce » administratif pour s’occidentaliser,les noms de rue sont restés inchangés jusqu’aux années 1960. Ils expriment les particularités duquartier ou de ses habitants, voire même sont matière à plaisanteries : Merkepanırtan Sokak,Çiftevav Sokak, Ateşpare Sokak, Aslanyatağı Sokak (Rue du lit du lion), Pürtelaş Sokak (Rue dupur souci), Kasatura Sokak (Rue de la baïonnette) , etc.. Durant les années 1980, après l’arrivéede migrants d’Anatolie, certains noms de rue ont été modifiés à la demande des habitants, telsque Sormagir Sokak (Rue ‘entre sans demander’), qui devient Başkurt Sokak. A Pendik, H.Tüfekçioğlu parle d’une « réaction contre l’idéologie officielle ». Les noms de rue évoquent leslieux d’origine des habitants (Adana, Aydın, Bursa, Çayeli…) ou renvoient à la nature : Bahar(printemps), Çimen (pelouse), Çiçek (fleur), Buğday (froment), etc. Par ailleurs, H. Tüfekçioğluexplique que 1927 est l’année durant laquelle le plus grand nombre de noms de rues ont étémodifiés à Istanbul : 7500 au total. Enfin, selon son décompte, 7500 des 50000 rues que compteIstanbul ne sont pas répertoriées. 17/09/03, R., p.4.- L’architecture du nouveau consulat américain, situé sur les hauteurs d’Istiniye (arrondissementde Sarıyer), a été fortement critiquée dans un rapport sur l’image des Etats-Unis dans le mondemusulman, commandé par la Maison Blanche. Ce rapport, intitulé « Changer les mentalités,gagner la paix », a été rédigé par un comité de 13 professeurs, écrivains et diplomates, présidépar Edward P. Derejian, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Syrie et en Israël, et porte-parole4


de la Maison Blanche. Dans ce rapport, publié le 1 er octobre 2003, le consulat américaind’Istanbul est décrit comme une véritable « forteresse », dont l’architecture imposante eteffrayante ne peut que nuire à l’image des Etats-Unis. 02/10/03, H., p.28.- Derrière le lycée Galatasaray, dans le quartier des antiquaires de Çukurcuma, un vaste projet derestauration est en cours de réalisation : la Cezayir Sokak (Rue de l’Algérie) va être transforméeen Fransız Sokağı (Rue Française). Le projet prévoit des galeries d’art, des salles de concert etd’exposition, des magasins vendant des produits français, un total de 22 cafés, pâtisseries etrestaurants, une école internationale de cuisine, une entreprise de tourisme organisant des toursen France et en Turquie, un bureau de représentation des universités françaises, et l’organisationhebdomadaire d’un dimanche français. A l’origine du projet, le propriétaire de l’entreprise depublicité et de production Afıtaş, Mehmet Taşdiken. Alors qu’il se demandait comment valorisercette rue, dans laquelle se trouvent les bureaux de son entreprise, cet homme d’affaires a eul’idée de faire appel, d’abord à ce amis pour qu’ils rachètent les immeubles de la rue, puis auxpouvoirs publics, pour qu’ils apportent un soutien financier dans la restauration. Le projetremporte un large succès : la Mairie de Paris financera l’éclairage de la rue et la Municipalitéd’Istanbul s’occupera de la fleurir et financera une partie de la restauration des bâtiments, parl’intermédiaire de la firme Iston, qui dépend de la Mairie d’Istanbul. Suite au rachat desimmeubles, la spéculation immobilière s’est accéléré et une trentaine de locataires habitant larue, pour beaucoup des Roumains et des Kurdes, sont déjà partis. Face à ce phénomène, souventobservé dans les quartiers gentrifiés, M. Taşdiken explique qu’il veillera à ce que la rue ne soitpas entièrement vidée de ses anciens habitants. Il propose notamment de financer l’ouvertured’un magasin de fleurs, qui sera géré par une famille roumaine qui habite la rue depuis denombreuses années. 03/10/03, Beyoğlu Gazetesi, D.Beypoğlu.- Suite aux plaintes répétées des résidents des quartiers chics d’Etiler et Levent (arrondissementde Beşiktaş), le Ministère du Tourisme, responsable de l’attribution des licences pour les bars etles restaurants, a décidé d’ouvrir une enquête. Les plaintes concernent la pollution sonore et la‘terreur’ organisée de la mafia des parkings. Les quartiers d’Etiler et Levent, situés au nord-ouestde la ville, sur les hauteurs de la rive européenne, entre le premier et le second ponts sur leBosphore, constituent aujourd’hui le principal centre de divertissement de luxe de la ville. Leslieux de divertissement et les restaurants chics sont concentrés autour du centre commercialAkmerkez (Etiler), construit en 1995. Les premiers bars et clubs de l’avenue Nispetiye ont ouvertdès le début des années 1980, alors que cette avenue était encore peu résidentielle. Néanmoins,Etiler et Levent sont des ‘zones résidentielles’ planifiées. Les logements, principalement desmaisons sur deux étages rappelant les zones suburbaines américaines, ont été construits dans lesannées 60 par la Banque Emlak (institution publique, responsable également de la constructiondes grands ensembles d’Ataköy dans l’arrondissement de Bakırköy, ou plus récemment de la‘ville satellite’ de Bahçeşehir dans la périphérie sud de l’agglomération urbaine), et portentl’étiquette ‘Toplu Konut’ (logement collectif), bien qu’ils soient destinés en réalité aux classessupérieures. Selon le Plan d’aménagement urbain de l’époque (Şehir nâzim planı) seuls les rezde-chausséedes bâtisses de certaines rues pouvaient être utilisés à des fins commerciales.L’enquête du Ministère du tourisme révèle qu’un grand nombre de commerces, de restaurants etde bars auraient fourni de faux-documents pour obtenir l’autorisation, ou auraient court-circuitéla procédure administrative en passant directement par la Mairie d’arrondissement. Le Ministèredu tourisme a établi une liste de 37 commerces, parmi lesquels se trouvent le prestigieux clubŞamdan, véritable temple de la vie nocturne ouvert en 1975, ou le célèbre restaurant de KebabTike, auxquels les autorisations ont été retirées. Les propriétaires de Tıke ont porté l’affaire enjustice mais n’ont pu obtenir gain de cause. Le restaurant est actuellement fermé, sous scellémunicipal. L’affaire est cependant toujours en cours, en attendant la modification du Pland’aménagement urbain de ces deux quartiers, qui devrait être soumis à l’Assemblée nationale enmars 2004. Enfin, derrière les plaintes des résidents se cachent également des enjeux fonciers etimmobiliers. En effet, le départ des bars et des restaurants devrait provoquer une hausse des prixdes terrains et des loyers des zones concernées. Le loyer mensuel d’une maison actuellement5


entourée de bars pourrait passer, une fois ces bars fermés, de 1000 à 2000 voire 3000 $.11/10/03, R. p.3. D.36.- La construction d’un grand Musée d’art moderne est prévue à Istanbul depuis longtemps.Dernièrement, le projet d’un architecte, Murat Tabanlıoğlu, a attiré l’attention de la FondationGuggenheim. Ce projet prévoit la construction d’un vaste complexe, le Galataport, dans lesentrepôts désaffectés de Karaköy-Fındıklı, à l’embouchure du Bosphore, où se tient actuellementla plus grande partie de la Biennale. Ce complexe de 100 000 mètres carrés comprendrait à lafois un musée s’étendant sur une surface de 10 000 mètres carrés, un centre commercial, deslieux de divertissement et des hôtels. 14/10/03, R., p.21. D.Beyoğlu.- Le Ministère des Finances propose un plan d’urgence permettant de transformer les principaleszones de gecekondu des grandes villes en logements « modernes ». Les habitants de ceslogements de fortune, se trouvant pour une grande partie d’entre eux sur des terrains appartenantau trésor ou à des fondations (vakıf), pourraient ainsi se voir proposer des aides au logement leurpermettant d’attendre l’achat des terrains, qui verraient alors leur prix s’élever, par le secteurprivé. Une fois les logements construits, ces derniers recevraient un appartement et pourraientainsi revenir habiter, cette fois légalement, sur le terrain qu’ils occupaient auparavant. Le projetest d’ores et déjà critiqué, en particulier par le Maire d’Ankara, qui revendique la paternité de ceprojet (vallée de Dikmen), et souhaite que ces politiques de relogement relèvent de lacompétence des municipalités des grandes villes. 20/10/03. R. p.12. D.10. Mais le projet estsurtout critiqué par de nombreux intellectuels, qui soulignent son caractère ultra-libéral : il s’agit,pour le Pr. C. Geray, de vendre les terrains publics à bas prix le plus rapidement possible à desinvestisseurs étrangers du secteur du tourisme pour remplir en un temps record les caisses del’Etat sans se soucier du devenir de ces terrains, qui sont pour la plupart des sites classés (SIT).2/10/03, C., p.2- L’université d’Istanbul a décidé d’entamer une procédure judiciaire visant à annuler la décisiondu Ministère des Finances de récupérer, pour d’autres usages, le magnifique « centresocioculturel » de l’Université d’Istanbul (en réalité un restaurant), situé à Baltalimanı, sur lesrives du Bosphore. Ces 4 bâtiments ont été cédés à l’Université d’Istanbul en 1933 par Atatürk.On soupçonne cette opération d’être destinée à déstabiliser le médiatique recteur Alemdaroğlu.18/10/03. R. p.5. D.43.Environnement et patrimoine- Les Palais nationaux, dont la gestion relève de l’Assemblée nationale, ont annoncé de trèsimportantes pertes. Dans le Palais de Dolmabahçe en particulier, entre 50 et 60 000 objetsrépertoriés ont disparu. 02/09/03, R., p.3. D.9.- 2 des 14 écoles se trouvant sur la liste des établissements scolaires mis en vente à Istanbul pourrenflouer les caisses du Ministère de l’éducation seront finalement retirées de cette liste. En effet,l’école primaire İbrahim Ökten (construit en 1902 sur ordre de Zühtü Paşa) et le Lycée KemalAtatürk (bâtiment construit en 1906 par la France) sont classés en tant que « biens culturelsdevant être protégés », et ne peuvent donc pas être mis en vente. 04/09/03, R., p.3. D.9.- Istanbul déverse chaque jour 2 millions de mètres cubes d’eaux usées. Une grande partie de ceseaux est emmenée loin d’Istanbul et rejetée dans une zone isolée de la Mer Noire. Le reste, quiétait autrefois déversé dans la mer de Marmara, est déversé depuis les années 90 dans les coursd’eau de la région d’Istanbul. Istanbul compte 50 cours d’eau possédant un total de 168 affluents,dont la longueur cumulée atteint 600 km. Seul un tiers de ces eaux est traité avant d’être déversédans les cours d’eau, dans les bassins de Tuzla, Ömerli et Ataköy. Une fois les eaux uséesdéversées dans les fleuves, le coût du nettoyage d’un kilomètre d’eau polluée peut atteindre 46


millions d’Euros. Pour l’heure, seuls 60 km ont été traités par la Compagnie des Eaux etCanalisations d’Istanbul (İSKİ). 9/09/03. R., p.3. D.3.- Les travaux de construction du circuit de Formule 1 de Kurtköy (arrondissement de Pendik) ontdébuté le 10 septembre, en présence du Premier Ministre Tayyip Erdoğan et du Président de laLigue F1 Bernie Ecclestone. Le premier ministre a déclaré que : «Ces dernières années sont lesplus beaux temps de la Turquie. Désormais, nous sommes dans un état d’esprit où l’inquiétude :‘Je me couche le soir mais que se passera-t-il demain ? » a laissé sa place à : ‘ A quelle bonnenouvelle dois-je m’attendre ? ». Les travaux devraient coûter 60 millions de dollars et sepoursuivre jusqu’en mars 2005. Le projet prévoit que l’organisation des courses crée 50000emplois et attire à chaque course 175 000 spectateurs, dont on sait qu’ils dépensent chacun 230 $en moyenne. L’emplacement choisi est fortement critiqué par les associations de protection del’environnement. En effet, Kurtköy est situé à proximité du barrage d’Ömerli, sur la riveasiatique, qui fournit 35% de l’eau potable d’Istanbul. 13 chambres professionnelles, syndicats etassociations de la société civile (STK) ont mis en place une plate-forme chargée de rédiger unrapport visant à stopper les travaux. En effet, selon les textes régissant les zones comprenant desréserves d’eau, la construction d’un site touristique est interdite. Le Président de la Chambre decommerce d’Istanbul Mehmet Yıldırım, qui soutient le projet, affirme qu’il ne s’agit pas d’unsite touristique mais d’un investissement industriel. Pourtant, la construction d’un grand hôtel deluxe, d’un terrain de golf et d’une université sont prévues. Par ailleurs, le projet viole le fameuxarticle 2B de la Loi sur les forêts, de même que le Plan d’aménagement urbain (Alt Bölge Nazîmİmar Planı) de la zone métropolitaine d’Istanbul. La pollution sonore qu’occasionneront lescourses sur un rayon de 5 kilomètres est par ailleurs dangereuse pour la faune sauvage des forêtsalentours. Enfin, la forêt dans laquelle le circuit est construit comprend deux espèces de plantesqui ne poussent nulle part ailleurs, ce qui rend le projet non-conforme à la Convention de Berneet à l’accord sur la variété biologique signé par la Turquie. 11/09/03, R. p.20 ; 13/09/03 R., p.21.D.36.- L’état des eaux de la mer de Marmara, mer intérieure de 11500 km² entourée des zones les pluspeuplées et les plus industrialisées de Turquie, inquiète de plus en plus les associations deprotection de l’environnement, dont la fondation de recherche sur les mers de Turquie(TÜDAV). Le taux d’oxygène par litre d’eau, mesuré à 20 mètres de profondeur, serait passée de8 mg en 1970 à 4,5 mg à l’heure actuelle, sachant qu’il faut entre 4,5 et 5 mg d’oxygène par litred’eau pour que les poissons puissent survivre. Dans les golfes d’Izmit et Bandırma, ce taux a étémesuré à 2 mg, à 3 mg sur les côtes d’Erdek et Gemlik, et 3,5 mg sur les rives de Kumkapı etBostancı (quartiers d’Istanbul situés à l’embouchure du Bosphore dans la mer de Marmara).17/09/03, R., p.3. D.3.- Le système informatique régissant le trafic maritime (GTYBS) dans les détroits du Bosphore etdes Dardanelles est entré en service le 31 octobre. Le système est régi par 2 centres de contrôledu trafic, l’un à Akbaş dans le Détroit des Dardanelles et l’autre à Istinye sur la Bosphore. Lestechniciens de ces deux centres opèrent grâce aux relevés envoyés par 13 stations d’observationradar fonctionnant automatiquement, 5 dans le Détroit des Dardanelles et 8 sur le Bosphore. Lesstations du Bosphore sont situées, du Nord au Sud, à Garipçe, Yom Burnu, Rumeli Kavağı,Beykoz, Kanlıca, Kandili, Üsküdar et Ahırkapı. En 2004, 3 nouvelles stations radar serontinstallées dans la mer de Marmara. 7/10/03, C., p.4.Un tel système doit, sur la base des traités internationaux et du droit maritime, être géré par lesautorités maritimes turques. Pourtant, depuis le 31 octobre, ce système est géré, non plus par leConseil maritime, mais par une société anonyme, « Opérations de sécurité côtière et de sauvetagedes navires ». Selon l’ancien directeur du Conseil maritime, cette situation est illégale etdangereuse. Le fait que cette société soit désormais responsable à la fois de la surveillance dutrafic dans les détroits et du sauvetage des navires en cas d’accident ouvre, selon lui, la porte àtoutes sortes de spéculations et de décalages (perte de souveraineté). 16/10/03, C., p.3.7


