- Les pouvoirs locaux sont désormais concernés par les réformes de mise aux normeseuropéennes. M. Pektaş, adjoint au secrétaire général de la Mairie d’Istanbul, a déclaréqu’Istanbul avait été choisie comme ville-pilote du programme de réformes. Dans un premiertemps, tout le personnel de la Mairie du grand Istanbul suivra une courte formation sur lajurisprudence communautaire en matière de pouvoirs locaux. Les objectifs à remplir sont lessuivants :- Toutes les mairies de plus de 10000 hab. doivent procéder au traitement biologique de leurseaux usées (le taux de traitement des eaux usées à Istanbul est pour l’heure de 1%).- Les taxis n’ont le droit de prendre des clients qu’aux arrêts réservés.- L’architecture urbaine doit être entièrement revue (immeubles, transports, bureaux…) demanière à ce que la ville soit accessible aux personnes handicapées.- Le taux de recyclage des emballages doit être au minimum de 50%.- Les transports en commun ne peuvent pas prendre plus de voyageurs qu’ils n’ont de placesassises.- Les constructions détériorant l’esthétique générale de la ville sont interdites.- Les ressortissants des pays de la Communauté européenne peuvent se porter candidats auxélections municipales18/10/03, R., p.3.Politique- 30/08 : Les jeunesses d’extrême gauche et d’extrême droite avaient entrepris de s’unir face à« l’impérialisme américain » dans une coalition, ‘Kızıl Elma’ ( La pomme rouge). Cependant, lemeeting organisé sur la place Tepebaşı (Beyoğlu) n’a réuni que quelques centaines de militants.Outre le Bureau d’Istanbul des Ülkü Ocakları (Foyers nationalistes) et Öncü Gençlik (Jeunesseavant-gardiste), qui avaient initié l’événement, des représentants de Atatürkçü Düşünce Derneği(Association de la pensée atatürkiste) étaient également présents. En revanche, les jeunesses duCHP n’ont pas participé au meeting. La manifestation s’est déroulée dans le calme. Les militantsd’extrême gauche ont levé le point gauche vers le ciel et ceux d’extrême droite ont fait le signedu loup (bozkurt) de leur main droite, symbole des jeunesses du MHP. 31/08/03, R., p.7.- Suite à l’échec des négociations entamées avec le gouvernement le 15 août, Kamu-Sen, leprincipal syndicat du secteur public, ainsi que 10 syndicats liés à la confédération, ont décidéd’entreprendre une grève de la faim le 30 août. 5000 personnes dans 70 départements ont débutéla grève. A Istanbul, une tente a été installée devant la bouche de métro d’Aksaray où lesgrévistes se sont rassemblés. Kamu-Sen réclame les 460 millions (environ 300 Euros)d’augmentation promis par le gouvernement pour 2003, le gouvernement n’étant disposé pour lemoment à ne donner que 100 Euros d’augmentation. Finalement, le piquet de grève a été levé le7 septembre, après que le gouvernement a proposé une augmentation de 200 millions (130Euros), et des augmentations de salaires de 10% pour le premier semestre et 8% pour le secondsemestre 2004 (le gouvernement proposait jusqu’alors 6+6%). 1/09, R., p13 ; 4/09, R., p13 ;6/09, R., p13 ; 8/09, R., p13. D.46.- Le procureur de la Réublique du tribunal de sécurité d’Etat (DGM) a requis des peines allant de2 à 24 ans de prison à l’encontre de 8 personnes dont le Maire d’Esenyurt (arrondissement deBüyükçekmece) Gürbüz Çapan et deux de ses frères, accusées de corruption et détournements defonds dans le cadre de leurs fonctions municipales. 42 autres suspects ont été acquittés dans lecadre de ce procès en cours depuis plusieurs années. 06/09/03, C., p.3.- Un nouvel acte d’accusation a été rédigé concernant 142 suspects liés au dossier İGDAŞ(entreprise responsable de la distribution du gaz naturel à Istanbul). L’affaire concernel’attribution frauduleuse de marchés publics dans différents dossiers, en particulier concernantles frais de publication des revues et ouvrages publiés par d’İGDAŞ, ainsi que le financement deprojets et le développement d’activités spéculatives au bénéfice de mairies Fazilet, qui ne8
