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Frontalier magazine N° 110 - Groupement transfrontalier européen

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N° <strong>110</strong> - JUIN 2012 - 8.00 €Retrouver un emploi après 50 ansImposition 2 ème et 3 ème piliersProtection sociale : nouvelle réglementation


EDITOwww.frontalier.orgLicenciements, xénophobie…L’eldorado suisse fait moins rêverGenève connaît pour la première fois depuis bien longtemps, une situation similaireà bon nombre de ses voisins européens avec la dramatique suppression du site deMerck-Serono, fleuron du biotech lémanique. 1 250 suppressions d’emplois sansparler des effets collatéraux pour les sous-traitants. Plus d’un tiers des employés sont des<strong>transfrontalier</strong>s européens ou suisses résidant en France. Le combat syndical pour la préservationdu site et des emplois s’accompagne d’une intense mobilisation du personnel et nousdevons les assurer de notre solidarité et de notre soutien.La délocalisation de Citroën sur Zurich, les suppressions annoncées chez Procter&Gamble, leslicenciements massifs chez Lufthansa sur le site de l’EuroAiport à Bâle, les mauvaises nouvelless’accélèrent au détriment des salariés et devraient nous inciter tous à la prudence. Nous avonspu constater que même dans les secteurs où nous sommes nombreux, comme les soins, lapression politique peut entrainer des blocages institutionnels. Face à ces situations, seules lasolidarité, la détermination, la mobilisation peuvent nous permettre de défendre efficacementnos places de travail et nos acquis sociaux.Cependant, le marché de l’emploi suisse continue de recruter, mais nous devons tirer collectivementun enseignement sur cette période agitée. La pression est de plus en plus grandesur les <strong>transfrontalier</strong>s au niveau de l’emploi, la Suisse exporte son chômage, particulièrementGenève. A cela, il faut y ajouter l’ambiance sur le lieu de travail, parfois lourde, consécutivede la xénophobie qui anime certains milieux populaires surtout en période électorale.Cette situation n’est plus acceptable. Avec plus de 10 000 chômeurs <strong>transfrontalier</strong>s, nousdevons obtenir l’engagement de notre nouveau gouvernement pour renégocier avec la Suisseun accord bilatéral de rétrocession de nos cotisations chômage.Il n’est pas question de considérer que nos cotisations chômage restent en Suisse pour le seulprofit du Seco alors que nous sommes indemnisés par l’Unedic. Nous devons être fermes surle sujet et nous battre pour un nouvel accord, dans un souci de justice et de cohésion sociale.La solidarité, nous la devons aux travailleurs résidant en Suisse, mais aussi à nos collèguessalariés en France !La mobilisation pour le libre choix de notre assurance maladie franchit le cap des 30 000 pétitionsreçues à ce jour. Nous les adresserons au Président de la République en les remettant aupréfet après les élections législatives. Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, dépêchez-vous denous envoyer vos exemplaires ! Pour faire entendre notre voix à Paris, nous avons besoin devous tous !« La pression estde plus en plus grandesur les <strong>transfrontalier</strong>sau niveau de l’emploi,la Suisse exporteson chômage,particulièrementGenève. »Tous ensemble, cap sur les 40 000 adhérents, pour renforcer le <strong>Groupement</strong> en tant qu’uninstrument de négociation puissant et reconnu !Michel CHARRATPrésidentJuin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 3


SOMMAIREwww.frontalier.orgNos rédacteursActualités ......................p. 5Franche-Comté« Dis moi où tu habites ». ....p. 24Jean-François Besson Laurence CoudièreAnne-Laure Roudaut-Schultz Aude Rivière-JorasService accueilGTEPétition assurance maladie ........p. 7Interview de Bernard Gruson .......p. 8EmploiL’emploi des séniors ..............p. 10L’emploi en chiffres ...............p. 12MTEConférences et permanences .....p. 13EconomieLa France forme pour Swatch ..p. 26EuropeTaxe sur les émissions polluantes..p. 28TransportsTraversées du Léman ........p. 30Brèves. ........................p. 313 ème pilierRente ou capital retraite .....p. 32Guylaine Riondel-BessonIsabelle Fortès-ThuonQuestions réponses .........p. 15BanqueBanques en ligne ............p. 34Armelle SaragosaCatherine AebischerJuridiqueImposition des 2 ème et 3 ème pilier ....p. 16Protection sociale des frontaliers ...p. 18SantéCholestérol et vacances ......p. 36Social au quotidien ..........p. 20LoisirsL’été sera « Show » ...........p. 38Jean-Pierre TenouxMichel EggsSociétéCes frontaliers retraités. .........p. 22PortraitHervé Jacomme ...............p. 42Colette de LuciaL’actu vue par FilipandréPlus de 30 000 pétitions pour le maintien de l’assurance maladie privée seront remises au Préfet de Haute-Savoie fin juin.4 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


ACTUALITÉS BRÈVESLaurence Coudière, secrétaire de rédactionHoraires et fermeture d’étéDurant l’été, le <strong>Groupement</strong> modifie les horaires d’ouvertures dans certaines de ses antennes.Les bureaux d’Annemasse resteront ouverts en juillet et en août de 9h à 12h et de 14h à17h (16h le vendredi - fermé le jeudi matin). L’antenne de Saint-Genis sera ouverte leslundis et mardis de 9h à 12h et de 14h à 17h, le jeudi de 14h à 17h. Les antennes des Rousseset de Seloncourt seront fermées en juillet et en août.Les antennes de Morteau et Pontarlier seront fermées du 23 juillet au 17 août 2012.Seules quelques permanences de la Maison transfrontalière seront maintenues, notammentcelles de la CCSF et de l’Adil.Ces horaires sont susceptibles d’être modifiés ; nous vous invitons à consulter régulièrementnotre site internet www.frontalier.org.Par ailleurs, l’antenne de Pontarlier sera fermée du 11 juin au 3 juillet 2012 inclus.Toute l’équipe du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen vous souhaite un été radieux.StatistiquesNombre de travailleursfrontaliers actifs au31.03.2012Genève .............................. 62 893Bâle ville ............................. 34 069Bâle campagne................... 18 585Vaud .................................. 21 430Neuchâtel ............................ 9 623Jura ...................................... 6 213Déclaration d’impôts : pas de répit pour nos conseillersAprès la période fiscale genevoise et ses demandes de rectifications d’impôt à la source,voici venues les déclarations de revenus en France. Cette année encore, le <strong>Groupement</strong><strong>transfrontalier</strong> européen a mobilisé ses troupes, durant tout le mois de mai, pour aider lesadhérents à remplir leur déclaration. Outre, les 4 conseillères que nous avons embauchées,le personnel et les bénévoles du GTE ont également été sollicités pour renforcerl’équipe en place et répondre ainsi à la demande toujours plus importante de nos adhérents.Ce renfort d’effectif nous a permis d’élargir nos horaires d’ouverture aux derniers samedisdu mois de mai de 9h à 12h et en nocturne de 18h à 20h les mardis et jeudis.Et ce ne fut pas du luxe ; que de monde dans nos permanences ! Au total sur un mois,nous avons reçu près de 2 000 personnes sur rendez-vous individuels et traité4 000 appels téléphoniques. Un bilan largement positif qui montre, s’il en était besoin,l’utilité et l’efficacité des services que l’association peut rendre à ses adhérents.Un grand merci à Aude, Brigitte, Céline, Corinne, Hasna, Isabelle, Marie-Claude, Marjorie,Monique, Sandrine, Sylvie ainsi qu’à toutes nos autres conseillères et tous nos bénévoles.Kenavo VirginieValais.................................... 2 373Berne ................................... 2 127Nombre de travailleursfrontaliers en Suisse ....... 256 036Source : Office fédéral de la statistique.Ces chiffres ne tiennent pas compte desfrontaliers suisses ou doubles nationaux outravailleurs internationaux. Il s’agit detravailleurs frontaliers en activité, titulairesd’un permis G.Evolution du Franc suisseAvril 2011à Mai 2012Après plus de 10 ans de bons et loyaux services à lacomptabilité et aux ressources humaines, l’appel desa Bretagne natale a été le plus fort. Virginie Colas,notre comptable, a préféré la mer à la montagne, leChouchen à la Mondeuse, et les crêpes plutôt que latartiflette. Outre sa compétence professionnelle, Virginiea su apporter à toute l’équipe sa bonne humeur, sondynamisme et sa générosité. Elle va nous manquer.Séverine Parinaud, actuellement en charge du fichier etd’une partie de la comptabilité remplace Virginie au postede comptable. Pour le suivi du fichier, Céline Dunand arejoint l’équipe.Tél. 33(0)892 70 10 74(0,337 €/min.)Fax 33(0) 450 38 21 61BP 35 - 50 rue de Genève74103 Annemasse Cedexwww.frontalier.orgDirecteur de la publication Michel CharratRédacteur en Chef Jean-François BessonSecrétaire de rédaction Laurence CoudièreDessins FilipandréCrédit photos Une Lucien FortunatiMaquette et réalisation générale médiaCIMES AnnemasseImprimé en FranceEdition <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européenPublicité PubliPrint - Le Dauphiné LibéréTél. 04 50 92 52 52 - Fax 04 50 84 24 15Tirage 35 300 exemplairesN° commission paritaire 0312 S 08166ISSN 1148-5698Prix au N° : 8 €Le chiffre du mois30 000pétitions reçues pour le maintien del’assurance maladie privée.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 5


ACTUALITÉS BRÈVESwww.frontalier.orgTous fansdu <strong>Groupement</strong> !Si vous aussi, vous avez un profil sur Facebooket aimez suivre vos amis, partager voscommentaires, etc., notre Fan Page est faitepour vous ! Pour y accéder, il suffit d’aller surfacebook.com/groupement<strong>transfrontalier</strong>et de cliquer sur761 frontaliers sont déjà fans !Votre semaine sera alors rythmée par desrdv désormais incontournables !+ le dessin de Filipandré, pour sourireensemble de l’actualité frontalière.Tous les mardis, l’illustrateur Filipandré, quidepuis plus de 10 ans, embellit avec sesdessins les pages du <strong>Frontalier</strong> Magazine,nous commente une actualité de lasemaine, … d’un coup de crayon !+ le « Savez-vous ? » qui livre à nos Fans desinformations utiles sur le statut du frontalier.Tous les jeudis, vous en saurez plus survotre protection sociale, votre retraite, votrefiscalité, etc.+ le quizz helvète, pour mieux connaîtrenos voisins.Tous les vendredis, testez votre culturesuisse. Vous serez interrogés sur les coutumes,la géographie, l’histoire de nosvoisins ! La réponse n’est dévoilée que lasemaine suivante.Sur notre FanPage, vous pourrez aussiéchanger vos commentaires sur les évènements« frontaliers », vos conseils pour larecherche d’emploi de l’autre côté de lafrontière, et, pourquoi pas, vos propositionsde covoiturage, vos idées de sortie en villeou de découverte du pays voisin. Cettepage est aussi la vôtre !Tout cela vous tente ? Venez nous rejoindreet déroulez le fil d’actualité de notre page,la toile transfrontalière se tisse ensemble !Convertisseur Euro/CHFenfin disponible sur votre téléphone !Depuis 2007, nous avons mis en ligne sur notre site internetun convertisseur Euros / Francs suisses. Vous êtes nombreux àconsulter régulièrement cette page. Aujourd’hui, nous avonsdéveloppé cet outil sous forme d’application téléchargeablegratuitement depuis votre i.Phone ou votre smartphone surApple Store ou Android market.• Cette application vous permet de connaître le taux de change du jour etde convertir facilement une somme dans l’autre monnaie. Il vous permetégalement de recevoir les dernières actualités sur le monde frontalier. Cetteapplication contient :• un convertisseur Franc suisse / Euro (taux de change interbancaire)• taux de change billet (taux appliqué au change Migros, le leader du secteur)• un historique du change sur un mois• les actualités du monde frontalierUne application gratuite, indispensable dans la vie quotidienne de tous lesfrontaliers, à télécharger sans attendre !Un site internet relookéD’ici la fin du mois de juin, vouspourrez découvrir notre nouveausite Internet. Plus moderne et plusergonomique avec plus d’illustrationset d’animations, ce site vouspermettra de retrouver toutes lesinformations sur le statut du frontalier,les actualités, les actions quenous menons. Vous pourrez égalementpayer en ligne votre cotisation,modifier vos coordonnées,déposer votre CV, accéder auxoffres d’emploi ou encore consulterle <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> en version électronique.Rendez-nous visite sur www.frontalier.org, comme 40 000 autres internauteschaque mois !Notre partenariat avec Uniase renforceDepuis le 30 avril dernier, le partenariat entrele GTE et Unia Genève a été étendu à toutesles sections Unia des régions frontalièresfranco-suisses (Vaud, Valais, Fribourg, Neuchâtel,Transjurane et Bâle).Les frontaliers disposent ainsi de deux structures puissantes pour les aiderdans leur vie quotidienne de frontalier et de travailleur. Depuis denombreuses années, ce syndicat accompagne et défend les travailleursfrontaliers. Unia est ainsi présent, chaque semaine, dans nos locauxd’Annemasse et de Saint-Genis-Pouilly et une semaine sur deux, à Morteau.Au cours de ces permanences, il reçoit les frontaliers en cas de litige avec unemployeur, en cas de non-respect des conditions de salaire et de travail ouencore pour remplir le formulaire U1 (ancien formulaire E 301), nécessairepour l’inscription à Pôle emploi.6 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


GTEJean-François Besson, rédacteur en chefAssurance maladie : 30 000 pétitions !Depuis presque 50 ans, la question dela couverture maladie des travailleursfrontaliers fait débat. Pendant desannées, la seule réponse possible à cettequestion a été l’assurance privée. Or lesaccords bilatéraux prévoient la disparitionde cette possibilité au profit d’une assuranceobligatoire collective CMU en France ouLAMal en Suisse. Ces dernières années, le<strong>Groupement</strong> s’est battu à plusieurs reprisespour maintenir cette possibilité et obtenuun report jusqu’au 1 er juin 2014.Le basculement vers un régime obligatoireposerait de nombreuses difficultés aux travailleursfrontaliers. La couverture CMU n’estpas adaptée à la situation transfrontalière etne permet pas la prise en charge des soinsprogrammés en Suisse. Son coût pourraits’avérer prohibitif : 8% du revenu fiscal imposableaprès déduction d’un abattementde 9164 euros (13 % prévu par la suite) etla quasi obligation de conclure une assurancecomplémentaire.“Environ 90 à 95%des frontalierssont au bénéficede contrats privés. “Nous avons également lancé une pétitionauprès de nos adhérents et de l’ensembledes travailleurs frontaliers. A ce jour nousavons recueilli près de 30 000 pétitions.Pétitions qui seront remises fin juin au Préfetde la Haute-Savoie afin qu’il les transmetteau Président de la République.Enfin, nous allons rencontrer les nouveauxélus à l’Assemblée nationale pour s’assurerde leur soutien. Il nous faut reprendre notrebâton de pèlerin. Suite au changementpolitique du Gouvernement tous lesdossiers ont disparus et il nous faut denouveau les reconstituer, les expliquer etnégocier ! Ainsi va la République ! Untravail fastidieux mais qui, nous l’espéronsportera ses fruits dès cet automne.Le texte de cette pétition est disponiblesur www.frontalier.org/petition_assurance_maladie.htm.30 000 frontaliers ont déjà signé lapétition. Et vous ?Enfin le contexte politique actuel, empreintde poussées nationalistes pourrait remettreen cause la pérennité des accords bilatéraux.Que se passera-t-il si la Suisse dénonceces accords ? Ou seront assurés les frontaliers?Face à ces incertitudes, le <strong>Groupement</strong> sebat depuis plusieurs années pour quel’assurance privée soit maintenue. Le serviceEtudes et Recherches Juridiques a constituéun dossier complet. Nous sommes intervenusauprès des députés des régions frontalièresafin d’obtenir une modification de laloi de financement de la Sécurité sociale.Durant les élections législatives, nous avonsenvoyé à chaque candidat à la députationun questionnaire. L’objectif étant de connaîtreleur position sur cette question, et de lessensibiliser afin de pouvoir les solliciter unefois élus ! La plupart des candidats nous ontconfirmé leur soutien.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 07