- Les pouvoirs locaux sont désormais concernés par les réformes de mise aux normeseuropéennes. M. Pektaş, adjoint au secrétaire général de la Mairie d’Istanbul, a déclaréqu’Istanbul avait été choisie comme ville-pilote du programme de réformes. Dans un premiertemps, tout le personnel de la Mairie du grand Istanbul suivra une courte formation sur lajurisprudence communautaire en matière de pouvoirs locaux. Les objectifs à remplir sont lessuivants :- Toutes les mairies de plus de 10000 hab. doivent procéder au traitement biologique de leurseaux usées (le taux de traitement des eaux usées à Istanbul est pour l’heure de 1%).- Les taxis n’ont le droit de prendre des clients qu’aux arrêts réservés.- L’architecture urbaine doit être entièrement revue (immeubles, transports, bureaux…) demanière à ce que la ville soit accessible aux personnes handicapées.- Le taux de recyclage des emballages doit être au minimum de 50%.- Les transports en commun ne peuvent pas prendre plus de voyageurs qu’ils n’ont de placesassises.- Les constructions détériorant l’esthétique générale de la ville sont interdites.- Les ressortissants des pays de la Communauté européenne peuvent se porter candidats auxélections municipales18/10/03, R., p.3.Politique- 30/08 : Les jeunesses d’extrême gauche et d’extrême droite avaient entrepris de s’unir face à« l’impérialisme américain » dans une coalition, ‘Kızıl Elma’ ( La pomme rouge). Cependant, lemeeting organisé sur la place Tepebaşı (Beyoğlu) n’a réuni que quelques centaines de militants.Outre le Bureau d’Istanbul des Ülkü Ocakları (Foyers nationalistes) et Öncü Gençlik (Jeunesseavant-gardiste), qui avaient initié l’événement, des représentants de Atatürkçü Düşünce Derneği(Association de la pensée atatürkiste) étaient également présents. En revanche, les jeunesses duCHP n’ont pas participé au meeting. La manifestation s’est déroulée dans le calme. Les militantsd’extrême gauche ont levé le point gauche vers le ciel et ceux d’extrême droite ont fait le signedu loup (bozkurt) de leur main droite, symbole des jeunesses du MHP. 31/08/03, R., p.7.- Suite à l’échec des négociations entamées avec le gouvernement le 15 août, Kamu-Sen, leprincipal syndicat du secteur public, ainsi que 10 syndicats liés à la confédération, ont décidéd’entreprendre une grève de la faim le 30 août. 5000 personnes dans 70 départements ont débutéla grève. A Istanbul, une tente a été installée devant la bouche de métro d’Aksaray où lesgrévistes se sont rassemblés. Kamu-Sen réclame les 460 millions (environ 300 Euros)d’augmentation promis par le gouvernement pour 2003, le gouvernement n’étant disposé pour lemoment à ne donner que 100 Euros d’augmentation. Finalement, le piquet de grève a été levé le7 septembre, après que le gouvernement a proposé une augmentation de 200 millions (130Euros), et des augmentations de salaires de 10% pour le premier semestre et 8% pour le secondsemestre 2004 (le gouvernement proposait jusqu’alors 6+6%). 1/09, R., p13 ; 4/09, R., p13 ;6/09, R., p13 ; 8/09, R., p13. D.46.- Le procureur de la Réublique du tribunal de sécurité d’Etat (DGM) a requis des peines allant de2 à 24 ans de prison à l’encontre de 8 personnes dont le Maire d’Esenyurt (arrondissement deBüyükçekmece) Gürbüz Çapan et deux de ses frères, accusées de corruption et détournements defonds dans le cadre de leurs fonctions municipales. 42 autres suspects ont été acquittés dans lecadre de ce procès en cours depuis plusieurs années. 06/09/03, C., p.3.- Un nouvel acte d’accusation a été rédigé concernant 142 suspects liés au dossier İGDAŞ(entreprise responsable de la distribution du gaz naturel à Istanbul). L’affaire concernel’attribution frauduleuse de marchés publics dans différents dossiers, en particulier concernantles frais de publication des revues et ouvrages publiés par d’İGDAŞ, ainsi que le financement deprojets et le développement d’activités spéculatives au bénéfice de mairies Fazilet, qui ne8


elevaient pas de ses attributions (construction de la municipalité d’Ümraniye, de l’usine deproduction du « pain du peuple » de Gaziosmanpaşa, l’achat de logements, l’emploi deconseillers pour la Mairie d’Istanbul). Des peines allant jusqu’à 33 ans de prison ont étéréclamées à l’encontre des responsables d’IGDAŞ de la période concernée (1994-2001), enparticulier Zeki Sayın et Veysel Eroğlu, alors membres du directoire d’İGDAŞ. 09/09/03, C., p.4.D.11. Ces accusés seront finalement acquittés le 1 er décembre 2003.- La Direction d’Istanbul de la lutte anti-terroriste, en collaboration avec les services derenseignement (MIT), a procédé à l’arrestation de 3 membres présumés du mouvement DHKP-C, soupçonnés de préparer des attentats-suicide à la bombe. 18/09/03, R., p.7. D.12C.- 5/10 : Un groupe d’une cinquantaine de personnes masquées et armées de pierres et de bâtonsont entonné des slogans réclamant la libération d’Abdullah Öcalan. Le groupe a marché entreMecidiyeköy et Gayrettepe (arrondissement de Şişli) en causant de légers dégâts sur son passage,avant de se séparer. La police a procédé tout de même à 15 arrestations. 6/10/03, R. p.5. D.46.Vie économique- Le quotidien Radikal a publié au cours du mois de septembre une série d’enquêtes réalisées parReha Mağden, sur les « pirates » (Korsanlar) des produits culturels. Selon ces articles, lespirates reproduisent livres, films (VCD, DVD) et disques (CD) sans courir le moindre risque (« ilsuffit d’acheter un livre dans une librairie et de le photocopier ») et vendent leurs produits entoute impunité.- En Turquie, sur les 13000 livres publiés chaque année, il est estimé que les 350-400ouvrages les plus vendus sont diffusés sur le marché pirate, qui représente 53% des bénéfices dumarché de l’édition en Turquie. Par exemple, le récent best-seller de Hasan Cemal, Kürtler(« Les Kurdes »), a été publié au total à 28000 exemplaires (14 e édition), et l’on estime que80000 exemplaires ont été vendus sur le marché pirate.- A Istanbul uniquement, plus de 3 millions de films (VCD ou DVD) sont mis en ventechaque mois par les 300 vendeurs recensés. En 2001, le marché pirate représente 70% du marchédes VCD et 30% de celui de DVD.- le marché pirate représente 30% des ventes de CD ou cassettes de musique turque et 50%des ventes de CD ou cassettes de musique étrangère.07/09/03, R., p.5.Kadıköy est considéré comme étant la plaque tournante de la vente des produits piratés. Lesgroupes de pirates y mettent en vente des versions résumées et tronquées de grands classiques delittérature étrangère, comme cette version d’Ulysse de Joyce en 80 pages. Selon R. Mağden, laproduction de livres piratés de Kadıköy s’étendrait désormais à des quartiers populaires (varoş)tels que Alibeyköy ou Gaziosmanpaşa. Toujours selon Mağden, les pirates entretiendraient des« liens socioculturels », en tant qu’ils seraient pour la plupart « d’anciens activistes de gauche »et « d’origine kurde ». Par ailleurs, la production pirate de Kadıköy, et plus généralementd’Istanbul, alimenterait le marché anatolien (Konya, Kayseri, Samsun…), où les vendeurscertifient le « label d’édition » stambouliote (« Bu İstanbul baskısı abla… »). Concernant les CD,VCD et DVD, Kadıköy travaillerait en réseau avec Unkapanı (Eminönü). Le Maire de KadıköySelami Öztürk, quant à lui, explique que le contrôle du marché pirate n’est pas de son ressort. .contrairement à ce que disent les maisons d’éditions et les écrivains, qui l’accusent de laisserfaire.La seule police qualifiée pour ce travail est en effet la police du fisc turc (IstanbulDefterdarlığı), auprès de laquelle les syndicats d’écrivains doivent porter plainte. Le problèmeest que les moyens de cette institution sont très largement insuffisants…. 08/09/03, R., p.5.La Chambre de Commerce d’Ankara (ATO) a quant à elle publié début octobre unrapport général sur l’état du marché pirate en turquie. Selon ce rapport, l’économie entière de laTurquie est atteinte par ce fléau, qui touche tous les secteurs de l’économie : l’édition, bien-sûr,mais aussi le rakı, les préservatifs, le Viagra, les meubles (contre-façon)… ; les programmesinformatiques piratés sont utilisés jusque dans les bureaux de l’administration d’Etat ; la majorité9


des sites internets sont pirates ; de nombreux docteurs et avocats exercent sans diplôme ; sansparler du piratage de l’électricité… Au total, selon S. Aygün, président de ATO, 66% del’économie turque est illégale, 2/3 des transactions échappent au fisc, et 23,5% de l’électricité estconsommée illégalement. 5/10/03, R., p.7. D.4.- 09/10 : Décès de l’homme d’affaires Nurullah Gezgin à l’âge de 76 ans. Outre ses activitésd’industriel, principalement dans le secteur de l’emballage (le groupe Hilal, qu’il avait fondé en1962, possède des usines à Bursa, Adana, Çayırova, et 2 usines à Istanbul, l’une à Sefaköy,fondée en 1969, l’autre à Gebze, ouverte en 1979), N. Gezgin a joué un rôle important dans ledéveloppement de l’industrie turque en tant que Président de la Chambre d’Industrie d’Istanbul(İSO), de 1973 à 1979, puis de 1981 à 1989, deux périodes particulièrement mouvementées del’histoire politique turque. Un temps membre du CHP, Gezgin était connu comme « l’homme quia réconcilié les industriels avec la Gauche ». Durant les années 80, période clé de l’ouverture dela Turquie à l’économie de marché, Gezgin était surnommé le « président des présidents », puravoir su diriger l’İSO, qui comptait alors dans son directoire le président du TÜSİAD(Association des hommes d’affaires turcs) Ömer Dinçkök, le président de la TOBB (Union deschambres et des bourses de Turquie) Ali Coşkun, et le président de IKV (Fondation pour ledéveloppement économique) Jak Kahmi.Le même jour, ISO remettait un prix d’honneur aux 1000 premières entreprises de Turquie.Tayyip Erdoğan, présent à la cérémonie, a dressé un parallèle entre industrie et éducation : « LaTurquie est entrée dans une période de changement profond de son système éducatif. 40% desécoles liées au Ministère de l’Education ont une connexion Internet, et ce pourcentage atteindra90% fin 2004. Il y a des investissements qui attendent depuis plus de 20 ans d’être réalisés. Nousavons commencé par les barrages. Dimanche prochain, nous procédons à l’ouverture de 50nouveaux barrages. »10/10/03. R. p :13. D.45- Les deux groupes les plus puissants de Turquie, Koç Holding et Sabancı Holding, ont décidé des’associer pour racheter Milli Piyango (la loterie nationale) et Türk Telekom, tous deux en coursde privatisation. 15/09/03, R., p.15.- Les privatisations touchent également la Municipalité du grand Istanbul. Une entreprise privéesera désormais responsable de l’organisation des événements se tenant dans la grande salle deconcert CRR. 19/10/03. R., p.22. D.45.- Le Ministre des Finances, M. Unakıtan, a relancé le débat sur l’effacement des six zéros « detrop » que compte désormais la Livre turque par rapport au dollar ou à l’euro (cela reviendrait àce qu’1 euro n’équivaille plus à 1,7 millions TL mais à 1,7 TL). M. Unakıtan a annoncé qu’ilavait lancé une série de mesures en collaboration avec la Banque centrale, qui devraientpermettre de réduire l’inflation à 12% fin 2004, ce qui rendrait possible l’effacement des zéros au1 er janvier 2005. 10/09/03, R., p.13.- Le ministère de l’intérieur a rendu obligatoire la possession d’un frigidaire et d’un générateurpour la vente ambulante de poulet, de köfte et de kokoreç pour satisfaire aux normes d’hygiènepublique. Selon les chiffres publiés par la chambre de commerce d’Istanbul, il y aurait plus de500000 vendeurs ambulants à Istanbul dont plusieurs milliers vendent de la viande. Lamunicipalité d’Istanbul et la police municipale considèrent que ce décret est inapplicable dans lamesure où ces vendeurs ambulants sont illégaux. En outre, le directeur de la Police explique qu’ilest de toute façon impossible pour ces vendeurs ambulants de fixer un frigidaire et un générateursur leurs petites charrettes. Il faut donc selon lui donner la priorité à l’amélioration de la situationéconomique de ces vendeurs avant de penser leur imposer des normes d’hygiène. En réponse, leministère réclame la confiscation de ces véhicules-restaurants dès lors qu’ils sont illégaux.06/09/03. R. p.3. D 4.- 12/09 : Sevgi Gönül, la fille de Vehbi Koç, fondateur du groupe Koç, est décédée, à peine deuxmois après la mort de son mari. Née en 1938, elle avait fait ses études secondaires au prestigieuxcollège américain d’Üsküdar. Elle était ensuite devenue membre du Conseil de direction du10


groupe Koç à partir de 1964, et avait joué un rôle central dans la naissance de la Fondation VehbiKoç en 1970, fondation à la tête de laquelle elle a continué par la suite tenir un rôle central. Sondernier projet, le Musée de Pera, à Tepebaşı, est en cours de construction. Rompant avec lapolitique familiale de neutralité politique, elle a été membre d’une commission municipale pourla Mairie ANAP de Beşiktaş. Elle écrivait en outre un éditorial hebdomadaire dans le quotidienHürriyet depuis 3 ans. 13/09/03, R., p.12. D.45.- Dans le cadre de la libéralisation du commerce de l’alcool en Turquie faisant suite à la décisionde privatiser le monopole d’Etat Tekel, la concurrence entre les grandes marques étrangèresd’alcool blanc est acharnée. Les prix ont chuté de 40 à 60% en quelques mois. 18/09/03. R. p.16.D.45.- Les chiffres relatifs au taux de chômage annoncés par le porte-parole du gouvernement ont étécontredits par l’Institut national de la statistique (DIE). Ces chiffres concernent le secondtrimestre 2003 : alors que le gouvernement annonçait 1 million de demandeurs d’emploi enmoins, le DIE a évalué cette baisse à 426 000. Fin 2001, la Turquie comptait 2 millions dechômeurs déclarés, contre près de 3 millions début 2003 (taux maximum atteint ces dernièresannées). Malgré la forte baisse du chômage observée lors du premier semestre 2003, les chiffresdu chômage en Turquie ont donc globalement augmenté entre 2001 et 2003. 22/09/03, C. p.17.D.36.- Les deux grandes associations patronales turques, le TÜSİAD, association du grand patronatlaïc, et le MÜSİAD, association du petit patronat, plus proche des milieux islamisants, continuentleur chassé-croisé. Alors que le TÜSİAD s’était prononcé pour l’intervention de l’armée turqueen Irak et le MÜSİAD contre lors du premier vote de l’Assemblée nationale au printempsdernier, le président du MÜSİAD Ali Bayramoğlu s’est prononcé cette fois-ci en faveur d’uneintervention de l’armée turque, tandis que le TÜSİAD y est désormais opposé. 26/09/03. R. p.13.D.45.- Les chiffres du tourisme ont atteint un niveau record au mois d’août 2003, durant lequel 2millions 264 000 touristes étrangers ont passé des vacances en Turquie, dont 500 000 Allemands.Durant les 8 premiers mois de l’année 2003, au total plus de 9 millions de touristes étrangers ontvisité la Turquie.- Alors que la Turquie attendait 2,5 millions de touristes chinois en 2002, en tant que « payspossédant le statut légal de destination touristique préférentielle » (le gouvernement chinoisavait accordé ce statut à la Turquie en échange du passage du porte-avion Varyag dans les eauxdu Bosphore), seuls 32000 touristes chinois ont visité la Turquie. 08/10/03, R., p.4. D.19.- Selon l’ « Index de corruption » de l’ONG Transparency International (TI), la Turquie se situeen 2003 au 77 ème rang mondial des pays les moins corrompus. Cela traduit une poussée de lacorruption en Turquie cette année. En effet, la Turquie occupait en 2002 le 64 ème rang. Lescritères de classement reposent sur la fréquence des pots de vin versés lors de transactionscommerciales ou fiscales, l’efficacité des politiques de lutte anti-corruption, ou encore l’intensitédes liens personnels entre politiciens, représentants de la justice et hommes d’affaires. Lereprésentant de TI en Turquie juge que le recul de la Turquie dans le classement est dûprincipalement à la corruption politique et à la trop grande clémence de la justice vis à vis desresponsables des banques turques touchées par les grands scandales financiers de ces dernièresannées. 8/10/03. R., p.13. D.11- Lorsque les travaux de construction de la « forteresse » américaine d’Istinye (le nouveauconsulat américain, qui a dû déménager de Beyoğlu pour des raisons de sécurité) ont débuté enjanvier 2001, le quartier de Kaplıcalar Mevkii, zone de gecekondu, s’est brusquement mis àl’heure américaine. Les rez-de-chaussée des immeubles ont été vidés pour permettre l’ouverturede boutiques (un père de 3 enfants a trouvé la mort sous des gravas en essayant de transformer samaison en commerce), et ce quartier, qui ne possédait pas même d’épicerie, s’est vu doté d’un11


