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pourquoi le pen arrange tout le monde - Archives du MRAP

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La guerre <strong>du</strong> Liban, Sabra et Chatila - il Y a eu 400 000manifestants dans <strong>le</strong>s rues de Tel-Aviv juste après <strong>le</strong>smassacres - ont créé un schisme, une rupture.Jusqu'alors, la repression n'a frappé <strong>le</strong>s militants israéliensantisionistes qu'à de rares occasions. Membres desPanthères noires, <strong>du</strong> Matz<strong>pen</strong>, <strong>du</strong> Rakakh ou de l'ai<strong>le</strong>gauche <strong>du</strong> Mapam (1) se sont rarement retrouvés sous <strong>le</strong>sverrous, mais se sont heurtés à un ostracisme sans bornes.« Etre antisioniste, poursuit Michel Wartchawski signifiaitêtre rejeté, dénoncé, isolé. De ce fait, ceux qui ont refuséde faire <strong>le</strong>ur service militaire depuis vingt ans se comptentsur <strong>le</strong>s doigts d'une main. »Uri Avneri, directeur de l'hebdomadaire Haolam Hazeh, undes initiateurs de la Formation progressiste pour la paix, sesouvient <strong>du</strong> si<strong>le</strong>nce de glace qui accompagna chacune deses rencontres avec des dirigeants pa<strong>le</strong>stiniens partisans<strong>du</strong> dialogue. Pas un mot dans la presse, ni à la télévision,aucun commentaire officiel, mais de sourdes accusationsde traîtrise et de collaboration avec l'ennemi (2).« Provisoire, une Mmpation qui <strong>du</strong>re vingt ans 1Diffici<strong>le</strong> à admettre Il« Depuis quatre ans, l'Etat israélien est contraint d'agirdifféremment. La presse, <strong>le</strong>s universités et une bonnepartie de l'intelligentsia ont viré à gauche, commenteMarius Shatner, journaliste. L 'impression que l'occupationde la Cisjor danie et de Gaza pourrit la société israéliennese confirme. C'est une impasse. Par ail<strong>le</strong>urs, la montée del'extrême droite, en particulier dans la jeunesse, effraie <strong>le</strong>slibéraux. La démocratie est confrontée à de cruelsdi<strong>le</strong>mmes: comment peut-on autoriser <strong>le</strong>s manifestations àTel-Aviv et tuer à l'université de Bir-Zeit? »Pour Ruth, ex-militante <strong>du</strong> Mapam, « on a cru en 1967 quel'occupation était provisoire. Donc, il n'y avait pas de raisond 'étudier un statut particulier pour <strong>le</strong>s Pa<strong>le</strong>stiniens. Lagauche s'est contentée d'un discours approximatif, <strong>du</strong> type:"si ça continue ... " Et aujourd'hui, ça continue, mais impossib<strong>le</strong>de persévérer dans la demi-teinte ».Conscients que l'occupation des territoires peut se prolongerencore pour de longues années, juifs israéliens etPa<strong>le</strong>stiniens entrevoient, ensemb<strong>le</strong> ou séparément, unetactique nouvel<strong>le</strong>: une sorte de lutte pour <strong>le</strong>s droitsciviques, cocktail de désobéissance civi<strong>le</strong>, de résistancepassive, et d'activisme têtu, terre à terre, pragmatique etquotidien. « Les Pa<strong>le</strong>stiniens s'aperçoivent bien de <strong>le</strong>ursfaib<strong>le</strong>sses ici, face au comp<strong>le</strong>xe politico-militaire sioniste.Les juifs progressistes n'imaginent pas que creuser <strong>le</strong>sfossés <strong>le</strong>ur permettent un jour de vivre chez eux en paix. Ildevient urgent de se battre pour des droits égaux. »La manifestation <strong>du</strong> 1 er mai à Tel-Aviv a vu apparaître desslogans annonciateurs d'un virage politique: retrait desterritoires