POINT DE VUESabine Pellisson, journaliste« Sans les frontaliers,les HUG ne fonctionneraient pas »La réflexion et le recul sont souvent les meilleurs moyens pour dissiper les malentendus etaplanir les rancœurs.surexploitation médiatique qui ne correspondpas à mes valeurs, à mes idées et à monpropre parcours.Que pensez-vous de cette politique de« préférence cantonale » ? La soutenezvous?Dans un cas précis, notamment concernantles résidents chômeurs, je ne suis pas contrecette préférence nationale car nous devonsappliquer les textes et les lois. Mais attention,je m’oppose fermement à toute formede discrimination de nationalité qui seraitcontraire aux accords de libre circulation despersonnes conclus entre la Suisse et l’Unioneuropéenne.Bernard Gruson : « Je nʼai jamais parléde préférence cantonale ».Petit rappel des faits : en février dernier,lors d’une réunion en interne avecses hauts cadres, des propos dudirecteur des hôpitaux universitaires deGenève, Bernard Gruson, suscitaient devives réactions chez les frontaliers mais aussidans les rangs des politiques français. BernardGruson affirmait alors qu’il « ne fallaitplus nommer des responsables frontaliersd’unités de soins ». Après l’adoption endécembre 2011 d’une « préférencenationale » dans les entreprises publiquescantonales, cette nouvelle phrase estvenue alourdir un climat déjà délétère…Les réactions ne se sont pas faites attendre,Michel Charrat (président du GTE) trouvantcette mesure aberrante ; Bernard Gaud(président de l’ARC - Association Régionalede Coopération du Genevois) réagissantdurement qualifiant ces propos « de sérieuxaccroc dans le projet franco-valdo-genevois ».Après une période orageuse, les indicateurssont à l’accalmie. Bernard Gruson revientsur ces propos qui ont largement dépasséle cadre d’une réunion en interne.GTE : Avec le recul, maintenez-vouscette position ? Et pensiez-vous quecette phrase aurait de si grands effets ?Bernard Gruson : Il y a eu un amalgameentre deux problématiques différentes : lerecrutement préférentiel des résidentschômeurs et l’emploi des frontaliers. Dansle premier cas, on applique la consigneédictée par le Conseil d’Etat. Je n’ai jamaisparlé de préférence cantonale. Je considèrequ’il faut garantir une égalité de traitementet de recrutement à chaque niveau deposte.Il est encore moins question de frein à uneévolution de carrière. Il y a eu une véritablemaladresse dans mes propos avant unePour les frontaliers qui travaillent enSuisse depuis des années, la pilule estrude et dure à avaler… Que souhaiteriezvousleur dire ?Je suis moi-même bi-national et j’ai ma carted’adhérent au GTE. Depuis que je travailleaux HUG, j’ai côtoyé des personnes venuesdu monde entier, soit environ une centainede nationalités différentes ! Je l’affirme, sans lesfrontaliers, les HUG ne fonctionneraient pas !Le bassin d’emploi <strong>transfrontalier</strong> nepermet pas aujourd’hui de faire face àla demande de personnel des serviceshospitaliers, qu’ils soient françaisou suisses, quelles solutions pour yremédier ?Si ça continue comme ça, on mettra enposition de faiblesse les établissementshospitaliers français, surtout concernant lerecrutement infirmier. Il faut agir. Je suispersuadé que dans ce domaine, une meilleurecommunication et une plus largecollaboration entre établissements des deuxcôtés de la frontière est nécessaire. Dès cetteannée, il faut mettre en place des mesuresincitatives. Les décisions doivent se prendreen concertation au niveau de l’ARC, de laRégion et de l’Etat genevois. Les HUG sontprêts à faire des efforts. C’est dans ce sensque se construira la grande région francosuisse.8 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


EMPLOIAnne-Laure Roudaut-Schultz, responsable du service emploiRetrouver un emploi après 50 ansLorsque l’on tombe au chômage à plus de 50 ans, il est parfois difficile de retrouver un emploi,tant les préjugés sont tenaces. Pourtant, les quinquas ont de nombreux atouts et peuventêtre une vraie chance pour les entreprises. Reprendre confiance en soi, établir son plande communication ou encore activer son réseau, voilà quelques conseils pour retrouverrapidement le chemin de la vie active.80 % des plus de 50 ans retrouvent un emploigrâce à leur réseau.En Suisse, plus de 75 % des personnes de plus de 50 ans sont enemploi. En comparaison, en France, moins de 40 % des séniors(55-64 ans) ont une activité professionnelle (64% pour les55-59 ans). Ces statistiques montrent donc que la Suisse offre plusd’opportunités professionnelles que la France, aux personnes de plusde 50 ans.Prendre confiance en soiAprès 50 ans, les personnes en recherche d’emploi ont tendance àse dévaloriser. Elles analysent alors chaque refus comme un échec liéà leur âge. Or, toute personne, en recherche d’emploi, commenceen général par recevoir des réponses négatives. Elles ne sont passpécifiques aux quinquas. Mais, si l'on fait le lien entre ces deuxchoses, on peut très vite se persuader que c'est impossible detrouver un emploi après 50 ans. C'est pourquoi, il faut absolumentsortir de ce cercle vicieux.Apprendre à se présenterLe 1 er ennemi du quinqua est souvent lui-même. Lorsque l’ondemande à une personne de plus de 50 ans de se présenter, trèssouvent, elle précise « Je suis en recherche d’emploi, mais j’ai plus de50 ans ». Si vous présentez votre âge comme un élément négatif,forcément il sera considéré comme un frein par les recruteurs.La 1 ère démarche à faire est donc d’apprendre à se présenter demanière positive.Reynald Yvonnet, de l’association ECTI, va même plus loin. Pour lui,un quinquagénaire qui veut réussir sa recherche doit établir unvéritable plan de communication personnel. Autrement dit, il doitapprendre à se présenter et à exposer son parcours professionnel demanière claire et précise. Lors d’un entretien d’embauche, unemployeur peut accepter qu’un jeune diplômé n’ait pas de projettrès construit ou ne sache pas structurer ses phrases. Il ne l’accepterajamais de la part d’un quinqua. Avant de débuter vos recherches, ilfaut donc vous entraîner à vous présenter, dans l’idéal en se faisantaider par des personnes qui pourront vous donner un retour et desconseils objectifs.Battre en brèche les idées reçuesAu cours de votre recherche d'emploi, votre troisième mission vaconsister à combattre les stéréotypes. Et ils sont nombreux ! Vousdevrez démontrer que les idées reçues sur les quinquas ne vouscaractérisent pas.On vous accuse tout d’abord d’être moins flexibles, de manquer dedisponibilité. Or la plupart des quinquas n’ont plus d’enfants en basâge. Si c’est le cas, mettez-le en avant, et précisez que vous êtes prêtà accepter des contraintes horaires différentes.On vous prête ensuite des prétentions salariales élevées. S’il est10 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgnormal qu’une personne possédant 30 ou40 ans d’expérience professionnelle souhaiteque ses connaissances soient valorisées,la plupart des quinquagénaires sont,toutefois, prêts à faire des concessionspour un travail enrichissant et motivant.Lors d’un entretien d’embauche précisezque la question du salaire n’est pas pourvous la question primordiale et qu’ellepourra être rediscutée dans un secondtemps.Enfin, on dit souvent des quinquagénairesqu’ils ne savent pas utiliser les outils informatiques.La formation ici est essentielle. Sivous maîtrisez mal ces outils, formez-vous etentraînez-vous. Si par contre, vous maîtrisezparfaitement l’informatique, mettez-le bienen valeur dans votre CV et détaillez lesprogrammes et langages que vous maîtrisez.Activer son carnetd'adressesPlus de 80% des plus de 50 ans retrouventun emploi grâce à leur réseau. Au cours devotre carrière, vous avez forcément rencontréde nombreuses personnes : des clients,des fournisseurs, des collègues, … Enpériode de recherche d’emploi, vous devezabsolument tirer profit de ces rencontres.Pour cela, sollicitez des entretiens réseaux.Demandez un rendez-vous aux personnesqui pourraient vous aider. En multipliant cesentrevues, vous finirez par tomber surune opportunité. Durant ces entretiens,n’apportez pas votre CV. Vous le communiquerezplus tard à votre interlocuteur, sibesoin.La rédaction du CVLorsque vous rédigez votre CV, il ne faut paschercher à trop enjoliver vos expériences,au risque de paraître pompeux. Il est essentielque votre discours soit direct, simple etsans formalisme. C'est l'occasion de montrerque vous avez un mode de communicationmoderne. Décrivez ainsi très simplementvos compétences et axez votre CV sur deséléments qualitatifs, des exemples concretset des chiffres. Vous montrerez ainsi auxrecruteurs que vous êtes bien ancré surle terrain et en adéquation avec lescontraintes professionnelles de l'entreprise.Ce conseil est également valable en entretiend’embauche.Il nous reste maintenant à vous souhaiterbonne chance. Et rappelez-vous, si larecherche d’emploi après 50 ans est parfoisdifficile, elle est loin d’être impossible. Lesopportunités existent et vos atouts sontnombreux.Interview de Claude Bouffet, ECTIClaude Bouffet est bénévole à l’associationECTI. Il anime, dans nos locaux de Morteau,des ateliers pour les personnes de plus de50 ans.Recherche-t-on un emploi de la même façon à25 et à 50 ans ?Incontestablement non. Tout d’abord, il ne faut pas rester seul face à sa recherched’emploi. Il faut activer son réseau familial et professionnel et se rapprocherde clubs RH ou d’associations. Pôle Emploi propose également un accompagnementspécifique pour les + 50 ans.Quelles sont les erreurs à ne pas commettre lorsque l’on recherche unemploi après 50 ans ?Il faut d’abord éviter d’être dans la justification extrême. Sortir d’un licenciementest un choc qui peut expliquer l’attitude de certains séniors qui, de peur d’être malconsidérés, se justifient sans cesse.Ensuite, ne masquez pas votre âge. Certains quinquas ont cette tentation, or lenombre d’années d’expérience présentées sur votre CV suffira à le dévoiler. Mieuxvaut donc être franc et l’assumer.Ne donnez pas non plus l’impression que vous voulez tout bousculer dans l’entreprise.Préoccupés par la volonté de prouver leurs compétences et leurs atouts,certains quinquas en oublient les besoins de l’entreprise.Enfin, évitez de relater des expériences trop anciennes. C’est surtout les résultatsrécents et connaissances acquises qui intéressent un recruteur.Quels conseils pouvez-vous donner aux quinquas qui rédigent leur CV ?Il faut choisir des termes positifs, les mots gagnants, qui donneront de vous uneimage du candidat idéal, dynamique, entreprenant et sérieux. Il faut privilégier lesverbes d’action. Un verbe ayant toujours plus d’impact qu’un nom. Dans cettemême optique, il faut rejeter les mots perdants : dans certains cas, parfois, un peu,je pouvais, il arrive que, …Il ne faut pas non plus perdre de vue que votre CV peut être lu par une personnequi ne connaît pas vos anciennes entreprises ou votre métier. Vous devez donc êtrepédagogique, en évitant les termes techniques et le jargon de votre métier. Un néophytedoit pouvoir comprendre sans effort, tout ce qui est indiqué dans votre CV.Pour aller plus loin :Un nouveau site d’emploi dédié aux quinquas vient de voir le jour en Suisse :www.jobs-50plus.ch. Vous y trouverez de nombreux conseils pratiques,une CVthèque et des offres d’emploi.Les ateliers pour les personnes de plus de 50 ansEn collaboration avec l’association ECTI, nous organisons, à Annemasse, Saint-Genis-Pouilly et Morteau, des ateliers pour les personnes de plus de 50 ans, enrecherche d’emploi. Les derniers ateliers ont été organisés à Saint-Genis-Pouillyet ont été animés par Reynald Yvonnet et Gilles Catherin.Ces ateliers ont 3 objectifs principaux :• Imaginer et construire son « Plan de Communication Personnalisé », entravaillant la maîtrise de l’écrit, en développant sa capacité d’écoute etd’argumentation et en apprenant à gérer son image lors d’un entretien.• Analyser son cursus en termes de compétences, d’excellence et d’expertise,pour les mettre en valeur dans sa candidature.• Faire un travail d’analyse de soi, pour affirmer ses potentialités humaines etmanagériales.Les ateliers pour les quinquas sont régulièrement organisés. Consultez la page« conférences » de notre site Internet, www.frontalier.org, pour connaître notreprogramme.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 11


L’EMPLOI EN CHIFFRESAnne-Laure Roudaut-Schultz, responsable du service emploi85 000employés manqueront d’ici 2020, en Suisse, dans le domaine de la santé.60 000 pour remplacer les départs à la retraite et 25 000 pour faire faceà l’augmentation des besoins liés au vieillissement de la population, selonune étude de l’Observatoire de la santé (OFS) publiée en février 2009.Source : Le temps - 12 décembre 2011.15 %5 979 CHFmontant du salaire médian brut en Suisse, en 2011. Le salaire médianbrut signifie que la moitié des travailleurs ont reçu davantage que5 979 CHF et l’autre moitié moins. Le salaire brut médian se monte à8 498 CHF dans la recherche et le développement, 8 941 CHF dansl’industrie pharmaceutique, 9 357 CHF dans les banques, 4 605 CHFdans le commerce de détail, 4 106 CHF dans l’hôtellerie-restauration et3 698 CHF dans le domaine des services personnels.20 %Source : Tribune de Genève - 28/11/2011.Les femmes gagnent en moyenne un salaire 20 % plusbas que les hommes en Suisse. La Suisse se place en10 ème position dans le classement établi par le World EconomicForum sur l’égalité homme-femme. Pour comparaison, la Franceoccupe la 48 ème place dans ce classement et l’Allemagne, la11 ème place. La Suisse fait donc mieux que la France, maisla différence de salaire reste encore forte.Source : travailler-en-suisse.ch – 30/04/2012.des employés du Canton du Jura sontfrontaliers. Ce taux se monte à 9 %,dans le Canton de Neuchâtel.Source : TSR info - juin 2011.½Près de la moitié des grandes entreprises, enSuisse, prévoit d’embaucher du personnel, d’ici àla fin de l’année 2012, selon l’enquête « RecruitingTrend Suisse 2012 ».Source : Tribune de Genève.100la société Sonceboz SA, spécialisée dans la production des pièces pour le secteur de l’automobile,prévoit d’engager une centaine de personnes d’ici une année, sur son nouveau site de Boncourt, dansle canton du Jura.Source : L’impartial.Retrouvez chaque semaine, sur le site Internet du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen, de nombreuses informations et chiffres sur l’emploien Suisse. Ils vous aideront à mieux cibler votre recherche et à mieux connaître le marché du travail. Rendez-vous surwww.frontalier.org/travail-suisse.htm12 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