magnifique Dunkin’Donuts. Le prix des loyers a lui aussi flambé en moins d’un an. Cependant,l’ouverture cette année du Consulat n’a pas eu l’effet tant attendu. La majorité des commerces (àl’exception du Dunkin’Donuts…) ont dû fermer au bout de quelques mois. La bulle despéculation immobilière n’a en revanche pas dégonflé. Les prix des loyers ont doublé depuisl’installation du Consulat. 27/10/03, R., p.4.. D. Sarıyer.Populations et vie quotidienne- Istanbul est de loin la ville de Turquie où l’on compte le plus grand nombre de tentatives desuicide, ce chiffre atteignant 10 par jour en moyenne ces dernières années. Le taux de suicide adoublé en Turquie avec la crise économique de 2000-2001. On compte en moyenne 2 à 3000morts par suicide par an en Turquie, dont la moitié concernent des jeunes de moins de 30 ans.02/09/03, C.,p.10. D.12.- L’institut turc des normes ou standards (Türk Standartlar Enstitüsü) a établi une charte duchauffeur de taxi idéal : celui-ci devrait connaître une langue étrangère, être capable de guider lestouristes dans la ville, être rasé de frais et s’adresser aux clients poliment. Dans les deux petitslivrets publiés par le TSE, intitulés « Règles générales de la profession de taxi » et « le chauffeurde taxi », les qualités requises pour les chauffeurs de Taxi comprennent également desconnaissances basiques en mathématiques, premiers secours, santé du travail, relationspubliques et lecture des plans et cartes urbains. Une maîtrise correcte de la langue turque estégalement exigée. Enfin tous les chauffeurs de taxi devraient posséder un dictionnaire leurpermettant de prononcer les quelques phrases nécessaires dans les langues étrangères les plusutilisées. 08/09/03. R. p.3. D.1- Selon les données du Ministère de la Santé récoltées en 2002, il y a désormais en Turquie unmédecin pour 745 habitants en Turquie, contre 1 médecin pour 1028 habitants dix ansauparavant. Cela correspond à une augmentation conséquente du nombre de médecins (93 500 en2002 contre 57 000 en 1992). Le nombre de lits d’hôpital a quant à lui atteint 25,5 / 10 000 hab.,ce qui est tout de même 2 fois moins qu’aux Etats-Unis et près de 4 fois moins qu’en Allemagne.La part du budget réservée à la santé, enfin, n’a cessé de régresser depuis 10 ans, passant de4,5% en 1993 à 2,4% en 2002. 26/09/03, R., p.4.- Dans le quartier de Yenigün de l’arrondissement de Bağcılar, la police a procédé » àl’arrestation de 113 Pakistanais illégaux réfugiés depuis une semaine dans un ancien atelier situédans le sous sol d’un immeuble. 01/10/03. R. p.5 D.15- A Eminönü, 50 « étrangers sur le point de passer en Europe » ont été arrêtés, ainsi que 2passeurs turcs. 25/09/03, C. p.3. D.15.- La Direction de la Sécurité générale a publié un rapport sur la délinquance juvénile. En 2002,12483 mineurs âgés de moins de 10 ans ont été « emmenés » dans les commissariats de Turquie,et près de 2000 d’entre eux ont été fichés. Près de 900 enfants de moins de 10 ans vivent dans larue. Concernant les 11-18 ans, 44000 ont été emmenés au commissariat en 2002. Près de 2000enfants de ce groupe d’âge vivent dans la rue. 04/10/03, R., p.5. D.40.- L’étude sur l’« Immigration illégale en Turquie », commandée par l’Organisation d’étude sur lesmigrations internationales (IOM), a été menée par le Pr. Ahmet Içduygu de l’Université Koçauprès de 53 immigrés illégaux et 8 passeurs. Cette étude donne également un certain nombre dedonnées quantitatives sur les trajectoires migratoires comprenant la Turquie. En 2000, 270 000migrants sont entrés en Turquie, dont 94500 par des voies illégales. On observe une brusqueaugmentation du nombre d’immigrés en situation illégale à partir de 2000 : 29500 en 1998, 47500en 1999, puis 94500 en 2000, et 92300 en 2001. Les chiffres du nombre de passeurs arrêtés par lapolice ont suivi la même évolution : 98 en 1998, 187 en 1999, 850 en 2000 et 1155 en 2001. Pourla première fois en août 2002, cette activité a été reconnue comme une activité illégale par les12


tribunaux turcs, dans le cadre des réformes de mise aux normes du droit communautaire. L’étudedu Pr. Içduygu distingue par ailleurs 3 groupes de migrants entrant en Turquie par des voiesillégales :- le gros des migrants vient des pays d’Europe de l’Est. Ils viennent trouver du travail enTurquie (ex. des femmes moldaves travaillant comme nourrices). Ils entrent en grande majoritépar des voies légales, mais se retrouvent en situation illégale une fois les 3 mois du visa detourisme écoulés.- Les migrants en transit : il viennent en majorité du Moyen-Orient et en particulier d’Iran etd’Irak. Les migrants tentant de passer en Europe occidentale viennent en majorité d’Afrique. Cesmigrants entrent en majorité par des voies illégales sur le territoire turc.- Le troisième groupe est celui des migrants demandant le statut de réfugié. Ils cherchent desemplois de manière illégale ou cherchent à passer illégalement dans un autre pays.11/10/03, C., p.7. D.15.- Selon le recensement de 2000, 64,9% de la population de Turquie vit dans les villes. Selon lesprojections du Rapport 2002 sur le développement humain des Nations Unies, la populationurbaine atteindra 71,8% en 2015. Ce rapport est plutôt rassurant, dans la mesure où il prévoit unestabilisation de la croissance démographique en Turquie d’ici une trentaine d’années. Lesprojections pour Istanbul sont également rassurantes, même si le chiffre de référence pour 2003(9,6 millions d’hab. pour l’agglomération) est certainement très inférieur à la réalité.En millions d’hab. : 2003 2030 2050Turquie 70,9 95,7 101,1Population urbaine 46,9 74,0 82,6Istanbul 9,6 15,8 17,8Ankara 3,4 4,9 5,3Izmir 2,4 3,6 3,915/10/03, R., p.3.- D’après l’enquête du syndicat du secteur public Kamu-Sen, le seuil de pauvreté pour un foyer de4 personnes a augmenté de 1,1%, passant à partir du mois de septembre à 1,6 milliards TL, soitenviron 1000 Euros. Le salaire minimum net (Asgari ücreti) est actuellement de 345 millions TL,soit environ 200 Euros par mois. 19/10/03, C., p.3 ; 26/10/03, C., p.13. D.36.- La question des droits de la femme se trouve désormais au centre du débat public. Le quotidienRadikal, en particulier, a multiplié ces derniers mois les reportages sur les associations,coopératives et groupes de femmes, au point de faire sa une avec l’ouverture d’un restaurant dansle quartier de Gazi par une coopérative de 13 femmes, aidées par le Centre social du quartier(l’une des 8 organisations dépendant de la Direction régionale des services sociaux d’Istanbul).22/09/03, R., p.1/4. En outre, un grand symposium est organisé les 6-7 décembre à Şişli sur les« Violences infligées aux femmes en temps de guerre ». Dans un tel contexte, les déclarationsfaites au quotidien Milliyet (25/10) par le Haut conseiller du Ministère de la Justice, le Pr. DoğanSoyaslan, ont provoqué un véritable scandale. « Si j’étais une femme violée, je me marierais avecmon violeur. On s’habitue avec le temps» explique M. Soyaslan. Ce dernier a ajouté qu’il étaitplus important pour lui d’éviter le meurtre du violeur par le frère ou le père de la jeune fille. Lesresponsables des différentes associations de droits de la femmes ont réclamé la démission de M.Soyaslan, qualifiant ses propos de moyenâgeux. 26/10/03 C. p.12 ; 27/10/03 C. p.20. D.34.- Le débat sur le contrôle des migrations vers les grandes villes de Turquie est de nouveaud’actualité. La Municipalité du Grand Istanbul (IBB) a mis en place un « Centre de contrôle et destabilisation de la population urbaine ». Selon une enquête réalisée l’année dernière par le Bureaude coordination de la recherche pour la planification de IBB, dans les 27 départements de Turquieles plus touchés par le phénomène, l’exode rural en direction des grandes villes devrait se chiffrerdans les prochaines années à 500 000 nouveaux arrivants par an. Selon le directeur de ce mêmebureau, Istanbul est arrivé à saturation, si bien que les derniers espaces de forêt sont en danger.13


« La ville s’étend désormais de Tekirdağ à Kocaeli ». Le « Centre de contrôle et de stabilisationde la population urbaine » entrera en fonction l’année prochaine. Sa fonction sera de récolter desdonnées sur l’origine des migrants et les quartiers où ils s’installent à leur arrivée ; leursprofessions, les raisons de leur venue et leurs projets ; les traditions qu’ils conservent ; leurspratiques de consommation ; les modes d’entretien des réseaux reposant sur le lien de parentéavec les immigrés de seconde et troisième génération ; ou encore les différences observées dansles pratiques en fonction du niveau d’éducation. 02/10/03, R., p.3.Dans le même temps, les maires des grandes villes sont, pour certains, favorables à unesolution draconienne au problème, déjà envisagée dans les années 80 : le recours à un visad’entrée dans les grandes villes. Le maire d’Ankara déclare être favorable à la fixation d’un tarifd’entrée dans sa ville pour les migrants. Le maire d’Izmir, en revanche, est plus prudent. Ilconsidère qu’une telle solution serait paradoxale, alors que la Turquie frappe aux portes del’Union européenne et réclame la libre circulation des citoyens en Europe. Le Maire d’IstanbulAli Müfit Gürtüna, quant à lui, n’exclut pas cette solution dans la mesure où ce problème estpour lui une priorité majeure, a-t-il expliqué. H., 9/11, p.1. D.15.Risques urbains- Des normes régissant les 180 stations de LPG (gaz-pétrole hautement inflammable utilisé par lamajorité des taxis d’Istanbul), pour la plupart illégales, que compte Istanbul ont enfin étédéfinies : les stations service ne pourront se fournir que chez un seul distributeur de LPG ; lespompistes recevront une formation spéciale pour servir le LPG ; les stations service ne pourrontdésormais se trouver sous un immeuble, ou à proximité d’un restaurant ou d’un lieu d’activitésociale. 2/09/03, R., p.5. D.26.- 3 hommes tentant de dévaliser un fonctionnaire qui venait de faire un retrait d’argent de 300Euros dans le quartier de Şişli (avenue Halaskargazi) ont été pris sur le fait par les passants, quiont entrepris de lyncher les délinquants. Des policiers se trouvant sur les lieux sont intervenuspour stopper le lynchage, mais les agresseurs ont ensuite tenté de s’échapper. 06/09/03. R., p.3.D.12C.- 2 opérations menées par le département des narcotiques de la Police d’Istanbul ont permis lasaisie de 48 kilos d’héroïne destinés à l’exportation (l’une dans le quartier de Mahmutbey,arrondissement de Bağcılar, et l’autre dans l’arrondissement de Büyükçekmece). Au total, 6personnes ont été arrêtées. 10/09/03. C., p.3- Malgré une augmentation de 30% du nombre d’incendies en 2003 en Turquie (1726 feux deforêts en 2003 contre 1198 en 2002), les dégâts causés par ces incendies sont moins importantsqu’en 2002 (4905 hectares dévastés contre 7853 en 2002). Cette baisse est attribuée aux moyenstechnologiques supplémentaires dont disposent désormais les pompiers (hélicoptères et avions detype C130). Istanbul est la ville où le plus grand nombre d’incendies se sont déclarés (179).11/09/03, R., p.3. D.12.- 12/09 : Un incendie s’est déclaré dans une usine de peinture à l’intérieur du Complexeindustriel ultra-sécurisé de Gebze (GOSB, cf. electroui n˚15, sortie Gebze). L’incendie a réduiten cendres les 5000 mètres carrés d’usine. 13/09/03, C., p.3.- 28/09 : Un incendie s’est déclaré au milieu de la nuit dans un immeuble du quartier de Fulya(Şişli). Les voitures garées dans cette rue très étroite ont empêché les pompiers d’accéderrapidement à l’immeuble en feu. Il n’y a eu heureusement aucune victime. Le directeur duBureau des pompiers de la Mairie d’Istanbul a cependant déclaré que ces rues très étroitesposaient un véritable problème de sécurité. 1370 rues sont concernées, en particulier dans lesarrondissements de Beyoğlu, Eminönü, Beşiktaş et Sarıyer. Dans la moitié de ces rues, desbouches d’incendies ont été installées (Istanbul compte en tout 5000 bouches d’incendie).29/09/03, R., p.3. D.12A.14


- 06/10 : Sur l’île de Burgazada (arrondissement Adalar), un incendie a dévasté 40 des 87hectares de forêts de l’île. L’origine de l’incendie n’a pu être encore être déterminée aveccertitude, et l’hypothèse d’un sabotage n’a pas été écartée. Selon des sources officielles,l’incendie a démarré dans la décharge (à dix endroits différents selon les habitants de l’île) et aréduit en quelques heures le quart de l’île en cendres. Le feu s’est propagé très vite à cause duvent du Sud, le Lodos, qui soufflait particulièrement fort ce jour-là. 7/10/03, R. p.3 et C. p.3.D.12A.- Un camion appartenant à la Mairie de Şişli s’est renversé sur un gecekondu du quartier deKuştepe. L’accident a causé la mort d’un jeune homme de 19 ans à l’intérieure du logement,écrasé sous le poids du ciment déversé. 22/09/03. E., p.4. D.12A.- 28/09 : Journée pour l’interdiction des armes individuelles, organisée par la Fondation pourl’espoir (Umut Vakfı), fondée il y a dix ans. Les chiffres sont très inquiétants : le nombre d’armesindividuelles s’est multiplié par 10 en 10 ans. 7 millions de Turcs possèdent une arme et 3000personnes meurent par balles chaque année. 28/09/03, R., p.4. D.12.- 04/10 : Une bagarre déclenchée dans la queue des latrines du grand bazar s’est terminée en bainde sang. Les commerçants de la rue se sont mêlés au conflit, qui opposait deux hommestravaillant dans des magasins de tapis, armés de couteaux et de pistolets. La bagarre s’est soldéepar la mort de 3 frères, Ahmet, Idris et Zekeriya Karataş, et l’hospitalisation de 4 autreshommes. 5/10/03, C., p.3. D.12.- 16/10 : Une autre bagarre a éclaté dans un bar de Tepebaşı (Taksim), le Kazablanka, se soldantpar un décès et 5 blessés. 3 hommes se sont mis à tirer sur les clients et les serveurs alors que cesderniers tentaient de les expulser du bar. 17/10/03, R., p.5. D.12.- Le concept de « vandalisme » est désormais entré dans le vocabulaire de la presse turque. Onpeut rattacher cette notion à celle d’incivilité, qui était apparue comme le nouveau syndrome desbanlieues en France il y a quelques années. Dans un article de Radikal intitulé « La facture duvandalisme », un petit paragraphe fait l’étymologie du terme, « apparu au moment de larévolution française dans la littérature politique en référence à la tribu barbare des Vandales, quiavait détruit de nombreuses œuvres d’art appartenant aux civilisations grecque et romaine ».L’article explique également que, selon le dictionnaire, vandalizm signifie « action consistant àcauser des dégâts par plaisir » et précise que ce phénomène s’observe fréquemment dans lesgrandes villes. Selon la Mairie du Grand Istanbul, la facture annuelle des dégâts causés par lesvandales s’élève à 12 trillions TL, soit environ 7 millions d’euros. Sont répertoriés dans lacatégorie vandalisme tous les dommages causés ou les vols de « meubles publics » : lesbarbecues et les feux de camp allumés dans les pots de fleur et les poubelles de la municipalité ;la destruction des parcs de jeux pour enfants, la destruction des lampadaires de rue ; le vol despanneaux de signalisation pour les revendre ou leur utilisation comme cible de tir… En réactionà ce phénomène, la municipalité souhaite développer le sentiment d’appartenance à leur ville(kente aidiyet duygusu) des İstanbullu, qui doit permettre aux « réflexes de protection de laville » (kenti koruma refleksi) de se développer. En outre, les matériaux de ces « meublespublics » seront remplacés afin de limiter les dégâts (des bancs en béton et non plus en bois, despots de fleur en plastic pour éviter les feux de joie…). 14/10/03, R., p.5. D.12B.- 19/10 : Un chauffeur de camion a perdu le contrôle de son véhicule sur le périphérique TEMdans l’arrondissement de Silivri, percutant de plein fouet un minibus transportant 26 villageois.17 personnes ont péri dans l’accident : « 14 mères, un père et deux enfants ». Les victimesvenaient du village d’Akören (arrondissement de Silivri). Le chauffeur du camion a été arrêté etrisque de 4 à 10 années de prison. 20/10/03, R., p.4 ; 21/10/03, R., p.4. D.12A.- Le très médiatique Maire CHP de Şişli Mustafa Sarıgül a été une nouvelle fois encensé dans lapresse pour sa nouvelle initiative : « je soutiens la campagne pour des chauffeurs conscients »(Bilinçli Sürücü Kampanyasını Destekliyorum). Les quatre règles d’or de cette campagne, qui15


