Bourses de Turquie” (TOBB), R. Hisarcikhoglu. A l’heure présente, ces propositions semblent avoir étérévisées face aux réactions de la base. Les négociations entre l’AKP et Ali Müfit Gürtuna, le maireactuel, ne paraissent pas interrompues non plus. Et on entend de plus en plus parler de Kadir Topbas,maire actuel de l’arrondissement de Beyoglu, ainsi que de Veysel Eroglu, ancien responsable del’Administration des Eaux et Canalisations d’Istanbul (ISKI).- Du côté du CHP, arrivé en deuxième position en novembre 2002, les noms de Kemal Dervis etde Cem Boyner, homme d’affaire ayant tenté sans succès de fonder un parti il y a quelques années,circulent, mais on en reste aux rumeurs. On a même parlé de Sadettin Tantan, qui a pourtant fondé sonpropre parti en 2002 (le YP), rompant avec le DSP, eu égard à la popularité de cet ancien ministre del’intérieur et ancien maire de l’arrondissement de Fatih.- Pour l’instant, pour Istanbul, seul le candidat du DSP à la mairie du Grand Istanbul est connu. Ils’agit de Masum Türker, désigné au cours de l’ “Assemblée des Administrations Locales” du parti.- L’ANAP a proposé en septembre 2003 à A. Müfit Gürtuna, d’ailleurs à l’ANAP avant de passerau Refah puis au Fazilet, d’être son candidat, proposition qui paraît avoir été déclinée.Pour les maires d’arrondissement, on a parlé du chanteur populaire Ibrahim Tatlises pour l’AKP à Sisli,face au maire actuel, Sarigül, qui semble devoir se représenter cette fois sous la bannière du CHP, partiqu’il a récemment rallié. Dans tous les cas, les nombreux procès en cours contre des maires (à Sariyer,Kagithane et aux Iles) devraient influer sur le choix des candidats et inciter les partis à unrenouvellement. De même, la question aiguë de l’endettement des collectivités locales, qui prend uneimportance croissante, devrait interférer dans les choix des candidats.En conséquence, calculs locaux, en fonction de configurations et de traditions toujours singulières,rapports de force nationaux et réputation supposée des personnes, au-delà des ralliements partisans,interfèrent dans le marché des candidats.-Dans ce contexte, les transferts de candidats potentiels s’intensifient, surtout des partis de lacoalition de 1999 désavouée en novembre 2002 (ANAP, DSP et MHP), vers l’AKP et le CHP dans unemoindre mesure. Huit arrondissements d’Istanbul, sur 32, sont encore dirigés par un maire ANAP : Iles,Bakirköy, Besiktas, Büyükçekmece, Çatalca, Maltepe, Sile et Sariyer ; Saffet Bulut, le maire ANAP deBahçelievler, arrondissement de la banlieue européenne d’Istanbul, étant déjà passé à l’AKP en juillet2003, avec l’espoir devenir le candidat de ce parti.Par ailleurs, plusieurs maires DSP ont démissionné de leur parti après la déroute aux électionslégislatives de novembre 2002, pour passer dans un parti plus porteur. On attend encore la décision desmaires DSP d’arrondissements importants comme Avcilar, Beykoz et Küçukçekmece… De façonanalogue, les maires Saadet de Kagithane, Eminönü, Ümraniye et Üsküdar sont placés devant un choixdifficile, leur parti n’apparaissant pas, face à l’AKP, comme très prometteur.De même, le maire CHP de Silivri, arrondissement de la périphérie occidentale, est passé avec certainsmembres de son conseil municipal au “Parti Jeune” de Cem Uzan durant l’été 2003.-En ce qui concerne les alliances :A ce jour, seule l’alliance entre l’ANAP et le DTP, petit parti de la droite libérale, paraît acquise.Les projets d’alliances un temps envisagés entre le YTP d’Ismaïl Cem et le CHP, d’une part, et entre leSHP de Murat Karayalçin, ancien maire social-démocrate d’Ankara, et le CHP, d’autre part, semblentaujourd’hui abandonnés.Depuis le 1er décembre 2003, une alliance complexe semble se dessiner à gauche, associant 7partis : le SHP, le DEHAP, le YTP, l’EMEP, le DSP, l’ÖP et le ÖDP. Si cette alliance sans précédent seconfirmait, d’importantes surprises pourraient survenir, le DEHAP pouvant non seulement conserverdans ce cadre les 39 municipalités qu’il contrôle depuis 1999, mais en conquérir d’autres.20
Tableau 1 : Résultats, en pourcentage, des principaux partis aux élections locales de 1994 et 1999,pour la mairie d’Istanbul.Principaux partis Mars 1994 Avril 1999Refah/Fazilet 25,6 28ANAP 24,6 22DSP 14,1 20SHP(*) 17,4 -CHP 2,1 14(*)L’éclatement du SHP explique qu’il ne figure pas dans la colonne 1999 parmi les principaux partis.En revanche, le CHP a bénéficié, en 1999, de cette recomposition du centre gauche social-démocrate.Source : www.ibb.gov.tr.ibbtr/Tableau 2 : Composition de l’Assemblée municipale du Grand Istanbul en décembre 2002 et enmars 2003, en fonction des différents partisPartis Décembre 2002 Mars 2003AK Parti 30 50Saadet Partisi 70 48ANAP 43 40DSP 42 26CHP 10 19Autres / indépendants 8 20Total 203 203Source : Zaman, quotidien, Istanbul, 8/03/2003, p.15 et www.ibb.gov.tr.ibbtr/Tableau 3 : Les résultats du Refah aux élections locales du 27 mars 1994Nom des différentsarrondissementsPourcentage des votes exprimésen 1994 : RefahAdalar (iles)6,74 (1 : ANAP)Avcilar*15,15 (1 : ANAP)Bagcilar* 37,33Bahçelievler*26,03 (1 : ANAP)Bakirköy6,24 (1 : ANAP)Bayrampasa30,27 (1er rang)Besiktas 8,21Beykoz 28,95Beyoglu 30,40Eminönü 23,86Esenler*36,41 (1er rang)Eyüp25,98 (1er rang)Fatih28,42 (1er rang)Gaziosmanpasa34,10 (1er)Güngören*26,84 (1er)Kadiköy 16,61Kagithane 35,46Kartal 28,68Küçükçekmece 18,8621