occupés, exigence d'un Etat démocratique pourtous. Parallè<strong>le</strong>ment, de nombreuses voix s'élèvent contrel'inculpation de Latif Dori, Eliezer Fei<strong>le</strong>r, Yael Lotan etReuven Kaminer, coupab<strong>le</strong>s d'avoir rencontré une délégationde l'OLP à Constanza dernièrement. Côté arabe, desinitiatives jusqu'alors marginalisées comme la Ligue de lanon-vio<strong>le</strong>nce, de Moubarak Awad, ont <strong>le</strong> vent en poupe. Lalutte pour la réunification des famil<strong>le</strong>s séparées, <strong>le</strong>s droitsdes femmes pa<strong>le</strong>stiniennes, <strong>le</strong>s actions contre <strong>le</strong>s fermeturesdes universités reviennent au premier plan. Avecpour tous, une même exigence: une extrême patience. -V. M.MERMÉOI TERRANfEoo Légitimement, <strong>le</strong>s déléguéset invités à la l8 e session <strong>du</strong>Conseil national pa<strong>le</strong>stinien,réuni à Alger <strong>du</strong> 20 au 25avril, pouvaient exprimer<strong>le</strong>ur joie. Leurs <strong>le</strong>aders venaientenfin de surmonterquatre années de divisions.Yasser Arafat, l'incontestab<strong>le</strong>vainqueur de ces assises,garde <strong>le</strong>s mains libres pour continuer à diriger l'OLP dont i<strong>le</strong>st <strong>le</strong>ader depuis 20 ans.Dans <strong>le</strong> nouveau comité exécutif, composé de 15 membres,<strong>le</strong> président de l'OLP dispose de la majorité absolue. .D'autre part, pour la première fois, un membre <strong>du</strong> particommuniste, Sou<strong>le</strong>iman Nedjab, entre dans cette instance.Le conseil central, composé de 75 membres cesse d'êtreconsultatif pour devenir un organe chargé « de surveil<strong>le</strong>rl'application des décisions <strong>du</strong> CNP et contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong> foncfJ.onnementdes organismes de l'OLP ». Une transformationaccordée aux organisations qui exigeaient un contrô<strong>le</strong> <strong>du</strong>travail de l'OLP et de son président.La résolution politique et organisationnel<strong>le</strong> laisse éga<strong>le</strong>ment<strong>le</strong>s mains libres à Arafat. Bien sûr, <strong>le</strong>s condamnationshabituel<strong>le</strong>s, devenues litanies, persistent: Camp David,projet Reagan, autonomie des territoires occupés.Le rejet de la Résolution 242 de l'ONU s'accompagne d'uneformation suffisamment imprécise, « en tant que base pour lasolution de la cause pa<strong>le</strong>stinienne », pour qu'une évolutiondemeure possib<strong>le</strong>. A la condition que l'OLP reçoive enéchange un début de reconnaissance, soit des Etats-Unissoit, plus improbab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> moment, d'Israël.Près de Bersheva, dans <strong>le</strong> village bédouin de Laguia. La terre pell-el<strong>le</strong> se diviser?UNE OLP, UNE CONFERENCE, PEUT -ETREPlus significatif encore, <strong>le</strong> passage consacré aux relationsavec l'Egypte. En renvoyant <strong>le</strong> dossier au comité exécutifqui compte de nombreux partisans <strong>du</strong> retour de ce paysdans <strong>le</strong> giron arabe, <strong>le</strong> CNP a refusé de suivre <strong>le</strong>s tenantsde la ligne <strong>du</strong>re, l'objectif immédiat étant de réunir au plusvite un sommet arabe, avec deux priorités à l'ordre <strong>du</strong> jour :l'Egypte et la préparation de la Conférence internationa<strong>le</strong>sur la paix au Proche-Orient.A l'exception de Habache, qui demeure sceptique sur <strong>le</strong>schances de