doit à terme être élargie à l’ensemble du pays, sont : « Je ne conduirai pas en état d’ivresse. Je nebrûlerai pas de feu rouge. Je ne dépasserai pas la limite de vitesse autorisée. Je ne changerai pasde file sans raison. » Les chauffeurs de taxi s’engageant à respecter ces règles durant six moisportent un autocollant sur leur pare-brise et recevront en cadeau des pneus et des crics et leschauffeurs de véhicules privés recevront des places de cinéma et de théâtre. 11/09/03. R.p.12. D.Şişli. Dans un entretien accordé au quotidien Cumhuriyet, M. Sarıgül explique qu’il s’agit defaire naître chez les chauffeurs des « réflexes d’autocontrôle ». Il insiste par ailleurs sur unedémocratie locale reposant sur le mérite citoyen et non sur le piston. 23/10/03. C., p.4. D.11.- Le CHU spécialisé dans le traitement des maladies cardiovasculaires situé dans un bâtimenthistorique en bois à Süreyyapaşa a entièrement brûlé. L’origine de l’incendie n’a pu êtredéterminée. 29/10/03, C., p…Culture, sport et médias- Un immeuble datant du début de 20 ème siècle, le Belvü Apartmanı, situé dans la rue Nuru Ziya,où se trouvent également le Palais de France et l’<strong>IFEA</strong>, devrait être prochainement détruit, car ilne peut supporter les vibrations causées par le passage de la nouvelle ligne de métro enconstruction, devant reliée Aksaray à Taksim. Cet immeuble accueillait des ateliers de jeunesartistes, qui avaient réalisé de nombreuses fresques murales, qu’il était possible de voir unedernière fois jusqu’au 20 septembre. 2/09/03, R.p.21. D.Beyoğlu.- 15/09 : La Mairie de Kadıköy a installé un ballon captif s’élevant à 200 mètres de hauteur,offrant une vue imprenable sur la péninsule historique et la rive asiatique. L’ascension dure 25minutes et coûte environ 10 Euros. 11/09/03. C. p.3. D. Kadıköy.- Le « Conseil de la jeunesse » s’est réuni pour la seconde année consécutive, à Erdek(département de Balikesir), à l’initiative de la Fondation des Volontaires Sociaux (ToplumGönulleri Vakfı, TOG), présidée par Ibrahim Betil. 100 jeunes venus de 40 universitésdifférentes forment ce conseil, dont l’objectif est de faire le point sur les différents projets menéspar les membres de TOG. Un jeune de 21 ans a ainsi mis en place un stage gratuit de 5 semainesde préparation au concours d’entrée à l’université pour des jeunes démunis et des femmes aufoyer de Doğubeyazit. D’autres projets ont permis de fournir du matériel supplémentaire à desinstitutions pour handicapés ou à des écoles primaires à travers le pays. 14/09/03, C., p.3 ;21/09/03, R., p.3. D.18.- Le groupe Doğan Burda Rizzoli a publié en collaboration avec la Revue Atlas un atlasgéographique et un atlas historique destiné à l’enseignement primaire et secondaire. Parmi lesphotos reproduites dans l’atlas historique, on dénote la présence, pour la première fois dans unmanuel scolaire turc, des photos de Marx et de Lénine. 19/09/03. R. p.3.- Le luxueux centre commercial Akmerkez situé dans le quartier chic d’Etiler (arrondissement deBeşiktaş) a invité 80 artistes à décorer les magasins du centre commercial pour fêter le 10 èmeanniversaire de sa construction, durant le mois de septembre. 200 œuvres ont été réparties dansles vitrines et dans les allées, telle que l’installation de Gülsün Orhon, dont le texte affiché sur lesescalators symbolisait l’écoulement du temps. La philosophie de cette exposition, qui reprend leconcept des expositions de rue organisées à Nişantaşı, se fonde sur l’idée que l’art doit êtreaccessible à tous. 19/09/03, C., p.14. D.25.- L’entreprise Biletix, qui possédait depuis plusieurs années le monopole de la vente des billetsdes événements culturels et sportifs en Turquie (Biletix est devenu en quelques années l’uniqueservice de vente des billets de concerts, matchs, etc…, une commission étant ajoutée au prix dubillet), a désormais un concurrent, Ticketturk. Cependant, Ticketturk propose en réalité unservice légèrement différent. L’entreprise fait partie d’une réseau international de 650016


organisations, ce qui lui permet de vendre en Turquie des billets pour des matchs de football enItalie ou un concert à Londres. Depuis début octobre, 8 points de vente automatiques ont étéinstallés à Istanbul dans des endroits stratégiques (un magasin de disques à Nişantaşı, un cinémaà Beyoğlu…) et 3 à Trabzon. La firme a également pour objectif de promouvoir des événementsse tenant en Turquie à l’étranger, en particulier les futures courses de Formule 1. 30/09/03, R.,p.20. D.36.- Des reporters des principaux quotidiens turcs (Milliyet, Vatan, Akşam, Hürriyet) tentant des’introduire dans un hôpital de l’arrondissement de Kartal où une femme blessée à coups decouteau était hospitalisée ont été attaqués par les équipes de sécurité et les aides soignantes del’hôpital, armés de couteaux et de scalpels. La majorité d’entre eux ont été blessés. Le médecinchef du service a qualifié le groupe de journalistes de « bande organisée » (çete).envahissantl’hôpital 1/10/03, R. p.5.- Une délégation de 36 journalistes « dont certains du journal Le Monde » sont venus constater àquel point la Turquie s’était construite une « identité moderne », se reflétant au travers des arts etde la culture. Le voyage, organisé par la firme ‘Evasion Voyage Planet Aventure’, avait pourobjectif, aux dires de son responsable D. Guigaz, « de casser les préjugés des élites françaises,qui assimilent la Turquie aux pays musulmans du Maghreb tels que la Tunisie ou l’Algérie ». Lebut est aussi d’ouvrir à la Turquie de nouvelles perspectives en termes de clientèle touristique. Leprogramme des visites ne comprenait pas seulement les sites touristiques « classiques » tels queSultanahmet ou le Grand Bazar. Le groupe de journaliste a pu voir une autre facette d’Istanbul,celle de la mode et du divertissement : ils ont visité l’atelier du célèbre styliste Hakan Yıldırım,et se sont rendus dans des bars et clubs de taille impressionnante tels que Nu Teras, ou Reina.03/10/03, R. p.2. D.19.- Le cinéma turc s’exporte désormais en Europe. L’entreprise Maxximum, créée en 2001, a pourbut de vendre les droits des films turcs à succès à l’étranger. Au départ, l’Allemagne était le seulpays intéressé, mais l’Autriche, la Suisse et la Belgique, où la communauté turque est égalementimportante, ont commencé de s’intéresser. Ainsi, le film « Deli Yürek » (2002) a été visionné par200 000 personnes à l’étranger. 12 autres films turcs ont déjà été vendus à ces pays ces deuxdernières années. « Asmalı Konak », le long métrage tiré de la série télévisée à succès, qui abattu tous les records d’entrées en Turquie, est sorti en Allemagne en octobre, et la fresquehistorique retraçant l’histoire de la civilisation hittite, sortira en Allemagne également en janvier2004. 06/10/03, R., p.4. D.25.- 17/10 : Mort du peintre Avni Arbaş.- 19/10 : Près de 100 000 personnes ont participé à la 25 ème édition du « seul marathonintercontinental au monde ». La majorité des participants, comme chaque année, étaient despromeneurs profitant de l’occasion pour traverser à pied le Pont du Bosphore. Le marathon sedivise en effet en 2 groupes : celui des coureurs (500 compétiteurs du circuit international ontparcouru les 42 km et les coureurs amateurs un parcours de 15 km) et celui des 75000promeneurs, Halk koşusu (« la course populaire »). Le marathon est désormais devenu unévénement social (certains pique-niquent sur le pont), culturel (un concert gratuit était donné à lafin du parcours) et politique (des pancartes Non à la guerre en Irak ! ont été installées àdifférents endroits du parcours par le Parti communiste turc et le mouvement « Jeunesse libre »).20/10/03, R., p.3. D.36.- L’Institut culturel français a exposé durant les mois d’octobre et novembre les photos deMuammer Yanmaz. L’exposition s’intitule « 40 stations » et représente 40 figures turques dumonde des arts et de la recherche vivant à Paris depuis plus de 10 ans. Les 40 photos ont étéprises dans 40 stations du métro parisien. Parmi les figures exposées, Stefanos Yerasimos, notreancien directeur, ou encore Semih Vaner et Nilüfer Göle. L’artiste prévoit de continuer la série àLondres et à New York. 26/10/03, R., p.23. D.25.17


- Depuis 1993, un groupe d’enseignants et d’étudiants de l’Université Bilgi, dirigé par EthemÖzgüven, se consacre à la production de « publicités à caractère social ». Ce groupe est le seul àproduire de telles publicités, dont l’objectif est de faire de la prévention contre les« tremblements de terre », « la déforestation », « la pollution urbaine et maritime », « la violencecontre les femmes », d’encourager les jeunes à lire plus, ou encore de soutenir le mouvement« Non à la guerre ! ». La dernière publicité réalisée par le groupe traitait de la violence dans lesstades et a été diffusée sur plusieurs grandes chaînes de télévision à l’occasion de la rencontreTurquie-Angleterre, grâce au financement du British Council. Selon E. Özgüven, ce secteur, quis’est fortement développé aux Etats-Unis, au Canada, en France, en Allemagne et en Norvège,devrait réellement prendre de l’importance en Turquie durant les 5 prochaines années. 09/11/03,N. Özcan, R. İki, p.13. D.45.18


Séries thématiquesLa campagne municipale 2004 à IstanbulUn projet de recherche, auquel participent une dizaine de chercheurs, a été lancé à l’<strong>IFEA</strong>, autour desélections municipales de mars 2004. En attendant que les problématiques de chacun des axes et terrainstraités dans le cadre de ce programme soient diffusées, voici un texte introductif général faisant l’étatdes lieux avant le démarrage de la campagne :La préparation des élections municipales de mars 2004 à Istanbul : quelques repères (par JFP)A l’heure même où la réforme des administrations locales est en débat, l’effervescence est grandeau sein des partis, dans la perspective imminente du renouvellement et de l’élection de 93 000 éluslocaux, à la fois pour inciter les citoyens à s’inscrire sur les listes, pour choisir les candidats etéventuellement négocier des alliances. En effet, le 28 mars 2004 auront lieu de nouvelles élections-conformément à la Constitution (art.127) qui veut que les administrateurs locaux (conseils municipauxdes “Grandes Villes”, des mairies d’arrondissement, des mairies de second rang, membres desassemblées départementales et maires de quartiers) soient renouvelés tous les 5 ans. 43 millionsd’électeurs sont concernés, soit plus d’un million de plus qu’en novembre 2002. L’enjeu de cesélections porte à la fois :-sur les maires et conseils municipaux des 16 “Grandes Villes” (Büyüksehir) de Turquie.-sur les maires et conseils municipaux de 58 mairies d’arrondissement situées dans des “GrandesVilles” (la majorité à Istanbul),-sur les maires et conseils municipaux de 792 mairies d’arrondissement non métropolitain et de 2253 mairies de second rang ; soit 34 075 personnes.-sur la composition des assemblées départementales (81 en tout) ;-et enfin sur les 52 929 “maires de quartier” (ou muhtar).Sachant que le DSP, l‘ANAP et le MHP, vainqueurs des dernières élections locales (en 1999) contrôlentencore la majorité des plus de 3200 municipalités (718 pour l’ANAP, par exemple), compte tenu desrésultats obtenus par ces trois partis en novembre 2002, des bouleversements considérables sontattendus.En ce qui concerne Istanbul (la plus importante “Grande ville” de Turquie, le département le pluspeuplé, le plus grand nombre de mairies d’arrondissement, le plus grand nombre de mairies dequartiers), où l’enjeu paraît de taille et sortir du cadre local, les négociations semblent aller bon train envue de la détermination des candidats. A ce jour, l’indétermination semble encore grande, les différentspartis tardent à annoncer quel sera leur candidat pour la mairie du Grand Istanbul, poste sensible etsymbolique s’il en est, perçu comme un tremplin pour l’accession à de hautes responsabilités au niveaunational (l’exemple de R.T. Erdogan est dans toutes les têtes). Le maire actuel, ancien élu du Fazilet,parti fermé en 2001, ne s’est pas encore rallié clairement à un parti, alors que la majorité des membresde son conseil municipal se sont ralliés à l’AKP (cf. tab. ci-dessous).-Candidats :Les procédures de désignation des candidats changent selon les partis et selon l’importancestratégique que les partis prêtent aux différentes mairies. A l’ANAP pour les “Grandes Villes”, parexemple, la désignation sera faite en dernier ressort par le Comité Central du parti, alors que lescandidats aux autres mairies seront désignés au cours du Congrès Ordinaire du 12 décembre 2003, aprèsenquête menée par le parti et discussions avec les directions locales et départementales du parti.- L’AKP, qui ambitionne de conquérir plus de la moitié des mairies de Turquie, a défini uncertain nombre de règles en préalable à la désignation des candidats. Les candidats au poste de maire nedevront être ni responsable d’arrondissement, ni responsable de département, ni député du parti. Enseptembre 2003 les noms de Abdullah Gül, actuel ministre des Affaires étrangères et de Mehmet AliSahin étaient avancés, de même que celui du président actuel de l’influente “Union des Chambres et des19


Bourses de Turquie” (TOBB), R. Hisarcikhoglu. A l’heure présente, ces propositions semblent avoir étérévisées face aux réactions de la base. Les négociations entre l’AKP et Ali Müfit Gürtuna, le maireactuel, ne paraissent pas interrompues non plus. Et on entend de plus en plus parler de Kadir Topbas,maire actuel de l’arrondissement de Beyoglu, ainsi que de Veysel Eroglu, ancien responsable del’Administration des Eaux et Canalisations d’Istanbul (ISKI).- Du côté du CHP, arrivé en deuxième position en novembre 2002, les noms de Kemal Dervis etde Cem Boyner, homme d’affaire ayant tenté sans succès de fonder un parti il y a quelques années,circulent, mais on en reste aux rumeurs. On a même parlé de Sadettin Tantan, qui a pourtant fondé sonpropre parti en 2002 (le YP), rompant avec le DSP, eu égard à la popularité de cet ancien ministre del’intérieur et ancien maire de l’arrondissement de Fatih.- Pour l’instant, pour Istanbul, seul le candidat du DSP à la mairie du Grand Istanbul est connu. Ils’agit de Masum Türker, désigné au cours de l’ “Assemblée des Administrations Locales” du parti.- L’ANAP a proposé en septembre 2003 à A. Müfit Gürtuna, d’ailleurs à l’ANAP avant de passerau Refah puis au Fazilet, d’être son candidat, proposition qui paraît avoir été déclinée.Pour les maires d’arrondissement, on a parlé du chanteur populaire Ibrahim Tatlises pour l’AKP à Sisli,face au maire actuel, Sarigül, qui semble devoir se représenter cette fois sous la bannière du CHP, partiqu’il a récemment rallié. Dans tous les cas, les nombreux procès en cours contre des maires (à Sariyer,Kagithane et aux Iles) devraient influer sur le choix des candidats et inciter les partis à unrenouvellement. De même, la question aiguë de l’endettement des collectivités locales, qui prend uneimportance croissante, devrait interférer dans les choix des candidats.En conséquence, calculs locaux, en fonction de configurations et de traditions toujours singulières,rapports de force nationaux et réputation supposée des personnes, au-delà des ralliements partisans,interfèrent dans le marché des candidats.-Dans ce contexte, les transferts de candidats potentiels s’intensifient, surtout des partis de lacoalition de 1999 désavouée en novembre 2002 (ANAP, DSP et MHP), vers l’AKP et le CHP dans unemoindre mesure. Huit arrondissements d’Istanbul, sur 32, sont encore dirigés par un maire ANAP : Iles,Bakirköy, Besiktas, Büyükçekmece, Çatalca, Maltepe, Sile et Sariyer ; Saffet Bulut, le maire ANAP deBahçelievler, arrondissement de la banlieue européenne d’Istanbul, étant déjà passé à l’AKP en juillet2003, avec l’espoir devenir le candidat de ce parti.Par ailleurs, plusieurs maires DSP ont démissionné de leur parti après la déroute aux électionslégislatives de novembre 2002, pour passer dans un parti plus porteur. On attend encore la décision desmaires DSP d’arrondissements importants comme Avcilar, Beykoz et Küçukçekmece… De façonanalogue, les maires Saadet de Kagithane, Eminönü, Ümraniye et Üsküdar sont placés devant un choixdifficile, leur parti n’apparaissant pas, face à l’AKP, comme très prometteur.De même, le maire CHP de Silivri, arrondissement de la périphérie occidentale, est passé avec certainsmembres de son conseil municipal au “Parti Jeune” de Cem Uzan durant l’été 2003.-En ce qui concerne les alliances :A ce jour, seule l’alliance entre l’ANAP et le DTP, petit parti de la droite libérale, paraît acquise.Les projets d’alliances un temps envisagés entre le YTP d’Ismaïl Cem et le CHP, d’une part, et entre leSHP de Murat Karayalçin, ancien maire social-démocrate d’Ankara, et le CHP, d’autre part, semblentaujourd’hui abandonnés.Depuis le 1er décembre 2003, une alliance complexe semble se dessiner à gauche, associant 7partis : le SHP, le DEHAP, le YTP, l’EMEP, le DSP, l’ÖP et le ÖDP. Si cette alliance sans précédent seconfirmait, d’importantes surprises pourraient survenir, le DEHAP pouvant non seulement conserverdans ce cadre les 39 municipalités qu’il contrôle depuis 1999, mais en conquérir d’autres.20