MTEAnne-Laure Roudaut-Schultz, coordinatrice des MTEL’agenda des Maisons transfrontalièreseuropéennesPour terminer le 1 er semestre 2012 et avant de débuter la pause estivale, les Maisons transfrontalièresvous proposent 7 conférences et ateliers, dans le bassin lémanique ou en Franche-Comté.BASSIN LEMANIQUEAtelier : Préparer un entretien d'embaucheLundi 18 juin 2012, de 9h à 12h30, au 6 rue de la zone, à Ambilly.L’atelier sera animé par Sandrine Durand Clarini, consultante RH etresponsable de la société Léman RH. Au cours de cet atelier, des jeuxde rôles sont organisés, pour simuler des entretiens d'embauche. Lenombre de places est limité à 9 et réservé aux adhérents du <strong>Groupement</strong><strong>transfrontalier</strong>Conférence sur les métiers de la vente en SuisseJeudi 21 juin 2012, de 16h à 18h, au 6 rue de la Zone, à Ambilly.Cette conférence sera animée par le syndicat UNIA, qui décrira lescaractéristiques et opportunités de travail propre à ce secteur en Suisse.Il abordera également l'état du marché de l'emploi dans ce domaine,les salaires en vigueur, les conventions collectives de travail, ....Conférence ouverte à tous.Atelier : Rédiger un CV et une lettre de motivation en SuisseMardi 26 juin 2012, de 14h30 à 16h30, au 62, rue de Genève,à Saint-Genis-Pouilly.Cet atelier sera animé par Luigina Boy, ancienne CRH de la sociétéISO, à Genève, et consultante RH. L’objectif est de permettre aux participantsd'acquérir les techniques indispensables pour rédiger un cvet une lettre de motivation adaptés aux exigences et aux caractéristiquesdu marché de l’emploi suisse.Le nombre de places est limité à 10 et réservé aux adhérents du<strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong>.Le nombre de places étant limité, il est nécessaire de s’inscrire au préalable au +33(0)4 50 87 78 90. Les conférences sont ouvertes àtous, tandis que les ateliers sont réservés aux adhérents du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen.ARC JURASSIENAtelier : Rédiger un CV et une lettre de motivationMercredi 20 juin 2012, de 16h à 18h, au 29 grande Rue, àMorteau.Cet atelier sera animé par Claude Bouffet. L’objectif est de permettreaux participants d'acquérir les techniques pour réaliser un cv et unelettre de motivation. Le nombre de places est limité à 10. Atelierouvert à tous.Conférence : Les métiers de l’horlogerie en SuisseVendredi 22 juin 2012, de 15h à 17h, au 29 grande Rue, àMorteau.Cette conférence sera animée par le syndicat Unia. Unia présenteral'état du marché de l'emploi dans le domaine de l’horlogerie, lessalaires en vigueur, les conventions collectives, … Conférenceouverte à tous.Soirée d’information pour les frontaliers : des salaires en eurospour les frontaliers et la fiscalité du 2 ème PilierJeudi 28 juin 2012, de 18h à 20h, à la salle des fêtes (place del'Hôtel de Ville) de Morteau.L’objectif de cette soirée est d’informer les frontaliers sur 2 sujetsd’actualité :Le paiement des salaires en euros : ces derniers mois, plusieursentreprises suisses ont imposé à leurs collaborateurs frontaliers d'êtrepayés en euros. Les intervenants aborderont les enjeux économiqueset juridiques de cette problématique.Le 2 ème Pilier, retiré en capital, est désormais imposé par la France.Les juristes du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> présenteront cettenouvelle imposition.Cette conférence sera animée par Catherine Laubscher, Secrétairerégionale Unia Neuchâtel, Jacky Kalbermatten, avocate du servicejuridique d'Unia et le <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen.Conférence ouverte à tous.Le nombre de places étant limité il est nécessaire de s’inscrire au préalable, à Morteau au +33(0)3 81 68 55 19, à Pontarlier, au+33(0)3 81 39 93 02 et auprès de la Maison de l’emploi de Montbéliard, au +33(0)3 81 71 04 00.Pour plus de renseignements, consultez notre site Internet : www.maison-<strong>transfrontalier</strong>e.comNous remercions les partenaires qui soutiennent notre programme de conférences :- en Franche-Comté, MMA et le Crédit agricole de Franche-Comté- dans le bassin lémanique, le Conseil régional Rhône-Alpes, MMA, la Banque populaire des Alpes, les Rentes Genevoises, le CréditAgricole des Savoie et le Crédit Mutuel.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 13


QUESTIONS RÉPONSESService accueilCongés payésIl me reste 3 semaines de vacances à prendre. Dois-je obligatoirement les prendre en une seule fois ?Non, toutefois vous devez prendre au moins une fois dans l'année une période de deux semaines consécutives. Si teln'est pas le cas, on considère que le but des vacances, qui est de permettre au travailleur de se reposer, n'est pas atteint.L'Inspection du travail peut donc intervenir. De plus, si le travailleur se trouve en état de surmenage et qu'une maladie ouun accident en découle, les assurances concernées peuvent réduire leurs prestationsAllocations familialesJe travaille dans le canton de Genève et mon épouse ne travaille pas. Je perçois les allocations familiales en Suissepour mon enfant de 7 ans par l’intermédiaire de mon employeur. Je suis en arrêt maladie depuis 5 mois et cedernier ne me verse plus les allocations familiales. Est-ce normal ?Le salarié bénéficie du droit aux allocations familiales pour son enfant pour le mois en cours à la date de l’arrêt maladie etdurant les 3 mois suivants. Au-delà, il n’y a plus de droit aux allocations familiales. En France, il n’y a pas d’allocationsfamiliales pour un seul enfant.LicenciementJ’ai été licenciée. Ai-je droit à des heures d’absences pour rechercher un nouvel emploi et seront-elle payées ?Selon la jurisprudence, le temps nécessaire à la recherche d’un nouvel emploi est déterminé par les circonstances pouvantvarier d’un cas à l’autre et correspond usuellement à ½ journée par semaine (4h ou 2 x 2h), à moins qu’il en ait été décidéautrement par convention collective, contrat-type ou contrat individuel de travail.Il ne s’agit pas d’un droit absolu. L’absence doit être limitée au temps nécessaire et avec l’accord de l’employeur pour seprésenter aux entretiens d’embauche ou entretenir des contacts téléphoniques. Le salarié est tenu de justifier le motif deson absence. En cas d’abus, l’employeur peut déduire le surplus de congés du droit aux vacances. Les autres démarchestelles que la lecture des offres, recherche sur internet, la rédaction des lettres de candidatures, etc. doivent être accomplies en dehors des heuresde travail.Selon l’usage, le salaire des salariés, payés au mois, ne subit aucune variation en cas d’absence pour la recherche d’un nouvel emploi. Lessalariés payés à la journée ou à l’heure n’ont en revanche pas droit à rémunération. Toutefois, les parties sont libres de convenir de règlesdifférentes et notamment de conditionner le maintien du salaire à l’accomplissement d’un travail compensatoire.SalaireMon employeur suisse vient de m’annoncer que mon prochain salaire sera versé en euros. En a-t-il le droit ?Un employeur suisse ne peut pas décider unilatéralement de changer la monnaie de rémunération. Sauf accord avecl’employé, le salaire en numéraire est payé en monnaie ayant cours légal dans le lieu où le travailleur fournit sa prestation,c’est-à-dire le lieu de l’entreprise.En tout état de cause, nous vous conseillons d’en informer les syndicats et bien sûr, le GTE.Assurance maladieMariée, je suis actuellement au régime de l’assurance privée avec mon fils de 5 mois. Son papa travaille égalementen Suisse et bénéficie d’une assurance de soins dans une autre compagnie d’assurance privée. Mon contrat detravail Suisse se termine à la fin du mois. Mon enfant pourra-t-il être pris en charge par l’assurance de son papalorsque je serai inscrite à pôle emploi ?Non, l’enfant ne peut-être sous le contrat privé de son papa, c’est le régime obligatoire qui devient prioritaire. L’enfant seraayant-droit de sa maman qui va bénéficier de la sécurité sociale du fait de son indemnisation chômage par la France.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 15


FISCALITÉAude Rivière-Joras, Isabelle Fortès-Thuon et Guylaine Riondel-Besson, juristesImposition des 2 ème et 3 ème piliers :Les avancées du projet d’instruction fiscaleUn projet de Bulletin officiel des impôts présente les modalités d’imposition des prestationsretraites perçues en capital. Il y a différents modes d’imposition possibles en fonction de lanature du capital et de sa perception. Le <strong>Groupement</strong> a défendu une imposition plus juste ducapital retraite des frontaliers. L’instruction fiscale, si elle est signée en l’état actuel,représentera une victoire pour les frontaliers.Afin de clarifier ces modalités d’imposition, nous avons déchiffrépour vous les situations suivantes. En fonction de la nature ducapital, les modes d’imposition suivants sont possibles pour lecapital perçu en 2011. Ces modalités d’imposition résultent d’uneloi de finances votée en 2011. Plusieurs lois de finances peuvent êtrevotées chaque année. En conséquence, les dispositions détailléesci-dessous peuvent être amenées à évoluer.Deuxième pilier Imposition du capital retraite selon le régime des rentes etpensions : le principe est l’imposition selon le régime des pensionset rentes dans le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Lemontant du capital brut (y compris l’impôt à la source) est convertien euros et déclaré en case 1AS ou 1BS de la déclaration 2042 bleue.Le centre des impôts appliquera un abattement de 10 % spécifiqueaux pensions et rentes, plafonné à 3 660 € pour l’ensemble du foyerfiscal. Le capital sera imposé avec l’ensemble des revenus du foyerfiscal selon les tranches suivantes :Tranches de revenus (par part dans le foyer fiscal) et tauxapplicables aux revenus 2011 (impôt 2012)jusqu’à 5963 € 0 %de 5 963 € à 11 896 € 5,5 %de 11 896 € à 26 420 € 14 %de 26 420 € à 70 830 € 30 %plus de 70 830 € 41 %Exemple : Un contribuable célibataire aperçu son 2 ème pilier en capital en 2011.Capital débloqué : 100 000 CHFRevenus salariés : 20 000 €Capital net en euros : 100 000 X 0.81= 81 000 € - abattement10% plafonné à 3 660 € = 77 340 €Revenus nets en euros : 20 000 € - frais professionnels forfaitaires10 % = 18 000 €Le revenu fiscal de référence de 95 340 € correspond à la tranched’imposition 41 %, soit un impôt final de 25732€.Cette option peut néanmoins rester intéressante pour les contribuablespercevant un montant faible de capital et ayant d’autresrevenus peu élevés. Imposition du capital retraite selon le système du quotient :la retraite perçue en capital est éligible de plein droit au système duquotient pratiqué pour les revenus exceptionnels. En cas de choix dece système, il convient de renseigner le montant brut du capital eneuros uniquement en case OXX. Le Centre des impôts pratiqueral’abattement de 10 % selon les règles applicables aux pensions etrentes, puis divisera le montant du capital par 4 afin de déterminerle revenu fiscal de référence et le montant d’impôt relatif. Cetteoption peut être intéressante, pour les personnes ayant l’utilité durevenu fiscal de référence (notamment pour le calcul des cotisationsà la CMU ou de certaines prestations sociales).Exemple : selon la situation précédente :Capital débloqué : 100 000 CHF, soit 77 340 € netsRevenus salariés : 20 000 €, soit 18 000 € netsOption pour les revenus exceptionnels : le capital retraite seradivisé par 4 pour la détermination de l’impôt, soit :77 340 € / 4 = 19 335 € + 18 000 € = 37 335 €.Revenu fiscal de référence 37 335 €. La tranche d’imposition reste cellecorrespondant aux revenus hors revenus exceptionnels, soit 14 %.Impôt total = 11 969 €. Prélèvement libératoire : Le contribuable pourra opter sur demandeexpresse et irrévocable pour un prélèvement libératoire autaux de 7,5 % en case 1AT ou 1BT. Le centre des impôts appliqueraun abattement de 10 % non plafonné. Pour bénéficier du prélèvementlibératoire, les conditions suivantes doivent être remplies :• Les cotisations étaient déductibles durant la phase de constitutiondes droits : Les cotisations versées durant la période de constitutiondu capital étaient déductibles du revenu imposable. L’existenced’un simple avantage fiscal suffit :- Salariés dans le canton de Genève, le barème d’impôt à la sourcecomprend une déduction forfaitaire des cotisations au 2 ème pilier,- Salariés dans un canton pour lequel les rémunérations sontimposées en France : les cotisations au 2 ème pilier sont déduitessur chaque déclaration fiscale (sur la feuille annexe 2047).• Le capital retraite ne doit pas avoir été fractionné lors du versement :En principe, le capital doit être retiré en une seule fois. Toutefois,certains versements anticipés, pour des motifs reconnus par législationsuisse, tels que l’acquisition de la résidence principale, ouvrentdroit au prélèvement libératoire. Cette possibilité reste ouvertelors du départ à la retraite.16 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgExemple : selon la situation précédente :Capital débloqué : 100 000 CHF, soit 72 900 € nets (abattementde 10 % non plafonné)Revenus salariés : 20 000 €, soit 18 000 € netsOption pour le prélèvement libératoire à 7,5 % :Impôts découlant des revenus : 1 181 €Prélèvement libératoire sur le capital : 72 900 € X 7,5 % = 5 468 €Impôt total : 6 649 €Dans la situation énoncée l’avantage est donc pour le contribuabled’opter pour le prélèvement libératoireTroisième pilier Les cotisations constituant le 3 ème pilier étaient déductibles desrevenus au cours de votre carrière : Dans ce cas, vous pouvezopter pour l’un des trois modes d’imposition détaillés ci-dessus pourle 2 ème pilier. Ainsi, l’ensemble du capital sera imposé. Si vous êtesimposés à la source dans le canton de Genève, les cotisations au3 ème pilier étant déductibles lors de la demande de rectificationd’impôt à la source, vous êtes dans cette situation. Les cotisations constituant le 3 ème pilier n’étaient pas déductiblesde vos revenus au cours de votre carrière : Vous n’avez bénéficiéd’aucune déduction, ni avantage fiscal portant sur les cotisationsversées au 3 ème pilier. C’est le cas si vous êtes imposés en France(salariés dans le canton de Vaud ayant remis l’attestation de résidencefiscale française notamment).Dans ce cas, seule la part des intérêts constituant le 3 ème pilier seraimposée dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers, selonle barème progressif de l’impôt sur le revenu. Il faut déclarer lesintérêts perçus dans la case 2TS.2 ème et 3 ème piliers : quelques modalités de retrait du capitalpermettant de bénéficier du prélèvement libératoire à 7,5 % :- Arrivé à l’âge de la retraite, j’ai retiré mon pilier en capital,- Arrivé à l’âge de la retraite, j’ai retiré une partie de mon pilier encapital, et l’autre sous forme de rente,- J’ai retiré mon pilier pour l’acquisition de ma résidence principale,- Au cours de ma carrière j’ai retiré mon pilier pour l’acquisitionde ma résidence principale, et je retire le reste pour la retraite.Quelles sont les modalités de déclaration ?Les capitaux 2 ème et 3 ème piliers perçus en 2011 doivent être déclarés sur la déclaration fiscale française 2012, même si lecapital reste sur un compte en Suisse. Il faudra joindre à la déclaration le justificatif du versement.Elémentsà renseignerOptionsRentes et pensions2 ème et 3 ème piliersLes cotisations étaient déductibles pendant mon emploi.Je peux choisir entre :Revenu exceptionnelau quotientPrélèvement libératoire sousconditions (page 16)Case de la déclaration 2042 1AS / 1BS OXX 1AT / 1BT 2TSLigne à remplir sur ladéclaration 2047Total des pensions etavantages en natureTotal des pensions etavantages en nature(précisez « case OXX »)Pensions de retraite verséesen capitalMontant Capital brut 1 Capital brut 1 Capital brut 1 Intérêts3 ème pilier uniquementLorsque les cotisations n’étaient pasdéductibles lors de mon emploi.Capitaux mobiliersIntérêts(§ IV Capitaux mobiliers, cadre B)Taux de change 2011 0,81 0,81 0,81 Taux du jour du versementInformation à retranscrire dansla case E Renseignementscomplémentaires(déclaration 2042)Modalités et taux d’impositionappliqués par le Centre desimpôts1Avant retenue à la source en Suisse.Capital retraite, 2 ème ou 3 èmepilier, (indiquez le montant)Imposition indépendantedes autres revenus.Taux : 5,5 % à 41 %Capital retraite, 2 ème ou3 ème pilier éligible ausystème du quotient,revenu exceptionnel,(indiquez le montant)Intégration aux autresrevenus, division du capitalretraite par 4.Taux : 5,5 % à 41 %Capital retraite, 2 ème ou3 ème pilier, (indiquer le motifdu retrait), capital nonfractionné, les cotisationsétaient déductibles,(indiquez le montant)Intégration aux autresrevenus.Taux : 7,5 %Capital retraite, 3 ème pilier,(indiquer le motif du retrait),les cotisations n’étaient pasdéductibles, (indiquez lemontant)Intégration des intérêtsuniquement aux autres revenus.Taux : 5,5 % à 41 %Un fois le capital déclaré, vous recevrez l’avis d’imposition. A ce moment là, vous pourrez remplir le « Formulaire de demande de remboursementde l’impôt à la sourceprélevé sur les prestation en capital provenant d’institutions de prévoyance ayant leur siège en Suisse » (voir FMn°109) afin de récupérer l’impôt à la source retenu par la Suisse.Le service fiscal du GTE reste disponible pour vous aider dans ces démarches.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 17