elevaient pas de ses attributions (construction de la municipalité d’Ümraniye, de l’usine deproduction du « pain du peuple » de Gaziosmanpaşa, l’achat de logements, l’emploi deconseillers pour la Mairie d’Istanbul). Des peines allant jusqu’à 33 ans de prison ont étéréclamées à l’encontre des responsables d’IGDAŞ de la période concernée (1994-2001), enparticulier Zeki Sayın et Veysel Eroğlu, alors membres du directoire d’İGDAŞ. 09/09/03, C., p.4.D.11. Ces accusés seront finalement acquittés le 1 er décembre 2003.- La Direction d’Istanbul de la lutte anti-terroriste, en collaboration avec les services derenseignement (MIT), a procédé à l’arrestation de 3 membres présumés du mouvement DHKP-C, soupçonnés de préparer des attentats-suicide à la bombe. 18/09/03, R., p.7. D.12C.- 5/10 : Un groupe d’une cinquantaine de personnes masquées et armées de pierres et de bâtonsont entonné des slogans réclamant la libération d’Abdullah Öcalan. Le groupe a marché entreMecidiyeköy et Gayrettepe (arrondissement de Şişli) en causant de légers dégâts sur son passage,avant de se séparer. La police a procédé tout de même à 15 arrestations. 6/10/03, R. p.5. D.46.Vie économique- Le quotidien Radikal a publié au cours du mois de septembre une série d’enquêtes réalisées parReha Mağden, sur les « pirates » (Korsanlar) des produits culturels. Selon ces articles, lespirates reproduisent livres, films (VCD, DVD) et disques (CD) sans courir le moindre risque (« ilsuffit d’acheter un livre dans une librairie et de le photocopier ») et vendent leurs produits entoute impunité.- En Turquie, sur les 13000 livres publiés chaque année, il est estimé que les 350-400ouvrages les plus vendus sont diffusés sur le marché pirate, qui représente 53% des bénéfices dumarché de l’édition en Turquie. Par exemple, le récent best-seller de Hasan Cemal, Kürtler(« Les Kurdes »), a été publié au total à 28000 exemplaires (14 e édition), et l’on estime que80000 exemplaires ont été vendus sur le marché pirate.- A Istanbul uniquement, plus de 3 millions de films (VCD ou DVD) sont mis en ventechaque mois par les 300 vendeurs recensés. En 2001, le marché pirate représente 70% du marchédes VCD et 30% de celui de DVD.- le marché pirate représente 30% des ventes de CD ou cassettes de musique turque et 50%des ventes de CD ou cassettes de musique étrangère.07/09/03, R., p.5.Kadıköy est considéré comme étant la plaque tournante de la vente des produits piratés. Lesgroupes de pirates y mettent en vente des versions résumées et tronquées de grands classiques delittérature étrangère, comme cette version d’Ulysse de Joyce en 80 pages. Selon R. Mağden, laproduction de livres piratés de Kadıköy s’étendrait désormais à des quartiers populaires (varoş)tels que Alibeyköy ou Gaziosmanpaşa. Toujours selon Mağden, les pirates entretiendraient des« liens socioculturels », en tant qu’ils seraient pour la plupart « d’anciens activistes de gauche »et « d’origine kurde ». Par ailleurs, la production pirate de Kadıköy, et plus généralementd’Istanbul, alimenterait le marché anatolien (Konya, Kayseri, Samsun…), où les vendeurscertifient le « label d’édition » stambouliote (« Bu İstanbul baskısı abla… »). Concernant les CD,VCD et DVD, Kadıköy travaillerait en réseau avec Unkapanı (Eminönü). Le Maire de KadıköySelami Öztürk, quant à lui, explique que le contrôle du marché pirate n’est pas de son ressort. .contrairement à ce que disent les maisons d’éditions et les écrivains, qui l’accusent de laisserfaire.La seule police qualifiée pour ce travail est en effet la police du fisc turc (IstanbulDefterdarlığı), auprès de laquelle les syndicats d’écrivains doivent porter plainte. Le problèmeest que les moyens de cette institution sont très largement insuffisants…. 08/09/03, R., p.5.La Chambre de Commerce d’Ankara (ATO) a quant à elle publié début octobre unrapport général sur l’état du marché pirate en turquie. Selon ce rapport, l’économie entière de laTurquie est atteinte par ce fléau, qui touche tous les secteurs de l’économie : l’édition, bien-sûr,mais aussi le rakı, les préservatifs, le Viagra, les meubles (contre-façon)… ; les programmesinformatiques piratés sont utilisés jusque dans les bureaux de l’administration d’Etat ; la majorité9