Tableau 1 : Résultats, en pourcentage, des principaux partis aux élections locales de 1994 et 1999,pour la mairie d’Istanbul.Principaux partis Mars 1994 Avril 1999Refah/Fazilet 25,6 28ANAP 24,6 22DSP 14,1 20SHP(*) 17,4 -CHP 2,1 14(*)L’éclatement du SHP explique qu’il ne figure pas dans la colonne 1999 parmi les principaux partis.En revanche, le CHP a bénéficié, en 1999, de cette recomposition du centre gauche social-démocrate.Source : www.ibb.gov.tr.ibbtr/Tableau 2 : Composition de l’Assemblée municipale du Grand Istanbul en décembre 2002 et enmars 2003, en fonction des différents partisPartis Décembre 2002 Mars 2003AK Parti 30 50Saadet Partisi 70 48ANAP 43 40DSP 42 26CHP 10 19Autres / indépendants 8 20Total 203 203Source : Zaman, quotidien, Istanbul, 8/03/2003, p.15 et www.ibb.gov.tr.ibbtr/Tableau 3 : Les résultats du Refah aux élections locales du 27 mars 1994Nom des différentsarrondissementsPourcentage des votes exprimésen 1994 : RefahAdalar (iles)6,74 (1 : ANAP)Avcilar*15,15 (1 : ANAP)Bagcilar* 37,33Bahçelievler*26,03 (1 : ANAP)Bakirköy6,24 (1 : ANAP)Bayrampasa30,27 (1er rang)Besiktas 8,21Beykoz 28,95Beyoglu 30,40Eminönü 23,86Esenler*36,41 (1er rang)Eyüp25,98 (1er rang)Fatih28,42 (1er rang)Gaziosmanpasa34,10 (1er)Güngören*26,84 (1er)Kadiköy 16,61Kagithane 35,46Kartal 28,68Küçükçekmece 18,8621


Les * renvoient aux ilçe créés après 1990Maltepe* 19,24Pendik 30,36Sariyer23,51 (1er)Sisli 13,49Tuzla* 29.84Ümraniye 39,36Üsküdar 28,87Zeytinburnu 23,31Sultanbeyli* 57,90Büyükçekmece 6,65Çatalca 8,89Silivri 14,93Sile 5,6Total dudépartement22


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DSPGPMHPSPYDHYDPYTPYP- Demokratik Sol Partisi, Parti de la Gauche Démocratique- Genç Parti, Parti Jeune- Milliyetçi Hareket Partisi, Parti du Mouvement Nationaliste- Saadet Partisi, Parti de la Prospérité- Yeni Demokrasi Hareketi, Mouvement pour une nouvelle démocratie- Yeniden Doğuş Partisi, Parti de la Renaissance- Yeni Türkiye Partisi, Parti de la Nouvelle Turquie- Yurt Partisi, Parti de la Patrie26


L’évolution du système éducatif en Turquie- La revue scientifique trimestrielle Toplum ve Bilim (Société et science) a consacré son 97 ème numéro(été 2003) à l’Homo Academicus Alla Turca. Les 15 articles réunis pour ce numéro analysent, chacunsous un angle différent, les problèmes spécifiques du système éducatif turc, en s’intéressant enparticulier aux enjeux locaux des académiciens turcs, et à leur situation dans les modèles académiquesmondiaux.L’article de H. Ü. Nalbandoğlu, intitulé « Un nouvel homo academicus pour une universitédevenue entreprise : l’académicien en tant qu’ersatz de yuppie », décrit un « type social standard » quel’on trouve dans « presque toutes les métropoles périphériques du capitalisme culturel-académiqueglobal ». L’auteur décrit les universitaires turcs ayant débuté leur carrière durant les années Özal(1983-1993) comme des ersatz de yuppie, ayant en commun d’avoir fait leurs études ou du moins leurtroisième cycle à l’étranger, et d’être revenus à reculons, n’aspirons depuis qu’à une reconnaissanceacadémique internationale. La Turquie est vue par ces universitaires comme un lieu où ils sont tenus encaptivité (mahpushane), si bien qu’ils font tout leur possible pour retarder leur retour, et ensuite pourrepartir. Il nomme ces universitaires obnubilés par les universités étrangères les plus prestigieuses lesdystopic yuppie, type qui se serait propagé dans les années 80. L’auteur explique ensuite que cesuniversitaires ont néanmoins, en apparence, des idées qu’il qualifie de « pseudo-émancipatrices », quine feraient en fait que reproduire à la périphérie les dernières théories à la mode produites par le centre,tout en alimentant ce même centre en matière première (monographies, observations…) ou en produitssemi-finis concernant des spécificités locales.Les articles de N. Erdoğan, intitulé « Les cultural studies, leur idéologie (spontanée) etl’université » et d’A. Çiğdem, intitulé « Qu’est-il arrivé à l’université ? » décrivent le mondeacadémique turc actuel comme un monde d’excellence où règnent les règles de l’entreprise, et lesprofesseurs comme des experts en relations publiques et en marketing. A. Ergur (« Transformation dumonde académique au travers de l’intégration de l’Université à l’économie de marché ») donnel’exemple des programmes de master degree sans thèse, qui permettent de remplire les caisses desuniversités privées à moindres frais.Pour Ahmet İnsel (« Le Conseil supérieur de l’Education- YÖK-, un type de mentalité »), le YÖKest à la fois un système et une institution, complémentaire de la relation ambiguë qu’entretient lasociété turque avec le régime issu du Coup d’Etat militaire de 1980. Les pratiques que cette institutiona produit et reproduit reposent sur la soumission de la communauté universitaire à l’Etat divin. Pourl’auteur, une grande partie de cette communauté, qui critique régulièrement le YÖK, partage en réalitésa vision du monde. Le YÖK fonctionne selon lui comme un « Conseil de sécurité de l’éducation », quisuit les théories étatiques sur les menaces intérieures et extérieures, et garde une mentalité comparableau monde académique de l’ex-Union Soviétique. K. Cangıbay ( « L’université turque en tantqu’institution de mobilisation continue et de vigilance ») partage cette même idée selon laquelle lacommunauté universitaire turque n’a plus désormais qu’une fonction de « légitimation des élites dupouvoir », se soumettant par ailleurs à une forte autocensure.İ. Tekeli, dans un article intitulé « Différents terrains de discussion autour de l’Université dans lemonde et en Turquie », tente de situer la Turquie en fonction des grands modèles universitaires del’histoire. Selon lui, la Turquie devait logiquement passer du modèle de l’Université d’Etat dite de VonHumbolt (enseignement élitiste, enseignement collégial, financement public, enseignement en languenationale…) au modèle de la Multiversité (par opposition à UNIversité, qui propose un enseignementpratique et spécialisé, ouvert sur l’extérieur, soutenu par des financements privés, en langueanglaise…), mais que la création du YÖK a « puni » l’Université en homogénéisant et raisonnant demanière systématique. En même temps, l’auteur prévient contre le risque d’une MacDonaldisation desuniversités turques.M. Özuğurlu (« Les Universités privées : d’un trou dans le système à un système en soi ») montreque les 22 universités privées (environ 50 000 étudiants au total) que compte actuellement la Turquiesont un composant essentiel et très rentable du « système compétitif global du secteur tertiaire »,malgré l’étiquette « caritative » qui a été donnée aux universités privées turques. Il met fin au débatterminologique qui tentait d’opposer « université privée » et « fondation universitaire » (vakıf27


üniversitesi), en expliquant que les universités privées turques sont exactement le contraire d’un vakf :le vakf est un capital privé que l’on met à disposition du public, tandis que les vakıf üniversiteleriturques consistent à utiliser des terrains et des financements (directement ou indirectement) publics autravers d’une fondation, pour les mettre à la disposition de personnes privées (cf. aussi l’article d’ A.Işıklı, « Yüksek Öğrenimin Özelleştirilmesi », Mülkiye, vol.26, nº234, pp.9-20).- Bilan en chiffres de l’évolution du système universitaire turc ces 20 dernières années (6/10/03, R.,p.5) :1982-1983 2002-2003Taux de scolarisation universitaire (%) 10,7 (1985) 24,7Nombre d’universités 19 73Nombre de facultés et écoles supérieures 334 1332Nombre d’élèves par enseignant10 31(17 dans le privé)Part du budget national consacrée àl’enseignement supérieur3,8 2,3Dépense budgétaire par étudiant ($) 1555 710- Une enquête menée dans 15 départements de Turquie, par un groupe d’enseignants de la Facultéd’éducation de l’université de Boğaziçi d’Istanbul, en collaboration avec le syndicat national desenseignants Eğitim-Sen, révèle la pérennité de la violence physique au sein du système scolaire turc.L’enquête comportait 515 questions posées à 2091 instituteurs et enseignants du secondaire, 1328lycéens, 995 étudiants de la faculté d’éducation, et 314 enseignants universitaires. 17% des instituteurs,enseignants du secondaire et des futurs enseignants, 7% des enseignants du supérieur et 20% des élèvesconsidèrent que le recours à des violences physiques est inévitable. En outre, 11% des enseignants duprimaire et du secondaire interrogés estiment qu’une différence doit être faite entre garçons et filles.10/09/03, R., p.3. D.43.- Selon une autre enquête, réalisée par le Ministère des finances dans 52 universités auprès de 5000étudiants :-88,5% des étudiants ont fréquenté les dershane (institutions spécialisées dans la préparation auconcours d’entrée à l’université) et 16,7% d’entre eux ont également suivi des cours particuliers. Lechiffre d’affaires des dershane a atteint 500 millions d’Euros en 2003.-¼ des étudiants interrogés ont déclaré recevoir en moyenne 25 Euros par mois de leur famille,mais seuls 11,6% des étudiants de l’échantillon travaillent à côté de leurs études. 16,5% d’entre euxbénéficient de bourses et 54% ont eu recours au crédit.-32% vivent avec leur famille, 30% dans des foyers (privés pour 6%), 35% dans un appartementloué et 3% dans un appartement qui leur appartient.-48% des étudiants interrogés souhaitent travailler dans le secteur privé et 13,5% dans leurpropre entreprise.23/09/03, R., p.4. D.43.Enseignement secondaire :- Le débat autour des lycées d’enseignement religieux (İmam Hatip lisesi) a été relancé par legouvernement au mois de septembre. L’objectif est de faciliter l’accès aux universités aux élèvesdiplômés de ces lycées. Une première proposition de loi à finalement été retirée mi-octobre suite auxpressions du YÖK, mais les responsables du gouvernement AKP ont annoncé qu’ils n’avaient pas pourautant renoncé. 24/09/03, C., p.5 ; 15/10/03, C., p.5 ; 16/10/03, R., p.6 ; 17/10/03, C., p.5.- D’après une étude menée par l’OCDE auprès des 30 pays membres sur le taux de réussite scolaire auniveau des études secondaires des citoyens de 25-34 ans, la Turquie occupe la 29ème place avec un taux28


de 30%. Les cinq premiers rangs sont occupés, dans l’ordre décroissant, par la Corée (avec un taux de98%) suivie du Japon (94%), la Norvège, la Slovaquie et la République Tchèque ; Les cinq dernierspays de la liste sont l’Espagne (57%), l’Italie (52%), la Pologne, le Portugal, la Turquie et le Mexique.18/09/03, R.p.3. D.36.- 14 millions d’élèves et 600 000 professeurs ont fait leur rentrée des classes. Selon les données dusyndicat enseignant Eğitim-Sen, 3320 écoles 106 000 instituteurs supplémentaires sont nécessaires dansl’enseignement primaire, et 336 établissements et 74000 professeurs dans le secondaire. 15/09/03. R.,p.3. D.43.- La campagne « 100% de soutien à l’éducation » lancée par le Premier ministre Erdoğan prévoit, outrela question des bourses aux élèves démunis qui seraient scolarisés dans le privé, fait toujours débat, defaire renaître les « Instituts de village » (köy enstitüsü), lancés par Atatürk lui-même. Cette campagnerepose sur la collaboration fondations-secteur privé-secteur public, que M. Erdoğan souhaitedévelopper. 12/09/03, R. p.3. D.43.- Le Centre de coordination des femmes de la Municipalité d’Istanbul a lancé la campagne « Vous aussihabillez un élève ! ». Le Maire d’Istanbul A. M. Gürtüna a déclaré lors de la cérémonie de lancement,qui se tenait dans les salons du Cemal Reşit Rey, que cette campagne permettrait de procurer une aidesubstantielle aux élèves les plus démunis pour l’achat du matériel scolaire, des vêtements et des petitdéjeuners.11/09/03, C., p.5. D.43.29


Evénementsa) Dans le cadre de la 8 ème Biennale internationale d’Istanbul (cf. electroui 15), qui s’est poursuiviejusqu’au 16 novembre 2003 autour du thème de la « justice poétique », 3 jeunes diplômés dudépartement des Beaux-Arts de l’Université Marmara, ont exposé un gecekondu, présenté sous le nomd’Ada (îlot), dans l’ancienne fabrique de boulets de canons Tophâne-i Amire (Beyoğlu), l’un des lieuxd’exposition de la biennale. Les trois jeunes artistes expliquent s’être installés en 1997 dans un ateliersitué dans le quartier de Galata : « Tout a commencé avec une relation de voisinage. En utilisant lesdynamiques présentes dans le quartier, nous avons entrepris une série de travaux et d’expériences avecles enfants du quartier. Ce faisant, nous avons été de plus en plus attirés dans la rue, c’est alors que nousavons décidé d’ouvrir une pièce à l’extérieur. En 2000, le projet a été baptisé Oda projesi (Projet depièce) ». A propos du gecekondu réalisé pour la Biennale, et dans lequel une série de performances a étéprogrammée, ils expliquent qu’ils se sont intéressés « aux micro-interventions sur la ville d’individusisolés. Le gecekondu est un outil essentiel pour lire la ville. Les gecekondu sont partout, ils naissent dubesoin de se loger, mais ils renferment un mode de vie particulier et nous avons essayé de montrercomment ce mode de vie se répercute sur l’évolution des constructions. » 03/10/03, Beyoğlu Gazetesi,p.22. D.10.b) La 8 ème foire d’art annuelle Artistanbul a ouvert ses portes du 23 au 28 septembre dans les salons duCentre Lütfü Kırdar. La foire accueillait cette années 75 galeries. Le thème de cette année était « audelàdes frontières ».c) Le 6 octobre, célébration du 80 ème anniversaire de la libération d’Istanbul sur la Place de Taksimdevant le monument de la République, en présence du Préfet d’Istanbul Muammer Güler, du Maire dela Municipalité du Grand Istanbul Ali Müfit Gürtüna et du Général du 3 ème corps d’armée KöksalKarabay.. 07/10/03, R., p.5. D.24.d) La Maison d’édition İletişim Yayınları a fêté son 20 ème anniversaire au mois d’octobre. Cette maisond’édition est née peu après le Coup d’Etat de 1980, grâce à l’impulsion de quelques intellectuels dontMurat Belge. Elle n’avait pas de propriétaire et fonctionnait en quelque sorte comme une« coopérative ». Durant les années 80, İletişim a surtout publié des revues : le İMBA Ekonomi Bülteni,d’abord, puis très vite, en 1984, l’hebdomadaire Yeni Gündem (1984-1988), dont l’objectif était dedevenir une revue populaire de gauche. Dès 1983, en outre, naît la revue Tarih ve Toplum (Histoire etsociété), qui continue d’exister. D’autres revues comme Gençlik ve Toplum (Jeunesse et société, 1984),la revue de cinéma Videosinema (1984-1985) ou la revue humoristique Nankör (L’ingrat, 1991), n’ontpas eu la même longévité. Après la fermeture de Yeni Gündem en 1988, İletişim entreprend un colossaltravail de publication d’encyclopédies : Cumhuriyet Dönemi Türkiye Ansiklopedisi ve Tanzimat’tanCumhuriyete Türkiye Ansiklopedisi (Encyclopédie turque de la période républicaine et Encyclopédie dela Turquie des Tanzimat à la période républicaine), puis, en 1995, son complément, CumhuriyetDönemi Türkiye Ansiklopedisi Yüzyıl Biterken (Encyclopédie turque de la période républicaine, Fin desiècle) ; en 1986 était déjà parue Çağdaş Liderler Ansiklopedisi (Encyclopédie des leaders modernes)et en 1988 Sosyalizm ve Tolpumsal Mücadeler Ansiklopedisi (Encyclopédie des luttes sociales etsocialistes) en 7 volumes. Enfin, la série en 9 volumes Modern Türkiye’de Siyasi Düşünce (La penséepolitique dans la Turquie modene) est toujours en préparation. Par ailleurs, İletişim a publié en 2001 unouvrage en 2 volumes intitulé Türk Diş Politikası (La politique étrangère turque). Les dizainesd’ouvrages turcs et les traductions d’ouvrages de référence publiés par İletişim sont regroupés dans 3grands domaines d’intérêt : « Istanbul », « Politique » et « littérature mondiale contemporaine ». Enfin,les éditions Birikim, responsables de la publication de la revue du même nom et de la revue scientifiqueturque de référence Toplum ve Bilim (Société et savoir) sont étroitement liées à İletişim.e) Beyoğlu a connu une semaine culturelle particulièrement chargée du 20 au 27 octobre. Le Festivalde Beyoğlu et la Galata Şenliği (festivités de Galata organisées par l’Associiation de Galata) ont eneffet eu lieu la même semaine.30


f) Pour la seconde fois (a première édition a eu lieu en 2001), la communauté juive d’Istanbul a célébréle 7 septembre la journée européenne de la culture juive, dans le quartier de Galata. De nombreuxconcerts ont été organisés dans les synagogues, dans la rue, et dans les restaurants du quartier.g) 4-5/10/03 : Colloque sur l’industrie du tourisme organisé par l’association des mairies de la Corned’Or (HBB) au Salon Cemal Reşit Rey.31