JURIDIQUEGuylaine Riondel Besson, juristeProtection sociale des frontaliersune nouvelle règlementation depuis le 1 er avril 2012Les dispositions de l’Union européenne relatives à la coordination des systèmes de sécuritésociale existent depuis plus de 50 ans. Elles ont été actualisées et étendues à de nombreusesreprises et ont donné lieu à l’application d’un nouveau Règlement (CE 883 / 2004). C’estdorénavant ce Règlement qui s’applique aux frontaliers. Ce premier article se borne à uneprésentation générale de cette nouvelle législation. Il sera suivi d’une série de textes mettanten avant les conséquences de ce nouveau droit sur les prestations de sécurité sociale desfrontaliers.© Teamarbeit - Fotolia.comTous les ressortissants suisses ou de lʼUE peuvent choisirlibrement leur lieu de travail et de séjour au sein de lʼUE ouen Suisse et y bénéficier des mêmes droits et obligations queles nationaux.Au niveau européen, la coordination existe depuis 1958 avecl’adoption de différents textes. En 1971, l’occasion est apparuede réunir dans un seul texte toutes les règles de fonds relativesà la sécurité sociale des travailleurs migrants. Ceci a donné lieuà l’adoption d’un Règlement, joliment baptisé R. 1408/71 et de sonRèglement d’application R. 574 / 72.Depuis 1971, ces deux textes ont été modifiés à maintes reprisespour tenir compte des développements intervenus au niveau européenet des modifications apportées aux législations nationales. Tousces facteurs ont contribué à rendre ces règles de coordinationcomplexes et lourdes. Raison pour laquelle dès 1998, la Commissionde l’UE a souhaité entreprendre des démarches pour adopter unnouveau Règlement.Ce nouveau Règlement et son Règlement d’application (R.987/2009)s’appliquent au sein des 27 Etats membres de l’UE depuis le 1 er mai 2010.Il a pour objectif de moderniser la réglementation communautaire.Application du nouveau Règlement en SuisseL’Accord sur la libre circulation entre la Suisse et l’UE (ALCP) a pourobjectif de faciliter la circulation des personnes, dont celles destravailleurs salariés ou indépendants. Ainsi, tous les ressortissantssuisses ou de l’UE peuvent choisir librement leur lieu de travail et deséjour au sein de l’UE ou en Suisse et y bénéficier des mêmes droitset obligations que les nationaux.Afin d’éviter que l’accès au marché du travail ne soit entravé par desdispositions restrictives des systèmes nationaux de sécurité sociale,l’ALCP prévoit la coordination de ces systèmes (article 8 ALCP). Larèglementation appliquée par la Suisse dans le domaine de la sécuritésociale est reprise dans l’annexe II de l’ALCP. Cette annexe II a étémodifiée de façon à ce que la Suisse puisse appliquer les nouveauxrèglements de sécurité sociale. Ainsi, les nouveaux Règlementss’appliquent en Suisse depuis le 1 er avril 2012.18 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgLe principe de coordinationEn matière de sécurité sociale, la législation nationale de chaque Etatmembre demeure. Nous sommes dans le domaine de la coordinationet non de l’harmonisation. L’objectif est de relier les systèmesnationaux de sécurité sociale des différents Etats membres sanschercher à les modifier. On crée des passerelles entre ces législationsnationales en mettant en œuvre les principes directeurs de la coordination.Ces principes sont au nombre de cinq et fonctionnent de la façonsuivante.✓Egalité de traitement : vous avez les mêmes droits et obligationsque les ressortissants du pays dans lequel vous êtes couverts.Exemple : Avant l’entrée en application de l’ALCP le 1 er juin 2002,les personnes de nationalité suisse qui s’expatriaient dans un paysde l’UE ou de l’EEE (Islande, Liechtenstein, Norvège) avaient lapossibilité de cotiser à l’AVS-AI facultative. Le principe d’égalité detraitement impose à la Suisse d’admettre dans son assurancefacultative, les ressortissants communautaires au même titre queles Suisses lorsqu’ils résident dans un Etat de l’UE ou EEE. Lors desnégociations sur l’ALCP, le Conseil fédéral n’a pas souhaité étendrece dispositif aux ressortissants communautaires. Par conséquent, ila dû le supprimer pour les ressortissants suisses résidant dans l’UEou l’EEE.Exemple : en vertu du principe d’égalité de traitement, unemployeur ne peut pas modifier unilatéralement les contrats detravail des frontaliers pour les payer en euros sans que cettemodification ne soit étendue à l’ensemble du personnel del’entreprise. L’égalité de traitement est reprise par l’article 2 del’Accord sur la libre circulation des personnes.✓Détermination de la législation applicable : il s’agit de déterminerla législation applicable aux personnes mobiles, notamment lesfrontaliers.Lorsque les frontaliers travaillent exclusivement en Suisse, l’accordse fonde sur le principe d’assujettissement au lieu de travail. Ce quisignifie qu’ils sont soumis à la législation suisse en matière desécurité sociale. Cet assujettissement trouve cependant ses limitesdans le cadre de l’assurance maladie puisque les frontaliers disposentd’un droit d’option entre le système suisse d’assurancemaladie (LAMal), le système français (CMU) et les assurancesprivées (possible jusqu’au 31 mai 2014).La règle de la détermination de la législation applicable secomplique lorsque les frontaliers exercent simultanément uneactivité sur le territoire français et suisse ou s’ils perçoivent unepartie de leurs allocations de chômage tout en reprenant uneactivité en Suisse.Exemple : un frontalier reprend une activité en Suisse tout enpercevant une partie de ses allocations chômage en France.En fonction du principe communautaire d’unicité de la législationapplicable, il est couvert par la législation d’un seul pays et ne paiedonc des cotisations que dans ce pays. En l’espèce, l’Etat compétentest la France. Les cotisations seront prélevées sur les allocationsde chômage et le revenu perçu au titre de l’activité en Suisseselon la législation française.✓Totalisation des périodes d’assurance : Pour ouvrir certaines devos prestations en France, vos périodes d’assurance en Suisse sontprises en compte.Exemple : pour ouvrir un droit à la retraite en France en 2012 à60 ans, il faut totaliser 164 trimestres. Il sera tenu compte destrimestres de cotisations effectués en Suisse pour obtenir le nombrede trimestres requis.✓Exportation des prestations : Si vous avez droit à une prestationen espèces en Suisse et que vous n’y vivez pas, vous pourrez lapercevoir dans votre pays de résidence.Exemple : un frontalier en arrêt de travail suite à un accidentrecevra ses indemnités journalières, même s’il réside en France.✓Entraide entre institution : l’objectif de la Commission de l’UE estque le R 883/2004 soit réellement utile dans la vie des citoyens.L’accent est donc mis sur une très bonne collaboration entreinstitutions des Etats membres pour accorder rapidement lesprestations aux personnes concernées.Le nouveau Règlement opère une véritable révolution en introduisantl’échange électronique des données qui a vocation àremplacer les formulaires papiers (E101, E106…). Une phasetransitoire de deux ans est prévue pour que les Etats puissentorganiser leur système informatique. Pendant cette période, lesversions papiers des formulaires communautaires peuvent êtreutilisées.Une autre collaboration très importante entre institution concernele domaine du recouvrement des cotisations qui était très difficileà mettre en œuvre avec le Règlement précédent.En effet, celui-ci prévoyait une compensation entre institutions maisuniquement pour les prestations indues et non pour les cotisations.Exemples : Dans l’hypothèse où une institution suisse versait à tortdes prestations à un frontalier alors que celles-ci auraient dû êtreaccordées par la France, l’institution française remboursait directementl’indu à la Suisse et prenait le relais pour continuer à verserles prestations à l’assuré.Cette entraide se poursuit avec le nouveau Règlement.Exemple : avecl’ancien Règlement,lorsqu’unemployeur suisseversait à tort descotisations à l’AVSpour un frontalier enpluriactivité relevant durégime français de sécuritésociale, il devait enpremier lieu payer lescotisations en France etensuite demanderle remboursement àl’AVS. Avec le nouveauRèglement,les cotisationsAVS ne lui serontpas rembourséesmaisdirectementtransférées àl’institutionfrançaisecompétente.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 19


SOCIAL AU QUOTIDIENArmelle Saragosa, Assistante de service socialMes parents, de nationalité espagnole, résident en Espagne et perçoivent comme unique revenu une retraite AVS de la Suisse.Ils ont opté pour une assurance maladie espagnole. Ils viennent nous rendre visite sur de courtes périodes de un à trois moiset possèdent une carte européenne d’assurance maladie pour la prise en charge de soins. Ils voudraient fixer un rendez-vous avecun médecin spécialiste et effectuer les soins appropriés en France. La carte européenne peut-elle permettre la prise en charge de cessoins ?Non, Lorsque vos parents se déplacent en séjour temporaire en Europe et donc en France, la carteeuropéenne d’assurance maladie leur permet d’être remboursés uniquement pour des soins urgentsou nécessaires sur la base de l’assurance du pays visité, soit la sécurité sociale en France. Cette dernièreobtenant ensuite le remboursement par la caisse espagnole.Dans le cas d’un rendez-vous fixé avec un médecin en France et de soins qui peuvent en découler, ils’agit de soins programmés, pour lesquels la carte européenne ne peut pas être utilisée. Ces frais nesont, en principe, pas pris en charge par l’assurance maladie du pays compétent et resteront à leurcharge. Néanmoins, selon la problématique de santé, un formulaire communautaire spécifique « S2 »peut être demandé au préalable auprès de la caisse espagnole pour une prise en charge de ces soins,laquelle pourra donner son accord si elle estime qu’ils ne peuvent pas être effectués en Espagne et/oudans un délai respectable en fonction de l’état de santé.Leursouhait serait de venir s’installer près de nous, en Haute-Savoie. Comment seront-ils alorsassurés pour la maladie et l’accident ?Si vos parents décident de quitter l’Espagne pour résider en France, l’assurance maladie espagnole vas’arrêter, puisqu’elle est attribuée en raison de la résidence en Espagne et non pas selon un statut decotisant retraité.Dans les trois mois de leur installation en France, vos parents vont devoir effectuer un choix pour leurassurance maladie et accident. En effet, bénéficiaires uniquement d’une retraite de la suisse etrésidant en France, ils sont au bénéfice d’un droit d’option pour leur assurance maladie. Soit ils s’assurentauprès d’une caisse suisse pour bénéficier du régime de base LAMal. Soit, ils demandentl’exemption d’affiliation au régime suisse au profit du régime d’assurance maladie français. Il s’agitde la demande de « CMU de base sous critère de résidence », à déposer impérativement dans ledélai de trois mois suivant la date d’installation en France, auprès de la CPAM (Caisse Primaired’Assurance Maladie) du département de résidence. Attention, le point de départ de cetteassurance sera effectif dès la fin des trois premiers mois de résidence, selon les dispositions de laloi sur la CMU de base. L’assurance espagnole devra donc être maintenue pendant trois mois.Une autre affiliation est également possible auprès d’une assurance maladie privée frontalièrefrançaise, mais quasi inexistante dans la réalité, pour un premier contrat en qualité de retraité.Si vos parents choisissent une assurance maladie en France, un formulaire de demande d’exemptionau titre du régime suisse devra être complété et transmis dans le délai de trois mois, àl’Institution commune LAMal à Soleure*, organisme qui assure l’information et le contrôle del’assurance maladie des rentiers ou pensionnés de la Suisse à l’étranger. Votre demande d’exemptionsera alors validée dès réception de l’attestation de l’affiliation effective au régime d’assurance maladiefrançais.A défaut d’affiliation par l’assurance maladie française, c’est le régime suisse LAMal qui reste compétent.*Institution commune LAMal, Gibelinstrasse 25, Case postale, 4503 Soleure, Suisse.Tél : +41(0) 32 625 30 30, Email : info@kvg.org20 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


SOCIÉTÉCatherine Aebischer, journaliste<strong>Frontalier</strong>s retraitésLe frontalier est celui qui traverse la frontière pour aller travailler de l’autre côté. Mais, une foisretraité, se sent-il encore frontalier ? Conserve t-il- avec la Suisse, où il a passé une grandepartie de sa vie, des relations ? Ou a-t-il-définitivement tourné la page ? Petite enquête sousdes cieux divers et souvent cléments…Ils habitent en région frontalièreCette attitude de recentrage sur le lieu où il vit, on la retrouve chezGilbert, retraité de l’horlogerie à Morteau. Ses principales activités :la randonnée, le jardin et les joies de la famille avec les petits-enfantsqui sont venus agrandir le foyer et combler les grands-parents. Pourlui, la Suisse, il la retrouve… en France avec ses copains, retraitéscomme lui. Ou à l’occasion d’une virée printanière en montagne ouau restaurant, de quelques courses devenues rituelles. Mais iln’annonce pas plus d’intérêt que cela pour la vie politique, culturelleou économique suisse… sauf quand elle concerne le secteur d’activitéou l’entreprise où il travaillait. Et il n’évoque aucun regret concernantsa vie de frontalier, une époque « qui lui a apporté beaucoup desatisfactions mais est maintenant révolue ».Charles Laidevant, ancien cadre infirmier au HUG.Cela fait maintenant dix ans que Charles (Charly pour les intimes) aquitté les HUG, hôpitaux universitaires de Genève, où il était cadreinfirmier. Ce qui ne l’empêche pas de retourner à Genève « au moinsune fois par semaine : pour le plaisir, faire des courses, se balader,… »Avec ses collègues de travail aussi, il a gardé des relations : il participeau repas des anciens de l’institution, assiste à des conférences, litavec attention le journal des HUG, « Pulsations », et continue às’informer de l’évolution de son ancien métier. Côté familial, Charlesa des attaches transfrontalières et, comme il est double-national, lesinformations concernant la Suisse ne le laissent pas indifférents.Aujourd’hui conseiller municipal à Douvaine, il reconnait les bienfaitsde cette ouverture qui permet de tenir compte, dans cetterégion frontalière, de l’ensemble d’un territoire.A l’inverse, Bernard, pré-retraité du bâtiment, a cessé presque touterelation avec la Suisse : « sauf, une fois de temps en temps, pour allervoir les anciens collègues au travail. Et…pour retirer de l’argent suisseet faire les courses traditionnelles : chocolat, fondue, yaourts, spatzli.Je ne me sens plus du tout frontalier. La plupart de mes copainshabitent en France ; ils sont retraités du bâtiment, comme moi. » Etcomme il est plutôt du genre sportif, cet ancien moniteur de ski estsouvent dehors : à pieds, à ski, à cheval. La proximité de Genève, villeculturelle, n’a que peu d’attraits pour lui : « les spectacles sontsouvent bien trop chers ! » Son regret ne tient pas tant à son retraitde la vie frontalière mais à celui de ne pas avoir eu le temps detransmettre son savoir professionnel : celui de « la bricole, des petitschantiers où il faut aller vite ». En attendant le retour des beaux jours,ce « Mac Gyver » du bâtiment travaille à embellir sa maison.Bernard Famy, pré-retraité du Bâtiment.Elle annonce clairement ses choix : « je suis transnationale, doublenationale,européenne et ancienne frontalière. » : Annie, ex-fonctionnairede l’Etat de Genève, a « quitté » la Suisse depuis 2008.« Quitté » n’est pas le mot juste car, depuis, elle a fait un master enétudes européennes à l’Uni de Genève. Elle est toujours membre del’association « Start », d’entraide aux femmes ; elle assiste régulièrementà des spectacles, des conférences, va voir ses amis. En Suissecomme en France, d’ailleurs, car celle qui est membre de la commissionadministrative du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen, estaussi très active là où elle vit : en pays gessien. « Nous sommes dansune région transfrontalière, avec une unité de territoire, des intérêtsà partager et des passions communes et la retraite n’a rien changéà cela. »22 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgAnnemasse, il a retrouvé le soleil… et ne regrette rien. Ses journéesse passent avec les amis, les boules, le farniente… « sans souci duverglas, des embouteillages, loin du stress ». Une fois par an, environ,il revient faire un petit tour en Haute-Savoie, pour rejoindre lescopains d’hier. Mais ce sont bien les seules relations qu’il entretientavec la région où il a passé près de trente ans. Quant à la Suisse,c’est « non, sauf exception. Parfois pour les fêtes de Genève… etencore. Il est devenu impossible de circuler, encore plus de segarer… et je ne connais plus personne. »Annie Ladame, ex-fonctionnaire de lʼEtat de Genève.Ils ont choisi le soleilA l’heure de la retraite, Jean et Maryse ont quitté la Haute-Savoiepour les douceurs de l’Atlantique sud. Ils habitent désormais enCharente-Maritime, à Saint-Palais : « une petite ville où il fait bonvivre… sauf, peut-être en pleine saison touristique. ». Là, ils se baladent,profitent de l’air marin et du climat. Une fois par an, environ,ils reviennent en Suisse où Jean a de la famille : cet ancien responsabled’atelier d’un grand groupe chimique est aussi double-nationalet continue à voter en Suisse. Pour autant, il ne s’intéresse quemodérément à l’actualité suisse même « à part pour les grandsdossiers comme l’intégration européenne, le futur Ceva, les sujetsbrûlants comme l’âge de la retraite, le deuxième pilier,… ». Et, s’il n’apas perdu son accent ni les expressions typiques (« ça va le chalet…ou bien ? »), il reconnait qu’il ne sent plus frontalier et n’en éprouveaucun regret. Le choix de s’installer en Charente-Maritime a été dictépar celui du climat, « pas trop chaud et sans neige » et celui du coûtde la vie plus raisonnable qu’à proximité de la Suisse. « Car, si l’AVStombe rubis sur l’ongle, la vie en région frontalière est tout de mêmeterriblement chère. Et, à l’heure de la retraite, mieux vaut se montrerprudents. »Cap, maintenant, sur la Méditerranée. Bernard, retraité de l’industrie,a choisi de retourner dans sa région d’origine, là où vit encoreune partie de sa famille. Après avoir vendu son appartement àA quelques kilomètres de là, Nicole et son mari Marc ont choisiSaint-Raphaël pour être au plus près de leurs enfants. C’est en 2000que Marc, retraité du Cern, a adhéré au GTE pour les services qu’ilrendait aux retraités (cf encadré) : « Comme on était retraité et loin dela Suisse, c’était pratique d’être informé des taux de change, desmodalités pour les déclarations d’impôts, des évolutions législatives…et d’avoir quelques nouvelles du pays » explique Nicole. « Dans lafamille, on a beaucoup bourlingué : mon mari a participé à desexpéditions antarctiques comme diéséliste avant de rejoindre le Cernoù il travaillait à la cryogénie. Mes origines familiales sont de toutesles provinces de France, j’ai travaillé dans l’édition… Bref, l’ouverturene nous fait pas peur ! » Et si la famille ne revient qu’une fois tous lesdeux ans en moyenne en Suisse, c’est parce que « ce n’est pas toutprès… et qu’il fait si bon vivre ici, sous le soleil, à trois minutes de lamer. On est d’un peu partout et on essaye de vivre bien là où on setrouve » conclut Nicole. C’est peut-être cela le secret du bonheur.Jean Davet, ancien responsable dʼatelier.Les services que le GTE propose aux retraités- En amont, aide à la préparation du dossier et calcul du droit à la retraite.- Coordination des régimes suisse et français, particulièrement pendant la période de pré-retraite.- Aide à la déclaration fiscale : les retraités sont de fervents adeptes des permanences.- Informations sur le deuxième et le troisième pilier, à une époque où la réglementation change très régulièrement.- Conseils aux rentiers suisses qui veulent s’installer en France et s’informer sur les démarches à suivre (déménagement, couverture sociale,impôts, …)- Le <strong>Frontalier</strong> Magazine, naturellement.- Et, qui sait, peut-être bientôt, un « club » de frontaliers retraités pour des balades, sorties resto, spectacles, voyages… Avis aux amateurs !(Aujourd’hui, ils sont 1 884 adhérents retraités à adhérer au GTE. Parmi eux, un certain Michel Charrat…).Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 23