réussite d'une tel<strong>le</strong> conférence tant que <strong>le</strong>rapport des forces reste défavorab<strong>le</strong> aux Arabes, <strong>tout</strong>es <strong>le</strong>scomposantes pa<strong>le</strong>stiniennes y sont favorab<strong>le</strong>s. Leur approcheétant par ail<strong>le</strong>urs identique à cel<strong>le</strong> des Européenset de l'URSS: conférence préparatoire réunissant <strong>le</strong>smembres <strong>du</strong> Conseil de sécurité, l'ONU come cadre actifde la réunion, décisions contraingnantes pour chaqueparticipant. Sur la participation de l'OLP, la formulationadoptée « l'OLP comme partie autonome et à part éga<strong>le</strong>avec <strong>le</strong>s autres parties en tant que représentant légitime etunique <strong>du</strong> peup<strong>le</strong> pa<strong>le</strong>stinien» permet d'envisager plusieursformu<strong>le</strong>s (participation de membres de l'OLP à unedélégation arabe unique, ou désignation de négociateursindé<strong>pen</strong>dants ayant l'aval de la centra<strong>le</strong> pa<strong>le</strong>stinienne).L'OLP semb<strong>le</strong> avoir fait son deuil d'un rapprochement avecla Syrie à court terme. El<strong>le</strong> a pris acte publiquement <strong>du</strong>refus <strong>du</strong> président Assad de renouer avec Arafat, malgré<strong>le</strong>s médiations de l'Algérie et de l'Union soviétique.Aujourd'hui, la Syrie apparaît plus isolée que jamais au sein<strong>du</strong> <strong>monde</strong> arabe depuis que la Libye s'est rapprochée del'OLP, en soutenant la réunion d'Alger. Damas demeure <strong>le</strong>seul soutien de l'Iran dans la guerre qui l'oppose à l'Irak,Dernier jour <strong>du</strong> Conseilnational pa<strong>le</strong>stinien :Yasser Arafat, à Alger.Une réussite pour l'OLP.Mais <strong>le</strong>s questionsessentiel<strong>le</strong>s restent enlonguement ovationné. La présence d'opposants au régimede Damas aux travaux <strong>du</strong> CNP scel<strong>le</strong> l'état de guerre quioppose Arafat à Assad.Paradoxa<strong>le</strong>ment, en permettant à ses protégés d'Amald'assiéger <strong>le</strong>s camps de réfugiés de Beyrouth, la Syrie aprécipité l'unification des Pa<strong>le</strong>stiniens. D'autre part, l'extensionde la lutte dans <strong>le</strong>s territoires occupés menée par unegénération de militants née après 1967 a fini par convaincrenombre de dirigeants pa<strong>le</strong>stiniens que <strong>le</strong> temps desquerel<strong>le</strong>s était dépassé. Le danger de voir un jour <strong>le</strong>mouvement pa<strong>le</strong>stinien coupé en deux, ceux de l'intérieurd'un côté et l'extérieur de l'autre, était latent <strong>tout</strong> au longdes travaux <strong>du</strong> Conseil. En rendant hommage à ces deuxcomposantes <strong>du</strong> peup<strong>le</strong> pa<strong>le</strong>stinien et en s'engageantdevant el<strong>le</strong>s à conserver l'unité de l'OLP, <strong>le</strong>s dirigeantspa<strong>le</strong>stiniens mettaient fin à une «guerre» intestine dequatre ans.Après la batail<strong>le</strong> de Tripoli, au Nord Liban, livrée <strong>du</strong> 2novembre au 20 décem1;>re 1982 par l'armée sYrienne et <strong>le</strong>sfractionnistes <strong>du</strong> Fatah aux camps pa<strong>le</strong>stiniens de cettevil<strong>le</strong>, Arafat, expulsé de Damas <strong>le</strong> 20 juin, quitte <strong>le</strong> Liban <strong>le</strong>20 décembre. Le 22, il fait esca<strong>le</strong> en Egypte, où il rencontre<strong>le</strong> président Moubarak, devenant