Références, sites et adresses utilesRéférences- Naissance de Dipnot (« note de bas de page »), une nouvelle revue trimestrielle publiée parl’Université Mimar Sinan. La revue publiera des articles dans les domaines des arts, du design, del’architecture, de l’histoire de l’art. Le directeur de la publication est Aykut Köksal, architecte de renomqui enseigne à Mimar Sinan.- Naissance de la revue bimensuelle Galata Postası, qui a consacré son premier numéro (octobrenovembre)au festival organisé par l’Association Galata.-La revue Istanbul a consacré son édition d’octobre aux pratiques alimentaires à Istanbul, depuis le 15 esiècle (article de Stephane Yerasimos), en passant par la cuisine des élites du 19 e siècle (Özge Samancı)jusqu’aux pratiques actuelles (articles sur le fast-food, la nourriture macrobio, le catering… ). Cenuméro comprend également un dossier sur le Master Plan anti-sismique à Istanbul, et un mini-dossiersur le patrimoine historique de Beşiktaş (sur le sujet, cf. Nuri Akbayar (ed.), Dünden Bugüne Beşiktaş,« Beşiktaş d’hier à aujourd’hui », Tarih Vakfı Yayın., 1998).- İstanbul’un Rehabilitasyonu, Publication des actes du colloque « Réhabilitation d’Istanbul », organisépar la Préfecture du département d’Istanbul. La Mairie du Grand Istanbul et la Chambre des ingénieursd’Istanbul en août 2002.- Le Fotoğraf Vakfı Girişimi (Fondation pour l’entreprise photographique) a publié un album de photosconsacré à Beyoğlu, édité par Yücel Tunca, Gökhan Gezik et Saygın Serdaroğlu. L’album a été publié à300 exemplaires sous le titre Beyoğlu Fotoğrafları (Photographies de Beyoğlu). L’objectif était dedonner un aperçu de la nouvelle génération de photographes stambouliotes, dont une photo de chacun aété sélectionnée.- Le journal Dünya offre à ses abonnés « l’Encyclopédie de Turquie département par département enl’an 80 de la République ».- Depuis janvier 2003, les femmes du puissant syndicat ouvrier Petrol-İş publient une revue Petrol-İşKadın. La revue traite des droits des femmes et des inégalités de salaire et de conditions de travail dansles entreprises et les usines, mais possède également une rubrique cuisine et une rubrique couture… Ledernier numéro avait pour titre « 17 millions de femmes en quête d’un travail ».- Dans le numéro d’octobre de la revue d’architecture Arredamento Mimarlık, un long article estconsacré au vaste complexe Metrocity (Levent), réalisé de 1995 à 2001 par le bureau d’architectesDoğan Tekeli-Sami Sisa. Il comprend notamment trois grandes tours dont une de résidences de luxe etun centre commercial qui a ouvert ses portes il y a quelques mois.En supplément à la revue, un petit livre cataloguant les grands projets architecturaux qui ont façonnéIstanbul de 1950 à 2003 (le précédent numéro retraçait la période 1900-1950). Parmi les 91 réalisationscataloguées chronologiquement, les noms de 5 architectes reviennent à de nombreuses reprises :- Sedad Hakkı Eldem : le Palais de justice d’Istanbul (1948-1978) ; Hôtel Hilton (Harbiye, 1953); restoration de l’Académie des Beaux-Arts de l’Université Mimar Sinan (Fındıklı, 1954) ; laBibliothèque Atatürk (Taksim, 1973-75) ; ainsi que la construction de plusieurs yalı sur leBosphore, dont le Kıraç Yalısı (Vaniköy, 1965), le Şemsettin Sirer Yalısı (Yeniköy, 1966), laRahmi Koç evi (Tarabya, 1975-80), le Ilıcak Yalısı (Yeniköy, 1978-80), la Komili evi(Kandillli, 1978-80), le Bilimer Apartman Yalısı (Yeniköy 1978-81).32


- Nezih Eldem : Musée militaire (Harbiye, 1966-93) ; le laboratoire à haute tension del’Université technique d’Istanbul (Gümüşsuyu, 1960), ou encore le pan ajouté au bâtiment de laZiraat Bankası à Karaköy (1971).- Doğan Tekeli et Sami Sisa : le Marché des manufactures et des étoffes (Unkapanı, 1959-66) ;les tours de la Iş Bankası (4. Levent, 1988, 93-2000), Metrocity (Levent, 95-2001).- Hayati Tabanlıoğlu : Centre culturel Atatürk, AKM (Taksim, 1969) ; terminal de l’aéroportd’Istanbul, aujourd’hui utilisé pour les lignes internes (Yeşilköy, 1983) ; centre commercialCarousel (Bakırköy, 1993), construit près de Galeria, le premier centre commercial intra-urbainde Turquie, et suivi peu après par le Akmerkez de Fatin Uran (Etiler, 1993) et la Mayadrome dubureau d’architectes Arolat (Akatlar, 1993).- Gökhan Avcıoğlu : siège de Shell (Altunizade, 91-93) ; restaurant Changa (1999) ; Esma SultanYalısı (2000).- Pour plus d’informations sur les architectes les plus prolifiques d’Istanbul, nous vous recommandonsla base de données très complète et utile disponible à l’adresse www.amv.arkitera.com depuis le 6octobre 2003 (date de la journée mondiale de l’architecture), grâce au financement du groupe Kale et auparrainage du Ministère de la Culture. Cette base de données possède un moteur de recherche efficace etles données sont classées dans 11 rubriques : architectes, bureaux d’architectes, projets, types de projets,concours, prix, événements, livres, périodiques, écoles d’architecture, et villes. Dans cette dernièrerubrique par exemple, en tapant Istanbul, 60 architectes importants d’Istanbul ainsi que leur cursus etleurs travaux sont affichés et illustrés.- Deux mois avant les attentats du 15 novembre 2003 dirigés contre deux synagogues d’Istanbul,Yervant Uzun avait écrit dans Radikal İki (07/09/03, p.8) un article prémonitoire mettant en gardecontre le racisme latent en Turquie et revenant sur le déroulement des émeutes des 6 et 7 septembre1955 dirigées contre les minorités juive, grecque et arménienne d’Istanbul. L’auteur cite en particulierdeux sources de qualité pour mieux comprendre ces événements :- Karakoyunlu Yılmaz, Güz Sancısı (Douleur d’automne), Doğan Kitapçılık, roman.- Dosdoğru Hulusi, 6-7 Eylül Olayları (Les événements des 6-7 sept.), Bağlam Yayın.- La Direction des études et recherches sur les ressources naturelles (Maden Tetkik ve Arama), dont lespremiers travaux cartographiques remontent aux années 40 (en particulier une carte géologique au 1/500000 e publiée dans les années 60), a finalement publié au mois de novembre 2003 une carte géologiquede la Turquie au 1/25000 e (5547 planches). Cette carte sera utilisée par l’administration, les entreprisesde construction, de forage… ainsi que dans les lycées.- And Metin, Oyun ve Bügü. Türk Kültüründe Oyun Kavramı ( Le jeu et le Bügü. La notion de jeu dansla culture turque), YKY, 2003, 571 p.. Ce grand classique de Metin And n’avait pas été réédité depuis1974 et était devenu introuvable. Cette étude anthropologique retrace l’histoire des rituels et du théâtredu village des régions anatoliennes, en montrant leur influence sur le théâtre et la culture turquemoderne.- Bilen Özden, Çevre Emperyalizmi ve Ilısu Barajı (L’impérialisme environnemental et le le barraged’Ilısu), Asam Yayın., 2003. L’ouvrage traite du rôle joué par les grandes puissances économiquestelles que l’Angleterre ou les Etats-Unis dans des projets tels que le GAP (Projet Anatolie du Sud-Est).- Caymaz Birol, Les mouvements islamiques turcs à Paris, L’Harmattan, Paris, 2002, 282p.. L’ouvrageretrace d’une part l’installation des premiers mouvements sous l’Empire ottoma,n puis durant la périoderépublicaine. Il analyse ensuite l’évolution du mouvement Suleymancı (branche des Nakşibendi). Latroisième partie de l’ouvrage est consacrée au Milli Görüş, dont la branche parisienne aurait été créée en1978, soit moins de 5 ans après sa création en Allemagne.- Kaygılı Osman Cemal, Köşe Bucak İstanbul (Coins et recoins d’Istanbul), Selis Kitaplar, 2003.Compilation des articles de cet architecte, éditorialiste au journal Yenigün, qui décrivait les « coins etrecoins » d’Istanbul depuis les années 30 jusque dans les années 90.33


- Çakır Ruşen, Nereye Gitti bu Ülkücüler (Où sont passés les Idéalistes ?), Metis Yayınları, 2003. Cetouvrage rassemble la série de 19 articles publiés dans le journal Vatan par ce journaliste, qui avaitrencontré un grand succès, en particulier auprès du public nationaliste. Le second chapitre de l’ouvragetraite de la crise du mouvement nationaliste turc au travers de 45 entretiens et surtout de 376 lettresrédigées par des militants et envoyées personnellement à Ruşen Çakır.- Çiçekoğlu Feride (ed.), 9/11 New-York-Istanbul, Homer Kitabevi, 2003. Publication d’articlescomparant Istanbul et NY à l’occasion du 2e anniversaire des événements du 11 septembre. Le livrecomprend des articles d’Alan Duben, Nicholas Mirzoeff, Hasan Bülent Kahraman, Murat Belge, JoanOckman, Esra Akcan, Zeynep Gürsel, Maura Axelrod, Ali Mahmut Demirel, Alexia Stresi, JeanBaudrillard.- Eldem Ethem, Goffman Daniel, Masters Bruce, Doğu ile Batı Arasında Osmanlı Kenti. Halep,Izmir ve Istanbul (La ville ottomane entre Orient et Occident. Alep, Izmir et Istanbul), Tarih VakfıYayınları, Istanbul, 2003.- Sakaoğlu Necdet, Osmanlı’dan Günümüze Eğitim Tarihi (Histoire de l’éducation de la périodeottomane à nos jours), Bilgi Üniv. Yayın., 2003.- Türker Orhan, Halki’den Heybeli’ye – Bir Ada Hikayesi (De Halki à Heybeli – Histoire d’une île),Sel Yayın., 2003. Histoire de la première des Iles-aux-Princes à s’être « turquifiée », du fait de laprésence dès le 19 ème siècle d’écoles et d’institutions appartenant à la Marine, ainsi que d’un sanatorium.- Ümit Ahmet, Beyoğlu Rapsodisi, Doğan Kitap, 2003. Roman.- Plânlı Kalkınma Serüveni. 1960’larda Türkiye’de Planlama Deneyimi (Le développement planifié),Bilgi Üniv. Yayın., 2003. L’ouverture du développement planifié en Turquie dans les années 60. Cetteaventure racontée par les planificateurs eux-mêmes).Sites- www.istanbulfotografmerkezi.com : reproduction en ce moment des photos de l’exposition deCengiz Akduma sur les « Nuits d’Istanbul ».- www.ito.org.tr : chambre de commerce d’Istanbul- www.versailles.archi.fr/VRD : « Ville Recherche Diffusion » fait partie du réseau « Formesurbaines », une structure de rencontre entre chercheurs aidée par le Bureau de la recherchearchitecturale et urbaine au Ministère de la culture. Ce site permet de passer commande d’ouvrages etde thèses d’urbanisme et d’architecture.34


L’OUI informeSéminairesSéminaires OUI :- séminaires 2003-2004, J.-F. Pérouse, le lundi de 17h00-19h00Contact : (0212) 244 17 17 (poste 134) /jfperouse@hotmail.comVaros et banliyö : « les périphéries sont-elles partout ?». Pour une analyse critique desterritoires périphériques stambouliotes.Les "territoires périphériques" -que l'on peut définir dans un sens à la fois géométrique, historique,économique, social, politique, culturel et symbolique, par rapport à des territoires centraux, reconnus,perçus ou institués comme tels- sont les plus délaissés par la recherche urbaine contemporaine enTurquie. Et bien qu'ils représentent désormais l'essentiel des espaces concrètement (physiquement)urbanisés et concentrent la plus grande part de la population comptabilisée comme urbaine, noscatégories d'analyse semblent dans une large mesure inadaptées à leurs spécificités mouvantes. En effet,ces catégories ont été forgées pour l'étude des territoires urbains centraux, relativement plus stables,puis étendues, souvent indûment. Il apparaît donc important de s'attacher à ces périphéries, dans lamesure où ce sont elles qui reflètent le mieux les modalités actuelles de la croissance urbaine et deschangements sociaux. A rebours d’une opinion dominante qui soutient, dans une acception vaguement «sociale », du terme, toujours implicite, que «les périphéries sont partout », on tentera :-une analyse des mots de la périphérie en Turquie-une étude de textes généraux sur cette notion-un examen des processus et des acteurs à la base de la production des périphériesa- 17 novembre 2003 : Séance d’introduction : les mots turcs de la périphérie, des mots sansobjet ?b- 08 décembre 2003 : L’impasse de l’approche géométrique ou physique de la périphériec- 05 janvier 2004 : Périphérie et transports : la construction de la « banliyö » par le cheminde fer.d- 19 janvier 2004 : Périphérie, environnement, aménités et ressources ; des « Eaux Douces »et des sayfiye, à Kilyos, « Bodrum des banlieues ».e- 02 février 2004 : Déconcentration, desserrement et planification : la périphérie commeréserve.f- 16 février 2004 : Les périphéries sociales et la figure de l’ « Autre Turquie »g- 01 mars 2004 : Périphérie et nouveaux modes de vie, de consommation et d’habiter : lafin de l’urbain et de l’urbanité ?h- 15 mars 2004 : Les périphéries politiques et symboliques : des territoires de résistance ?Autres séminaires <strong>IFEA</strong> :Ethem Eldem le lundi de 14h30-16h30 :Seminar in Ottoman History : Tombstones as a Source forSocial and Cultural History. Ethem Eldem, Boğaziçi University : eldem@boun.edu.tr15 décembre12 janvier30 décembre26 janvier35


9 févrierGilles Dorronsoro et Elise Massicard le mardi 17h-19h Le mardi 17h à 19h : Pouvoirs etterritoires en Turquie contemporaine Elise Massicard (CNRS) elise/massicard@laposte.net GillesDorronsoro gdorrons@club-internet.fr (<strong>IFEA</strong>)2 décembre16 décembre20 janvier3 février17 févrierAlexandre Toumarkine le jeudi 17h-19h : Rites politiques de la Turquie républicaine (1923-1938)/Cumhuriyet Türkiye’sinin siyasi ritüelleri (1923-1938) Birol Caymaz et AlexandreToumarkine (Université Galatasaray) : alextoumar@eudoramail.com ou bcaymaz@gsu.edu.tr11 décembre18 décembre19 février26 févrierDidier Laroche le vendredi 17h-19h :Architecture monumentale en Anatolie de l’âge du bronze àl’époque byzantine. Didier Laroche 5<strong>IFEA</strong>) didier.laroche@wanadoo.fr. En anglais.9 janvier2 avril23 janvier16 avril6 février30 avril20 février14 mai5 mars28 mai19 marsGroupe de travail des doctorantsUn séminaire de doctorants a été mis en place à l’<strong>IFEA</strong> depuis le mois de septembre. Les séances ontlieu chaque mercredi de 17h à 19h. Elles alternent présentation de leur recherche par les doctorants,présentation de travaux en cours par des chercheurs, et présentation d’un concept autour d’un texte deréférence.Voici les thèmes des séances qui se sont tenues depuis ces trois derniers mois :01 octobre: Hélène Poujol, Halbwachs et la mémoire collective08 octobre: Buket kitapçi-Bayri:" La définition de l'autre à travers les textes hagiographiques XIVème - XVèmesiècles, l'époque paléologue".14 octobre: Özgür Türesay: la biographie historique.22 octobre intervention de François Georgeon: "Ecrire la biographie d'un des derniers sultans ottomans: le casd'Abdülhamid II (1876-1909)"30 octobre intervention de Jean-François Bayart:présentation de son livre à paraître sur la globalisation05 novembre: Eric Oswald: " Qu'est-ce qu'un janissaire à la fin du XVIe siècle?: problèmes méthodologiques ethistoriographiques posés par une approche de type anthropologique d'une institution centrale".12 novembre: Emre Ongün: " Espace national de contestation et réseaux transnationaux. Syndicalisme etmouvement associatif dans la Turquie contemporaine".19 novembre: Damien Bischoff : " Les sociétés de chasseurs-cueilleurs de la Haute-Mésopotamie, Turquie,10ème-9ème millénaires avant J.C".03 décembre: Mathilde Pinon : "Formes et fonctions des hans de la péninsule historique d'Istanbul entre le débutdu XVIIIe siècle et le milieu du XIXe siècle".17 décembre: Jeanne Hersant présentation de l'ouvrage sous la direction de Maurizio Gribaudi: Espacestemporalités stratifications exercices sur les réseaux sociaux24 décembre: David Behar : Ego et son réseau constituent-ils un objet sociologique ? Présentation du texte deJeremy Boissevain "The place of non groups in the Social Sciences"36