FRANCHE-COMTÉJean-Pierre Tenoux, journaliste« Dis-moi où tu habites… »Alexandre Moine, professeur d’université, a voulu comprendre les flux de populations qui conduisentFrançais et Suisses à choisir de résider d’un côté ou de l’autre de la frontière dans l’Arcjurassien. Il remet en cause bien des idées reçues.Alexandre Moine, professeur dʼUniversité à Besançon,auteur de lʼétude « La mobilité résidentielle transfrontalière etle fonctionnement du marché immobilier dans lʼArc Jurassienfranco-suisse ».Quels critères incitent un travailleur français à habiter d’uncôté ou de l’autre de la frontière ? Est-il vrai que de plusen plus de citoyens helvétiques viennent s’installer dansle Doubs et le Jura ? Si oui, pourquoi ? Autant de questions qui,depuis des lustres, suscitent des débats. A Besançon, AlexandreMoine a voulu en avoir le cœur net, sur des bases scientifiques.Ce professeur de géographie du laboratoire ThéMA de l’Universitéde Franche-Comté, vice-président du Forum Transfrontalier, adisséqué les flux migratoires et leurs conséquences en termesde lieux de résidences, avec ses collègues de l’Université deNeuchâtel et l’aide de l’Office statistique de l’Arc jurassien. Il nouslivre ses conclusions.24 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.org<strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> : Comment comprendre qu’on parleautant des « effets frontière » dans l’Arc jurassien et qu’on ensache si peu ?Alexandre Moine : L’une des difficultés est de réunir les donnéescar elles sont disséminées. En 1959, le mémoire Daveau a été l’undes premiers à s’interroger sur le fait qu’une frontière puisse modifierl’existence des habitants et entraîner des modes de vie différents dansdes conditions naturelles à peu près identiques. A l’époque, on estimaitles frontaliers à 500 sur la totalité de l’Arc jurassien ! Aujourd’hui,ils sont 40 000, chiffre en progression constante puisqu’il était de 13000 à 16 000 dans les années 90. C’est un champ d’observationsnouveau qui s’ouvre à nous.Quel en a été votre postulat ? Quel angle d’analyse avez-vousretenu ?Nous sommes partis d’un constat fait dans la partie suisse de l’Arcjurassien. A savoir que la vitalité de l’immobilier était une caractéristiquedu versant français et que lespromoteurs locaux tentaient d’y attirer lesclients suisses, dans le Doubs notamment.Ce qui laissait supposer qu’un fluxcroissant de ressortissants quittaient laConfédération pour la Franche-Comté. Lesmarchés immobiliers du canton deNeuchâtel, à La Chaux-de-Fonds et au Locle, seraient devenusatones à cause de ce basculement, entendait-on. Les professionnelset les élus suisses s’en inquiétaient. Il fallait le vérifier.Certains prétendent que l’Arc jurassien découvre les affres deGenève et Annemasse. Le parallèle vous paraît-il pertinent ?C’est mélanger des dynamiques qui n’ont rien à voir. Au sud,Genève est un espace très contraint, une ville internationale avecbeaucoup de tertiaire, une population importante, des hautsrevenus. Elle ne peut plus se développer, ce qui explique ces reversementssur la Savoie et l’Ain. A l’inverse, au nord, vers Bâle, il y a desdisponibilités foncières mais leurs coûts sont tels que des Allemandset des Suisses choisissent la France. Les motivations sont différentes.Dans notre étude sur cette mobilité résidentielle, nous démontronsque le problème concerne la bande frontalière entre Morteau et LesRousses car c’est là que se développe l’essentiel du travail frontalier.Maîche, Damprichard ou Le Russey échappent à cette logique. VersMaîche, le vis-à-vis de la Suisse est fait de montagne et de rural. Leslieux d’embauche sont trop éloignés et les conditions de circulationtrop difficiles l’hiver pour que cela suscite des effets de masse. EntrePontarlier et Métabief Mont d’Or, nous sommes au cœur de la question.A l’immobilier lié au travail frontalier, s’ajoute la problématiquede l’hébergement touristique. De Mouthe à Chapelle-des-Bois, c’estun « entre deux » avec sa dynamique. Cet effet frontière se ressentà 30 km par rapport au point de franchissement, soit 20 km à vold’oiseau.Comment cela s’est-il traduit, sur le marché du logement ?On a vu surgir depuis cinq ans des lotissements de frontaliers, auplus près des lieux de passage, aux Verrières ou à La Cluse-et-Mijouxpar exemple. Ils se remarquent par la taille et le coût des lots, plusélevés que d’ordinaire en raison du pouvoir d’achat de ces salariéset de leur propension à posséder une demeure qui leur donne unevisibilité. A Morteau, une maison de frontalier, c’est 150m 2 enmoyenne. La conséquence, c’est que le tourisme est en danger.Entre louer douze semaines à des vacanciers et l’année complèteà des travailleurs français en Suisse, peu de propriétaires hésitent,pour des raisons de rentabilité. La Franche-Comté devra se demandersi elle a encore les moyens de sa politique touristique en termes“A l’immobilier lié au travail frontalier,s’ajoute la problématiquede l’hébergement touristique..”d’hébergement. Autre inquiétude, l’habitat individuel devientanarchique. Quand un maire n’a plus de foncier, le frontalier choisitun terrain privé qui lui plaît, l’achète et bâtit. C’est la pratique dans90 % des cas. Comme les plans locaux d’urbanisme ont été adoptésen ordre dispersé, que les petites communes veulent que leurpopulation croisse, la cohérence d’ensemble ne peut être assurée.Cela se fait au détriment du logement social. Les agents de la DDEont coutume de dire que c’est « comme si une poignée de maisonsavait été lâchée du ciel ».Quelle pourrait être la solution, pour harmoniser ces implantations?La mise en place de schémas de cohérence territoriale. Ce sont desdocuments qui déterminent un projet de territoire et intègrentl’urbanisme, l’habitat, les déplacements, les équipements commerciauxdans un environnement préservé et valorisé. Ils ne sont pasprescriptifs mais leurs orientations sont respectées lors de l’établissementdes plans locaux d’urbanisme. Cecidit, le retard est tel que le fait accomplis’imposera en grande partie. Le Pays duHaut-Doubs prévoit d’en adopter un, leParc naturel du Haut-Jura aussi, un projetexiste vers Belfort et Montbéliard. Il n’y ahélas rien d’annoncé dans le Pays horlogermais j’espère que le Parc naturel <strong>transfrontalier</strong>, en cours de constitution,fera « office de », avec ses contraintes propres.Si nous en revenons aux flux, combien de Suisses, dans ceslogements ?Lors du recensement 2006 ce sont 33 000 ménages suisses, soit177 000 personnes, qui vivaient en France mais il est difficile detraduire localement ce chiffre. Si on zoome sur le nord du canton deNeuchâtel, entre les années 2007 et 2009, 1 500 migrants sontpartis en France sur l’ensemble de la période, dont 35 % pours’installer dans l’Arc jurassien global et 7 % dans la bande frontièredes 30 km entre Maîche et Mouthe. C’est très ténu et ça ne correspondpas à l’idée d’une arrivée en masse. A l’inverse, 88 000 Françaishabitaient en Suisse, soit l’équivalent d’une moitié des Suissesenregistrés en France. Ce sont des flux de quelques centaines depersonnes par an, ce qui est insignifiant.Comment sont-ils constitués ?Les types de ménages concernés sont différents. Certains frontaliersparticipent à ce flux vers la France dans le cadre d’une véritablestratégie résidentielle. Ce sont les jeunes, isolés ou en couple, à 90 %sans enfants, plutôt dans le tertiaire, diplômés, avec un pouvoird’achat leur permettant d’assumer un loyer local, qui ont préféré audépart habiter en Suisse dans une logique de proximité avec leurlieu de travail, pour s’éviter du temps de transport et mieux profiterde la vie. Quand une naissance survient, ils reviennent en Franceafin d’y bénéficier de crèches et dans la perspective de la scolarisationcar le système helvétique ne leur convient pas. Ils ont les moyensd’acquérir leur logement, parfois dès l’âge de 26 ans. L’autre profil,ce sont les Suisses qui s’installent en France. La plupart sont desdoubles nationaux, soit que la personne seule dispose du statut, soitque le ménage soit composé d’un conjoint suisse et d’un autrefrançais, portugais, italien, etc. L’accession à la propriété les taraudeet elle est plus facile en France pour l’obtention d’un prêt ou enraison du coût du foncier. Ils ont 30 ou 35 ans et deviennent alorsdes frontaliers, ce dont ils souffrent un peu. Enfin, des retraitéschoisissent notre pays pour y finir leurs jours. Ces mouvements nesont pas déstabilisants pour le marché du logement. Ils ne font ques’ajouter et renforcer ses tendances.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 25


ECONOMIEJean-Pierre Tenoux, journalisteLa France forme pour SwatchConseil régional de Franche-Comté, Etat et Pôle Emploi ont choisi d’accompagner l’implantationdu groupe horloger à Boncourt, dans le Jura suisse. Le but : éviter que des salariés françaissoient débauchés et permettre à des chômeurs de retrouver un travail.Les premiers engins de chantier sont entrés en action en marssur une partie des 70 000 m 2 dont le groupe Swatch s’est rendupropriétaire à Boncourt, dans le canton suisse du Jura. Sur cettezone d’activité du secteur de « La queue au loup », dont il possèdedésormais la moitié de la superficie, près de la plate-forme douanière,à proximité de l’autoroute vers Bure, l’horloger ouvrira en 2013 sanouvelle unité dédiée à l’assemblage de montres et de mouvements,ainsi qu’à la production. A terme, d’ici 2020, près d’un millier depersonnes pourraient y être employées, même si les chiffres ne fontpour l’instant état que de 700 à 800 salariés. Au départ, ils serontenviron 200 hommes et femmes à inaugurer ses ateliers. Elus etacteurs économiques locaux s’en réjouissent car de nombreux emploisinduits seront créés, notamment dans les services. Mais desinquiétudes se font jour aussi. En raison de l’afflux de travailleursfrontaliers qui en découlera et qui pourrait, si l’implantation n’étaitpas gérée avec soin, provoquer de graves déséquilibres.Côté suisse, ces préoccupations restent relatives. Mais le déléguérégional du syndicat UNIA pour la zone Transjurane, Pierre LuigiFedele, a demandé que la priorité d’embauche soit donnée à lamain d’œuvre du canton. Il a promis d’être vigilant sur les salaires etles conditions d’emploi, afin que tous les futurs collaborateursde cette division ETA du groupe Swatch soient traités sur unpied d’égalité, qu’ils soient nationaux ou frontaliers, et qu’il n’y ait nidumping social ni privilèges.En France, en revanche, c’est le branle bat de combat. Si l’opportuniténe peut être ignorée, entre Montbéliard et Belfort où le tauxde chômage est de 11,2 % aujourd’hui, avec des pointes à 20 %dans plusieurs communes autour de la ville de Delle, beaucoupcraignent que l’horloger débauche des personnels dansles entreprises industrielles françaises. La page entière depublicité publiée dans le journal L’Est Républicain, dimanche20 mai 2012, ne les a guère rassurés sur ce point. Swatch y listaità l’intention des Français « prêts à relever le défi » et à « s’investir dansune formation sur certains de ses sites », les huit grandes« compétences » qu’il recherchait. Il leur promettait des « conditionsd’engagement intéressantes » et « d’excellentes prestationssociales ». Avant de conclure : « Nous nous réjouissons de faire votreconnaissance ».Siège principal du groupe Swatch à Bienne.26 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgEn toute libertéSi chacun se dit heureux d’un développement qui ne pourra quedynamiser ce bassin <strong>transfrontalier</strong>, beaucoup de décideurs enFranche-Comté espéraient que les chômeurs en profiteraientd’abord. Sinon qu’ils seraient les seuls concernés. Certes, Tag Heuer,qui porte son propre projet dans le village limitrophe de Chenevez,avec 150 créations de postes, a prévenu qu’ils n’entendait pas quel’Etat ou des collectivités françaises se mêlent de ses affaires en Suisseet qu’il recruterait ses collaborateurs en toute liberté, en fonction deses besoins. Avec diplomatie, il a aimablement ajouté que celabénéficiera aux territoires des deux versants de la frontière. Legroupe Swatch, pour sa part, n’étant pas opposé à des échanges« raisonnables », le préfet Christian Decharrière et la présidente duconseil régional, Marie-Guide Dufay, ont constitué une cellule deveille pour répondre à l’appel à l’aide du président de l’Union desindustries et métiers de la métallurgie du nord Franche-Comté, GillesKohler. « S’ils recrutent des chômeurs, je ne peux qu’applaudir », avaitdéclaré celui-ci au quotidien romand Le Temps, le lundi 12 décembre2011. « Mais le risque est bien réel de voir partir en Suisse nos ouvriersqualifiés ». L’homme avait énuméré quelques-uns de cesemplois précieux et difficiles à remplacer qu’il voulait conserveren France : conducteurs de commandes numériques, usineurs,décolleteurs… une liste quasi identique à celle des « compétences »recherchées pour son « parc industriel » en gestation par le groupeSwatch dans sa publicité.Quoi qu’il en soit, le dispositif adopté avec l’accord du groupeSwatch devrait limiter les désagréments. Son maître d’œuvre, c’estPôle Emploi. Son credo, c’est de privilégier la reconversion par laformation. Sa méthode, c’est le recrutement par simulation. « Nouscommençons par procéder à des analyses fines des postes proposés,explique Christine Clémencier, directrice de Pôle Emploi à Belfortet Delle. Nous repérons les habiletés qu’ils requièrent. Nousconstruisons des tests pour identifier dans nos fichiers les demandeursd’emploi qui les ont, tests que nous validons ensuite prèsd’opérateurs déjà en poste au sein de la division ETA-Swatch.Lorsque leur efficacité est démontrée, nous les faisons passer auxcandidats possibles. Ce qui signifie que nous ne travaillons pas àpartir du CV mais des capacités réelles des personnes, qu’elles soientinnées, acquises dans une expérience professionnelle ou dans la pratiqued’un loisir ».Aptitude à la mobilitéCes postulants « présélectionnés » sont présentés à la direction desressources humaines du groupe Swatch qui, de son côté, décide s’ilssont susceptibles ou non d’intégrer leurs ateliers et donc s’il estopportun de les inscrire à l’un des modules de formation misen place et communs à la France et à la Suisse. Si un demandeurd’emploi dispose déjà de compétences significatives, l’horloger peutle dispenser de l’étape préliminaire et le former lui-même dans lecadre d’un tutorat dans l’une ou l’autre de ses unités en Suisse, ce quiimplique une aptitude à la mobilité. Ceux qui sont pris en chargedans le dispositif piloté par le Conseil régional, financé par cettecollectivité et par Pôle Emploi à hauteur de 100 000 € chacun à cestade, ont le statut de stagiaires de la formation professionnelle ettouchent une indemnité. Cette méthode innovante de sélection parsimulation « a été reconnue par la Halde, car elle est ouverte à toutle monde, sans aucune discrimination liée à l’âge, au sexe, auparcours antérieur », se félicite Christine Clémencier.Sur les 280 premiers demandeurs d’emploi « repérés » dans lesfichiers, 107 ont adhéré au projet, dont 27 % de jeunes de moins de26 ans et 15 % de seniors, et plus de 50 % ont passé avec succès letest de capacités. La DRH du groupe Swatch et les responsables dela formation les ont rencontrés, quelques-uns ont été recrutésdirectement pour un tutorat et trente autres entreront en formationprès de leur domicile. Ils ont été dix fin mai, dix suivront débutseptembre, dix autres fin novembre. « Nous allons accompagner lamontée en puissance de Swatch qui se fera sur plusieurs années »,souligne la directrice Pôle Emploi de Belfort et Delle. Au départ, celleciavait prévu de ne pas publier d’offres avant d’avoir « épluché » sesfichiers de demandeurs en attente, pour donner toute leur chanceà ces derniers. Sans contester cette philosophie sociale, ETA-Swatch,avec sa fameuse page de publicité, a rappelé qu’il ne s’interdisait paspour autant d’élargir la quête.Contretemps pour Tag HeuerC’est une mésaventure dont la marque aurait volontiers faitl’économie. Sur le chantier de sa manufacture à Chevenez,près de Boncourt, qui emploiera de 100 à 150 personnesdont 50 % de frontaliers courant 2013, une pelleteuse a misau jour des vestiges archéologiques de l’âge du fer. Il ne s’agitque des restes d’un feu et de quelques poteries, selon ladirection, mais les travaux de terrassement ont été aussitôtsuspendus sur instruction des services de la République etCanton du Jura. Le temps, pour les spécialistes, de déterminers’il ne s’agit que de traces isolées ou si elles sont révélatricesde la présence d’un site à préserver, ce qui serait une mauvaisenouvelle pour Tag Heuer. L’arrêt du chantier, selon cequ’il en adviendra, durera entre six semaines et trois mois.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 27