ainsi <strong>le</strong> premier responsab<strong>le</strong>arabe à rencontrer un président égyptien depuis lasignature des accords de Camp David. Les dirigeants desautres fractions voient dans cette rencontre une approbationdes accords. Georges Habache demande la destitutiond'Arafat. Les dirigeants <strong>du</strong> Fatah réaffirment <strong>le</strong>ur oppositionà Camp David, mais soulignent la nécessité de maintenir<strong>le</strong>s contacts avec ce pays, indis<strong>pen</strong>sab<strong>le</strong> à l'unité arabe.Trois mois plus tard, <strong>le</strong> CNP se tient à Amman. Lesorganisations basées à Damas <strong>le</strong> boudent. Un « accord decoordination politique» entre la Jordanie et l'OLP, appeléaccord de Amman, est signé par Arafat et <strong>le</strong> roi Hussein.Cet accord, fondé sur l'esprit <strong>du</strong> plan arabe de Fés, stipu<strong>le</strong><strong>le</strong> principe d'une action commune jordano-pa<strong>le</strong>stienienneen vue <strong>du</strong> règ<strong>le</strong>ment de la question pa<strong>le</strong>stinienne.Parallè<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> président syrien poussait ses protégés àcrééer une OLP bis. Un projet supplanté par la créationsous l'impulsion <strong>du</strong> FPLP et <strong>du</strong> FDLP (1) de l'Alliancedémocratique, susceptib<strong>le</strong> de contrebalancer l'influence<strong>du</strong> Fatah au sein des organisations pa<strong>le</strong>stiniennes. Aprèsplusieurs molS de discussions, et grâce aux médiations del'Algérie et de l'URSS d'abord, de la Libye ensuite, <strong>le</strong> Fatahet l'Alliance démocratique se mettent d'accord pourconvoquer à Alger la l8 e session <strong>du</strong> CNP, la perspectivede la conférence internationa<strong>le</strong>, qui, même si el<strong>le</strong> n'estpas pour demain, se profi<strong>le</strong>.Après l'OLP, c'est au tour d'Israël d'être la proie desdissensions. Le cabinet est écartelé entre <strong>le</strong> Premierministre Shamir, qui privilégie <strong>le</strong>s négociations bilatéra<strong>le</strong>savec <strong>le</strong>s pays arabes pour mieux évacuer la participationpa<strong>le</strong>stinienne, et son ministre des Affaires étrangères,Shimon Pérès plus favorab<strong>le</strong> à la conférence.Quant au Conseil de sécurité, deux de ses pays membresentreront en campagne é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong> dès l'automne prochainpour l'é<strong>le</strong>ction présidentitel<strong>le</strong>. D'abord la France, ensuite<strong>le</strong>s USA. L'é<strong>le</strong>ctoralisme et la démagogie ne font guère bonménage avec une conférence sur la paix. Le dossier <strong>du</strong>(1) Les Panthères noires, groupe d'extrême gauche, fondé par des jui~s Proche-Orient risque donc d'être gelé jusqu'en MOHAMEO 1989. ALKAMA 0sépharades, est aujourd'hui dissous. Le Matz<strong>pen</strong>. rassembl.e u';l ce~IDnombre de militants trotskistes, <strong>le</strong> Rakakh, ou parti commumste Israelien, (1) Front populaire pour la libération de la Pa<strong>le</strong>stine dirigé par G.__ __________________- compte de' nombreux arabes israéliens. Habache. Front démocratique pour la libération de la Pa<strong>le</strong>stine dirigé par1III 1~(2~)~U~r~i~A~vn~e~r~i,~M~o~n~fi~n~r:e:l'~en~n~e~m~i,~é~d~itI~·o~ns~:LI~ · a~na~L~év~i.~ __________ ~ __ ~~~========~========~==========~~========~~~~~~~~~~:;~~~~~~ ~ ~N~a~Q~ef~H~aw~a~t~he~m~o~y~. ________________________________ ~ Il

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