Stages à l’OUI- Le travail d’Antoine Fleury, doctorant en géographie qui avait passé trois mois à l’OUI durantl’automne 2002, intitulé « Les rivages d’Istanbul : des espaces publics à part, au cœur de lamégapole », est disponible sur CD Rom à l’OUI (CDSt06 et CDSt14).En voici le résumé : après des années d'aménagement fonctionnaliste, les rivages d’Istanbul tendent às’affirmer comme des espaces publics de plus en plus fréquentés. Cette réappropriation est plus oumoins avancée selon les lieux. Formes et pratiques de l’espace public varient en fonction desaménagements exécutés et surtout, en fonction du contexte où ils s’inscrivent, révélant notamment ladualité de la répartition socio-spatiale. On peut dire néanmoins que les rivages acquièrent une placeincontournable à l’intérieur d’une grande ville travaillée par la recomposition de ses centralités. Certainssubissent des processus de marchandisation, d’autres sont le lieu d’une urbanité nouvelle. Dans tous lescas, le « désir de rivage » des citadins comme des acteurs publics, tout ambigu soit-il, transforme lesrivages de manière inédite depuis un siècle.- Audrey Wignolle, Etudiante à l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes en dernière année. Stage àl’Observatoire Urbain d’Istanbul réalisé du 9 juin au 31 juillet 2003, sous la direction de Jean-FrançoisPérouse, responsable de l’OUI. Le rapport de stage d’Audrey Wignolle, et en particulier le travailréalisé sur la Rue Galip Dede à Galata, est disponible sur disquette à l’OUIJ’ai été chargée de réaliser une étude sur l’évaluation urbaine d’une rue et de ses alentours, dansle cadre d’un projet de coopération décentralisée. La mairie de Marseille et celle de Beyoğlu,arrondissement d’Istanbul, travaillent actuellement ensemble sur un projet de réhabilitation d’unquartier classé au patrimoine historique de la ville. Il s’agissait d’évaluer l’état du bâti, dans un premiertemps, et de comprendre les problèmes urbains que rencontre cette zone, afin de répondre au mieux auxbesoins de la population résidente, dans un second temps. Ainsi un architecte, coordonnateur duprogramme « 100 sites historiques méditerranéens » et directeur de l’« Atelier du Patrimoine de la Villede Marseille», a-t-il fait appel à nos services pour lui fournir toutes les informations géographiques,économiques et sociales disponibles à l’OUI, pouvant l’aider à l’analyse de la situation du quartier. Ilm’a alors chargé de lui constituer un fonds documentaire qui réunissait tous les renseignementsnécessaires à son étude. J’ai présenté cette compilation d’informations sous forme d’un cd romcontenant toutes les cartes et plans scannés de l’OUI sur Beyoğlu, classés de manière thématique afind’en faciliter l’usage, un recueil de textes et d’articles traitant du sujet, et une bibliographie sur tous lesouvrages, articles et sites internet susceptibles de compléter l’information. Puis, ayant l’avantage d’êtresur les lieux, j’ai moi-même effectué une étude urbaine de l’état d’une rue, Galip Dede, en laconsidérant dans le contexte du quartier, comme exemple illustrant l’état général de la zone concernéepar la réhabilitation.37


SortiesProgramme des excursions urbaines de l’OUI 2003-2004Nous poursuivons -toujours le mercredi matin-, nos visites de l’Istanbul contemporain, dont l’objectifreste la collecte d’informations (sous diverses formes : photographies, entretiens, documentsadministratifs, techniques ou cartographiques) et la rencontre d’informateurs, identifiés au préalable ounon. En somme, il s’agit d’un travail de familiarisation avec un espace métropolitain qui demeure trop peu“exploré”. Les “visites” des années précédentes ont permis d’amasser de la littérature grise, des relevés etdes photographies, qui sont désormais à la disposition des chercheurs, à la bibliothèque de l’<strong>IFEA</strong> ou dansle local de l’OUI (cf. CD de photos numériques). Chaque visite fait l’objet d’une préparation et peutdonner lieu à un petit séminaire-bilan informel.Visites effectuées durant l’année 2002-2003 :. Kavacık, Kadıköy (centre commercial Nautilus),Esenler, Kuzguncuk, Küçükçekmece – quartier de Ayazma, Kasımpaşa, Gebze (GOSB), Paşabahçe(Beykoz), Bakırköy.Cette année, les sorties seront centrées sur une zone géographique administrative : l’arrondissementde Şişli, créé en 1954 et modifié en 1987 à la suite de l’autonomisation de Kağıthane. Il s’agit d’unespace péricentral, situé dans la continuité de Taksim, qui comprend aussi, du fait de son étirement versle Nord, des espaces périphériques avec Maslak et Ayazağa. Il concentre à la fois une population à hautrevenu (il s’agit de l’arrondissement le plus riche de Turquie en terme de PIB/hab.), et des quartiersd’affaires comptant parmi les plus dynamiques de la ville, touchant aux activités de création et degestion.12 novembre 2003 : Feriköy/Bomonti/Mecidiyeköy : « Présence rélictuelle arménienne,patrimoine immobilier et cimetières des fondations communautaires ».17 décembre 2003 : Elmadağ/Harbiye : « La reconquête par les élites culturelles d’immeubleshistoriques dans un quartier de migrants en transit ».14 janvier 2004 : Kuştepe : « Analyse des rapports ville-université. Les politiques d’ouvertured’une université privée dans un quartier populaire situé en contrebas d’unvaste noeud de réseau ».11 février 2003 : Osmanbey : « Le devenir des ateliers de confection et du commerce de gros :le Sentier de Şişli ? ».10 mars 2003 : « La Mairie de Şişli et son médiatique maire à la veille des électionsmunicipales : la gestion de l’arrondissement le plus riche du pays, entreenjeux locaux et ambitions nationales ».7 avril 2003 : « Ilhamur/Fulya : « Résidences de luxe, grandes surfaces alimentaires etgecekondu dans un quartier central enclavé en pleine reconstruction ».12 mai 2003 : « La Construction d’une histoire locale à Teşvikiye : le cas de l’associationTeşvikiye ».09 juin 2003 : Maslak : « Le développement d’un quartier d’affaires non-planifié et ladéconcentration de lieux accueillant les grandes manifestations culturelles(Parkorman et le vaste projet du Istanbul Sanat ve Kültür Vakfı) ».Modalités pratiques : départs : 9h. Retours : vers 14 h.Les personnes intéressées sont priées de se faire connaître auprès de la secrétaire de InstitutFrançais d’Etudes Anatoliennes, Observatoire Urbain d’Istanbul, Nuru Ziya sok, 22 - PK 54 - 80072Beyoğlu/ISTANBUL (Ayfer Hanım, 244 17 17, poste 111) ou des responsables de l’OUI (244 17 17,poste 116 ou ouistanbul@yahoo.fr ) un certain temps avant les visites ; le plus tôt possible pour lespersonnes venant de l’étranger et souhaitant le cas échéant un programme spécial. Pour payer le diesel38


de la camionnette qui sert à nous transporter, une participation aux frais sera demandée à chaqueparticipant.Yayla/Feriköy/Bomonti : « Présence rélictuelle arménienne, patrimoine immobilier etcimetières des fondations communautaires » (12 novembre 2003) :(Par D.B et Ségolène Debarre)A partir la seconde moitié du 19 ème siècle, les populations aisées d’Istanbul, pour l’essentiel lesminorités grecque, arménienne et juive, migrent progressivement au nord de la Corne d’Or, vers Pera(Beyoğlu) puis Nişantaşı (Şişli). Ces quartiers se développent sur les interfluves ; à l’ouest, la vallée dePiyale Paşa se constitue en une première couronne périphérique, espace de relégation des nuisancesurbaines. Les champs de Yayla, où les soldats venaient s’entraîner au tir à l’arc, sont reconvertis, àpartir du début du 20 ème siècle, en cimetières et en zone industrielle. Le monopole d’Etat Tekel (alcoolset tabacs) installe en 1892 une usine de fabrication de bière, qui arrêtera définitivement sa production en1988 (Tekel est aujourd’hui en cours de privatisation). Les gardiens du bâtiment désaffecté, d’anciensouvriers de l’usine, ont accepté de nous faire visiter les lieux. L’usine est dans un état de délabrementavancé, à l’exception de cuves, importées d’Allemagne, dont certaines ont été rachetées par la marqueEfes Pilsen lors de la fermeture. Aucun projet de mise en valeur de ce patrimoine industriel n’estenvisagé. Les anciens logements des salariés de l’usine ont été rasés. L’université privée Bilgi a débutéà cet emplacement un ambitieux chantier. La nouvelle faculté des beaux-arts sera installée dans unluxueux bâtiment de 15 étages dont 7 en sous-sol (la qualité du sol à cet endroit de la ville lepermettant). A proximité immédiate du chantier, le Foyer français des pauvres (Fransız Fakirhanesi) estgéré depuis 1892 par la communauté des Petites sœurs des pauvres. Le bâtiment a été protégé grâce à unédit du Sultan, et continue de recevoir de vieilles personnes nécessiteuses. Sœur Odile, l’actuelleresponsable du foyer, déplore la présence quasi-exclusive de pensionnaires arméniens. En effet, lesquartiers de Feriköy et Bomonti constituent historiquement un noyau de forte présence arménienne. Acette population vieillissante ont succédé les vagues de migrants arrivés d’Anatolie et de la Région merNoire depuis les années 1950. Ils ont repris une partie de l’activité textile, traditionnellement aux mainsdes minorités. Yayla est un quartier extrêmement dense de gecekondu, pour la plupart transformés enapartkondu. Les rez-de-chaussée des bâtiments sont occupés par des ateliers de confection, et la naturedu bâti est identique à celle du quartier d’Okmeydanı, présenté comme parangon de içvaroş bölgesi(périphérie de l’intérieur). Ces populations se sont installées dans les espaces laissés vacants entre lesnombreux cimetières dispersés en contrebas de Feriköy, et ont construit également les leurs. Lacommunauté alévie possède notamment un cimetière, non-mentionné sur les cartes, adjacent aucimetière de Feriköy. Il est géré par une association et comprend le mausolée de Cura Baba. Nous avonsensuite visité le grand cimetière grec orthodoxe Lefter, construit en 1865, dont certaines des tombes ontété profanées lors des émeutes de 1955 et 1963/64. Le cimetière est aujourd’hui protégé par un mursurmonté de barbelés. La communauté grecque d’Istanbul ne compte plus aujourd’hui que quelquesmilliers d’habitants, mais le cimetière et sa chapelle bénéficient toujours de dons importants de la partdes fondations de la communauté.Les « Festivités de Rize » sur la place de la République à Kadıköy (15-28 septembre 2003)Les pratiques culturelles des réseaux de migrants à Istanbul. L’exemple des migrants originairesdu département de Rize (Région de la mer Noire).Les migrations vers Istanbul en provenance de Rize, département de la région mer Noire, ontdébuté dans les années 1940. Actuellement, les Rizeli (migrants originaires de Rize) constituent le 7 èmedes migrants issus de cette région, dont sont originaires la majorité des migrants installés à Istanbul. Àl’occasion des "Festivités de Rize", les Rizeli se sont rassemblés sur la place de la République àKadıköy. L'équipe de l'Observatoire Urbain d'Istanbul a assisté à ces festivités où elle fut39


chaleureusement accueillie par les membres de l'association des migrants originaires du village deTepebaşı. L’objectif était de recueillir des informations sur l’organisation de ces festivités et decomprendre le sens qu’elles revêtent pour les participants.Située sur la rive asiatique, la municipalité de Kadıköy constitue sans doute un espace privilégiéde circulation intense et de concentration des activités commerciales. La place de la République setrouve au centre de cette circulation : localisée à proximité des stations de dolmuş et autobus endirection de Taksim, Bostancı, Kartal aussi bien que des agences de voyages desservant différentesvilles en Turquie, cette place est par ailleurs encadrée par les deux échelles maritimes deBeşiktaş/Adalar et Karaköy/Eminönü. Outre cette fonction de nœud de réseau, jouant un rôle centraldans les mobilités intra et inter urbaines, la place de la République forme un vaste espace de'stationnement', de rendez-vous et de rencontre. On se retrouve pour discuter sur les bancs publics situéssur le quai ou dans les 'jardins de thé' alignés le long de la rive. Un des vendeurs de simit, originaire dela ville de Muş (Anatolie de l’Est) évoque ainsi la densité des passages et la variété des profils despassants : "Ici, c'est un lieu très actif. C'est pour cela que nous tenons notre comptoir ici. Il y abeaucoup de passants. Et parmi ces passants, il y a des 'gens de qualité', des fonctionnaires, desmédecins, des personnes d’en haut". Du 15 au 28 septembre, l’animation de la place fut intense àl’occasion d'un événement d’ampleur, mais qui n'a pas suscité l'écho et l'intérêt attendus au près deshabitants de Kadıköy. Organisée pour la troisième fois à l'initiative de RIDEVA (l'union desassociations et fondations de Rize), les "Festivités de Rize" ont tenté de faire revivre les traditions dudépartement de Rize sur la Place de la République à travers la présence d’une vingtaine de standsreconstituant des décors « typiques », tenus par des associations locales de hemşeri (individusoriginaires d’un même lieu) proposant repas régionaux et divers produits : tissus ou thé provenant deRize. Tous les jours de 10h00 à 24h00, la Place de la République se transformait ainsi en un espace derencontre des Rizeli (et au-delà des gens de la mer Noire), échangeant propos et dansant le horon au sondu kemençe, instrument typique de la Région, chaque soir à partir de 19h00. A l'issue de ces treizejournées de réjouissance, Kadıköy a retrouvé son état initial de 'calme', que, d’après les témoignages desRizeli, les habitants Kadıköy [désignés comme « les intellectuels »] tiendraient à préserver, ce quiexpliquerait l’hostilité de ces derniers à l’égard de cette fête et la quasi-absence, parmi le public,d’individus qui ne soient pas Rizeli ou des villes de l’Est de la mer Noire.RIDEVA illustre un cas singulier de structure de migrants rassemblant des organisations demigrants originaires d’un même département, qui sont rassemblées et représentées sous une seule etmême étiquette. Fondée en l’an 2000, RIDEVA, « L’Union des Associations et Fondations de Rize »,est une structure regroupant en son sein 53 associations et fondations. Formées à l’échelle nationale pardes migrants du département de Rize, ces associations et fondations s’inscrivent dans des structuressociales et des cadres géographiques allant du plus restreint au plus élargi. En effet, RIDEVA comprendles associations et fondations de famille, de village (ou de plusieurs familles car il arrive que l’onretrouve deux ou trois noms de famille dans la hiérarchie), de bourgade et d’arrondissement de Rizeauxquelles viennent s’ajouter quelques associations formées sur la base des localités de migration,comme l’association des Rizeli habitant Ümraniye. Il est donc question d’une forme atypiqued’organisation de hemşeri fonctionnant sur le modèle d’une confédération dont le centre est implanté àIstanbul, dans l’arrondissement d’Üsküdar. C’est d’ailleurs dans cette municipalité, qui regrouperait leplus grand nombre de migrants originaires de Rize, qu’ont été initiées les festivités de Rize parRIDEVA. Les deux premières éditions se sont tenues, successivement en 2001 et 2002, sur la place dela Démocratie à Üsküdar (cf photos OUI).La présidence de RIDEVA a été confiée à un homme d’affaire membre d’une famille de notablesoriginaire de Rize, la famille Ekşi, dont les activités sont concentrées dans le secteur du bâtiment. Levaste réseau familial est géré par une fondation qui porte le nom de la famille. Le président, Hasan Ekşi,que nous avons rencontré lors de la fête, nous a expliqué les enjeux de la création de RIDEVA et de cetype d’organisation festive, auquel il déclare accorder une importance particulière : « Les festivitéscomme celle-ci font que les gens se rencontrent et parlent de leurs projets. Différents sujets sontabordés, comme l’investissement économique à Rize et la migration ». Dans un communiqué de pressedans lequel H. Ekşi avait souhaité « inviter tout le peuple » à cette fête, il explique de la manièresuivante les objectifs de la création de RIDEVA : « Faire connaître notre département Rize, notre40