EUROPEMichel Eggs, Tribune de GenèveTaxe européenne sur les émissions polluantesMenace de guerre commercialeUn bras de fer est engagé entre l’UE et le reste du monde hostile au système de taxation dusecteur de l’aviation. Les Etats-Unis, la Chine et la Russie mènent le combat. La lutte contre lesémissions de CO2 touche aussi les fabricants de voitures.Depuis l’avènement des vols à bas prix,les compagnies aériennes ont multipliéles dessertes… et leur empreintecarbone. Au point que les émissions polluantesdirectes des vols empruntant le cieleuropéen représentent actuellement 3 % dutotal des gaz à effet de serre émis au seinde l’UE, nettement plus si l’on tient comptedes effets indirects. L’aviation exerce uneincidence sur le climat car elle dégage desémissions de dioxyde de carbone, d’oxydesd’azote, de vapeur d’eau, ainsi que des particulesde sulfate et de suie. A cela s’ajoutentles effets encore mal connus des nuagescirrus. Laisser le transport aérien à l’écart dela lutte contre le réchauffement climatiquen’a donc plus sa raison d’être pour l’Unioneuropéenne: dès le 1er janvier 2012, lesactivités aériennes sont intégrées dans lesystème d’échanges de quotas d’émissionde gaz à effet de serre que l’UE a établi en2003 pour favoriser la réduction desémissions de ces gaz. Cette logique dupollueur-payeur a toutefois suscité unelevée de boucliers qui prend une dimensionénorme. Ce n’est rien moins qu’uneguerre commerciale mondiale qui menaced’éclater.Les chefs d’Etat et de gouvernement desvingt-sept Etats membres se sont donnéspour but de limiter le réchauffement planétairemoyen à deux degrés par rapport àl’époque préindustrielle. Pour réaliser cetobjectif, il est indispensable de stabiliser laconcentration de gaz à effet de serre dansl’atmosphère. Jusqu’à la conclusion d’unaccord mondial global pour l’après 2012 –on en est encore loin… - l’Union européennea pris l’engagement ferme deréduire ses émissions de gaz à effet de serred’au moins 20 % d’ici à 2020 par rapportaux niveaux atteints en 1990.Facture saléePour Bruxelles, il est clair que tous lessecteurs de l’économie communautairedoivent faire leur part d’efforts. D’où sadécision de soumettre le transport aérien àla taxe environnementale sur les émissionsde gaz à effet de serre en intégrant lesactivités de ce secteur dans le système communautaired’échanges de quotas d’émission.Il faut savoir qu’un passager d’un volGenève-New York/retour génère à peu prèsle même niveau d’émission qu’un Européenmoyen pour chauffer sa maison pendantune année entière.Toutes les compagnies aériennes, y compriscelles des pays tiers, doivent à partir du1 er janvier 2012 acquérir et restituer desquotas d’émission pour leurs vols au départet à l’arrivée des aéroports sis sur le sol del’Union européenne et des pays de l’Espaceéconomique européen (Islande, Liechtensteinet Norvège). Concrètement, les opérateursdesservant un aéroport de l’Union doivent«racheter» l’équivalent de 15 % de leursémissions de CO2. Les factures tomberonten mars 2013. Elles seront de l’ordre de300 millions d’euros, estime la Commissioneuropéenne, qui évalue l’incidence sur leprix du billet d’avion entre 2 et 9 € pour unvol aller-retour intra-européen et à 12 €pour un vol transatlantique. Le montantsera beaucoup plus élevé, affirme l’Associationinternationale de transport aérien (IATA)qui le chiffre à plus de 900 millionsd’euros pour 2012 ; elle prévoit même unsurcoût de l’ordre de 18 milliards d’eurospour la période 2012-2020.Pour les récalcitrants, le tarif des amendesest salé: toute compagnie qui ne soumettrapas devra payer 100 euros par tonne deCO2 émise et la sanction pourra allerjusqu’à l’interdiction de vol en Europe. C’està quoi s’exposent les compagnies deplusieurs pays qui contestent le système mis28 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgen place et le jugent contraire au droitinternational. Leur opposition s’est d’abordmanifestée sur le plan juridique. Les associationsde compagnies étasuniennes etcanadiennes, mais aussi le Secrétariat d’Etataméricain pour l’Energie et le Changementclimatique ont attaqué devant la Cour dejustice de l’Union européenne la directivede l’UE intégrant les activités aériennes dansle système communautaire d’échange dequotas d’émission de gaz à effet de serre.Dix jours avant l’entrée en vigueur de ladirective, la Cour de justice a confirmé savalidité. Les juges ont notamment soulignéque l’application du système mis en placene méconnaît pas le principe de territorialiténi celui de la souveraineté des Etats tiersdès lors qu’il ne leur est applicable quelorsque leurs aéronefs se trouvent physiquementsur le territoire de l’un des Etatsmembres de l’Union et sont ainsi soumis à lapleine juridiction de l’Union. Les juges ontégalement justifié le fait que le calcul desquotas à restituer englobe l’ensemble d’unvol et non pas sa seule partie européenne.Mesures de rétorsionDe juridique, le conflit est maintenantdevenu politique et économique. L’administrationde l’aviation civile chinoise ainterdit aux compagnies nationales depayer la taxe européenne (évaluée pourelles à 97 millions d’euros en 2012, etquatre fois plus à l’horizon 2020). Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants en a faitautant: elle a voté un texte interdisant auxcompagnies américaines de s’acquitter decette taxe carbone et elle a invité Washingtonà user de tous les outils à sa disposition pourque l’UE fasse marche arrière. La Russie amenacé, pour sa part, de limiter le survol dela Sibérie par les compagnies de l’UE.Moscou a d’ailleurs servi de cadre à laréunion de pays opposés aux mesures del’UE. Vingt-trois d’entre eux, emmenés parles Etats-Unis, la Chine et la Russie (l’Inde, leJapon, l’Arabie saoudite y font aussi partie),se sont engagés à coordonner des mesuresde rétorsions pour faire plier l’UE.Bruxelles a immédiatement réagi en affirmantque l’UE ne céderait pas et que seule la miseen place d’un système global pour réduireles émissions, à l’échelon mondial, laconvaincrait de modifier ou de suspendrela directive contestée. La tension est tellequ’elle pourrait entraîner une guerrecommerciale entre l’UE et le « reste dumonde ». Début mars, on apprenait quePékin refusait d’approuver les commandesde 45 Airbus par des compagnies chinoisesen raison de la taxe carbone, ce qui représenteun manque à gagner de 12 milliardsde dollars pour l’avionneur européen. Dansla foulée, Airbus et six compagnies (dont AirFrance, Lufthansa et British Airways) se sontassociés pour dénoncer la taxe carboneauprès des dirigeants européens, soulignantque cette taxe constitue une « menaceinadmissible » pour leur secteur d’activité.La compagnie Swiss s’est jointe au mouvement; elle évalue à plus de 10 millions defrancs par année l’incidence qu’aura la taxecarbone sur ses comptes.Les voitures de luxe sur la mauvaise voieLa réduction des émissions de CO2 des voitures particulières constitue un autre cheval de bataille de Bruxelles, le transport routier étantresponsable de 17,5 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe (elles ont augmenté de 23 % entre 1990 et 2009…) Des objectifscontraignants ont été fixés aux constructeurs. En 2010, une voiture neuve émettait en moyenne 140.3 grammes de CO2 par kilomètre(gCO2/km). D’ici à 2015, le niveau moyen d’émission ne devra pas dépasser 130 g CO2/km, une norme que 65 % des voituresneuves d’un constructeur devront atteindre dès cette année (75 % en 2013, 80 % en 2014 et 100 % en 2015).L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) relève que trente-deux fabricants, représentant presque 80 % des immatriculationsau sein de l’UE, avaient atteint leur objectif 2012 voilà deux ans. Fiat (125) et Toyota (129) satisfont déjà les exigences de 2015 et Peugeot(131), Citroën (131) voire Renault (134) et Hyundai (134) y sont proches. Mais tous ne peuvent pas en dire autant : des amendesportant en tout sur 10 milliards d’euros menacent les mauvais élèves. Ceux-ci ont pour nom quasiment toutes les voitures de luxe. Avecsa Veyron (539 g CO2/km !), Bugatti est passible d’une amende de 40 000 euros par voiture vendue, Bentley de 20 000 euros, Maseratide 18 000 euros, Lamborghini de 17 000 et Rolls-Royce de 12 500 euros !Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 29


TRANSPORTSQuentin Déal, Commission transportsPoint de situationTraversées quotidiennes du LémanLe 6 décembre dernier, la Sous-commission Transport Lacustre (SCTL) du GTE a soumis à laCompagnie générale de navigation (CGN) un plan d’action contenant une série de mesures visantà améliorer nos conditions de transport sur les 3 lignes utilisées par les frontaliers.Perspectives 2013Des passagers de plus en plus nombreux à emprunterla ligne Lausanne-Evian.La mesure la plus importante concernela ligne N2 Thonon-Lausanne : unbateau supplémentaire le matin à 7hà Thonon et une nouvelle traversée lesoir à 19h30 à Lausanne (Navibus)permettent de combler le trou constatéentre 18h30 et 20h30. Cette mesure est entréeen vigueur le lundi 27 février 2012. Latraversée de 19h30 aura lieu toute l’annéesauf l’été du 24.06 au 09.09, le Navibusétant pris par une autre course…Des mesures concernant la sécurité ontégalement été prises : présentation du fonctionnementdes radeaux, communicationrégulière des consignes, meilleure accessibilitédes gilets de sauvetage sur le Léman,retrait du Col-Vert sur la N4 (Chens–Nyon).D’autres points vont contribuer à améliorerle quotidien des usagers : une communicationplus systématique des changementsd’horaires, un rappel des contrôles desbillets à la sortie (N1 Evian-Lausanne), 2 passerellespour les traversées matin et soir surle bateau Léman, l’ouverture des portes à16h55 à Ouchy, le remplacement des vieuxsièges jaunes sur le Léman.La CGN transmet désormais chaque moisau GTE les chiffres de la fréquentation denos 3 lignes, et nous a informés du mode decalcul appliqué dans la comptabilité analytique.Cela permet de mieux comprendre lesrésultats publiés sur la rentabilité des lignes.L’abri du quai à Ouchy pour les Navibus estsoumis à des études complémentaires del’Office Fédéral des Transports à Berne, ildevrait voir (enfin) le jour cet été… !Situation actuelle de lafréquentationC’est LE sujet préoccupant ! Les chiffres de lafréquentation du 1 er trimestre comparésavec ceux de 2011 montrent des haussestoujours très soutenues sur les 3 lignes :• + 18 % pour la N1• + 43 % pour la N2• + 20 % pour la N4 !Les risques de saturation à court terme, ladégradation de nos conditions de transportseront au cœur des contacts réguliers quenous entretenons avec la CGN et les autoritéssuisses et françaises.Globalement, les horaires 2013 seront pourles 3 lignes N1, N2 et N4 très proches deshoraires 2012, avec néanmoins des adaptationsque la CGN a pris en compte suiteaux demandes du GTE, mais qui sont conditionnéesau financement par les autoritéssuisses et françaises.• Le bateau de 22h30 à Ouchy par Navibusdesservirait Evian (22h50) et ensuite Thonon(23h15).• Le Navibus faisant les soirs d’été la courseOuchy-Le Bouveret pourrait être réaffectépour la traversée de 19h30 Lausanne-Thonon.• Proposition sur la ligne N2 de mettre enplace des traversées à 7h le samedi à Thonon: en 2012, cette traversée est enplace seulement l’été du 24.06 au 09.09.Selon la fréquentation, proposition d’inscrirecette traversée toute l’année en 2013.• Pour la N4, ajout d’une traversée à 19h23à Nyon pour Chens pour combler le trouentre 18h35 et 20h10.En contrepartie de ces avancées, la CGNenvisage d’augmenter les tarifs desabonnements. A l’heure où nous rédigeonscet article, nous n’avons reçu aucundétail de la CGN ! La SCTL ne manquera pasde vigilance pour limiter au maximum lesaugmentations de tarifs.Réorganisation de la CGNLa réorganisation de la CGN a été entérinéeà l’AG du 16 mai. Les trois cantonssuisses (Genève, Vaud et Valais) détiennentdésormais la majorité du capital et ont ainsien main les destinées de la société. Cetterestructuration doit permettre à la CGN definancer les investissements bloqués depuisplusieurs années et d’étudier la constructiond’un nouveau bateau nécessaire pourrépondre à sa mission de transport public.30 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


TRANSPORTS BRÈVESwww.frontalier.orgCEVA : ça avance !La partie française de la nouvelle ligne de chemin de fer entre Genève et Annemasse estmaintenant financée, si l’on en croit les communiqués et articles de presse publiés fin avril.La motion votée à l’unanimité par les 700 frontaliers présents au congrès du GTE àArchamps en mars a peut-être encouragé les élus français à accélérer leurs décisions. Lecoût de la partie française a été évalué à 231,35 millions d’euros. L’Etat payera 45 M €,la région Rhône-Alpes (RRA) 55 M €, le département de la Haute-Savoie 55 M €, RFF(Réseau ferré de France) 35 M €, CFF (Chemin de fer fédéraux) 12 M €, l’Union européenne0,6 M € et les collectivités locales françaises (Annemasse Agglo et autres communautés decommunes) 28,75 M €. Les collectivités locales concernées devaient encore se mettred’accord sur la répartition exacte de ce dernier montant pour qu’un accord officiel soitannoncé.Par ailleurs, lors d’une réunion de travail le 19 avril 2012, le GTE et l’association d’usagersARDSL ont proposé aux autorités régionales (RRA) et cantonales de Genève ainsi qu’àla SNCF un ensemble de mesures pour compenser la suppression des trains entreAnnemasse et Genève dès mai 2013. Il s’agit principalement de la proposition de mise enservice de bus rapides entre les gares d’Annemasse et Genève (voir <strong>Frontalier</strong> Magazined’Avril 2012) et l’utilisation et le renforcement des lignes de cars Lihsa existantes T71(Thonon-Genève) et T72 (Annecy-Genève). Il ne doit pas y avoir de cars TER-SNCF concurrentssur ces lignes mais au contraire une collaboration la plus complète possible de laSNCF et de RRA avec le <strong>Groupement</strong> local de coopération transfrontalière (GLCT) encharge des transports par cars. Entre Annemasse et Annecy, nous préconisons le renforcementdes trains. D’autres cars sont demandés sur certaines autres destinations pourremplacer les trains supprimés pendant les 4 ans que dureront les travaux.Baisse des tarifs des cars inter-urbains en Haute-SavoieCette bonne nouvelle a été annoncée enavril. Les nouveaux tarifs sont en vigueursur les cars « Lihsa ». Le conseil général dela Haute-Savoie veut ainsi encouragerl’utilisation du car entre les différenteslocalités du département. Malheureusement,les lignes transfrontalières ne sontpas concernées par ces baisses de tarifs etrestent très chères, en particulier pour lesusagers qui n’ont pas la chance detravailler en Suisse.Mini-BrèvesForum sur le stationnement à GenèveLe GTE a participé le 16 avril 2012 à cetteréunion qui a permis à une centaine depersonnes de discuter des solutions àapporter dans les années futures auxproblèmes de stationnements à Genève(P+R, motos, stationnement hors ville deGenève, stationnement privé).CovoiturageComme prévu, le partenariatdu GTE avec Green Monkeys(co-voiturage sécurisé et« intelligent » a été signé le29 mars 2012. Rendez-vous sur le sitegreenmonkeys.com pour comprendre lefonctionnement et les avantages dusystème… et surtout vous inscrire enbénéficiant des conditions spéciales desadhérents du GTE.Extrait des horairesde bus - ligne O des TPG(Ferney-Meyrin)ALLERLycée International 6h55 7h25 7h55 8h25Avenue du Jura 6h58 7h28 7h58 8h28Ferney-Voltaire-Mairie 7h00 7h30 8h00 8h30Prévessin-Moëns-Mairie 7h05 7h35 8h05 8h35Parc des Anneaux 7h13 7h43 8h13 8h43Meyrin-Gravière 7h18 7h48 8h18 8h48RETOURMeyrin-GravièreParc des Anneaux17h14 17h44 18h14 18h4417h19 17h49 18h19 18h49Prévessin-Moëns-Mairie 17h27 17h57 18h27 18h57Ferney-Voltaire-MairieAvenue du JuraLycée InternationalPlus d’horaires sur : tpg.ch/fr/ligneo17h32 18h02 18h32 19h0217h33 18h03 18h33 19h0317h37 18h07 18h37 19h07Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 31


PRÉVOYANCERente ou capital de retraite ?L’heure d’une retraite bien méritée se profile à l’horizon. Quelles qu’elles soient, chacune de vosdécisions aura un impact sur votre budget, votre fiscalité et la transmission de la fortune à seshéritiers.Préparer sa retraite cʼest égalementpréparer lʼavenir.Georges a 59 ans, marié et père de 3 enfants autonomes.Comme la majorité des personnes approchant la soixantaine,les premières questions d’une fin de carrière commencent à sedessiner dans son esprit. Il se dit qu’une retraite anticipée à 62 anslui permettrait de profiter, de vivre ses passions, laissées trop longtempsde côté. Il est propriétaire d’une villa en zone frontalière françaiseet n’a pas de grandes économies, celles-ci ayant plutôt servi àpayer sa maison et à l’entretenir. En revanche, ayant passé la plupartde son temps chez un employeur suisse, il a pu se créer un fonds depensions conséquent ainsi qu’un petit capital constitué dans le cadred’un 3 ème pilier A.Le premier constat montre que Georges a très peu de capitaux« liquides ». Sa maison et son fonds de pensions constituent l’essentielde ses avoirs de retraite.Le premier conseil à donner à Georges serait de faire une photographiede ses biens, revenus et charges. Après quelques questionsbien posées, il parvient à établir un bilan de sa situation.Définir ses objectifs et ses prioritésGeorges veut garder sa maison et la transmettre à ses enfants.Comme évoqué, il compte bien se retirer du monde professionneldans 3 ans. Il est d’autant plus confiant quand l’expert lui annoncela somme importante de ses capitaux de prévoyance. Toutefois, vuson excellent état de santé, son espérance de vie pourrait bienatteindre 87 ans selon les statistiques. Donc, 25 ans de charges àcouvrir. Bien que bénéficiant d’importants capitaux de prévoyance,une fois planifiés sur cette durée, l’image idyllique qu’il se faisaitd’une retraite opulente a bien vite disparu. Il constate que sesobjectifs sont un peu ambitieux par rapport à ses moyens financiers.Conscient de cette situation, le futur retraité décide de renoncer à saretraite anticipée.De plus, la prise anticipée de son capital du 2 ème pilier serait désastreuse.En effet, ces 3 dernières années seront les plus fertiles enterme de cotisations et d’intérêts. Puis, il devrait gérer ce capital. Avecle manque de rendement sur les marchés financiers et les aléas boursiers,il aurait beaucoup de difficultés à le faire fructifier et surtout lepréserver.Mais Georges ne veut pas laisser son capital dans sa caisse deretraite. En effet, il a appris par son conseiller, qu’en cas de disparitionprématurée du couple, le capital reste acquis à la caisse de pensions.Bien que les prestations d’une rente viagère libre soient inférieures àcelles promises par sa caisse, il opte pour ce type de produit. Cellecilui permettra de lui garantir un revenu fixe, sur lequel sa femme etlui-même pourront compter toute leur vie. Mais surtout, en cas dedécès, le capital reviendrait à leurs 3 enfants.Finalement, Georges ne s’en sort pas trop mal. Il a dû renoncer àl’un de ses objectifs, mais il parvient à conserver sa maison, se garantirun revenu et transmettre son patrimoine à ses enfants.Les situations peuvent varier sensiblement d’une personne à uneautre et chaque cas doit être étudié individuellement en fonction desmoyens à disposition et des objectifs fixés. Nous ne pouvons querecommander aux futurs retraités de se faire accompagner par desexperts et de s’y prendre au plus tôt.Permanences des Rentes Genevoisesau GTELes Rentes genevoises tiennent une permanence dans les locauxdu <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen à Annemasse les 2 ème et4 ème mercredis de chaque mois de 14h à 18h et à Saint-Genis-Pouilly les 1 er et 3 ème mardis de chaque mois de 14h à 18h. Ceservice est exclusivement réservé aux adhérents. Si vous souhaitezprendre rendez-vous, contactez le groupement <strong>transfrontalier</strong>européen au : + 33 (0) 4 50 87 86 38.A Annemasse,Mirjana StarovicA Saint-Genis-Pouilly,Jean-Pierre Durel32 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


BANQUEVotre banque toujours moins distanteCertaines banques de réseau proposent à leurs clients qui le souhaitent des agences virtuelles,fonctionnant 100 % à distance. Le client gagne en temps… et en confort.Ce n’est pas parce que votre banque dispose de plusieurs centainesd’agences en France qu’il faut vous déplacer pour réaliser vos opérations.Notamment les plus courantes. D’ailleurs, un tiers des Françaisdéclare se rendre dans son agence au plus une fois par an. Bienconscients de ce phénomène, et de la concurrence des banques100% en ligne, les réseaux bancaires accélèrent le développementdes accès à distance. Cela passe par un service internet pointu maisaussi, pour certains établissements, par le développement d’uneagence à distance à leurs couleurs.de véritables agences maison, proposant l’intégralité des produits etservices, et dans lesquelles le client reste suivi par un conseillerattitré, et non pas un centre d’appel impersonnel. Tout en conservantson réseau de proximité, la banque se rapproche de son client, le suitlà où il veut, souvent sur des plages horaires élargies.Autre avantage : le client quittant son agence traditionnelle auprofit de l’agence à distance de son réseau conserve son numéro decompte. Il n’a donc pas besoin de modifier ses coordonnées bancairesauprès des différents organismes avec lesquels il est en relation.Efficacité et gain de tempsL’e-banquepopulaire, eLCL, Net Agence deBNP Paribas, Monbanquierenlignedes Caisses d’Epargne oul’Agence Directe deSociété Générale sont« La proximité ne s’exprimeplus en kilomètres, mais entemps »David Bettinger,Directeur Département Développement Commercial etNouveaux Canaux Banque Populaire des AlpesV A L C O M . f r - 330 053745 RC34 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgUn comportement qui évolue« Notre conviction est que les gens vont vouloir effectuer de plus enplus d’opérations sans se rendre dans leur agence, mais sans pourautant perdre un lien avec leur conseiller » explique Olivier Klein,Directeur Général du groupe BPCE. Tout en précisant « Nous pensonsque les changements d’habitude des Français seront impulséspar les jeunes, notamment par les étudiants. Ils regardent de moinsen moins la télévision et préfèrent choisir leurs programmes sur Internet,achètent moins de disques et préfèrent la musique en ligne.Les jeunes ne veulent pas aller en agence, ce qui ne veut pas direqu’ils n’ont pas besoin d’un banquier. Par ailleurs, les étudiants onten plus un besoin évident de mobilité lié à leur cursus. ».L’agence à distance répond tant aux besoins des clients mobiles, quidéménagent et sont loin de leur banque, que des clients appétantsà un mode de relation à distance.Une évolution qui a de l’avenir pour tousUne conviction est que l’e-agence et l’agence physique convergeronttôt ou tard. Pour conserver l’attractivité des agences physiques,une banque doit pouvoir communiquer avec ses clients sans les obligerà se déplacer. Les Français continueront à se rendre en agencepour réaliser des opérations très structurantes pour leur patrimoine,mais pourront effectuer le reste à distance, avec l’aide d’un conseillerde clientèle, par téléphone, Internet ou visiophonie.Ainsi, le client bénéficie non seulement des avantages apportés parle recours à une banque en ligne, mais aussi profite de l’expérienced’un grand groupe bancaire, tout en conservant la sécurité procuréepar la présence d’un grand nom. Une solution qui a de l’avenir.Un démarrage réussi dans le réseauBanque Populaire !Plus de 40 000 clients ont déjà opté pour une agence à distancee-BanquePopulaire alors que le déploiement a commencé début2011.Lancées dans le cours de l’année 2011, toutes les e-BanquePopulairesont désormais opérationnelles. Ces agences conseil enligne offrent toute l’expertise bancaire :• une offre de service complète et équivalent à celle d’uneagence traditionnelle• un chargé de clientèle dédié• des horaires élargis du lundi au samedi : agence joignable53h par semaine• plusieurs canaux de communication : téléphone, mail, visioet chat• une charte qualité : l’engagement d’apporter une réponsesous 48h.• des « avantages de bienvenue » proposés aux nouveaux clientsUtilisation des moyens de communication par les clients pour contacter la banqueJuin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 35


SANTÉPaule Neyrat, Diététicienne et le Dr Philippe PreslesCholestérol et vacancesVous devez surveiller votre cholestérol, donc votre alimentation. Ce qui, en vacances, n'est pastoujours évident, surtout si vous partez à l'étranger. Quelles sont les bonnes stratégies ?quand même pas gâcher vos vacances et vous stresser (ce qui n'estpas bon pour votre cholestérol). Le jour où vous faites un écart, aurestaurant, compensez le lendemain en consommant du poisson etsurtout plus de légumes et de fruitsVacances au sudVous partez dans un pays du sud de la France ou de la planète ?Le respect des règles alimentaires anti-cholestérol vous sera beaucoupplus facile car la cuisine est le plus souvent faite à l'huile d'olive,les viandes rouges et les charcuteries n'y règnent pas, beurre etcrème ne sont pas les vedettes de la gastronomie.C'est le bon moment pour découvrir les bienfaits du régime méditerranéen,d'autant plus qu'il a fait ses preuves scientifiques dans lalutte contre le cholestérol.Fruits, légumes et poissons regorgent sur les marchés : si vous êtesdans une maison de vacances, les courses seront un plaisir. Si vousêtes dans un hôtel ou un club, il y a de grandes chances pour queces produits soient souvent au menu.Vacances à l'étrangerVous le savez bien évidemment. Vous devez éviter le plus possibleles aliments et les produits de l'industrie qui contiennentbeaucoup de graisses saturées : le beurre, la crème et lesfromages fermentés, le saindoux, les charcuteries, les viandes rougesgrasses, les viennoiseries, les pâtisseries.Le bon revers de la médaille, c'est que vous devez manger des poissonsle plus souvent, des viandes blanches et des volailles, ce quin'est pas désagréable, beaucoup de céréales, de légumes et de fruitsd'où le cholestérol est totalement absent.Vacances en familleSi votre médecin vous a donné une liste d'aliments à proscrire et àfavoriser, emportez-la avec vous.Elle servira à briefer ceux qui font les courses et à éviter qu'ils ne rapportentun festival d'acides gras saturés, genre monceau de barquettesde charcuteries ou train de côtes de bœuf bien grasses pourle barbecue ou provision de glaces bien crémeuses alors que dessorbets auraient fait tout aussi bien l'affaire.Mais ne vous prenez pas trop la tête pour autant : il ne faut pasMême si vous parlez parfaitement l'anglais, la barrière de la languerisque fort de se poser : déchiffrer un menu dans un hôtel scandinavepeut vous poser quelques difficultés de compréhension.Si vous avez un IPhone, le problème est résolu ! PicTranslator, vouspropose de prendre une photo du menu qui sera traduit d'un coupdans son intégralité (il y a 16 langues). Mais vous pouvez aussi téléchargerl'application de traduction de Google.Si vous n'avez pas cet équipement, prenez alors le temps (avant departir) de vous faire une traduction, sur Google, de tous les alimentsà "problème cholestérol" dans la langue de votre pays de vacances.Où que ce soit, bougez-vous !Ne passez pas vos vacances vautré toute la journée dans un transatau bord d'une piscine !Les études ne manquent plus qui démontrent que l'exercicephysique est complètement bénéfique car il permet d'augmenter laproportion de bon cholestérol (le HDL).Marche, vélo, natation sont particulièrement recommandés. Vousvisitez des villes, vous marchez. A la campagne, louez-vous un véloet allez vous balader tranquille. Vous êtes au bord de la mer, nagez !Vous allez inévitablement y prendre goût car ces exercices vont vousfaire secréter de bonnes endorphines, ces molécules qui procurentdu plaisir. Vous en aurez besoin à votre retour de vacances car vousvous y êtes habitué. Alors vous continuerez de marcher, vous aurezenvie d'un vélo ou d'aller souvent nager. Et ce sera tout bénéficedans votre combat contre le cholestérol.36 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgTestez vos connaissances sur le cholestérol1. Il est recommandé d’éviter :❏ La viande rouge.❏ Le poisson gras.2. Combien d’œufs peut-on se permettre par semaine ?❏ 2 œufs.❏ 6 œufs.3. Pour cuisiner, il faut éviter :❏ Le beurre.❏ L’huile d’olive.4. Augmenter sa consommation d’avoine, c’est :❏ Une bonne idée.❏ Une mauvaise idée.5. Les margarines enrichies en phytostérol, c’est :❏ Une bonne idée.❏ Une mauvaise idée.6. Quels sont les aliments les plus riches en cholestérol ?❏ Le jaune d’œuf, les abats, les crustacés.❏ Le blanc d’œuf, les margarines molles, le poisson.7. Les produits laitiers allégés en matières grasses, c’est :❏ Une bonne idée.❏ Une mauvaise idée.8. Les céréales à privilégier sont :❏ Complètes.❏ Raffinées.9. Quelle huile privilégier ?❏ L’huile de colza.❏ L’huile de tournesol.10.Le psyllium est une graine :❏ A éviter.❏ Bénéfique en cas d’’excès de cholestérol.Réponses :1. Il est recommandé de privilégier le poissongras.Les oméga-3 ont un effet protecteur surle système cardiovasculaire. C’est le momentd’en profiter.2. On peut se permettre 6 œufs par semaine.Les recommandations se sont assouplies, les dernières étudesmontrant que l’on pouvait manger jusqu’à 6 œufs par semainesans risquer d’augmenter son taux de cholestérol.3. Pour cuisiner, il faut éviter le beurre.Le beurre est riche en cholestérol. Il faut donc l’éviter tout commeles autres produits riches en acides gras saturés, d’origine animale: viandes grasses, charcuteries, produits laitiers…4. Augmenter sa consommation d’avoine, c’est une bonne idée.Les fibres contenues dans l'avoine empêchent en partie laréabsorption des sels biliaires dans l'intestin, ce qui diminue laproduction de cholestérol dans le foie.5. Préférez les margarines enrichies en phytostérol.Les phytostérols ou stérols végétaux ont un effet anticholestérolen diminuant l’absorption du cholestérol au niveau de l’intestin,lequel est alors éliminé dans les selles. C’est pourquoi les industrielsproposent des margarines enrichies en phytostérols.6. Le jaune d’œuf, les abats, les crustacés sont les aliments les plusriches en cholestérol .Le cholestérol se concentre dans le jaune d’œuf (il n’y a doncpas de cholestérol dans le blanc d’œuf). Les abats et les crustacéssont d’autres aliments riches en cholestérol. En revanche, les margarinesmolles (donc végétales, par opposition aux margarinesdures qui sont animales et donc riches en acides gras saturés) etle poisson apportent des acides gras bénéfiques. Le poissonparticulièrement est riche en oméga-3. Attention toutefois, s’ils apportentde bons acides gras, il ne faut pas pour autant en abuser !7. Les produits laitiers allégés en matièresgrasses, c’est une bonne idée.Riches en protéines et en calcium, ils doiventfaire partie du régime alimentaire. Choisir lesversions allégées contribue judicieusement àdiminuer ses apports en acides gras saturés.8. Les céréales complètes sont à privilégier.S’il est indispensable de limiter ses apports en acides gras saturés,il convient parallèlement d’augmenter la part des fibres alimentaires,par l’intermédiaire des fruits, des légumes et des céréales.Or les céréales complètes sont plus riches en fibres.9. L’huile de colza doit être privilégier .L’huile de colza est riche en oméga-3, tandis que l’huile de tournesolest riche en oméga-6.10. Le psyllium est une graine bénéfique en cas d’’excès de cholestérol.Comme l’avoine, le psyllium contient des fibres solubles, bénéfiquesaux personnes qui présentent un taux de cholestérol excessif.C’est ainsi que certains compléments alimentaires destinésaux personnes ayant un excès de cholestérol, contiennent dupsyllium.Communiqué :MMA, partenaire du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen depuis1964, est à votre disposition pour tout renseignementconcernant son contrat Santé Strasbourgeoise, ses contrats Retraite,Placement, Prévoyance, Auto et Multi-risques habitation.Pour nous contacter, téléphonez au 0.810.20.18.20 (numéroazur, prix d’un appel local depuis la France uniquement) ou pare-mail à frontalier@groupe-mma.fr ou consultez notre sitewww.mma.frJuin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 37