culture et les gens de Rize. Permettre le développement économique et autre de Rize et la fusion des‘Rizeli’ avec ceux qui se sentent ‘Rizeli’ ». L’histoire de la fondation de RIDEVA est étroitement liéeaux initiatives de l’association de l’arrondissement de Güneysu ayant réuni, quatre ans après safondation en 1990, les différentes associations et fondations de Rize pour attirer l’attention de celles-cisur la nécessité de former une organisation fédératrice afin de réaliser des projets communs à l’échelledu département de Rize. RIDEVA offre ainsi une plateforme de coordination des associations etfondations de Rize autour de ces projets s’appuyant sur l’appartenance commune au département deRize. Concrètement, depuis sa fondation, RIDEVA a mis en oeuvre de nombreux projets dont la liste estdisponible dans la revue publiée par RIDEVA : notamment le lancement de nouvelles associations, lafondation d’une équipe de basket-ball de Rizeli, des rencontres avec les parlementaires pour proposerdes solutions aux problèmes que connaît Rize... Quant aux activités de chaque association, elles portentsur des mobilisations collectives autour de projets (soutien économique et social, constructions deroutes, aide matérielle) correspondant plus directement aux localités d’origine de leurs membres(villages, bourgades, arrondissements).Cependant, les activités mises en oeuvre par les associations, pas plus que les publics mobilisés,ne se limitent à des champs spatiaux et sociaux déterminés. Les mobilisations pour Rize ne sont passans effet sur les relations qu’entretiennent les acteurs à Istanbul (de nouveaux liens naissent ouprennent un sens différent, modifiant ainsi la vie locale des Rizeli à Istanbul) et conjuguent plusieursespaces géographiques et sociaux (l’existence à cet égard d’antennes de RIDEVA aux Etats Unis, enAllemagne, en Angleterre et au Japon, et d’un Comité des étudiants et diplômés d’université Rizelipeuvent être cités. Le meilleur exemple de la complexité des aires d’intervention de ces organisationsrelève sans doute du domaine de la politique, qui conjugue les différentes échelles locales et s’articule àcelui de l’éducation. Le corps associatif cherche à mobiliser les jeunes pour les inciter à réussir leurparcours scolaire par des biais aussi bien matériels que moraux (attribution de bourses d’études etremise de prix à de brillants étudiants Rizeli à Istanbul). Il semble que la réussite scolaire représente unenjeu de valeur dans la constitution d’un pouvoir dans la sphère politique. Le président de l’une desfondations déclare ceci : « L’un de nos objectifs est d’insister sur l’éducation des jeunes pour leuraccorder la place qu’ils méritent dans le gouvernement du pays ». Il est à noter que l’ex-premierministre Mesut Yılmaz ainsi que le premier ministre actuel, Tayyip Erdoğan, sont Rizeli: «L’arrivée aupouvoir d’un gouvernement majoritaire et le fait que le leader de ce parti politique soit un Rizeli sontde belles occasions à saisir pour l’avenir de Rize et des ‘Rizeli’ », affirme un des présidentsd’association. Un article paru dans un journal hebdomadaire intitulé Ideoloji (Idéologie) traite de lajournée d’ouverture des festivités de Rize. Le maire d’Istanbul A. Müfit Gürtuna, qui y participait auxcôtés de T. Erdoğan, a rappellé la provenance régionale de son beau-frère, un Rizeli, et a déclarésoutenir les organisations régionales qui « sont utiles pour les citoyens vivant dans les grandes villes».En revanche, H. Ekşi se plaint de n’avoir bénéficié d’aucun soutien de la part de la mairie de Kadiköy.Celle-ci aurait au départ refusé la demande de RIDEVA portant sur l’organisation de la fête de Rize surla place de la République, et leur avait proposé la place de Göztepe, qui est loin d’offrir les mêmesavantages en terme de centralité. Lorsque nous demandons à H. Ekşi par quel biais RIDEVA serait-elleparvenue à ses fins, il nous sourit et répond que : « C’est un secret ».Aussi complexe et « secret » que cela puisse être, par des biais matériel et moral, agissant iciou/et là-bas, le dénominateur commun de provenir des villages, bourgades et arrondissements d’unmême département est mobilisé par les individus et les associations dans une recherche de l’équilibredélicat entre intérêts personnels et intérêt général. Les festivités organisées par les associations offrentun lieu de négociation de ces différents intérêts. Un jeune chanteur pop Rizeli sur la scène de concerts’adresse au public : « Nous formons ce soir un seul coeur» dit-il, avant de chanter quelques morceauxchoisis de son nouvel album et quitte la scène après avoir annoncé qu’il vient de sortir un premieralbum : « Bien sûr, c’est vous qui l’apprécierez... J’espère que cela vous a plu ». Et le public y répondpar des applaudissements.Mais le point le plus obscur demeure ce que le président de l’association des originaires duvillage de Tepebaşı, TEYAD (Association de solidarité et pour développement du village de Tepebaşı),appelle « la compétition douce ». A savoir l’esprit ambigu de rivalité et d’union dans lequel se trouventles associations. Si vous êtes un Rizeli issu du village de Tepebaşı et que vous habitez Ümraniye, il seprésente à vous un ensemble d’associations auxquelles vous pouvez adhérer : l’association des Rizelihabitant Ümraniye, l’association des migrants originaires du village de Tepebaşı, l’association des41


migrants originaires de Güneysu (arrondissement auquel est rattaché le village de Tepebaşı),l’association culturelle de Rize, ou encore l’association des individus originaires de l’ouest de la merNoire... Certes, une adhésion n’exclut pas l’autre et on peut éventuellement adhérer à toutes à la fois,mais il y a bien des raisons qui légitiment cette pluralité aux yeux des acteurs, les associations n’étantpas interchangeables. Etant donné que chaque association souhaite rassembler le plus grand nombred’adhérents, il est de son intérêt de se doter des qualités qui la rendraient préférable ou distincte desautres. Mais en même temps, la réputation d’une association reste subordonnée à celle des autres : unpréjudice que subirait l’une ne serait pas sans répercussion sur l’autre. Ainsi les gens de TEYAD étaientfiers de dire combien ils étaient bien organisés pour cette fête, que leur stand était le plus peuplé, queleurs femmes étaient celles qui avaient le plus travaillé ou qu’ils attribuent des bourses aux étudiants deleur village. D’autres associations de village font de même pour les leurs, mais TEYAD auraitcertainement souhaité être l’association qui en fait le plus, sans pour autant souhaiter que d’autres enfassent moins, puisque, disent-ils, « ce qui est bien pour Rize l’est aussi pour Tepebaşı ».L’ambiance dans laquelle se sont déroulées les festivités de Rize a réconforté les acteurs del’organisation, qui nous ont rappelé l’importance de l’investissement matériel, financier et humain misen oeuvre à cette fin, constituant parfois des « sacrifices » à leurs yeux (les dons financiers à titrepersonnel, le fait d’accorder de son temps et, parfois, de son temps de travail). Cette mobilisationcollective et les contributions individuelles expriment l’existence d’un réseau organisé d’institutions etd’acteurs, un réseau aux localités multiples, permettant le fonctionnement d’un système de liens sociauxautour de la culture hemşeri. Un ouvrage intéressant, issu des travaux de thèse en cours de Ebru ANSE(Université de Boğaziçi), peut être consulté pour plus d’informations sur la migrants Rizeli vivant àIstanbul, et notamment la dynamique des organisations de migrants et sphère politique : Rize àIstanbul. La place des associations et fondations de Rize dans la vie urbaine d’Istanbul, Ebru ANSE,Edité par l’association culturelle et de tourisme de Rize, 2003.Note : Qu’il nous soit permis de remercier pour leur accueil les ‘Istanbullu Rizeli Tepebaşılı’, lanomination des qualificatifs ne respectant qu’un ordre alphabétique, par la traduction de l’extrait cidessousd’un poème anonyme.Ô Tepebaşıaux chemins tournants.Je n’ai pas pu boirede ton eau fraîche cette année.La glace a couvert les sommets,pleurent les herbesoù nous avions conversé...PublicationsMise en ligne sur le site de l’<strong>IFEA</strong> des interventions du colloque de mai 2000 « ReprésenterIstanbul », et des textes présentés lors de l’Ecole doctorale de mai 200142


Colloques, appels à candidature et informations sur des instituts de recherchea) Un texte rédigé par Zafer Toprak, introduisant le lancement d’un programme de recherche surBeyoğlu et l’ouverture d’un musée de l’histoire de Beyoğlu, en collaboration avec İnsan YerleşimDerneği (Association sur l’Etablissement humain), l’Asssociation Galata, la Mairie de beyoğlu (etéventuellement l’OUI), est disponible à l’OUI. En voici un court résumé :Le sixième bureau municipal (Altinci Daire-I Belediyye), par Zafer ToprakDurant la période des Tanzimat, l’ouverture du « sixième bureau municipal » de Galata-Beyoğlu endécembre 1857 est la première véritable expérience municipale turque. Elle introduit une acceptionmoderne de la ville directement inspirée de l’Occident.Ce bureau avait, entre autres fonctions, la responsabilité de l’éclairage des rues, de l’extinction desincendies ou encore l’organisation de la carte des cadastres. Il possèdait également sa propre policemunicipale à partir de 1858, chargée en particulier d’inspecter les cafés, meyhane, théâtres, etc. Les ruesétaient divisées hiérarchiquement en 3 classes, les rues de première classe étant nettoyées plusfréquemment, tandis que dans les rues des quartiers populaires tels que Kasımpaşa ou Tarlabaşı, leramassage des ordures n’était pas assuré.Zafer Toprak annonce également les thèmes de l’exposition qu’il souhaite organiser en rapport avec cetévénement historique directement lié à l’histoire de Beyoğlu :1- La modernisation de l’Empire ottoman. L’apport des réformes Tanzimat et leurs répercussions sur leBeyoğlu de la fin du 19 ème siècle.2- La naissance du 6 ème bureau.3- Les services publics offerts par le 6 ème bureau.b) İstanbul Bilgi University Centre for Migration ResearchThe İstanbul Bilgi University Centre for Migration Research (CMR) aiming at multidisciplinary andmultilateral scientific research, launched in 2002, is the first migration research centre in Turkey.Historically Turkey has been affected by, and produced, diverse forms of migratory movementsand refugee flows. The social, economic, demographic and human rights aspects of emerging trends inmigration from, to and through Turkey present ever-increasing challenges both for social scientists andpolicy makers.The massive rural to urban population movements that started in the 1950s continued on an increasingscale to this day. External migratory movements that started during the 1960s as labour migrationtowards Western Europe, later accompanied by migration through family reunification, were followedby temporary contract migration to the Gulf States, and more recently by various forms of businessmigration towards Eastern European and Central Asian countries.Furhermore, since the early 1990s, unexpected new in-flows of migration have emerged. In addition tothe increasing number of foreign residents, these new population movements include temporary circularmigration, transit migratory flows, movements of refugees, asylum seekers and diverse forms ofirregular migration. As a result, Turkey’s position in the international migration scene has changed.Turkey has now become both a country of emigration and immigration.Against this background, the mission of the Bilgi Centre for Migration Research is to strengtheninstitutional co-ordination among researchers through several networking activities, to support newresearch and joint projects, and to produce reliable information based on research findings that cancontribute to realistic policy and decision making processes.The Centre for Migration Research aims to:• promote multidisciplinary and interdisciplinary research on diverse aspects of the causes,dynamics and conseq uences of internal and international migration;43


• develop research capacities and enhance theoretical and methodological knowledge ofmigration through sharing research expertise and information in national and internationalconferences, symposia, seminars, workshops and lectures;• act as a focal-point for a nation-wide network of scholars and policy makers working in thefield of migration;• develop and supervise teaching programmes and combined degree courses through interfacultyactivities;• disseminate the results of research activities in the form of a book series on migrationstudies*, working papers, a website and information portal;• provide research and advisory services for policy and decision makers at the national andinternational levels;• set-up a well-endowed electronic library and documentation centre that will provideonline, digital information database and reference services on migration as well as audiovisualmaterials, oral history and memorials.Address: İstanbul Bilgi Üniversitesi, Göç Araştırmaları BirimiNeşe Erdilek - İdari Direktörİnönü Cad. No: 28 Kuştepe 80310 Şişli – İstanbul-TurkeyPhone: +90 212 2162222/546Fax: +90 212 2162414E-mail: nerdilek@bilgi.edu.trc) Network for Migration Research in Turkey (TUGA)The mission of the Network for Migration Research in Turkey (TUGA) is to strengthen institutionalco-ordination among researchers through several networking activities; to support new research andjoint projects and to produce reliable information based on research findings that can contribute torealistic policy and decision making processes. Launched in October 2002 in Istanbul by seventeeninitiating members from various universities, governmental and international organizations, TUGA is anation-wide network of researchers, policy and decision makers working in the field of internal andinternational migration (list of initiating members is attached).TUGA aims at:• Networking to enhance communication and co-operation among researchers working in thefield of migration within Turkey and abroad;• Promoting multidisciplinary and interdisciplinary research on diverse aspects of the causes,dynamics and consequences of internal and international migration;• Developing research capacities and enhancing theoretical and methodological knowledge ofmigration through sharing research expertise and information in national and internationalconferences, symposia, seminars, workshops and lecture series;• Setting-up sub-units, task forces and working groups for fulfilling specific duties, such asundertaking joint research projects on migration;• Disseminating the results of activities through various publications, books, working papers anda website;• Acting as a national focal point towards the dissemination of information on ongoing projects,research activities, circulating relevant information concerning migration policies and relatedactivities;• Providing research and advisory services for policy and decision makers at national andinternational levels;• Allocating and monitoring funds for reasearch projects provided by national andinternational foundations and other sources.44


TUGA works with a far-reaching network of individuals and institutions in academic, governmental andnon-governmental institutions within Turkey and abroad. The Network will act as a much needednational hub for a large number of academics, policy and decision makers through its institutional coordinationactivities and conduct of joint research projects.e-mail: serimtimur@superonline.comtel: +90 212 292 45 27cell.: +90 537 382 63 45d) The American Research Institute in Turkey (ARIT) is pleased to announce that it will beadministering short-term Aegean Fellows fellowships for Turkish scholars to conduct research inGreece. The purpose of these fellowships is to promote closer relations and scholarly exchange betweenTurkey and Greece by supporting the research of nationals of the Republic of Turkey in any field of thehumanities and social sciences from pre-historic to modern times who need to conduct their study inGreece. The American School of Classical Studies at Athens (ASCSA) will provide free membershipand room and board at a reduced student rate to Aegean Fellows during the tenure of the fellowship.Eligibility:1. Candidates must be Turkish citizens.2. Candidates must have completed their Ph.D. coursework and passed all qualifying examinations for the degree beforeentering the tenure of the fellowship, or must have received their Ph.D. before entering the tenure of the fellowship.3. Projects of duration of at least one month are preferred. Candidates should begin their research in Greece at the latest bySeptember 30, 2004.4. Research during tenure of the fellowship must be conducted in Greece.5. The project must require research that can only be conducted in Greece, such as study of monuments in Greece, or artifactsin Greek museums, collections and libraries.6. The Candidates should specify the institutions that they will need to consult in order to complete their research such as theAmerican School of Classical Studies at Athens (ASCSA). If necessary, the candidates should also acquire any letters ofpermission from institutions or Greek authorities that may be required for the completion of their research in Greece.Awards:As many as four fellowships will be awarded. Each fellow will receive up to $2375 (USD). The Selection Committee for thegrants will be appointed by the ARIT branches in Istanbul and Ankara.Application:A complete application for a grant will consist of the following:1. Curriculum vitae.2. A statement of purpose of a maximum of five pages in English or Turkish which should include: a) the subject of theresearch, b) why this research needs to be done in Greece, c) how the candidate will conduct research while in Greece (such asthe institutions or museums the candidate will consult), and d) how the candidate's research will contribute to scholarship intheir field.3. A brief itemized budget of the projected expenses of your research in Greece.4.Full address, telephone number, and email contact information.5. List of publications (if applicable).6. Demonstration of proficiency in the language or languages necessary for conducting research abroad.7. At least two letters of recommendation. The name and contact information of the referee should be included with thecandidate's application. The referees should send their letters directly to the ARIT-Ankara postal address. The letter shouldinclude an assessment of the project of the candidate and a determination whether the candidate has enough knowledge andcapability to successfully complete the project.Four copies of the applications (except for the recommendation letters) should arrive at the ARIT-Ankara address below nolater than November 14, 2003:ARIT-ANKARATuran Emeksiz Sok. No. 7, Kent Sitesi B Blok D. 306700 Gaziosmanpaþa, AnkaraTel: (312) 4272222 Fax: (312) 4274979The decisions of the Selection Committee will be made within a month after the deadline of the application.=====Muzaffer ÞenelMarmara ÜniversitesiSiyaset Bilimi ve Uluslararasý Ýliþkiler BölümüKuyubaþý - Göztepe 81040 Istanbul Turkiye45


Tel: 216 336 28 09 Fax: 216 338 99 42msenel@marmara.edu.tr46

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