LOISIRSColette de Lucia, journalisteAnimations estivalières pour un été « show »Vents de joie, de liesse, de folie : l’été s’annonce « show » pour les estivaliers. Et avec lui, une pléiadede fêtes et de festivals <strong>transfrontalier</strong>s, dont beaucoup au bord de nos chers lacs. En voici quelquesunsqui vont vous laisser des souvenirs marquants.Festival de Montjoux les 5, 6 et 7 juilletSur les rives du lac Léman, courrez assister à la 14 e édition de ce Festival.Organisé par la Maison des Arts Thonon-Evian, ce festival de musique du monde,avec pour invité principal, Yannick Noah, la personnalité préférée des Français,vous entraînera dans une ambiance reggae pleine de rythme et d’énergie. Quantau groupe Zebda, il nous fera « tomber la chemise » entre musique festive etparoles engagées !www.montjouxfestival.comDes pianos à Genève pour jouer à « Je suis à vous »Du 18 juin au 1 er juilletAtmosphère chaleureuse garantie : A l’occasion de la Fête de la Musique, lespassants retrouveront ici et là dans Genève, Carouge, Vernier, Onex et Cologny,des pianos, comme l’an dernier ! Cette première opération de crowdfunding àGenève, concoctée par Tako, suscite la magie de la rencontre. C’est Luke Jerram,artiste britannique multidisciplinaire dont les créations impliquent la sculpture, lesinstallations, l’art vivant qui a eu l’idée de mettre un piano ici et là. Insolites, ilsdéclenchaient des conversations entre pianistes et donateurs. « Play Me I’m Yours »était né et compte bien poursuivre cette voie à vocation caritative et culturelle.www.jouezjesuisavous.com - www.streetpianos.comLes EurockéennesLes 29, 30 juin et 1 er juilletPour sa 24 ème édition, les Eurockéennesde Belfort se jouera entrois rounds de musique sur lapresqu’île enchanteresse duMalsaucy avec quatre scènesdont une lacustre sur le lac.En avant-goût, il y aura del’Electro beach party le 29 juin,le spectacle « Le comte de Bouderbala», et le 1 er juillet et unfestival dans le festival avec le Festivalde Rue. Des vedettes comme The Cure,Cypress Hill, Justice, Mastodon côtoieront des espoirs commeArt District, Dope DOD, Django Django, Sallie Ford, et descoups de coeur comme Alabama Shakes, Electric Guest, LanaDel Rey, Polica, le tout dans un esprit « Eurocks ».www.eurockeennes.frExposition « Marionnettes, territoirede création » à BesançonDu 15 juin au 7 novembre 2012Conçue en partenariat avec l’association nationale des théâtresde marionnettes et des arts associés (THEMAA), cetteexpo met en vedette la marionnette en tant qu’objet d’art.Des traditionnelles marionnettes comtoises du XIX e siècle auxmarionnettes politiques du petit écran (Bébête Show ouGuignols de l’info), cette exposition, qui se déroulera dans leMusée comtois de la Citadelle,dévoile l’art du spectaclevivant, où le visiteur estinvité à participer activementà certains moments.www.citadelle.com38 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


www.frontalier.orgMusilac 2012 à Aix-les-BainsLes 13, 14 et 15 juilletTrois jours de folie avec 33 concerts qui vous attendent pour cetteonzième édition du festival Musilac. Il se déroulera cet été àAix-les-Bains, dans le cadre idyllique et grandeur nature des rivesdu plus grand lac naturel de France : Aix-les-Bains. Au programme :Lenny Kravitz, Bénabar, Dionysos, Le Peuple de l'Herbe, Yuksek,Miossec, Shaka Ponk et Two Door Cinema Club…Le reste à découvrir sur www.musilac.comNuits de Joux au château.Du 27 juillet au 18 aoûtA ciel ouvert, cinq spectacles des plus variés,à raison de deux représentations par soir,telles Le Malade imaginaire, Lorenzacciod’Alfred de Musset, La Campagne de MartinCrimp, « 23 » d’après William Shakespeare, Monprof est un roll de Dennis Kelly, et le Cabaret« climatique » de et par Léopoldine Hummel, seront donnéspendant trois semaines au Château de Joux. Vraiment, c’est du beau spectacle !www.lesnuitsdejoux.frOpéra d’été à Samoëns. Du 11 au 28 juilletAvec pour thème « musique baroque anglaise et opéra romantique français »,l’Académie d’Opéra Europa Musa avec sa légion de musiciens, solistesinternationaux, choeur et orchestre symphonique donnera à Samoënsquatre concerts éblouissants, pour le deuxième été consécutif. Uneréédition largement plébiscitée par les amoureux de grande musiquequi ne manqueront pas cet événement musical, orchestrée de mainde maître par Europa Musa et l'Opéra Studio de Genève. Avec à laclef, un opéra avec entrée libre !Office de tourisme +33 (0)4 50 34 40 28Guitare en scèneà St-Julien-en-Genevois.Du 27, 28 29 juilletEn quatre ans seulement, «GUITARE EN SCENE» s'esthissé au niveau des plus grands rendez-vous musicauxinternationaux. Les artistes s'y sentent tellementbien qu'ils décident, contre toute attente, de jouerensemble pour partager sur scène et devant un publicconquis, un moment d'exception entre stars de la Guitare ! Auprogramme : ZZ Top, Joe Satriani, Gotthard, Seasick Steve, MarkHarman & Hot Rod Rhythm Boys, Robert Gordon & Chris Spedding.www.guitare-en-scene.comFêtes de Genève,du 19 juillet au 12 aoûtPour cette édition 2012, ces festivités nous réservent une pléthore de nouveautés : plus de250 concerts gratuits, des animations foraines et autres stands alléchants, un SlowUp <strong>transfrontalier</strong>- une grande première -, des attractions sportives, entre autres, le beach rugby, etle très attendu grand feu pyromélodique, l'un des plus prestigieux au monde, qui aura lieucette année le samedi 11 août.www.fetesdegeneve.chJuin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 39


Contact Adhésionwww.frontalier.orgLes antennesdu <strong>Groupement</strong><strong>transfrontalier</strong>européenBELLEGARDE SUR VALSERINE6, rue du docteur Malet01200 BellegardeTél. : 04 50 87 86 38**Lundi de 9h à 12h et de 14h à 17hMORTEAU29, Grande Rue - 25500 MorteauTél. : 03 81 68 55 10Fax : 03 81 68 55 11Du lundi au vendredi de 14h à 18h(vendredi 17h) Fermeture le jeudiLES ROUSSES«Le Christiana»123, route de Porte de France39220 Les RoussesTél./Fax : 03 84 60 32 28Jeudi de 14h à 18h30SAINT-GENIS-POUILLY62, rue de Genève01630 Saint-Genis-PouillyTél. : 04 50 87 86 38**Fax : 04 50 42 65 65Bureaux ouverts du lundi au vendredi de 9h à 12h et de14h à 18h (vendredi 17h) Fermeture le jeudi matin** Ligne adhérents (ligne non-adhérents : 0 892 70 10 74 (0,337€ TTC/mn) depuis l’étranger : 33 892 70 10 74)SELONCOURT54 ter rue d’Audincourt25230 SeloncourtTél. : 03 81 37 98 47Mercredi de 15h à 18h30(semaines paires)FM <strong>110</strong>PONTARLIER8, rue des Vannolles25300 PontarlierTél. : 03 81 39 68 53Fax : 03 81 39 93 00Lundi et mardi de 9h à 12h et de 14h à 18hVendredi de 9h à 12h et de 14h à 17hDOUVAINEav. du StadeBureau Point d’InformationJeunesseTous les 1 er et 3 ème lundi dechaque mois de 17h30 à 20h.ANNEMASSE50, rue de Genève - BP 35 -74103 Annemasse CedexTél. : 04 50 87 86 38**Fax : 04 50 38 21 61Bureaux ouverts du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h(vendredi 17h) Fermeture le jeudi matinBulletin d’adhésionComplétez SVP ce bulletin et renvoyez-le nous accompagnéde votre règlement à l’adresse suivante :<strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen50, rue de Genève - BP35 - 74103 ANNEMASSE CedexUne carte de membre du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européenvous sera adressée dans un délai d’un mois.Nom : .....................................................................................Prénom : ................................................................................Adresse : ................................................................................................................................... Code Postal : .......................Ville : ......................................................................................Tél. (facultatif) : .......................................................................Né(e) le : ................................................................................E. mail * : ...............................................................................Canton de Travail : ..................................................................Profession :..............................................................................✁* Pourra être utilisé pour l’envoi de la Newsletter, des appels de cotisation et des informations diverses.Voulez-vous recevoir la Newsletter ? ❑ oui❑ nonCotisation 2012 : 57 €. Prélèvement automatique, se renseigner auprèsdu <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen. L’adhésion au <strong>Groupement</strong>comprend l’abonnement au <strong>magazine</strong> bimestriel «<strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong>»,l’accès aux services juridique (soumis à condition d’ancienneté), social etfiscal et emploi ainsi que votre adhésion au Club <strong>Frontalier</strong>s.Juin 2012 - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> 41


PORTRAIT FRONTALIERCatherine Aebischer, journalisteOn les croise tous les jours au volant d’un bus, aux guichets d’une banque ou dans les couloirs d’un hôpital. Ils, elles sont lesfrontalier(e)s ordinaires avec leur vécu, leurs difficultés et leurs passions et racontent leur itinéraire qui est aussi un peu le nôtre.Hervé JacommeA 54 ans, il commence avec plaisir une nouvelle vie : celle de frontalier !C’est par le plus grand des hasards qu’Hervé est devenu frontalier. Ce Franc-Comtois étaitemployé dans un groupement de recherches contre l’exclusion, une grosse structured’insertion installée dans le Doubs à Roche-lez-Beaupré. Elle fait travailler 136 personnes,réparties en trois pôles : bâtiment et travaux publics, hébergement et restauration, petitemécanique. C’est de cette dernière section qu’Hervé était responsable. Il voulait faire connaîtresa structure auprès d’entreprises suisses, dans le domaine de l’horlogerie haut de gamme etcette prospection a porté ses fruits. En tout cas pour lui, puisqu’il s’est fait embaucher àBallaigues (canton de Vaud) et qu’il est désormais responsable d’un atelier de roues et pignonspour l’horlogerie. Et le voilà prêt à travailler jusqu’à 65 ans… « au moins, parce qu’avec lesnouvelles législations à venir… Mais les collègues sont sympathiques, le rythme de travail agréableet l’entreprise a su garder les traditions de l’industrie horlogère. »Ce micro-mécanicien sait de quoi il parle. Après des études à Besançon, à l’école nationaled’horlogerie, devenue depuis lycée Jules Haag, il travaille dans plusieurs entreprises de micromécaniquequi, hélas, ferment souvent leurs portes. La dernière, où il était resté 26 ans, a suivile même chemin. Il a néanmoins su rebondir et il s’est retrouvé au Gare, groupement d’insertion,où il a fait preuve de créativité et d’inventivité dans les offres de formation proposées, enouvrant la structure à de nouveaux marchés.« Après 34 ans de travail en France, me voici désormais devenu frontalier !» La semaine, Hervéréside à Métabief, où il possède un petit chalet ; le week-end, il rejoint sa famille à Besançon,à moins que sa femme ne vienne le retrouver pour partager les joies de la randonnée ou lessoirées avec les copains au chalet. « Finalement, cela n’a pas changé grand-chose à notre modede vie. La semaine, on se voyait peu, on partait très tôt (sa femme, Marie-Jo, travaille à l’agencerégionale de santé, à Besançon), on revenait très tard. Là, quand on se retrouve le week-end,on a beaucoup à se dire et on apprécie encore plus. »Son arrivée en Suisse n’a pas été difficile : « Pendant cinq ans, j’avais travaillé sous la houletted’un patron suisse, j’allais souvent à La Chaux de Fonds ; dans ce domaine d’activité et danscette région, on a l’habitude de travailler avec les Suisses. Par contre, ce qui risque d’être unpeu compliqué, ce sont les déclarations d’impôts. Dès demain, j’adhère au G.T.E., car j’auraibesoin de conseils éclairés, au moins au début. » Autre nouveauté, qu’il découvre : « les joiesdes bouchons. Chaque matin, les quelque dix kilomètres qui me séparent de mon lieu detravail, on roule au pas. Mais cela se passe tranquillement, chacun s’y attend et a calculé sesdéplacements en fonction. L’hiver, bien sûr, il y a la neige ou le verglas, mais, ici, on esthabitué et équipé. »Quand il ne travaille pas, ce fervent de nature fait des raquettes (il a arrêté le ski après unaccident), cherche –et trouve- des champignons, surtout des morilles au mois d’avril et s’adonneà sa passion du bricolage. Il voit aussi régulièrement ses deux filles, l’une installée en Moselle,l’autre dans le Sud. Des filles qui découvrent un nouveau père, tout à sa joie d’être frontalier et,surtout, de pouvoir démarrer une nouvelle carrière à 54 ans. « Une opportunité qui ne se seraitjamais présentée en France et qu’on apprécie d’autant plus parce que l’on sait que c’est unechance rare. »42 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>110</strong> - Juin 2012


80 Km de sentiers VTT balisés4 remontées mécaniques2 pistes de luge d’étéSOURIRES ILLIMITÉSSENSATIONS ASSURÉESROULEZSUR LES TRACESDES CHAMPIONS© photos : OT Les Gets, OT Morzine, Le PleneyWWW.LESGETSMORZINE.COMGLISSEZEN FAMILLESUR LESALPAGES

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